Rendez-vous dans dix ans

Avec toutes ces histoires de CPE, non seulement on ne parle plus de tout de grippe bavière et de batchikumba, mais en plus certains événements de l’actualité ne reçoivent pas l’attention qu’ils mériteraient.

L’un des plus grands chanteurs de tout le cinéma français sort un nouvel album, « Des souvenirs devant ». L’album de la maturité, n’hésitent pas à dire certains.

Alors à propos de souvenirs, rappelons-nous de cette époque où Patrick triomphait, faisait hurler les treizenaires comme aucun M Pokora ne les a plus fait hurler depuis, mais c’est pas les mêmes alors si ça se trouve les jeunes d’aujourd’hui ont des capacités de hurlage moins élevée, à cause de la couche d’ozone, mais quand même. Et rendons hommage à ce monument de la chanson française, à cette oeuvre qui mériterait d’être élevée au panthéon de la chanson engagée, non loin de « Ma Liberté de Penser » et de « Big Bisous », à ce morceau qui, à lui seul, aurait justifié la création de la rubrique jukebox de ce blog. (et j’ai trouvé les paroles ici, ce qui me permet de rendre également hommage à un jeune chanteur atexte qui n’a pas eu la carrière qu’il méritait au moins autant que Jean-Pierre François)

Alors regarde
Paroles et musique: Patrick Bruel

Le sommeil veut pas d’ moi, tu rêves depuis longtemps.
Sur la télé la neige a envahi l’écran.

C’est vrai qu’en cas d’insomnie, rien ne vaut une bonne compétition de biathlon pour retrouver le sommeil.

J’ai vu des hommes qui courent, une terre qui recule,
Des appels au secours, des enfants qu’on bouscule.

Par contre, avant le ski, y a eu un reportage sur le Paris-Dakar, ils ont expliqué que en fait, dans la course, y a des tas de gens qui luttent contre l’avancée du désert alors quand même, c’est pas bien grave si on écrase un ou deux gamins de temps en temps, de toutes façons ils seraient morts quand même et en plus ils sont noirs. Mais avant de se faire écraser, les gamins, ils crient quand même au secours, alors Patrick, qui est un chic type, ça le travaille.

Tu dis

C’est un chic type, mais sa meuf parle en dormant, ou alors il l’a réveillée et ça, c’est pas très sympa.

qu’ c’est pas mon rôle de parler de tout ça,

En effet, c’est le boulot de Gérard Holtz.

Qu’avant d’ prendre la parole il faut aller là-bas.

Ca, par contre, c’est n’importe quoi. Si les gens ne parlaient que de ce qu’ils connaissent, que deviendraient les blogueurs?

Tu dis qu’ c’est trop facile, tu dis qu’ ça sert à rien,

En même temps, Patrick, si tu la réveilles au beau milieu de la nuit pour lui parler du Paris-Dakar, estime-toi heureux qu’elle te dise que c’est trop facile qu’ça sert à rien, elle pourrait être beaucoup plus grossière.

Mais c’t encore plus facile de ne parler de rien.

Ca, par contre, je suis pas tout à fait d’accord. Ne parler de rien, ça va un moment, surtout au milieu de la nuit, mais y a un moment où ça devient difficile. Genre par exemple, le moment où faut aller faire les courses et là vous vous demandez si il restait du beurre, ou pas?

Alors regarde, regarde un peu…
Je vais pas me taire parce que t’as mal aux yeux.

Voilà. Je pense que cette phrase est la plus merveilleuse de la chanson française. Il aurait pu dire « Il n’y a pire manchot que celui qui ne veut pas courir » ou « Pas de bras, pas de genoux », mais non, le grand Patrick a eu cet éclair de génie dont tous les poètes, de Maurice Rimbaud à Mam’Zelle Ti Keur auraient rêvé.

Alors regarde, regarde un peu…
Tu verras tout c’ qu’on peut faire si on est deux.

Mais là, tout de suite, l’élan poétique retombe comme un soufflé trop mur fauché par un chasseur tragique. En fait, s’il l’a réveillée au milieu de la nuit, c’est parce qu’il s’est dit, en bon poète, que quand on arrive pas à dormir, autant tirer son coup, ça passe le temps. Mais comme ça le gêne quand même un peu de balancer ça en se brûlant le pourpoint, question d’éducation tout ça, il commence par l’engueuler parce qu’elle s’en fout du Paris-Dakar.

Perdue dans tes nuances, la conscience au repos,
Pendant qu’ le monde avance, tu trouves pas bien tes mots.

Et comme, pour une raison qui nous échappe, elle préfère balbutier et borborygmer plutôt que de revisiter le kamasutra, il remet la compresse.

T’ hésites entre tout dire et un drôle de silence.

Et c’est peut-être mieux, hein, si elle disait tout elle risquerait de dire des choses que vous regretteriez, tout ça.

T’as du mal à partir, alors tu joues l’innocence.

Patrick, lui, il trouverait super logique qu’à deux heures du matin, elle fasse ses valises et parte sur place voir si elle peut aider. Elle, bon, le seul truc qu’elle trouve à dire pour se défendre c’est que c’est pas elle qui conduisait ce putain de camion et que si Luc Alphand gagne, est-ce qu’il pourrait nous ramener une plaque de beurre?, c’est pas très malin, soit.

Alors regarde, regarde un peu…
Je vais pas me taire parce que t’as mal aux yeux.

Je vais pas te faire un enfant dans l’dos parce que t’as mal au coeur, ça aurait été sympa aussi.

Alors regarde, regarde un peu…
Tu verras tout c’ qu’on peut faire si on est deux.

Ensuite, il retente encore sa chance, il est tenace et il a du mal à comprendre qu’on lui résiste alors qu’un classement Sofres-tf1 l’a classé parmi les 50 personnalités françaises les plus sexy, juste devant Jean Reno et l’abbé Pierre.

Dans ma tête une musique vient plaquer ses images,
Sur des rythmes d’Afrique mais j’ vois pas l’ paysage
Encore des hommes qui courent, une terre qui recule;
Des appels au secours des enfants qu’on bouscule

Et alors là, Patrick, il se dit bon, vu que de toutes façons je peux pas dormir, je vais écrire une chanson et y aura un super clip avec des enfants qu’on bouscule dans tous les coins et ensuite j’irai à tf1 dire que la faim dans le monde c’est mal et que je le dis dans mon album de la maturité, ça va être bien.

Alors regarde, regarde un peu…
Je vais pas me taire parce que t’as mal aux yeux.
Alors regarde, regarde un peu…
Tu verras tout c’ qu’on peut faire si on est deux.

Et ensuite, il dit à sa meuf: voilà, j’ai composé une super chanson pour dire que l’injustice c’est pas juste et que toi t’es trop nulle de même pas vouloir que l’injustice elle disparaisse, alors maintenant, on baise?

trois couleurs, fuchsia

Finalement, quand on y réfléchit bien, entre le débat électoral de lundi soir et la nouvelle star de hier soir, y a pas tant de différences que ça.

C’est le même instinct carnassier qui nous pousse à regarder cette pauvre Anne-Lise se noyer toute seule et cette malheureuse Cindy, celle qu’a un accent droit d’chez nous, qué?, se vautrer lamentablement – avec les mêmes conséquences: Anne-Lise va quand même être élue à cause d’histoires de géométrie, Cindy ira quand même en finale parce que M6 a besoin d’un suisse par émission de téléréalité, les téléspectateurs finiront par quand même se demander si c’est bien la peine, tout ça.

Et finalement, y a pas beaucoup de différences entre le journaliste qui mène le débat électoral, qui est persuadé de tout connaître mais qui raconte n’importe quoi, qui planque son incompétence derrière de l’agressivité, que ça gène pas d’interrompre les gens d’un air supérieur, et Manu Katché.

Et finalement, ça finit toujours par être énervant, parce que le seul candidat qui a quelque chose à dire et qui le chante juste, il disparaît comme par magie de l’écran, histoire de laisser sa place au populiste qui fait du r’n’b et de l’audimat. Et finalement, on se dit, pourquoi s’énerver devant sa télé alors qu’on pourrait s’énerver en lisant des blogs?

Alors du coup, faudrait peut-être pousser le concept un peu plus loin, Maurice, et imposer aux candidats aux élections de passer devant un jury.

Le jury seraient 4, dont un noir et une femme à cause des quotas et un vendeur de savon. Ils auraient un peu trempé dans la politique mais pas trop – assez pour pouvoir répéter qu’ils s’y connaissent sans que ça se voie trop, mais assez peu pour être obligé de raconter n’importe quoi à la télé pour gagner leur soupe. Y en aurait un, il répéterait inlassablement « Moi, je connais la politique, j’ai accompagné les plus grands » ; on pourrait prendre Baltique, par exemple, ou alors un type qui a fait des podcasts, ou alors Nicolas Sarkozy, qui accompagne très souvent des plus grands (en plus, ça éviterait qu’il candidate).

Les candidats passeraient devant eux les uns après les autres. On leur dirait « Arlette, c’est pas mal ce que tu fais, mais c’est un peu vieillot, quoi, ça me parle pas, y a pas de vibes tu comprends? Faut que tu travailles, représente-toi dans cinq ans » ou alors « Galouzeau, franchement, je suis pas trop fan de ce style là, quoi, mais pourtant tu balances vraiment un univers, t’es vraiment habité, pour moi c’est un immense oui », de temps en temps on se foutrait un peu de leur gueule, « Olivier, on t’a déjà dit que t’étais fait pour la politique? Non? C’est normal », histoire de passer au zapping le lendemain et d’avoir des trucs à mettre dans le grand bétisier qui sera sur le dvd, (et dans la version suisse, y aurait une petite différence, faudrait récolter quatre non pour passer au tour suivant).

Ensuite le public voterait par sms « houlala c’est très serré entre Nicolas et Ségolène, votez, houlala ». Et, à la fin, le vainqueur sortirait un conseil des ministres bâclé et le public se rendrait compte qu’il s’est un peu fait rouler juste au moment où commencerait « Président academy » sur la chaîne concurrente.

les onglets débarquent

Ces derniers temps, on a pas mal parlé navigateurs dans les commentaires. Comme ce sujet passionne visiblement, je ne pouvais le passer sous silence.

Nous sommes l’avant-dernier mardi du Moyen-Âge. Le jeune Christophe Colomb rêve d’une carrière sur les planches. Il a developpé un tour de magie qui, pense-t-il, le rendra célèbre: il arrive à faire tenir un oeuf dur en équilibre sur une table. A chaque fois qu’il est invité quelque part, il fait le coup de l’oeuf. Forcément, ses amis trouvent ça un peu lourd et finissent par le lui dire. (Ils lui disent, dans le texte, « Colomb tu fais chier », mais ce n’est pas mon genre d’humour)

Christophe décide alors de bouder dans son coin. Or, à cette époque, la terre est aussi plate qu’un film de Michael Youn. Passionné de navigation, il décide d’y aller en bateau.

Au bout de pas mal de jours de navigation, Christophe Colomb arrive à Cuba. Mais comme il ne croise pas Fidel Castro, il est persuadé d’avoir découvert l’Inde. A peu près aussi imaginatif qu’un supporter de foot moyen, il baptise tout ce qu’il croise: les habitants sont des Indiens, les animaux des cochons d’Inde, les oiseaux des dindes, la musique du indie rock, les villes Indianapolis ou San Salvador.

Quand il revient en Europe, il ne rencontre qu’un intérêt poli, vu que l’Inde a déjà été découvert quelques milénaires auparavant, à l’occasion de la coupe du monde de cricket. Mais jusqu’à sa mort, Christophe Colomb n’en démordra pas. Il sera juste un peu surpris de, je cite, « pas trouver un seul resto qui fasse un curry convenable ».

Mais le voyage de Colomb lancera une mode, celle des grands navigateurs. Tous veulent découvrir un coin de terre, histoire de pouvoir eux aussi donner des nouveaux noms. Des siècles avant le facétieux Bertrand Picard, c’est Magellan qui aura l’idée de faire le premier tour du monde. Malheureusement, il n’arrivera jamais au bout de son voyage. Des siècles avant l’invention des surgelés Picard, il mourra aux Philippines, d’une maladie liée à la malnutrition contractée alors qu’il traversait l’actuelle Indonésie.

Sur sa tombe on écrivit: « Désolé, ce navigateur ne supporte pas Java. Cliquez sur ok pour redémarrer. »

parfois

« Excusez-moi, monsieur, vous avez une petite minute? »

Là, faut jamais leur répondre. Jamais. Même pas ahlala que nenni, je suis pressé, j’ai un opossum en double file, parce que tu leur ouvres la brèche qui leur permet de s’engouffrer dans le couloir de bus.

Avant, c’était moins difficile de s’en débarasser. Ca demandait un peu de courage et d’entraînement, mais c’était faisable. Ils te récitaient leur poème et là tu leur disais, coche la case qui ne convient pas, que hélas, tu avais signé un contrat de 32 ans avec ton opérateur téléphonique, que hélas, tu étais réticent à la lecture, que hélas, tu aurais bien pris leurs magnifiques cartes postales en rotin suédois mais que tu détestais aider les étudiants, car ils feraient mieux de faire un vrai travail, comme par exemple vendre des cartes postales dans la rue, au lieu d’embêter les braves gens, mon bon monsieur, où va le monde. Bon bien sûr, avant de réussir à les faire fuir, il fallait s’entraîner un peu, et tu te retrouvais bien souvent avec une quinzaine de séléction formidable du mois et de nouvel opérateur bon marché pas cher en train de s’empoussiérer au fond de l’armoire avant de maîtriser le coup.

Ils ont dû sentir qu’on commençait à les voir venir. Alors ils ont changé de tactique et leur fusil d’épaule. Maintenant, quand ils t’abordent dans la rue, c’est pour te refiler des bonnes actions.

« Monsieur, vous savez que de nos jours il y a des petits enfants aveugles qui meurent de faim sans même savoir si la candidate du Lubéron elle a ouvert la boîte avec les 500 000 euros dedans? »

Et là, c’est le drame. Parce que bien sûr, tu te sens obligé de répondre que ohla, mais non, mais c’est dramatique, mais que peut-on faire franchement, de nos jours, si c’est pas malheureux, mourir de faim alors que les Américains viennent d’inventer un nouveau truc, là, ils en ont parlé à la télé, vous vous rendez compte, la télé?

Et là, il est déjà trop tard. Parce que, malgré leur ton monocorde de présentateur de télé-achat dépressif, ils ont déjà réussi à t’expliquer tout ce qu’ils allaient faire de merveilleux avec ton don et vous n’êtes pas obligé de donner beaucoup, monsieur, vous donnez ce que vous voulez, dix mille balles par mois, monsieur, c’est pas un problème, vous avez l’air généreux monsieur, généreux et sympathique ahahaha, alors, combien vous donnez, je vais vous montrer quelques photos d’enfants aveugles en train de pleurer la disparition de Groucho, leur labrador, pendant que vous réfléchissez, ah oui je sais, les temps sont durs, monsieur, moi même hier j’ai dû renoncer à donner du caviar à mon poisson rouge, il le digère mal, le mieux ce serait que vous signez ici et comme ça vous nous autorisez à retirer 4223 francs 50 sur votre compte immédiatement et le reste dans trois jours et si vous nous donnez en sus votre numéro de téléphone, nos agents vous appelleront chaque année un peu avant Noël pour vous dire qu’on fait une merveilleuse action spéciale, merci monsieur, vous êtes bien bon.

New-York New-York

Avant de mourir de la grippe aviaire par overdose de poule au pot, Henri IV a eu le temps de dire « Paris vaut bien une messe ». Or, c’est totalement pas très gentil. Paris vaut bien plus que les 7 euros, 23 centimes, 3 bonbons usagés et divers objets hétéroclites que rapporte en moyenne une messe bien fréquentée.

Paris est une très jolie ville, tous les Parisiens vous le diront. Car les Parisiens aiment leur ville. Et pourtant, ils passent les trois-quart de leur temps dessous.

Faut dire que pour aller du quartier chinois (au Sud) au quartier Indien (au Nord) en passant par le quartier Brésilien (à l’Ouest), le métro est un merveilleux moyen de transport, dans lequel il faut être attentif ensemble, sinon on risque de se faire pincer les doigts très fort.

Et pourtant, les gens, dans le métro, ils ont pas l’air super attentifs ensemble. Les seuls qui disent pardon excusez-moi quand ils piétinent une petite vieille, c’est des touristes. On les reconnaît facilement, les touristes, parce qu’ils ont l’air contents d’être là et aussi un peu parce qu’ils parlent japonais. Et aussi parce qu’ils descendent rarement à Villejuif – Louis Aragon, mais ça leur arrive, des fois.

De même, ils sont super inattentifs ensemble quand quelqu’un leur dit que mesdames et messieurs, votre attention s’il vous plaît, je pourrais avoir quelques pièces pour manger ce soir ou joue de la musique. Parce que dans le métro, y a aussi des musiciens de métro, qui sont un peu comme des musiciens de rue, mais dans le métro. Le plus célèbre d’entre eux est Harlem de la Starac, dont la notoriété est, depuis cette merveilleuse aventure télévisuelle, retombée loin au-dessous du niveau du sol, mais qui peut du coup se targuer d’être un véritable artiste underground.

Et les gens dans le métro, ils sont complètement inattentifs ensemble quand un type se met à haranguer un ami imaginaire. Je sais pas si c’est une question de densité d’oxygène ou quoi, mais quand même, selon une statistique menée par moi même, y a plus de gens qui parlent tous seuls dans le métro parisien que dans les transports publics moudonnois.

Et sinon, le métro donne l’occasion de faire des tas de jeux de mots délirants avec Invalides, Picpus, Porte de Pantin ou Franklin Roosevelt, mais je te concède qu’il est prudent de faire semblant de ne pas être attentif ensemble aux gens qui se prêtent à cet exercice.

Tout ca pour dire que non seulement, comme à mon habitude, je ne sais pas où je veux en venir avec ce post mais qu’en plus, je sais pas si il faut changer à Ledru-Rollin ou à Denfert-Rocheteau.

au royaume des pingouins, les manchots sont empereurs

Alors
à la demande du jeune Julien G., (c’est fou le nombre de gens qui s’appellent Julien, de nos jours, ça doit être une conspiration mondiale) un post qui parle de cinéma
à la demande de la jeune Audeline, un post qui parle de casser la croûte
et à la demande du jeune Lalune, un post sur les origines du curling.
Dont acte.

Nous sommes au cénozoïque quaternaire. Un mardi, probablement, mais en cette période reculée, le mardi n’a pas encore été inventé. Nous sommes également en pleine période glaciaire et, curieusement, les gens regrettent plus la non-invention du chauffage central que celle du mardi.

En fait, des tas de trucs n’ont pas encore été inventés, car, on a beau dire, les gens de l’époque ne sont quand même pas très bien organisés. Et un peu monomaniaques. Ils passent leurs journées à courir après des mammouths et leurs soirées à peindre des mammouths sur les murs de leurs grottes, au mépris de toutes les règles élémentaires de respect de la propriété d’autrui. Il faut dire qu’ils n’ont même pas penser à inventer le droit du bail, c’est vraiment n’importe quoi.

Nunaviq (à l’époque, ils ont tous des noms inuit, à cause du froid) en a marre de bouffer du mammouth. Ok, ça te fait des châteaubriands kingsize et au moins des centaines de côtelettes, mais au bout d’un moment, ça lasse.

Il décide donc d’inventer la cuisine. Au début, les gens ne comprennent pas trop l’utilité du truc. Ensuite non plus, à vrai dire. Il faut dire que le malheureux Nunaviq n’est pas doué. Un jour, au lieu d’assister à l’atelier « peinture de mammouths niveau 4 – perspectives et approche des défenses » organisé par le sorcier du village, il décide de moudre des trucs. Et d’y ajouter de l’eau, comme ça, pour déconner. Et de faire cuire le truc, comme ça, pour rire.

Turmariq est à la veille d’une invention culinaire majeure, qui pourtant y restera, en veille, encore quelques petits siècles. Quand il fait enthousiastement goûter sa recette au chef du village, il se prend un pain. Il faut dire que sa création est tellement dure qu’on n’arrive même pas à casser la croûte. De dépit, Nunaviq va prendre ses miches et les balancer au lac. Mais elles glissent dessus comme des gouttes d’eau sur les plumes d’un canard, car peu coopératif, le lac est gelé.
C’est en regardant les évolutions circonvolutives de ses velléités culinaires sur la glace gelée que le jeune Nunaviq inventera le curling, avec le succès que l’on sait.

Un peu furax de voir un de ses hommes passer son temps à inventer n’importe quoi plutôt que de s’intéresser aux moeurs du mammouth comme tout le monde, le chef du village condamnera Nunaviq et ses créations culinaires à l’exil, et c’est de là que vient l’expression bouger ses miches.

Plus tard, à la fin de la glaciation, il se vengera en vendant des trucs congelés et les américains, même s’ils n’ont pas encore été inventés à l’époque, en tireront un film qui s’appellera « Brotbäckerei Mountain » et qui fera plusieurs entrées.

l’armée des 12 cygnes

et donc, à partir d’aujourd’hui, ça rigole plus, l’armée suisse peut intervenir contre la grippe aviaire.

En exclusivité mondiale et avec l’aide efficace de Ka-Ly`, quelques extraits de leur programme d’entraînement.








(pour fofo, les utilisateurs d’ie et les autres gens qui verraient mal les images, elles se trouvent toutes ici. Mais c’est pas très ergonomique, j’avoue)

Où il y a plusieurs lettres, mais néanmois pas de w

Je crois que c’est ici que tout a commencé. Puis ca a été l’escalade infernale. Du coup, je ne pouvais que jeter ma pierre dans l’édifice.

les chapitres précédents d’avant:

Chapitre 2 – Où la passion étreint Karina comme seul un homme sait le faire, par Nacha
Chapitre 17 – Où la passion n’empêche pas les malentendus tragiques, par Louise Lazzy

Chapitre 23 – Où la passion est la plus forte, par Ataraxie
Chapitre 24 – Consolation champêtre, par Life Burner
Chapitre 24bis – Où la passion est aussi grande que celle d’Omar Sharif pour le Tiercé, par Joseph Pujol
Chapitre 34 – Où la passion vacille comme la flamme d’une bougie dans le vent, par Chypor

Chapitre cinquante-douze : Où la passion reprendra bien un peu de taboulé-poulet, par DesMurmures
Chapitre 74 – Où la passion prend le vent par la voile arrière, par Marie
Chapitre 76 – Où la passion enfle comme un corn-flakes dans le lait, par Ellea

« Docteur, soigne mon coeur », Les éditions Arlequin dég, Chapitre plusieurs, « Où la passion selon Saint-Habib »

Lorsque Karina le croisa, son sang ne fit qu’un tour dans ses tempes. En un instant, Karina se reprit dans les dents tout un pan d’un passé qu’elle croyait à jamais oublié tant elle n’y pensait plus que rarement.

Il n’avait pas changé, c’était toujours ce garcon un peu fou qui lui parlait d’Amérique et de saucisses de veau. Il avait le même regard flamboyant, à mi-chemin entre Ridge Forrester et Kevin, le doberman de la famille Fongerolles, des amis intimes de la famille, sauf Pierre-André, le petit dernier, qu’on n’aimait pas trop depuis cette tragique histoire de trampoline. Le temps semblait n’avoir aucune prise sur lui et Karina avait soudain l’étrange sensation d’avoir voyagé dans le temps, comme dans les films de série B qu’ils aimaient tant à regarder après leurs balades au clair de lune.

De la lune, son visage avait conservé l’aspect grélé. Il avait poussé la coquetterie jusqu’à conserver, à 29 ans bien sonnés, l’envahissante acné de son adolescence. Jean-Basile aurait fait le ravissement de tout vendeur de produit pour la peau désireux de trouver un cobaye. Depuis des années, il arborait constamment toute une armée de bubons savamment disposés.

Karina se souvint clairement de leurs premiers ébats. Elle avait longtemps hésité à céder aux avances de l’impétueux jeune homme. Le désir l’étreignait certes comme un kayakiste étreint sa pagaie, mais la perspective de devoir repérer, avant cette première fois qu’elle avait si souvent imaginée magique et merveilleuse comme dans le film qu’elle avait vu une fois, mais pas celui que papa planquait sur l’étagère du haut avec l’infirmière et le livreur de pizzas, les endroits où poser ses mains sous peine de se retrouver maculée de sébum ne l’enchantait guère. Elle avait beau être follement éprise de Jean-Basile, qui lui composait souvent de magnifiques poèmes avec des vers et tout, l’idée avait un je ne sais quoi de répugnant. Puis elle finit par céder. Avec le recul, elle se dit qu’elle avait eu tort de se poser tant de questions pour ces malheureuses sept secondes.

Cette expérience l’avait marquée. Depuis ce jour, chaque fois qu’elle s’abandonnait entre les bras mordorés d’un Apollon, l’image fugace de Jean-Basile et de son visage, quelque part au-milieu d’une marée acnéique. Cette image et celle du gigot d’agneau qui pendait mollement au plafond pendant leurs ébats passionnés. Fils du plus célèbre boucher du village, Jean-Basile avait en effet emmené sa conquête dans la chambre froide de l’établissement paternel. Charmant endroit pour découvrir les délices de la chair, avait alors pensé la jeune fille.

Jean-Basile avait également reconnu Karina. Elle sentit son regard intensément posé sur elle. « Karina? », interrogea-t-il, « c’est bien toi? Dis, » dit-il, « j’ai ma propre boucherie, maintenant… Et si on s’en payait une bonne tranche, comme à l’époque? », ajouta-t-il subtilement.

Décidément, il n’avait pas changé.

Edit 33: Pour les lecteurs de le Biel Bienne:

« Doktor pflegt mein Herz », die Ausgaben Harlekin dég, Kapitel mehrere, « wo die Leidenschaft nach Heiligen » Wenn Karina es kreuzte, machte sein Blut nur eine Umdrehung in seinen Schläfen. In einem Moment nahm sich Karina in den Zähnen eine ganze Seite einer Vergangenheit zurück, die sie an nie vergessen glaubte so viel sie dachte daran nur mehr selten. Er hatte nicht gewechselt, es war immer dieser etwas verrückte Junge, der ihm über Amerika und über Kalbwürste sprach. Er hatte denselben aufleuchtenden Blick auf halbem Wege zwischen Ridge Forrester und Kevin das doberman der Familie Fongerolles von den intimen Freunden der Familie außer Stein-André der kleine Letzte, den man nicht zu sehr seit dieser tragischen arget1_0_geschichte mochte. Die Zeit schien, keine Ergreifung auf ihm zu haben, und Karina hatte plötzlich das fremde Gefühl, in der Zeit gereist zu sein, wie in den Filmen von Serie B, daß sie so viel mochten, nach ihr balades zum Mondlicht anzuschauen. Vom Mond hatte sein Gesicht den gehagelten Aspekt beibehalten. Er hatte das coquetterie bis zu zu bewahren gedrückt an 29 gut geläuteten Jahren in es eindringenden Akne seiner Jugend. Jean- Basile würde das Entzücken jedes Produktverkäufers für die Haut machen bestrebt, ein Meerschweinchen zu finden. Seit Jahren trug er stetig eine ganze Armee von bubons gelehrt zur Schau bereit. Karina erinnerte sich deutlich an ihr erstes Herumtollen. Sie war lange Zeit unentschlossen gewesen, den Vorauszahlungen ungestüm des jungen Menschen nachzugeben. Das Verlangen étreignait es sicherlich als kayakiste étreint sein Paddel, aber die Perspektive, vor diesem ersten Mal entdecken zu müssen, das sie sich so oft magisch und wunderbar wie im Film vorgestellt hatte, den sie einmal, aber nicht sah jener, den Papa auf dem Regal des oberen Teiles mit der Krankenschwester und dem Pizzalieferanten versteckte, die Stellen, wo seine Hände auf die Gefahr hin zu stellen, sich von sébum befleckt wiederzufinden es kaum erfreute. Sie hatte Schönes, éprise wahnsinnig zu sein von Jean- Basile, der ihm oft großartige Gedichte mit der Würmer und alles zusammensetzte, die Idee hatte einen ich weiß nicht, der répugnant. Dann beendet sie durch zu lassen. Mit dem Rückgang sagt sie sich, daß sie Unrecht gehabt habe, sich so sehr Fragen für diese unglücklich sieben Sekunden zu stellen. Diese Erfahrung hatte es markiert. Seit an diesem Tag, jedesmal,wenn sie sich zwischen den mordorés Armen Appolon, dem flüchtigen Bild von Jean- Basile und ihres Gesichtes aufgab, irgendein Teil an-Mitte einem Aknegezeiten. Dieses Bild und jenes der Lammkeule, die weich an die Decke während ihres mit Leidenschaft erfüllten Herumtollens hing. Fäden von mehr feiern Metzger des Dorfes, Jean- Basile hatte in der Tat seine Eroberung in der kalten Kammer der väterlichen Einrichtung mitgenommen. Das junge Mädchen bezaubert Stelle, um die Genüsse des Fleisches aufzudecken dann dachte und. Jean- Basile hatte ebenfalls Karina wiedererkannt. Sie fühlte ihren auf ihr intensiv gestellten Blick. « Karina? », befragte er « es ist wirklich toi? Sagen Sie sagt « er » ich habe meine eigene Metzgerei, jetzt… Und wenn man sich davon eine gute Tranche zahlte, wie seinerzeit? », fügte er scharfsinnig hinzu. Tatsächlich hatte er nicht gewechselt.

chtoink

Pour faire comme Vinvin, j’ai décidé d’internationaliser ce blog.
Pour faire plaisir à mon premier plagiaire, je vous refais une petite chanson.
Et pour faire comme Stéphane Lambiel, parce que lui aussi, il est rigolo, You’re beautiful de James Blunt.

« You’re Beautiful », James Blunt

Tu es belle, James Emoussé
Notons au passage l’originalité du titre

My life is brilliant.

My life is brilliant.

Ma vie est brillante, ma vie est brillante
J’ai envie de dire, grand bien t’en fasse.

My love is pure.

Mon amour est pur
Il se la pète un peu, le James…

I saw an angel.
Of that I’m sure.

J’ai vu un ange / De ça je suis sûr
C’est bien d’en être sûr. En même temps, c’est relativement facile: les anges, ça a des grandes ailes dans le dos. Comme les dindes. D’ailleurs, rappelons que si vous voyez un ange mort sur le bord de la route, il ne faut absolument pas y toucher, c’est dangereux. Vous pouvez le manger, c’est sans risques, mais uniquement à condition de ne pas y toucher.

She smiled at me on the subway.

Elle m’a souri dans le metro
Quelqu’un qui sourit dans le metro, y a effectivement des chances que ce soit une apparition divine. Ou une dinde. En tout cas, c’est pas humain.

She was with another man.

Elle était avec un autre homme
Elle était avec un autre homme, elle t’a souri. Mouais… finalement, c’était peut-être plus une dinde qu’un ange.

But I won’t lose no sleep on that,
‘Cause I’ve got a plan.

Mais je ne vais pas perdre aucun sommeil sur ça / car j’ai un plan
Du métro?

You’re beautiful. You’re beautiful.
You’re beautiful,

Tu es belle, tu es belle, tu es belle
ça fait trois fois beautiful, ça

it’s true

c’est vrai
Ah ben ça, j’espère bien que c’est vrai, si tu le répètes trois fois.

I saw your face in a crowded place,

J’ai vu ton visage dans un endroit peuplé
le metro, donc

And I don’t know what to do,

Et je ne sais pas quoi faire
Je croyais que t’avais un plan, gros malin.

‘Cause I’ll never be with you.

Parce que je ne serai jamais avec toi
Tu t’avoues vite vaincu, pour un mec brillant à l’amour pur.

Yeah, she caught my eye,
As we walked on by.
She could see from my face that I was,
Flying high, [ – video/radio edited version]
Fucking high, [ – CD version]

Ouais, elle a attrapé mon oeil, Comme nous avons marché sur par.
Elle pourrait voir de mon visage que j’étais, Volant haut, [-le vidéo/radio la version éditée] le Baisage haut, [-la version de CD]

Hum… les traducteurs automatiques de le web, c’est peut-être pas toujours génial… On reprend avec cette version.

Yeah, she caught my eye,
As we walked on by.

Oui, elle a attiré mon regard,
Car nous avons marché cote à cote

Bon, les traductions pas automatiques, c’est peut-être pas toujours idéal. Mais bon, on a compris l’idée générale: il a vu une meuf trop bonne. Plus de six mois qu’il nous bassine avec ça. Alors que bon, je sais pas comment ça se passe à Bedlam, mais des jolies filles dans le metro, ça arrive.

She could see from my face that I was,
Flying high,

(Ils ont pris la radio version, ils ont bien fait. C’est mal de dire des gros mots. Bon c’est pas génial non plus d’essayer de draguer des anges qui sont avec un autre homme, mais là n’est pas la question)
Elle pouvait voir à mon visage que j’étais,
Très haut

Parce qu’il avait le visage très haut. Il se la pète, décidément, le James.

And I don’t think that I’ll see her again,
But we shared a moment that will last till the end.

Et je ne pense pas que je la reverrai
Mais nous avons partagé un moment qui durera toujours

Ou pas.

You’re beautiful. You’re beautiful.
You’re beautiful, it’s true.

Parce que si ton plan, c’est de répéter beeeelle comme le premier Garou venu, elle va vite s’arranger pour oublier, hein.

I saw your face in a crowded place,
And I don’t know what to do,
‘Cause I’ll never be with you.

Voilà.

You’re beautiful. You’re beautiful.
You’re beautiful, it’s true.

Faut vraiment traduire?
Répète-le encore un peu, des fois que quelqu’un ait pas compris.

There must be an angel with a smile on her face,

Il doit y avoir un ange avec un sourire sur son visage
Ben oui sur son visage, tu veux qu’il ait un sourire où d’autre?

When she thought up that I should be with you.

Quand elle pense que je devrais être avec toi
Non mais y a que toi, qui penses ça. Et nous, aussi, parce qu’on se dit que si tu conclus, tu vas peut-être te taire.

But it’s time to face the truth,
I will never be with you.

Mais il est temps d’affronter la réalité,
je ne serai jamais avec toi.

Mouais. Le gars James, pour un type né dans une famille de militaires, il est pas beaucoup plus combatif qu’un hockeyeur helvète.

Mi-figue, mitoyen

Si j’ai bien compris ce que j’ai lu dans internet, nous, les blogueurs, on fait du journalisme citoyen. J’ai longtemps essayé de comprendre ce terme.

Alors j’ai pris mon petit Bob sous le bras, et je l’ai ouvert à la page des citoyens. Parce que si nous, les blogueurs, on est des journalistes citoyens, ça veut dire que nous, les journalistes, on n’est pas des citoyens, sinon y aurait pas besoin de préciser. Alors Bob, pour citoyen, il connaît trois antonymes: étranger, barbare et sujet.

Bon. La première, c’est pas ça: selon une rapide statistique, y a des tas de journalistes citoyens étrangers. Et pas des masses de journalistes étrangers à la conférence de presse du club des accordéonistes (ils vont organiser une rencontre interdistrict en 2012). Je sais pas pourquoi, d’ailleurs, la presse internationale a pas daigné se déplacer.

Je connais aussi 2-3 journalistes qui mangent un peu comme des barbares. Mais des là où ils passent, l’herbe ne repousse jamais, non, pas des masses.

Je connais aussi 2-3 journalistes hors-sujet. Bon, mais de là à leur enlever leur citoyenneté, y a quand même un pas.

Alors j’ai réfléchi, et je me suis dit qu’il n’y avait qu’une seule explication possible. Si les journalistes non-citoyens ne sont pas citoyens, c’est qu’ils vivent dans un monde parallèle. A la clôture de la rédaction, ils passent par une porte scintillante et ils entrent dans un monde parallèle où y a que des journalistes. (et des bistrots, bien sûr). Ils s’appellent journaliste grognon (mais non, François, je parle pas de toi), journaliste farceur, journaliste prétentieux, journaliste musicien (mais non, Pascal, je parle pas de toi)(vraiment pas), journaliste coquet, journaliste costaud, ils vivent des tas d’aventures et ils se battent contre le terrible Secrétaire de Rédaction.

Après, je me suis rappelé que en fait non.