Hate-toi lentement

Internet a vu l’émergence d’une nouvelle catégorie de gens : les haterz. Des êtres aigris et frustrés qui, bien à l’abri derrière leurs écrans, se permettent de ne pas être d’accord avec toi.

Avant, cela n’existait pas. Dès que quelqu’un faisait quelque chose, tout le monde l’applaudissait et on dansait ensuite la traditionnelle ronde de l’amitié. Evidemment, le système avait ses limites. J’ai visité une exposition consacrée à Miró, récemment, un peintre espagnol, et on ne m’ôtera pas de l’idée qu’il aurait fait une tout autre carrière si quelqu’un lui avait un jour dit que oui bon ok, c’est joli, tout ça, mais ça ne ressemble pas à grand chose, tout de même.

Mais aujourd’hui, à cause d’Internet, les haterz se permettent tout. Attention, le terme est tout de même équivoque : haterz peut se traduire par haïsseurz. Mais ces gens-là ne viennent pas brûler votre maison, crever vos pneus et votre chat, boire votre whisky, le genre de petites choses amusantes qu’il arrive parfois à tout un chacun de commettre sous le coup de la colère. Non. Ils font bien pire que ça. Ils salissent votre e-reputation en se permettant de critiquer. Alors que bon, peuvent-ils faire mieux ?

Et ils se planquent partout, les saligauds. Ainsi, l’autre jour, mon neveu imaginaire Pacheco* est revenu de l’école en larmes. Car oui, les haterz, du haut de leur tour d’ivoire, n’ont pas peur d’aller jusqu’à faire pleurer les gens. Il était bouleversé par ces mots assassins tracés à l’encre rouge comme un chasseur tragique par une enseignante cruelle : « bel effort, mais attention à ton orthographe ! » L’orthographe. Le dernier bastion des haterz. Quand on ne sait plus quoi inventer pour râler, on s’en prend à l’orthographe ! C’est tellement facile ! Oui, oh, je sais, il s’agissait d’une dictée, mais tout de même, n’y a-t-il pas des choses plus importantes alors que des millions d’enfants meurent de faim en Afrique ?

De même, mes amis imaginaires Horton* et Wiaczek*. Je les invite à manger à la maison, je leur prépare leur plat préféré, des steaks avec de l’huile, je passe la journée à les préparer, je les laisse mijoter des heures et eux, tout ce qu’ils trouvent à me dire c’est : « ça sent pas un peu le brûlé ? » Franchement. Des choses pareilles. C’était bien la peine de voter socialiste.

De la même manière, quand j’ai demandé à mon amante imaginaire Pernilla*, avec le tact qui me caractérise : « Alors, petite, heureuse ? », elle a répondu, car vraiment, les jeunes d’aujourd’hui ne respectent plus rien : « ma foi, après un démarrage surprenant, mais vaguement dérangeant, on regrettera certaines longueurs dans le déroulement et, surtout, un dénouement totalement prévisible » (c’est la dernière fois que je drague sur SensCritique). Comme je ne suis pas de nature à laisser l’affront impuni, j’ai répondu « Ouais ben pareil, d’abord ». Mais au fond de moi, je ne lui en veux pas, car je sais que ce qui motive ces gens, ces haterz, ce sont la jalousie, l’aigreur. Qu’ils doivent être tristes, au fond de leurs c½urs desséchés, ces gens qui ne savent plus s’émerveiller ! Ne savent-ils pas que la haine entraîne la violence et la guerre ?

* Tous les personnages fictifs utilisés ici sont purement fictifs.

Woo hoo

Chanson 2 – Flou.
(paroles via lacoccinelle.net)

I got my head checked

J’ai fait contrôler ma tête
Il s’agit donc d’une chanson de type médical : le narrateur ressent de violentes céphalées après un concert d’Oasis et décide d’en référer à un médecin. C’est une attitude prudente.

By a jumbo jet

Par un jet jumbo
Dans les années 90, la médecine était balbutiante. Aujourd’hui, on utiliserait plutôt un Boeing.

It wasn’t easy but nothing is
No

Cela n’a pas été facile. Mais rien ne l’est. Non.
Alors forcément, les examens de la tête, ça fait toujours un peu mal, mais très philosophe, le narrateur se souvient que pendant de temps-là, des enfants meurent de faim et des gens vont délibérément assister au concert de Saez.

Whoohoo!

Wouhou
Alors il se dit que finalement, ça ne va pas si mal. Il choisit d’exprimer sa joie.

When I feel heavy metal

Quand je sens le métal lourd

Mais tout de même, le moment où il faut faire passer la carlingue de l’avion à travers le lobe frontal supérieur est un brin douloureux.

Whoohoo!
And I’m pins and I’m needles

Et je suis pin’s parlant TF1 épingles et aiguilles
Ça pique.

Whoohoo!
Well I lie and I’m easy

Eh bien ! Je mens, et c’est facile.
Mais comme il ne voudrait pas passer pour une mauviette, il fait semblant de rien.

All of the time I am never sure
Why I need you

Tout le temps, je ne suis jamais sûr de pourquoi j’ai besoin de toi.
Soudain, il se demande s’il a bien fait de consulter ce docteur, qui a tout l’air d’être un charlatan.

Pleased to meet you

Enchanté !
Mais, comme il est anglais, il n’en oublie pas la politesse ! Prenez-en de la graine.

I got my head down
When I was young

J’avais la tête en bas quand j’étais jeune.
Soudain, rebondissement : on apprend le lourd passé de gymnaste du narrateur ! Serait-ce là la raison de ses soucis de santé ?

It’s not my problem
It’s not my problem

Ce n’est pas mon problème. Ce n’est pas mon problème !
Peut-être. Mais il s’en fout.

Whoohoo!

Wouhou !
D’ailleurs, il a l’air plutôt bien portant, non ?

When I feel heavy metal
Whoohoo!
And I’m pins and I’m needles
Whoohoo!
Well, I lie and I’m easy
All of the time and I’m never sure
Why I need you
Pleased to meet you

C’est une très belle chanson porteuse d’espoir et de woohoo grâce aux progrès de la médecine.

Mashed pumpkins

Parfois, des groupes de rock se reforment, vingt ans après. Aucune loi ne peut l’empêcher. Les scientifiques voient à cela trois raisons principales : l’ennui, la piscine du petit qui a besoin d’une deuxième couche de peinture, le constat inéluctable que le temps passe et que ça fait bien cinq ans qu’on n’a plus pecho de groupie, et encore, elle avait confondu avec Liquido.

En général, le public y va quand même. Et même, il apprécie. Malgré les kilos en plus, malgré l’évident plaisir d’être là mais si on pouvait se dépêcher un peu, y a une rediffusion des Experts ce soir, alors pour les rappels, on les fera un autre soir, bisous, malgré le fait que du groupe d’origine, il n’y a en fait plus qu’un roadie, malgré cette insistance malsaine à vouloir jouer des titres du dernier album.

Imagine si tout le monde faisait pareil. Imagine.

– Bonjour, je viens trier les cornichons !
– Monsieur ? Ça fait quinze ans que l’usine a fermé.
– Ah zut, parce que ç’avait été mon premier job d’étudiant et je voulais faire une tournée d’adieux.
– Ah. Bon. Ben adieu.
– J’étais doué, vous savez ! 93% de cornichons positifs !
– Il faut partir.
– Vous fabriquez quoi, maintenant ?
– Des trombones.
– Je peux les trier ?

***

– Rodomund, viens te coucher !
– Je peux pas, je potasse l’histoire, là.
– Hein ?
– Oui, j’ai décidé de repasser le bac. Mais cette fois, je gagne.
– Tu veux pas juste ouvrir un blog et faire un faux corrigé du bac philo, comme tout le monde ?

***

« Terrible nouvelle. L’ancienne championne de tennis Martina Hingis aurait été surprise errant seule avec une machine à laver près d’un court de tennis et balbutiant « Je vais tenter un seizième comeback ». Elle était poursuivie par une horde de journalistes de L’Equipe qui voulaient savoir s’ils pouvaient titrer « Martina se remet sur les rails ». »

***

– Alors, qu’est-ce qui vous a poussé à faire ce come-back ?
– Pardon ?
– Un come-back, c’est par exemple quand on avait disparu et on se reforme le temps d’une tournée. En français, ça s’appelle reviens, mais comme c’est déjà un nom de stylo on préfère dire come-back.
– J’entends bien mais il ne s’agit pas d’un come-back puisque nous n’étions jamais partis.
– Vous êtes dans le déni.
– La malice.
– Non. Alors pourquoi ce come-back ?
– Je vous jure que… Bon et bien, souvent, le public nous demandait quand les BB Brunes se reformeraient et…
– Ah mais vous êtes les BB Brunes, ok, pas les Forbans ! Pardon ! Bon ben je dois vous laisser.

Stage up

Il y eut d’abord l’incident du Montreux Jazz. Une bête erreur, à peine de quoi agiter un peu des journalistes plongés dans la torpeur estivale. Puis cette blague de potache dans une rédaction californienne. Des maladresses, mais rien de bien méchant.

C’est ce qu’on se disait à l’époque.

Puis les incidents se multiplièrent, se radicalisèrent. Les louches de strychnine malencontreusement lâchée dans le café matinal. Les attentats à la photocopieuse piégée. Partout dans le monde, les stagiaires se rebellaient. Ils étaient nombreux, ils étaient déterminés, ils étaient organisés. C’est évidemment en France, où ils représentaient, à l’époque, 50% de la population active, que leur action fut la plus rapide.

Ils étaient partout. Dans les bureaux, dans les rédactions, à la Maison-Blanche, impossible d’échapper aux stagiaires. Très vite, ils prirent le contrôle de la plupart des grandes entreprises. Puis du monde entier.

Nous pensions « ça ne va pas durer, ils vont demander une augmentation ou des jours de congé et ils vont se lasser ». Mais ils avaient pris goût au pouvoir. Ils ne voulaient pas le lâcher. Ils n’en faisaient pas grand chose, pourtant. Ils continuaient d’agir comme ils l’avaient toujours fait : avec énormément de zèle et d’application, ils mettaient à jour leur statut Facebook ou regardaient fixement le temps passer. Ils ne prenaient jamais la moindre initiative, ils faisaient toujours un peu la gueule. Finalement, cela nous rappelait pas mal le monde d’avant alors nous ne fîmes rien. Nous leur apportâmes leur café.

Mais avec de grands pouvoirs vient une grande ivresse du pouvoir et c’est là qu’ils faillirent : ils se mirent à engager des stagiaires.

Nul ne le conteste

– Bonjour, ici Paul-Emile Grüffenhagen, secrétaire de rédaction au Courrier Picard International.
– Oui, que puis-je ?
– Eh bien, j’ai un cas de « tous les experts s’accordent à dire » dans le papier d’un stagiaire, j’ai besoin de fact-checker.
– Aïe. Mais enfin, il devrait savoir que les experts ne s’accordent jamais. C’est une de nos prérogatives ! Nous autres, experts, adorons ne pas être d’accord, juste par principe. A la limite, s’il avait écrit « Tous les experts s’accordent à dire, sauf ce con de Jean-Claude »
– Non mais là c’est pas ça, et puis ça va faire serré au niveau des signes.
– C’est moi, Jean-Claude. Mais je sais bien que les autres experts me détestent à cause de mes positions à contre-courant.
– Bon, je vais juste virer cette phrase. Fatiguez-vous pas.
– La liberté de pensée dérange ! C’est quoi, au juste, le sujet de l’article ? Encore le printemps pourri ?
– Non. Pas cette fois.
– Dommage, parce que j’avais trouvé un expert qui estime que le printemps n’a pas été pourri, vu qu’avec son arthrite et son cholestérol, c’est mieux quand il fait un peu humide.
– Mais là, non, c’est pas ça. C’est le dopage dans le cyclisme.
– Ah, alors attendez, ça peut marcher, on n’en a presque plus, des experts, on devrait réussir à les faire s’accorder à dire ! Mais ça va prendre un peu de temps parce qu’ils sont à l’apéro, à cette heure.
– Oui mais là, l’heure du bouclage approche et j’ai encore un « de tout temps » qui traîne.

Révision du spoiler

Cette nuit s’achèvera sur HBO la saison 3 de la série Game of Thrones. Je ne sais pas si vous en avez entendu parler. C’est une série avec plein de gens qui veulent devenir rois, des dragons, des zombies, un nain et deux sectes rivales et déterminées qui s’affrontent dans le sang et les larmes, Ceux qui regardent d’abord la série et Ceux qui lisent les livres.

Pour le moment, Ceux qui lisent les livres gagnent. Car ils savent que dans le tome 6, de terribles évènements se produisent, impliquant un personnage, mais je ne veux pas trop en dire, par respect, mais quand vous verrez ça, vous allez être surpris, surtout le passage avec les deux jodleurs norvégiens et le trampoline, mais patience. J’espère qu’ils ne le supprimeront pas dans la série.

Mais Ceux qui regardent la série tiendront bientôt leur revanche. Quand ils connaîtront le dénouement de cette histoire, alors que leurs éternels rivaux en seront encore à attendre « The Winds of Winter », qui devrait paraître vers 2014 ou 2023, puis sa suite, « The Ponies of Vaumarcus », prévue pour 2053.

Car le malheureux George René René Martin s’est totalement empêtré dans son histoire, ses septante-deux mille neuf-cent quatre-vingt-trois personnages, ceux qu’on croit morts mais qui ne le sont pas, ceux qu’on croit vivants mais qui ne le sont pas, ses intrigues enchevêtrées, ses complots alambiqués.

Tu me connais, je suis un gars serviable. J’ai donc imaginé quelques idées de fins qui permettraient à George Ramuncho Rakham Martin de s’en tirer sans trop de dommages.

  • Tout le monde meurt. Sauf un personnage ultra secondaire qu’on avait déjà oublié au chapitre quatre du livre I. Il devient roi de Westeros mais trouve le temps un peu long, alors il se souvient de jadis et ressort sa collection de bannières. Puis il les énumère pendant 900 chapitres.
  • Tout le monde meurt, sauf les dragons et les marcheurs blancs, qui se retrouvent pile au milieu de Westeros et se neutralisent pendant 251 ans. Puis ils se lassent et repartent chez eux.
  • L’arrière-petit-fils de Jaime Lannister et Brienne de Torth rencontre son rival de toujours, l’arrière-petit-fils de Loras Tyrell et de Rickon Stark. Alors qu’il est sur le point de l’égorger, il lui demande : « Mais pourquoi on se battait, déjà ? ». Comme aucun des deux n’en a la moindre idée, ils décident de plutôt aller boire l’apéro avec les 9412 morts des tomes précédents, qui n’étaient pas vraiment morts, en fait.
  • Eddard Stark se réveille chez lui, à Winterfell. « Ouf, tout ceci n’était qu’un rêve ! », se dit-il. Mais une armée de manticores ninjas l’attaquent. À ce moment-là, Lady, la chienne de Sansa Stark, se réveille. « Ouf, tout ceci n’était qu’un rêve », se dit-elle. Mais alors qu’elle va avalaer une plâtrée de Canigou spécial direwolf empoisonnée, Jean Sola, le traducteur, se réveille. « Une rêverie, cestuy se révèle n’avoir été tertou en mon for », constate-t-il alors.
  • Soudain, Nagui arrive au milieu du champ de bataille. « Après 20 ans, la production de « Tout le monde veut prendre son trône s’arrête », lance-t-il. Alors des gens lancent une pétition sur internet et le ministre des jeux télé intervient.
  • Westeros est exsangue après 150 ans de guerre. Les Français débarquent et prennent possession de l’île. Ils partent alors à la recherche de quelqu’un qui pourrait enfin gagner Roland Garros. Mais ils ne trouvent pas.
  • Alors que la guerre fait rage, une blogueuse se fend d’un billet enflammé soulignant à quel point toute cette situation est sexiste. Les belligérants, émus, laissent alors gagner Daenerys. Mais une autre blogueuse se fend d’un billet enflammé soulignant à quel point cette situation est nanophobe.
  • Alors que la guerre fait rage et que le pays est exsangue, le fantôme de Jacques Martin apparaît et s’exclame « Voilà, tout le monde a gagné ! »
  • À la fin, tout le monde danse la ronde de l’amitié et part à Dorne manger des glaces au piment. C’est à cette occasion qu’est composée la fameuse « Chanson de la glace et du feu »

Vine Bar

Observons un peu ce qui se passe lors de l’émergence d’un nouveau média social :

Les premiers utilisateurs commencent à s’y intéresser. Ils développent leurs propres codes, en parlent un peu autour d’eux, sous l’oeil sarcastique de tous ceux qui pensent que de toutes façons, ça ne marchera jamais.

– Tiens, Ugror ! Tu as entendu parler de ce truc, la « sédentarisation » ? Tu en penses quoi ?
– Bah, ça ne durera qu’un temps ! C’est comme leur histoire de pierre polie, des modes, rien de bien sérieux.
– Je crois que je vais quand même essayer. Tu sais pas où je pourrais trouver une invitation ?

Ensuite, deux solutions. Soit ça ne prend pas. La plupart des early adopters partent, seule une petite poignée reste curieusement fidèle jusqu’à la mort.
– Alors, toujours dans tes histoires de « village » ?
– Ouais… ok, pour le moment, ça ne marche pas très bien, mais tu verras, c’est l’avenir.
– Oui, oui, je verrai. C’est vrai que vous avez fini par vous manger entre vous ?
– Non. Enfin, pas tous. Ok, on n’est plus que deux, mais franchement, c’est vraiment bien !

Soit ça prend et on voit alors arriver des nouveaux qui adoptent scrupuleusement les codes des premiers.
– Ca, c’est une boulangerie. On doit y aller le matin pour acheter du pain, parler de la météo en attendant son tour et faire une blague sexiste à la boulangère (elle a de belles miches).
– C’est obligé ?
– Ouais, on a toujours fait comme ça. Tiens, voilà le « Guide des usages en village », écrit par Uggrur, un ancien, il est là depuis deux semaines. C’est très pratique.
– « Le gazon devra être tondu, sinon tout le monde te regarde de travers »… Je comprends rien. C’est quoi, du gazon ? Pourquoi on ne peut pas regarder de travers ?
– Parce que ça fait mal aux yeux, je crois. Non mais tu verras, c’est pas si compliqué que ça, à l’usage.

Au début, la communauté est encore réduite. Tout le monde se connaît. Il faut impérativement : un relou qui drague tout le monde, un relou qui drague tout le monde mais ça marche, un(e) comique se service, un(e) râleur(se) de service, et assez rapidement des soirées IRL fortement alcoolisées.

– Dis, Ugroohr a trouvé le moyen de faire fermenter du jus de raisin, il paraît que ça fait encore plus rigoler que le jus de pain rassis, on fait une soirée demain, tu viens ?
– Y aura Ugraura ?
– Ben ouais.
– Ah ouais, ouais, alors je sais pas si je peux, parce que je lui ai un peu brisé le coeur et tout…
– Non mais elle a pas l’air au courant ! Elle est avec Gurghruhr, là.
– Ah. Ouais, ouais, alors je sais pas si je peux.

La communauté continue de s’étoffer : quelques professionnels de la communication, des journalistes, des stars suivies d’une cohorte de fans… Quelqu’un fait un top 25 des comptes à suivre sur son blog puis, onze mois plus tard, quelqu’un fait un top 25 des comptes à suivre dans les Inrocks (il comprend douze célébrités et treize amis de l’auteur).
– C’est quoi ce truc débile dont tout le monde parle, là, « les 25 villageois avec qui aller boire un jus de pain rassis » ?
– Ah ouais, c’est débile, ce truc.
– Ouais mais tout le monde en parle.
– Non mais c’est pas important, de toutes façons, c’est Ugrorr qui a fait ça pour déconner. Sacré Ugrorr. T’es combien, toi ?
– On s’en fout.
– Moi je suis huitième.
– Je suis pas dedans.
– Ah. Bon mais de toutes façons, c’est pas important.
– On est 23 dans le village et je suis pas dedans.

La communauté grandit et se scinde en petites communautés.
– Bon alors là, c’est le quartier des chasseurs-cueilleurs, je les aime pas trop, ils sont un peu réac, là, c’est le quartier des potiers, des artistes enfin, tu vois le genre…
– Et toi, tu es où ?
– Bah, j’ai préféré m’installer dans une grotte, à l’ancienne, tu vois.

Deux adolescents utilisent le média social pour s’insulter. Des journaux relaient l’affaire. Un député fait une intervention.
– Hé ben, tu vois bien que c’est dangereux, ces « villages » ! Y a deux adolescents qui se sont battus à GruuuhrVille!
– Deux quoi ?
– Des adolescents… Des gens de 14-15 ans.
– Des vieillards.
– Non… Parce que bon, ils vivent plus vieux, dans les villages, parce qu’ils mangent plus, et leurs sorciers sont mieux formés… Du coup, ils ont été obligés d’inventer d’autres âges que « enfant » ou « vieillard ».
– Hé ben, quelle décadence !
– Ouais, la fin de la civilisation.

Une nouvelle version du média social apparaît. Les utilisateurs la détestent, ils menacent de partir si on ne remet pas l’ancienne. On ne remet pas l’ancienne. Ils restent.
– C’est quoi ce truc, là, des portes aux maisons ? Mais pour quoi faire ?
– Tu verras, c’est super pratique.
– Non mais à chaque fois, il faut les ouvrir, les fermer… C’est une terrible perte de temps, je peux pas accepter ça.

Un nouveau média social apparaît et éclipse l’ancien.
– Oh, tu sais pas, dans mon village, on vient d’ouvrir un bar !
– Un quoi ?
– C’est un genre d’endroit où tu peux aller acheter du jus de pain rassis et du jus de raisin fermenté.
– Mais à quoi ça sert ?
– Ah ben on boit un verre, on discute, on drague Ugraura…
– Mais on peut déjà faire tout ça !
– Ugru, le sculpteur, y est tous les soirs.
– Justement, on peut déjà faire tout ça et en plus l’éviter.
– Tu comprends rien au cool, mon pauvre.

L’ancien média social tombe peu à peu en désuétude. Yahoo ! le rachète.
– Alors, toujours dans tes histoires de « village en balsa » ?
– Ouais… je vois pas pourquoi je changerais, ça a toujours très bien marché.
– C’est vrai que vous avez fini par vous manger entre vous ?
– Non. Enfin, pas tous.

La nation reconnaissante

Gunda, ma community manager imaginaire, aimerait que je parle plus souvent de musique de jeunes. Justement, le nouvel album de The National vient de sortir.

Mais bon, là, c’est une vieille chanson.

The National – Fake Empire

Le National – faux empire

Stay out super late tonight picking apples, making pies

Rester dehors super tard ce soir, cueillir des pommes, faire des tartes
Il s’agit donc d’une chanson qui explore un univers assez peu exploité dans le domaine musical, celui de la cuisine.

Put a little something in our lemonade and take it with us

Mettre un petit quelque chose dans notre limonade et l’emporter avec nous
Voilà. La mienne, je la préfère pas trop sucrée, merci.

We’re half awake

Nous sommes à moitié réveillés
Ah oui ben à force de rester dehors toute la nuit, aussi !

in a fake empire
We’re half awake in a fake empire

Dans un faux empire. Nous sommes à moitié réveillés dans un faux empire
Je pense qu’il s’agit ici d’une dénonciation assez virulente des émissions modernes de télé-réalité culinaire.

Tiptoe through our shiny city with our diamond slippers on

Sur la pointe des pieds à travers notre ville brillante avec nos chaussons en diamant
Oui parce que dans les émissions de cuisine, ils se contentent pas de laisser les gens préparer un soufflé. Non. Il faut qu’ils leur imposent des épreuves du genre « vous avez une heure pour enfiler un tutu, aller acheter une rascasse à l’autre bout de la ville, la vider et préparer un dessert avec, tout en répétant une chorégraphie. »

Do our gay ballet on ice,

Faire notre ballet homosexuel sur la glace
Ou alors, on leur a juste dit d’utiliser un casse-noisette et du sorbet, et ils ont tout compris de travers.

bluebirds on our shoulders

des oiseaux bleus sur nos épaules
Normalement, ils auraient dû s’en servir pour leur entrée, mais ils n’ont pas eu le courage.

We’re half awake in a fake empire
We’re half awake in a fake empire

Nous sommes à moitié éveillés dans un faux empire. Nous sommes à moitié éveillés dans un faux empire
Toutes ces épreuves, forcément, ça fatigue.

Turn the light out say goodnight, no thinking for a little while
Let’s not try to figure out everything at once
It’s hard to keep track of you falling through the sky

Eteindre la lumière et dire bonne nuit, ne plus penser pour un moment.
Essayer de ne pas tout comprendre à la fois
C’est difficile de garder trace de soi-même tombant du ciel

Ils se sont fait éliminer rapidement de l’émission et ils surréagissent un peu : je te rappelle qu’on parle quand même de gens qui pensaient devenir Top Chef avec une pauvre tarte aux pommes et deux boules de glace noisette et bouvreuil.

We’re half awake in a fake empire

We’re half awake in a fake empire

Nous sommes à moitié réveillés dans un faux empire. Nous sommes à moitié réveillés dans un faux empire.
C’est une très belle chanson porteuse d’espoir, puisqu’elle rappelle aux enfants qu’il faut avoir un peu de respect pour la télé-réalité. Mais Gunda, ma community manager imaginaire, me signale que ce n’est pas vraiment de la musique de jeunes non plus, au temps pour moi.

Et toi Gunda, tu t’marres toujours pour rien ?

Le 7 mai 2003, j’ai entendu un reportage sur les weblogs à la radio suisse romande. Je me suis dit « ça a l’air nul, si j’en ouvrais un ? » Je ne dis pas ça parce qu’on est le 7 mai 2013 ou quoi, mais c’était il y a pile dix ans.

Alors je sais bien que c’est un peu ridicule de souhaiter les anniversaires de son blog, mais le ridicule ne tue pas, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, qui c’est les plus forts ? évidemment, c’est les verts ! et le vert est la couleur de l’espoir. Donc bon.

Il y a dix ans, quand j’avais une idée, je me jetais sur le premier clavier venu et j’écrivais ce qui me passait par la tête, et après Fofo ou Jilian trouvaient une faute d’orthographe. Maintenant, c’est exactement la même chose, sauf que j’ai moins d’idées.

Et donc, parfois, je commence des textes et soudain, le travail m’appelle de son long cri stridulent. Et je laisse les textes en plan. Et quand je reviens, vingt-douze heures ou trois minutes plus tard, je me dis : ah ouais tiens, où c’est que je voulais en venir ?, mon Jean-Marie Bigard me répond « dans ton cul » et ensuite je me rappelle que je n’ai pas que ça à faire, j’ai un Fréjus-Luzenac de prime importance qui m’attend dans Fifa Manager.

Non, attends, je l’ai super mal vendu, mon truc, là, non ?

Bref, pour les dix ans de le blog, j’ai décidé de lancer un GRAND CONCOURS. (C’était ça ou poser à poil et j’aime mieux te dire que dans ce domaine-là non plus, les choses n’ont pas évolué dans le bon sens au cours de la dernière décennie, ma bonne dame)

Mais voilà. Il y a dix ans, on pouvait lancer des concours sur les blogs sans donner de cadeaux à la fin. Le bon vieux temps. Mais les blogueuses mode sont passées par là. Comme je n’ai pas d’échantillon de pommade à te passer, j’ai pensé que je pouvais te parler un peu plus du projet secret.

Donc voilà, je te pose là deux débuts de textes que je ne sais pas comment finir, tu en choisis un, tu m’écris la fin, tu l’envoies par e-mail, flipflap@ici (ici ça veut donc dire bonpourtonpoil.ch, hein ?)(tu avais compris ?) et même que tu peux changer un peu le début et peut-être tu gagnes le bouquin que je suis en train de terminer des esclaves chinois sous-payés sont en train de terminer pour moi au fond d’une grotte du Bengladesh et qui recensera quelques-uns des textes ici paru au fur des dix dernières années (date de parution plus ou moins indéterminée).

Ca marche pour toi ?

Ok, alors :

#old
Comment savoir si on est vieux ?, se demande-t-on souvent. Une question qu’il est légitime de se poser, car se tromper de génération peut avoir des conséquences fatales, comme se retrouver au premier rang d’un concert de Justin Bieber alors que franchement il est trop ringard les one direction c’est bien mieux, ou à un concert du choeur mixte un samedi soir.
De façon purement mathématique, on sait que si n est l’âge du capitaine, alors n+n/2 est l’âge à partir duquel on est vieux. Mais il existe d’autres astuces.

Whistleblowing with the wind
Faut-il dire « Je l’avais bien dit? » ?, se demande-t-on souvent. En effet, l’important, dans la vie, n’est pas d’avoir raison, mais d’avoir raison au bon moment, disait souvent Galilée en repensant à Ugrur, le tristement méconnu inventeur du feu et de l’imolation non désirée. Mais parfois, quand on peut prouver scientifiquement qu’il y a six mois, on annonçait déjà que tout ça ne sentait pas très bon (que l’on parle de la dette, de la Syrie ou du poisson dans le frigo), on aime à le rappeler. Or, cela n’est pas sans dangers.

Aussie to die, aussitôt fait

C’est une question qu’il est logique de se poser mais sur laquelle la communauté scientifique, comme par hasard, refuse de se pencher : L’Australie existe-t-elle ? Nous sommes de plus en plus nombreux à penser qu’il s’agit en réalité d’un décor, destiné à cacher qu’en réalité, on s’est plantés, la terre est vraiment plate.

Alors vous allez me dire « ben oui, j’ai un cousin qui y vit depuis dix ans, c’est bien la preuve ». Ou encore « mais je connais bien, j’ai gagné sept fois l’open d’Australie ! » Evidemment, c’est ce qu’on voudrait nous faire croire. La supercherie est extrêmement bien ficelée. Mais comme le disait souvent Rocco Sifredi Goebbels, « plus c’est gros, plus ça passe ».

Ne bravant devant aucun danger, je suis allé sur le terrain pour m’en rendre compte. Et finalement, c’est un peu comme dans un film américain ou un polar genevois, c’est pas désagréable mais les invraisemblances sont trop nombreuses pour y croire.

Le temps de trajet
Alors tu vas me dire « c’est normal, c’est loin ». Mouais. C’est bien pratique : on te colle une journée entière dans un avion, les genoux entre les dents, avec des voisins qui s’endorment dès que tu te réveilles. Tu passes une journée entière à regarder des films et des épisodes de séries, d’abord réjouissants puis, au fur et à mesure que le temps passe, de plus en plus navrants, on aurait même aperçu des gens en train de regarder des épisodes de la saison huit de How I met your mother, c’est dire. Puis on te sert un petit déjeuner à onze heures du soir et un dîner à cinq heures du matin. Tu arrives sur place, tu es complètement déphasé, on pourrait te faire gober n’importe quoi.

L’histoire
La première colonie anglaise a été fondée en Australie en 1788. Le continent avait certes déjà été découvert avant, mais pas peuplé. Plus de 7 millions et demi de kilomètres carré, mais personne ne s’était dit « tiens, ça a l’air bien, on va aller y faire des barbecues ». Les îles Kerguelen, trois rochers et des pingouins, ok, ça nous intéresse, mais l’Australie, non, ça a l’air nul.
Quand les Anglais débarquent, l’Australie est toutefois déjà peuplée par des Aborigènes. Franchement. Les peuplades indigènes, normalement, ça a des noms un peu marrants, comme Chachapoyas, Mapuches, Tchouktches ou Saviésans. Aborigène, ça fait pas très nom d’Aborigène. Quand l’Amérique a été découverte, on en a ramené les patates, le tabac, le chocolat, les tomates, des trucs un peu utiles au quotidien. D’Australie, le didgeridoo et le boomerang. Je vous demande un peu.
Les Anglais, ils ont un continent énorme sous la main, un chouette continent avec des koalas et des barbecues dans tous les parcs, qu’est-ce qu’ils en font ? Une prison. Bien sûr. Très crédible. « On va rester entre braves gens dans le brouillard sous la pluie à boire du mauvais café et les voyous et les clodos, on va les envoyer faire du surf au soleil, ça leur fera bien les pieds. »

La faune
Là, on touche au sublime.
D’un côté, l’Australie abrite les animaux les plus venimeux du monde. Des serpents qui t’abattent un rhinocéros rien qu’en le regardant, heureusement qu’il n’y a pas de rhinocéros en Australie, des méduses plus mortelles que la plus mortelle de tes copines… Bref, exactement la faune qu’on installerait pour éloigner les gêneurs.
De l’autre, plein de bestioles trop mignonnes et franchement pas réalistes. Je ne te parle pas seulement de l’ornithorynque, auquel personne n’a jamais vraiment cru. Le wombat, un mignon rongeur d’à peine 40 kilos. L’echidné, un hérisson qui pond des oeufs. Bien sûr.

Le koala, un genre d’ourson sans queue qui ne mange que de l’eucalyptus, dort 20 heures par jour et grogne. Voilà voilà.

Et les wallabies et les kangourous, une bonne cinquantaine de versions différentes du même bestiau, mais on change juste un peu l’échelle et la couleur. Franchement. Les mecs n’avaient plus d’idées alors ils ont décliné leur truc dans toutes les tailles, ça me semble clair. Le point commun, c’est qu’ils avancent par bonds. Le meilleur moyen pour se casser la gueule et avoir l’air ridicule devant les touristes.

Je sais pas s’il t’arrive de te balader en forêt. En général, tu croises un demi-bataillon de teckels, trois moineaux, quelques insectes et c’est tout. Là-bas, leurs animaux bizarres, comme par hasard, tu les vois. Tranquilles, en train de se baffrer pendant que tu t’avances sur la pointe des pieds pour les photographier. Ici, si par hasard tu vois un demi-castor ou un bout de bouquetin, le temps de sortir ton appareil photo et de faire la netteté, le mec est déjà à l’autre bout du comté. Là-bas, c’est tout juste s’il te propose pas de poser avec toi pour 2 dollars. Voire gratuitement. Parce qu’en Australie, il y a des trucs gratuits. Ca non plus, ça n’est pas crédible, tiens. Dans tous les endroits publics, non seulement tu peux trouver de l’eau potable, mais en plus on t’incite à la boire. On avoue publiquement que les bouteilles en plastique, c’est une arnaque. Et ces gens-là ont encore une économie ? Dans tous les parcs publics australiens, on trouve des barbecues gratuits et propres. C’est dommage. J’ai failli y croire, mais là, c’est bien trop gros. On offre des trucs gratuits aux gens et ils les traitent avec respect ? Bien sûr, bien sûr.


Même leurs pigeons sont bizarres

Et tant que tu y es, tu vas aussi me dire que toute l’Australie a été envahie par douze lapins ? Ah, oui, tiens.

La faune Les Australiens
L’Australien se reconnaît aisément : il porte des tongs ET une grosse doudoune. Genre « non mais j’avais un peu froid, mais seulement en haut du corps, les pieds j’ai hyper chaud, à cause des courants ascendants qui sont inversés dans l’hémisphère sud ».
Mais deux éléments prouvent indéniablement que l’Australie n’est qu’un gigantesque fake : déjà, les Australiens sont hyper sympa, y compris avec les touristes. De Paris à Montreux, n’importe qui te le dira : être sympa avec les touristes, ça ne se fait pas, c’est pas pittoresque.

Mais sous leurs dehors amicaux, les Australiens ont inventé de terribles stratagèmes pour se débarasser des importuns : la circulation à Melbourne, le surf (tu verras, c’est sympa… sauf que si tu t’écartes de deux milimètres trop à gauche tu te retrouveras dans des courants qui vont t’entraîner au large en trois secondes, mais t’inquiète, c’est la saison des requins, tu auras une mort classe) et le didgeridoo.


En revanche, leurs menaces ne sont pas hyper menaçantes

Ah oui et : on y trouve des restaurants qui servent des petits déjeuners toute la journée, notamment des spaghettis sur toast. Je sais pas, quand vous inventez des trucs, essayez d’être crédibles. Et les restos ferment vers sept heures le soir, histoire que les figurants qui jouent les autres clients puissent rentrer tôt chez eux manger autre chose.

Et c’est probablement pour qu’on ne remarque pas que le mec qui passe avait déjà joué dans « Cas de divorce » et dans « le Juge est un wombat » qu’il est interdit de photographier le métro de Melbourne.

La géographie
L’intérieur du pays est constitué d’un énorme désert, paraît-il. A mon avis, ils n’ont juste pas eu le temps de finir le décor.


On n’a plus de sous pour le budget décors, on fait quoi ? Oh ben rien, ça sera parfait !
Les Australiens célèbres
Mel Gibson, Salvatore Coco, Kylie Minogue, Malcolm et Angus Young… tout ça n’est pas bien sérieux.


C’est ça, oui…. et puis une rue Bastian Baker à Aigle, aussi ?

Le sport
Les Australiens brillent dans des sports qui n’intéressent personne comme le football australien, le cricket et la piscine. Bien pratique. Certains prétendront « oui, mais Cadel Evans, il a gagné le Tour de France ». Oui, enfin, est-ce quelqu’un l’a déjà vu rouler ? Non. Alors bon.

Alors tu vas me dire « Non mais c’est complètement idiot, pourquoi dépenser autant d’argent pour inventer un truc pareil ? » Tu mets le doigt sur un problème épineux. Certains pensent qu’il s’agit de cacher qu’en réalité, la Terre est plate. Mais en réalité, le but de l’Australie, à mon avis, est tout simplement de vendre des produits dérivés.


Oh tiens, on va mettre des rochers n’importe comment, ça fera vendre des cartes postales !