Zyva tu me traites pas de baltard ou quoi

M6 est très web 2.0

Prenez la blogosphère: les blogs les plus populaires parlent de blogs, et les posts les plus populaires des blogs qui se hasardent à parler d’autre chose sont ceux qui parlent de blogs. Il paraît même que le premier concours du meilleur blog officiel de concours de blogs qui parlent de blogs est prévu pour bientôt (il aura un blog associé).

Et bien c’est pareil sur M6. Cette année, le single de la Nouvelle Star, composé par la bien nommée Marie-Jo Zarb (c’est vrai, ça lui va bien comme nom Marie-Jo) et qui existe en trois versions dans l’Internet, gnan-gnan, absurde ou hongrois ancien, s’intitule « J’irai chanter ». Et parle de chanter. Un peu comme si y avait des émissions de télé qui parlent de télé.

La Nouvelle Star, pour ceux qui connaissent pas, c’est un grand karaoké filmé et, chaque semaine, on peut voter pour savoir à qui on permet de enfin rentrer chez lui. La semaine dernière, par exemple, c’était Bruno, un jeune homme au fier regard de basset artoisien, dont l’univers musical est situé à mi-chemin entre Prince et Vincent mc Doom.

Il pourra désormais panser ses plaies et penser à sa reconversion en regardant son ex (parce que non, ils ne sont plus ensemble, nous apprend la presse spécialisée, elle l’a quitté le soir où il a chanté Goodbye my lover, ce qui veut dire que quelqu’un a eu le courage de l’écouter ce soir là), la sémillante Cindy, une jeune fille dont l’univers musical se situe à mi-chemin entre Nadiyah et Cuche et Barbezat. Parce que la Nouvelle Star, c’est aussi la grande et belle aventure de la vie, des couples se font, se défont et, parfois, des gens chantent.

Les candidats sont choisis par un jury qui fait semblant de les écouter, puis qui choisit un belge, un suisse, un corse et un beau gosse, non sans rappeler que cette année, le casting est vachement bien (alors que l’an dernier, y avait que des tocards). Le jury, composé de gens qui ont fait un peu de musique dans leur vie mais qui, maintenant, préfèrent gagner leur vie et de Dove Attia, est payé pour dire des tas de trucs qui ne veulent rien dire, comme « tu dégages une véritable authenticité » et pour faire des comparaisons douteuses comme « Pierrick, t’as un vértiable univers, quoi, tu sais, t’es le plus grand des rockeurs français » (Pierrick étant un jeune candidat de la saison dernière, dont l’univers musical se situait entre Laurel et Hardy), voire même « Dominique, tu me rappelles Mahalia Jackson » (Dominique étant une jeune candidate dont l’univers musical se situe entre la sirène des pompiers et Aretha Toutsuite de gueuler comme ça sinon j’appelle les pompiers), une plaisanterie qu’ils avaient déjà faite l’an dernier à Myriam a’Bêle (une jeune ex-gagnante dont l’univers musical se situe entre Lara Fabian et Lara Fabian). Le jury pousse aussi un coup de gueule par émission. Y a même une fois où ils ont compris pourquoi.

Chaque semaine, le public vote pour désigner qui, selon lui, est le meilleur chanteur puis les candidats chantent. En général, un truc de Balavoine. Pendant ce temps, un sympathique animateur rappelle qu’il faut voter dans un style très proche du vendeur de poissons dans le port d’Amsterdam. A la fin, un type débarque avec une enveloppe et fait semblant qu’il y a du suspense alors que tout le monde sait très bien que Christophe va perdre en finale mais que c’est pas grave, comme ça il pourra prendre le temps de faire l’album dont il a réellement envie, comme Julien Laurence et Roland Karl avant lui.

Ensuite, le jury signe pour une saison supplémentaire, mais cette fois c’est la dernière, les vainqueurs partent animer des supermarchés, les perdants aussi, sauf Amel Bent qui a fait une immense carrière (un tube) et les téléspectateurs se demandent un peu pourquoi ils ont suivi toute la saison alors que de toutes façons, je suis sûr que c’est tout du truqué et moi je finis mon post sans dire de mal de Steeve Estatoff (un jeune homme dont l’univers musical est à mi-chemin entre Kurt Cobain et Maurice Gruchon, le chanteur de LeTaL DeAtH, un groupe de metal très bien qui avait fait la première partie de Sad Agony à la fête du lycée y a trois ans).

Retour aux fondamentaux

Week-end
Paroles: P.Billon, Lorie, J.Williams. Musique: J.Williams

Oui, ils se sont mis à trois. Dont le mec qui a fait la musique de la Guerre de les Etoiles. Mais ca ne parle pas des problèmes de paternité des jeunes héros à l’air cruche, mais d’un thème central de notre société, le week-end. On se moque beaucoup de la jeune Lorie, mais elle a le courage d’aborder des sujets importants et délicats, à l’instar du jeune Jean-Jacques Goldman qui, le premier, a eu le courage d’affirmer que le matin, ca ne sert à rien.

Y en a qui sont fous d’impatience
D’autres disent, c’est sans importance

C’est fou, ca, tu peux poser n’importe quelle question, y a des gens qui cochent la case ‘ne sait pas’. Genre, pour un grand sondage ipsos-tf1-europe 2-Chasseur magazine, tu demandes aux gens « le week-end, c’est plutôt bien ou pas très », un truc au sujet duquel les gens devraient quand même avoir un début d’opinion, et y en a pour te répondre ‘ne sait pas’ et après on s’étonne que notre beau pays aille à vau-l’eau au lieu d’aller à Perpignan, comme tout le monde.

Week-end idyllique

Je me permets ici de rassurer les jeunes fans de Lorie, idyllique ca n’a rien de grossier, contrairement à dithyrambique.

Succès automatique

Ca c’est vrai, et on oublie trop souvent de le dire: les week-ends idylliques, c’est bien. Comme les paysages idylliques, les comas idylliques et, en général, tout ce qui est idyllique.

Y a ceux qui draguent sur la plage

C’est idyllique, ca, par exemple. Sauf en Bretagne, où il pleut sur la plage.

D’autres s’éclatent au bricolage

Il paraît que ca existe, oui, et Lorie a bien raison de soulever ce grave problème. Je pense qu’il n’y a malheureusement plus rien à faire pour ces gens, à part leur signaler que mon abat-jour aurait bien besoin d’être huilé, merci, passe donc samedi on te fera des pâtes et une burette.

Moi, c’est la musique

Et c’est là qu’on apprend que la jeune Lorie ne pratique la musique que le week-end. C’est admirable de faire une carrière telle que la sienne dans ces conditions.

Mais quand même, ca explique bien des choses.

Quoi de plus fantastique

J’aurais bien envie de dire que parfois, le silence.

Du Lundi au Vendredi,
On attend qu’une chose
C’est compter les jours

Ah non, par exemple moi, des fois, le lundi je compte les jours (et, parfois, je construis des ponts entre nous et le ciel), j’attends pas pour les compter, je suis comme ca, trop un fou, si j’ai envie de compter les jours, par exemple, oh les copains, ca fait déjà trois jours que j’ai arrêté les hamsters, j’attends pas, j’y vais direct. Surtout si c’est pour compter les jours qui séparent du week-end, je vais pas faire ca le samedi, ca en fait trop.

Tous à tour de rôle

Ah ben oui, c’est mieux. Compter les jours deux par deux c’est dangereux, on risque de confondre, surtout que les jours, hein, c’est mal organisé, ils ont tous des noms qui finissent pareil alors y a pas moyen de faire des trucs mnémotechniques, sauf le dimanche. Mais là on s’en fout, du dimanche, puisqu’on le compte pas.

3, 2, 1

Oui c’est une solution: donner des noms de chiffres aux jours, comme ca après c’est plus facile de les compter, sauf le dimanche. Mais, bien sûr, faut se rappeler quel jour va avec quel chiffre.

{Refrain:}

Attention, ca va être le refrain, ca va quintesser sec.

Ca y est c’est le week-end
Vive les super week-end
C’est comme ça qu’on les aime

C’est vrai, les supers week-ends c’est mieux que les week-ends nuls parce qu’il a plu alors on a pas trop pu sortir le chien, un basset artois sympa mais un peu moche et que Yverdon a un peu perdu et que en plus, à la télé, vendredi soir, on a été obligé de regarder une émission sur les crustacés.

Faire le plein d’énergie,
C’est comme ça
C’est le week-end

Alors ca, c’est surtout si tu es une jeune chanteuse qui fait de la musique que le week-end, parce que si t’es une mère de huit enfants qui décident d’organiser une importante recontre footballistique dans le salon parce qu’il pleut un peu et que tu peux même pas regarder les telenovelas tranquille, pourtant c’est bien, les telenovelas, y a des super-doubleurs qui doublent des super-dialogues, parce que le petit dernier a cassé la patte du poney en albâtre que tu avais recu de ton oncle, bon ok, il était moche, le poney, l’oncle aussi, mais quand même, ramasser les morceaux d’albâtre et du petit dernier un dimanche alors que déjà t’as passé le samedi à faire le ménage, pour le plein d’énergie, c’est moins radical qu’une tasse de Chicorée quand le soleil vient de se lever.

On veut des happy-end
Pour finir nos week-end

Faut regarder le film sur tf1, alors, parce que sur France 3, à la fin, le méchant il dit à dimanche prochain on aura des supers invités.

On est prêt pour affronter
La nouvelle semaine
Et chanter ensemble sur ce thème, allez !

Non ce sera pas nécessaire, non.

Et chanter ensemble sur ce thème
Encore

Non parce que on pourrait varier, par exemple chanter des trucs qui parlent d’amour malheureux ou de chemin qui parcourent des caravanes, des fois.

Y a ceux qui hissent la grand’ voile
Pour dormir à la belle étoile

Ils feraient mieux de prendre un sac de couchage, c’est plus confortable.

Moi je reste au lit
Au moins jusqu’à midi

Donc elle ne fait de la musique que le week-end et, en plus, elle le passe au lit. Après, on s’étonne qu’elle ne gagne jamais l’Eurovision.

Sans oublier les maniaques de ménage
Ou encore ceux qui déménagent

Alors si quelqu’un déménage tous les week-ends, c’est probablement un déménageur. Il fait pas ca pour le plaisir. Peut-être qu’il aime ca, hein, y a des gens très bizarres, mais il est payé après.

Les plaisirs sont variés
Pour ne pas s’ennuyer

Par exemple le macramé.

C’est con, on se serait mis à quatre sur la chanson, y aurait une phrase de plus.

Du Lundi au Vendredi,
On attend qu’une chose
C’est compter les jours
Tous à tour de rôle
3, 2, 1

{au Refrain}

On va pas revenir là-dessus.

Qu’ils soient gris ou ensoleillés
Ils sont faits pour s’aimer

Alors que la semaine, ceinture. Je comprends maintenant pourquoi Billy Crawford avait l’air si malheureux. (Si, il avait l’air malheureux, il faut être malheureux pour chanter des trucs pareils)

Pour immortaliser le présent

Je voudrais pas faire mon râleur, mais je suis pas sûr que immortaliser le présent veuille dire un truc, à part si tu fais une photo du cadeau qu’on vient de t’offrir. Mais sinon non.

Viens, je t’attends

Ok, compte jusqu’à 112 et j’arrive, après tout c’est le

{au Refrain}

Ceci n’est pas tellement un post sur l’Ouganda, ni sur grand chose non plus

Lecteuses, lecteurs,

Trois ans, pour un blog, c’est super vieux.

Du coup, j’ai décidé de faire des petits frères à celui que vous avez sous les yeux. Deux d’un coup, ou presque.

Le premier, c’est, si tu veux, un genre de vrai blog avec des trucs qui font trembler les médias traditionnels, comme par exemple « hier j’ai lu un bouquin trop bien » ou « des fois, le samedi, je vais faire les commissions », bref, des tas de trucs super passionnants que je ne publie pas ici pour d’évidentes raisons de lutte contre la prolifération des hamsters en milieu urbain, mais que des fois j’ai envie de jeter en pâture à la face du monde même si j’ai bien conscience qu’il s’en fout comme de la dernière chemise qu’il a portée en l’an 40.

Et le deuxième, en fait, j’ai pas encore vraiment eu le temps de m’y mettre, mais bon, puisqu’on en est là: à force de commentaires, j’ai du constater que des tas de gens plein d’humour et de facétie traînent ici. Alors du coup, y a pas de raison, je vais vous faire bosser. J’ai donc installé un wiki. Pour le moment, il est plein de vide, mais je compte sur vous (et sur moi aussi un peu, mais pas tout de suite) pour aller y mettre des trucs. Le but, c’est dégager des synergies pour tirer des litres quintessences afin de porter haut l’étendard flamboyant du crétinisme. Et se marrer, un peu, aussi, j’espère.

Voilà. Et maintenant, je vais faire cuire de l’eau.

le carrefour des chemins

Lundi, donc, c’était la fête du travail. Depuis c’est comme d’hab, la fête des patrons.

Le travail existe à peu près depuis le jour où le premier homme a dit à ses parents « oh zyva quoi, vous êtes trop des singes, c’est la honte, vous êtes trop pas des civilisés quoi » et est parti, plein d’usage et raison, fonder une colonie avec des potes.

Seulement, à l’époque, on n’appelait pas ça comme ça. Il faut dire que tout le monde exerçait le plus vieux métier du monde, chasseur. Alors forcément, les conversations auraient été un peu limitées : « tu fais quoi dans la vie? » « chasseur et toi? » « ah ben tout pareil… »

A l’époque, l’économie mondiale tournait autour du cours du mammouth et les délocalisations étaient plus dictées par la marchandise que par les actionnaires. Mais faut bien dire ce qui est, chasser le mammouth c’est fatigant, c’est salissant et c’est un peu dangereux.

Un précurseur de génie, Uuuh-Grruhr, eut l’idée de créer des sociétés de chasse. « J’investis un tiers de mammouth dans votre entreprise », expliquait-il, « comme ça j’en détiens le 51% et en échange de l’énorme risque que je prends, vous me redonnez les cuissots. » Mais les gens de l’époque n’étaient pas raisonnables et préféraient passer leur temps à dessiner des mammouths sur les murs plutôt qu’à faire des investissements pour l’avenir.

Uuuh-Grruhr décida alors de commencer par inventer le concept de patron. « Je vous explique, sur un schéma, comment chasser et vous y allez. Comme c’est une énorme responsabilité, vous me donnez les cuissots. » Mais les hommes des cavernes se comportèrent en primitifs et l’envoyèrent balader. Ce qu’il fit. C’est au cours de ses pérégrinations qu’il eut enfin l’idée de génie.

Il revint à la caverne un soir d’orage, avec une peau de mammouth en rotin sur la tête et dit à ses collègues: « les dieux font un peu la gueule, là, rapport à 2-3 trucs un peu chelou que vous avez fait, bon, ils veulent bien vous pardonner si vous leur faites une grosse offrande. Et moi, comme je leur cause un peu et tout, je veux bien les cuissots, merci ». Les gens des cavernes, qui avaient très peu la télé, ne se rendirent pas compte qu’il s’agissait d’un très habile subterfuge que même Derrick aurait eu du mal à comprendre et obtempérèrent. Le deuxième plus vieux métier du monde, prêtre, était né et ce fut dès lors la porte ouverte à toutes les fenêtres. Uuuh-Grruhr inventa dans la foulée les heures supplémentaires et les licenciements pour faute professionnelle grave (« les dieux ont dit que y en avait un peu marre du mammouth, débrouille-toi pour leur trouver un peu de panda et plus vite que ça ou ils te condamneront au bannissement »).

Quelques temps plus tard, quand les hommes firent remarquer que oui mais des orages, y en a autant qu’avant, Uuuh-Grruhr conciliabula avec son beau-frère, qui expliqua comme ça que si les hommes faisaient pas dare-dare ce que les dieux disaient, y allait avoir de la massue perdue. Le troisième plus vieux métier du monde, police (les gens qui l’exerçaient étaient vétus de pelisses et avaient un léger défaut de prononciation) était né.

Les hommes se mirent alors à créer tout un tas de métiers et plus y en avait, plus les gens qui chassaient le mammouth bouffaient des raviolis en boîte, le mammouth étant totalement hors de leurs moyens. Ensuite, les mammouths décidèrent de disparaître et les hommes allèrent aux champs.

si je dirigeais le bistrot du coin

Le vénérable Loïc Le Meur, blogueur traditionnel le plus influent du Monde, propose aux journalistes d’écrire plus souvent comme s’ils prenaient un café avec leurs lecteurs. [lien]

Dont acte.

Berne, le 27 avril 2006 – de notre correspondant
Dites, vous savez pas la dernière? Il paraît que le Joseph Deiss, il démissionne du Conseil Fédéral. C’est un copain qui connaît bien un des meilleurs amis de la belle-soeur de la cousine de sa femme qui me l’a dit… ah, sa femme, la Babette, ça a l’air d’être une sacrée bonne femme celle-là Ohohohohoh. Marcel, là même chose… Bon, mais en tous cas, le Joseph, il aurait dit, il paraît, « je pars parce que tout va bien ». Non mais quand même, il en a un sacré culot, ce gaillard, de dire que tout va bien parce que quand même, hein, c’est pas pour dire, mais de nos jours, quand on voit ce qu’on voit et qu’on entend ce qu’on entend, hein, c’est pas que je sois raciste, mais quand même, avec tous ces étrangers, je dis pas, y en a qui sont sympas, par exemple la petite serveuse au bar à côté du Palais fédéral, elle serait dans mon lit, j’irais pas dans la baignoire ohohohohoh. Bon, mais en tous cas, ils vont être contents, au Conseil fédéral, parce que c’est quand même un dzo, tu sais comment on reconnaît les tas de fumier dans le canton de Fribourg? Ah tu la connaissais déjà? Bon Marcel, ça vient ou bien?

Ca, c’est donc la version café du commerce. Mais il existerait, évidemment, la version café des artistes

Paris – La finale de la coupe de France de football opposera l’OM au PSG. De toutes façons, moi, le foot, je comprends pas comment on peut s’intéresser à ça, onze barbares qui courent après un ballon, vraiment…

Et la version tea-room

La petite Cindy a changé sa coupe de cheveux, ça lui va bien, elle avait un drôle de genre avec ses tresses. Mais j’espère quand même que c’est le Christophe qui va gagner, il a l’air sympa, il me rappelle un peu mon Jean-Maurice hihihihihi je vous ai pas raconté qu’il avait réussi son examen d’entrée à l’école de trompette? il a toujours été très doué, comme son papa, je pense qu’il ira loin, d’ailleurs il joue déjà dans la fanfare municipale, par contre le petit dernier m’a fait une bronchite, mais il faut dire que de nos jours, hein, avec toute cette pollution à cause de toutes leurs fusées, les gamins ils supportent plus rien, je vois, le fils de la voisine, l’an dernier, il avait été au camping avec ses copains et il a fait une allergie au soleil, tout ça c’est à cause de la couche d’ozone. Et vous, ça va? Et votre mari, toujours mort?

l’autre Dordogne

Reviens, lui dit-elle. Sans toi, plus rien n’est pareil à avant. Les jours paraissent plus ternes, les nuits sont plus ternes aussi, en fait, je cherchais un adjectif, mais terne, ça va bien le faire, te souviens-tu des jours anciens où nous étions heureux comme lardons en foire dans une salade de mâche.

Mais il ne pouvait revenir. Plus maintenant, il en avait trop fait, trop dit. Bien sûr, ses souvenirs étaient beaux comme le silence qui suit le moment où on a enfin retrouvé la télécommande alors que Dominique de la Nouvelle Star est en train de vibrater la danse des canards, sous l’oeil attendri de Marianne James à qui ça rappelle un peu son plus grand tube, les assurances machin, elle était sous le sucrier, on l’a mise là quand on a repeint le chat. Mais il ne pouvait plus revenir sur sa décision. Plus maintenant. C’eût été comme revenir en arrière après avoir été tout droit mais je t’avais bien dit de tourner à gauche bordel non mais alors franchement on peut jamais te faire confiance, on va encore se retrouver à Honfleur alors que moi je voulais aller à Vesoul, paraît que c’est sympa, Vesoul, y a un restaurant et une église aussi.

Toute la nuit, il repensa aux joies et aux peines. Il revivait les bons moments et des larmes de bonheur coulaient doucement le long de ses joues purpurines et aussi un peu de son omoplate droite, mais pas trop. Toute la nuit, il pesa le pour, le contre et la motte de beurre qu’il avait prévue d’amener à sa grand-mère, même que sa mère lui avait dit de se méfier de Roger Leloup, le mec qui dessine Yoko Tsuno, une bande dessinée presque aussi chiante que Blake et Mortimer, sauf que des fois on voit encore les dessins, quand même.

Et finalement, le coeur l’emporta sur la raison, comme le Togo l’avait emporté sur le Guatemala en match amical un soir sémillant et pellagique d’automne sur la Playstation de Kevin Chompard. Et ce fut à ce moment là que Zinedine sut qu’il devait convoquer une conférence de presse pour annoncer que finalement, ça allait encore pas être possible ce coup-ci, pour la retraite, y a la voix invisible qui est revenue, elle veut pas.

prière de patienter

Le film de le moment, c’est V for Vendetta

Londres, au 21e siècle. Vladimir Vourvakov appelle une hotline, pour demander un renseignement simple. 107 heures plus tard, alors qu’il épèle pour la seizième fois son nom, juste après le 23e passage de la truite de Schubert en version Bontempi, son cerveau fond, ce qui le laisse gravement défiguré. Il s’affuble alors d’un masque ridicule (car il croit que les chansons de la Compagnie Créole recèlent en réalité un mystérieux code qui prouverait que Michel Fugain n’est pas mort – le cerveau fondu, ca rigole pas) et se lance sur la trace des gens des call center, pour se venger, parce que zut à la fin.

Sa mission vengeresse le conduira notamment en France, un bien mystérieux pays où l’on aime tellement les centres d’appels qu’il existe 223 numéros de renseignements par téléphone, dont 223 affublés d’une publicité ridicule.

(les images viennent d’allocine)


– Ciel, un numèro de hotline qui résoud les problèmes d’amygdales, les appelle-je?


– Oh tiens, écoute, ils passent du James Blunt en musique d’attente!


– Au bal, au bal masqué ohé ohé, elle ne peut s’arrêter de danser danser ohé ohé…c’est sans doute un message caché


– Je vais vous tondre, c’est pour éviter les interférences au cas où quelqu’un tiendrait le coup assez longtemps pour que vous répondiez à son appel…


– Faisez gaffe, j’ai le nouveau Nokia super miniaturisé, si vous faites un pas de plus j’appelle le 118 4212


– Ah finalement, ma webcam remarche, je vais les appeler pour leur dire.


Attention, le cerveau fondu peut avoir des tas de séquelles

Seattle Ibiza

Le rhum ne se fait pas en un jour: au fur que tu passes de la vingtaine à la trentaine, petit à petit, tu jettes tes jeans troués parce que ton patron trouve que ca fait pas très sérieux, tu donnes des chemises de bûcheron aux enfants aveugles, tu enlèves tes boucles d’oreille un soir et tu oublies de les remettre.

Par contre, si, bien sûr, tu n’assumes plus complètement tous tes choix juvéniles, y en a d’autres qui restent totalement incontournables même quinze ans plus tard. Même si, de peur d’avoir mal au dos pendant une semaine, tes pogos commencent à ressembler un peu à du madison.

Sauf que les chansons incontournables, des fois, il vaut mieux ne jamais tenter de savoir de quoi ca parle. (Louise, j’espére juste que tu vas pas avoir envie de me dépecer après ce post, comme on dit sur les blogs, han mais c’est du deuxième degré, voire du trois ou quatrième, surtout qu’on a un service à te demander)

Smells like teen spirit – Nirvana (1991)

ca sent l’esprit adolescent
Ca parle donc d’adolescents, ces êtres étranges qui, à l’époque, n’avaient pas encore de skyblogs mais faisaient quand même déjà des tas de trucs bizarres. C’est aussi la chanson qui a révélé au monde ébahi Nirvana et son chanteur Kurt Cobain, le Pierrick Lilliu américain. (Paroles trouvées ici et un peu ailleurs, traduction maison et quand je suis bloqué)

Load up on guns
Bring your friends

Charge tes pistolets, amène tes amis
Les adolescents, en 91, ils adoraient faire des tas de boums avec leurs copains, ils écoutaient de la musique. En 91, par exemple, ils écoutaient Saga Africa et après y avait la série de slow, avec Winds of Change, où ils espéraient danser avec Greta.

It’s fun to lose and to pretend
She’s overbored and self-assured

C’est sympa de perdre et de prétendre qu’elle est super-ennuyée et qu’elle a confiance en elle
Le type, il se prend une veste (c’est fou, toutes les chansons parlent de ca), mais il s’en fout, il trouve ca superdrôle de dire que c’est juste parce que c’est une pétasse qui a confiance en elle qu’il s’est pris une veste. Ah ca, en 1991, on savait encore s’amuser de choses simples, pas comme les jeunes d’aujourd’hui avec leurs skyblogs.

Oh no, I know a dirty word

Oh non, je connais un gros mot
Il parle de self-assured, là, c’est parce que c’est de l’humour, il dit que c’est un gros mot, un peu comme dans un sketch de Coluche mais pas tout à fait.

Hello, hello, hello, hello, how low?
Hello, hello, hello, hello, how low?
Hello, hello, hello, hello, how low?
Hello, hello, hello ,hello

Salut, salut, salut, salut, comment bas?
En anglais, c’est un jeu de mots très drôle, Kurt Cobain, c’était pas le dernier pour la déconne. Mais ca veut dire que les ados, ils sont trop mal dans leur peau à cause de la société qui les comprend pas et de cette pétasse de Greta.

With the Lights out it’s less dangerous

Avec les lumières éteintes, c’est moins dangereux
Y aura moins de risque à inviter Greta à danser dans le noir. L’adolescence c’est une période de révolte, d’émancipation, mais surtout d’acné.

Here we are now entertain us

Nous sommes ici maintenant, amusons nous
Ca, ca veut dire qu’il va boire des tas de bières pour oublier Greta.

I feel stupid and contagious
Here we are now entertain us

Je me sens stupide et contagieux, nous sommes ici maintenant, amusons nous
Y a un moment, entre ta troisième et ta septième bière, où tu te rends compte que tu dis n’importe quoi et que dans trois jours, tu vas être embêté en recroisant les mêmes gens, mais où tu le dis quand même. Heureusement, ils suivent l’exemple et boivent pareil, sauf le grand Kevin qui s’est eclipsé avec Greta.

A mullato an albino
A mosquito my libido
yay

un mulâtre, un albinos, un mostique, ma libido
Voilà, ca, c’est un exemple des conneries qu’on peut dire quand on est bourré. Les amis de Kurt, après sept bières, y en a un qui ressemble à un mulâtre, un à un albinos, un à un mostique et Greta.

I’m worse at what I do best

Je suis mauvais à ce que je fais le mieux
Ca c’est typique de l’esprit adolescent, ils se dévalorisent, ils se trouvent nuls et incompris. Et ils reprennent une bière du coup.

And for this gift I feel blessed

Et pour ce don, je me sens béni
(et non pas blessé, c’était un piège)(par exemple quand tu éternues et qu’un anglais te dit bless you, tu n’es pas obligé de le traiter de moustique mulâtre albinos, il ne te veut pas de mal)

Our little group has always been
And always will until the end

Notre petit groupe a toujours été et sera toujours
Je suis trop un incompris, heureusement mes potes ils sont incompris aussi alors ils me comprennent. Le mouvement grunge et le mouvement (si, si) goth ont des racines communes.

(refrain, solo de guitare pour les pogos)

And I forget just why I taste
Oh yeah I guess it makes me smile

Et j’oublie juste pourquoi je goûte, oh yeah, je parie que ca me fait sourire
Kurt, il est maintenant tellement bourré qu’il ne se rappelle plus pourquoi il boit et qu’il est obligé de se regarder dans le miroir pour savoir si il sourit.

I found it hard it’s hard to find

Je l’ai trouvé difficilement, c’est dur à trouver
Sauf que ces cons de miroirs, ils font rien qu’à bouger

Oh well whatever nevermind

Et bien, ca fait rien, peu importe
Les jeunes, en 1991, ils disaient souvent peu importe. Aujourd’hui ils diraient plutôt, oua zyva rien à battre, mais le résultat est le même alors finalement, on s’en fout, quoi. De toutes facons, personne peut comprendre.

Le refrain. Sauf à la fin:

A denial (112x)

Une dénégation, une dénégation, une dénégation
C’est sûr qu’en francais, c’est moins mieux.

Gros seaux, maux d’eau

Dix-huit ans (et deux jours) plus tard, les choses n’ont pas vraiment changé. On peut toujours rire de tout, toujours pas avec n’importe qui. Par contre, n’importe qui a vachement plus de pouvoir.

Dix-huit ans plus tard, tout le monde aime Desproges. Par contre, dans « Les cent sketches drôles qui font rire les plus comiques de l’histoire, et aussi Jean Dujardin », « le grand zapping de l’humour et de Jean-Marie Bigard » ou « la coupe du monde de l’humour et de Frank Dubosc » et autres « les supers images d’archive marrantes presque inédites (avec en exclusivité une petite annonce d’Elie Semoun qui n’était passée que 103 fois à la télé) », jamais le moindre sketch de Desproges. Etonnant, non?

Heureusement, dix-huit ans après, il y a encore des gens qui rient de tout avec n’importe qui. Même si ils ne sont pas aussi talentueux, ils ont le courage d’essayer. Prenez, par exemple, Olivier Minne. Qui, sans sourciller, a annoncé à des concurrents victorieux du fabuleux jeu télévisé La Cible (je zappais, mon doigt est parti tout seul), qu’ils avaient gagné une croisière sur le Danube.

changement radical

Jésus, c’était quand même un mec étrange. Le jour de son anniversaire, on mange une dinde et on offre le cache-cafetière en rotin dont on ne savait pas trop comment se débarasser à belle-maman; quelques annés plus tard, il meurt cruciverbiste, trois jours plus tard il se rend compte que c’est pas une vie et il annonce son retour en équipe de France il ressucite. Pour fêter ca, on cache des oeufs et des lapins.

Mais en fait, on se rend compte que les chrétiens ne sont pas les seuls à fêter Pâques. Il existe aussi la Pâque juive. Les rhéto-romanches célèbrent, au début du printemps, la Pâque rhète alors que sur l’île de Man ((c) Blaise), on fête la Pâque Man. Et, en Chine, sous la dynastie Han, il existait une fête similaire mais où on ne cachait que des demi-lapins et des oeufs avariés: la Pâque au rab´Han.

(Quant aux habitants de l’île de Pâques, ils ne foutent pas grand chose de leurs journées, ils sont là, plantés comme des statues, c’est vraiment des cons.)

L’origine de cette fête remonte à à peu près l’époque des cavernes. Il y avait alors une tribu dont tous les habitants s’appelaient Pascal, comme aujourd’hui l’île Maurice et les Philipines, dont les habitants s’appellent Maurice et Philippe, d’ailleurs les métissages entre ressortissants de ces deux sympathiques pays ont été strictement interdits par le lobby du non-fumage, mais revenons-en à nos Pascaux.

On constata très vite que la tribu des Pascals avait une forte propension à choper la grosse tête, surtout leur chef, Pascal, et leur shaman, Pascal. Leurs rivaux de la tribu voisine décidèrent donc de les occuper. Ils proposèrent à Pascal d’animer tous les soirs des débats sur le forum du village, dans lesquels Pascal serait invité régulièrement, surtout qu’il était rigolo, Pascal, avec sa manie de s’encoubler dans les mots. Au début, cela fonctionna bien, les rivaux répétant tellement que Pascal était le meilleur animateur de débats de l’univers que ca finit par deviendre vrai. Mais au bout d’un moment, Pascal se disputa avec son chef, Pascal. Il quitta le forum et il fallut bien trouver un moyen de l’occuper autrement.

Les tribus rivales proposèrent donc d’organiser une grande fête annuelle, dans laquelle on cacherait des lapins (proposition qui n’eut qu’un succès mitigé, les lapins passant leur temps à détaler (entre autres) comme des lapins) et des oeufs. Même que ce serait à Pascal d’écailler les oeufs.

Et à dans une semaine, les poussins