à la demande générale de Robert Marchenoir:
En 1291 ou par là autour, les cantons d’Uri, Schwyz et Unterwald décident que y en a marre de ces Habsbourg et se déclarent indépendants. Vingt ans plus tard, comme quoi les Suisses sont pas les seuls à être lents, les Habsbourg débarquent pour dire que faudrait voir pour pas déconner, ou bien. Les confédérés ne l’entendent pas de cette oreille et leur balancent des cailloux sur la tête. Ca se passe à Morgarten.
Du coup, les Autrichiens se disent que bon, on va laisser les Suisses tranquilles, de toute manière c’est quand même nous qu’on a les meilleurs skieurs, et les Suisses se font une réputation solide dans le domaine du gagnage de guerre. Charles le Témérairee va en faire la cruelle expérience le jour où il viendra expliquer comme ça que la meilleure des fondues, c’est la bourguignonne. C’est lui qui finira par bouffer le caquelon jusqu’à la lie.
Du coup, on engage les Suisses comme mercenaires un peu partout, même à Rennes et au Vatican. En 1515, les Français et les Italiens se font un peu la gueule pour une histoire de tripes et, comme il était de rigueur à cette époque, se déclarent la guerre. Les Italiens laissent faire le sale boulot aux Suisses, qui se mangent la pâtée. Vexés de s’être fait battre par des Français qui n’alignaient même pas Zinedine Zidane, les Helvètes décident alors de rester neutres. Et comme ils sont tenaces, ça fait bientôt cinq siècles qu’ils font du boudin.
Malgré ça, et malgré le fait que les invasions, c’est passé de mode et que si ça revenait, le coup des cailloux ne marcherait plus du tout, même en les balançant depuis nos F18, la Suisse a gardé une armée. Par habitude, genre.
C’est une armée de milice, ce qui n’a rien à voir avec feu le groupe Milice Vanilice, mais qui veut dire que tous les hommes de sexe masculin sont obligés de faire l’armée (sauf ceux qui sont potes avec un médecin) et de laisser un fusil rouiller dans leurs armoires. Les femmes ont le droit si elles veulent, et le pire c’est qu’il y en a qu’ils veulent.
Actuellement, les hautes instances militaires sont en train de réfléchir à comment réformer l’armée, parce que bon, il faut bien s’occuper vu que personne ne veut jamais nous attaquer. Ils font donc des brainstorming (un brainstorming réunissant des hauts gradés, ça s’appelle opération tempête du désert). Donc plus personne ne sait combien de temps dure le sévice militaire, mais en gros, ça se passe en deux phases:
L’école de recrues, pendant laquelle on apprend que pour défendre sa patrie, il faut savoir ranger sa chambre correctement, boire de l’alcool et réfléchir le moins possible. Les plus stupides des recrues ont le droit de passer caporal, même que maintenant, pour troubler l’ennemi, ça s’appelle appointé-chef, mais le principe est le même.
Les cours de répète, pendant lesquels on répète le maniement du balai, de la canette de bière. Le principe est le suivant: les recrues apprennent à faire la guerre, au cas où le Pérou nous attaque, et les gens du cours de répète poutzent les casernes, histoire que si le Pérou gagne, il les trouve brillantes et clinquantes, on a une réputation à tenir, merde quoi.
Avant, ça durait trois semaines tous les deux ans. Maintenant, vu qu’il y a trop de soldats et qu’il faut écourter le temps de service, c’est trois semaines par an.
(Note de bas de post (pour germanophones): Lâche ton cv