le carrefour des chemins

Lundi, donc, c’était la fête du travail. Depuis c’est comme d’hab, la fête des patrons.

Le travail existe à peu près depuis le jour où le premier homme a dit à ses parents “oh zyva quoi, vous êtes trop des singes, c’est la honte, vous êtes trop pas des civilisés quoi” et est parti, plein d’usage et raison, fonder une colonie avec des potes.

Seulement, à l’époque, on n’appelait pas ça comme ça. Il faut dire que tout le monde exerçait le plus vieux métier du monde, chasseur. Alors forcément, les conversations auraient été un peu limitées : “tu fais quoi dans la vie?” “chasseur et toi?” “ah ben tout pareil…”

A l’époque, l’économie mondiale tournait autour du cours du mammouth et les délocalisations étaient plus dictées par la marchandise que par les actionnaires. Mais faut bien dire ce qui est, chasser le mammouth c’est fatigant, c’est salissant et c’est un peu dangereux.

Un précurseur de génie, Uuuh-Grruhr, eut l’idée de créer des sociétés de chasse. “J’investis un tiers de mammouth dans votre entreprise”, expliquait-il, “comme ça j’en détiens le 51% et en échange de l’énorme risque que je prends, vous me redonnez les cuissots.” Mais les gens de l’époque n’étaient pas raisonnables et préféraient passer leur temps à dessiner des mammouths sur les murs plutôt qu’à faire des investissements pour l’avenir.

Uuuh-Grruhr décida alors de commencer par inventer le concept de patron. “Je vous explique, sur un schéma, comment chasser et vous y allez. Comme c’est une énorme responsabilité, vous me donnez les cuissots.” Mais les hommes des cavernes se comportèrent en primitifs et l’envoyèrent balader. Ce qu’il fit. C’est au cours de ses pérégrinations qu’il eut enfin l’idée de génie.

Il revint à la caverne un soir d’orage, avec une peau de mammouth en rotin sur la tête et dit à ses collègues: “les dieux font un peu la gueule, là, rapport à 2-3 trucs un peu chelou que vous avez fait, bon, ils veulent bien vous pardonner si vous leur faites une grosse offrande. Et moi, comme je leur cause un peu et tout, je veux bien les cuissots, merci”. Les gens des cavernes, qui avaient très peu la télé, ne se rendirent pas compte qu’il s’agissait d’un très habile subterfuge que même Derrick aurait eu du mal à comprendre et obtempérèrent. Le deuxième plus vieux métier du monde, prêtre, était né et ce fut dès lors la porte ouverte à toutes les fenêtres. Uuuh-Grruhr inventa dans la foulée les heures supplémentaires et les licenciements pour faute professionnelle grave (“les dieux ont dit que y en avait un peu marre du mammouth, débrouille-toi pour leur trouver un peu de panda et plus vite que ça ou ils te condamneront au bannissement”).

Quelques temps plus tard, quand les hommes firent remarquer que oui mais des orages, y en a autant qu’avant, Uuuh-Grruhr conciliabula avec son beau-frère, qui expliqua comme ça que si les hommes faisaient pas dare-dare ce que les dieux disaient, y allait avoir de la massue perdue. Le troisième plus vieux métier du monde, police (les gens qui l’exerçaient étaient vétus de pelisses et avaient un léger défaut de prononciation) était né.

Les hommes se mirent alors à créer tout un tas de métiers et plus y en avait, plus les gens qui chassaient le mammouth bouffaient des raviolis en boîte, le mammouth étant totalement hors de leurs moyens. Ensuite, les mammouths décidèrent de disparaître et les hommes allèrent aux champs.

One Response to “le carrefour des chemins”

  1. tica says:

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    jte veux comme prof d’histoire pour ma fille.
    Sisisisisi. (si)

    aurait déclaré cali — le 3 mai 2006
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    Quelques temps plus tard, le directeur de la tribu se fit la remarque que les chasseurs cachaient peut etre par devers eux (oui parce que devant c’est pas caché) des restes de mammouths. Ainsi le fisc est né.
    Puis on se dit, ca serait quand meme plus pratique si chacun declarait se qu’il chassait. Ce fut le debut de l’administration.

    J’aime beaucoup ton blog monsieur Ralph, c’est un chouette ilot de sagesse dans ce monde de brut (et de net).

    aurait déclaré Logios — le 3 mai 2006
    #

    et un jour arriva bill gates

    et c’est trop dommage qu’il n’y ait plus de mammouths.

    aurait déclaré a n g e l — le 3 mai 2006
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    bill gates qui d’ailleurs copia les technique de chasse des autres tribus pour les répendre dans beaucoup d’autres, selon une norme précise qui enlevait tout la poésie, mais comme ça il avait droit à tous les steaks.

    Puis un jour, Lent Culé (c’est son nom) décida de déclarer la guerre aux tribus qui chassaient pas comme la sienne, et le métier de président des états-unis fut créé.

    aurait déclaré fonji — le 3 mai 2006
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    Ah nan nan nan. Celui qui suit une norme précise, c’est pas le méchant Bill Gates, c’est le gentil Renard en Feu qui est très sympa avec tous les mammouths. Ou alors j’ai rien compris.

    aurait déclaré Robert Marchenoir — le 3 mai 2006
    #

    Bah disons que le méchant billou suit des règles qu’il ne devrait pas suivre, qu’il en fait de celles qui fonctionnent qu’avec son type de mammouth à lui, et qu’il en a rien à branler.
    Alors que le panda roux lui il fait pas les conneries de l’autres et il est gentil même avec des tout nouveaux mammouths (mais pas autant que Safari, Konqueror ou Opera).

    Bref tu as plus ou moins raison.

    aurait déclaré fonji — le 3 mai 2006
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    Quand c’est comme ça, j’adore Internet moi. Seul, désoeuvré dans ma modste demeure, je tape, dans mon moteur de recherche favori, quatre : “blog rigolo ilona mitrecey” (ne me demande pas pourquoi, surtout pas, c’est une très longue histoire). En tout cas, je n’y croyais pas trop.
    Pourtant, je lande la recherche. A croire que je n’ai que ça à foutre. J’attends. Je regarde. Je trie, je sélectionne, j’éparpille. Façon puzzle évidemment.
    Je clique. J’arrive ici. Je lis. Je suis content. J’ai trouvé une nouvelle maison. Tu es dans mes favoris. Je reviendrai très souvent te lire. On ne se connaît pas, cherche pas. Un dernier mot et je m’en vais : Merci.

    aurait déclaré Jean-Noël — le 3 mai 2006
    #

    Heu après mûre réflexion et recherche dans mes souvenirs Robert, en fait je pensais pas aux navigateurs mais à ouindoz… Ça change la donne !

    aurait déclaré fonji — le 3 mai 2006
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    Jean-Noel: tes hobbies me foutent un peu la trouille, mais bien la venue. Tu as un rapport de parenté avec Jean-Noel Rey?
    Bob et fonji: aha on recommence pas avec les navigateurs, hein, à l’époque ils avaient à peine des pirogues

    aurait déclaré raph — le 3 mai 2006
    #

    et Logios, t’es welcomé aussi, deux nouveaux lecteurs, c’est la fête.
    Sinon, en fait, les mecs qui se disaient que c’était plus simple de faucher la bouffe des voisins ont inventé les soldats. Ensuite, pour les occuper, ils ont inventé le pas de l’oie et les frontières.
    Et le mec qui a inventé le boulot de chef a commencé à dire qu’il fallait que tout le monde pense pareil, pour déconner, et ca fait 10´000 ans que personne a compris que c’était une blague.

    aurait déclaré raph — le 3 mai 2006
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    Bien qu’il ne soit pas 11h11, je me dois de signaler cette étape majeure de l’évolution de l’humanité.

    Un jour, le fils d’Uuuh-Grruh, dont le père était mort, un jour d’orage, sacrifié par les chasseurs pour apaiser les dieux qui en avaient peut-être marre du mammouth ou apprécieraient sans dotue un peu de prêtre grillé, or doncque le fils, qui n’avait pas appris à chasser le mammouth et hésitait à reprendre le flambeau de la prêtrise, s’ennuyait. Sans trop réflêchir à ce qu’il faisait, il s’empara d’un silex et entrepris de tailler un morceau de bois qui traînait dans le campement, car à l’époque le ménage n’était pas toujours très bien fait dans les campements.

    Au cours de la première heure, il eût vaguement l’idée de lancer dans une fabrique de cure-dents, car comme chacun sait la viande de mammouth est assez filandreuse et tendait à s’accrocher aux chicots des vaillants chasseur de la tribu. Au bout de la deuxième heure, l’entreprise lui parut néanmoins démesurée – c’est fatigant de tailler du bois avec un silex – et il laissa tomber (le bout de bois). De loin en loin néanmoins, l’idée lui revenait et après plusieurs lunes, ses morceaux de bois à moitié taillés gisaient un peu partout dans le campement. Le chef des chasseurs vient alors le voir pour lui indiquer 1. qu’à cause de lui le campement devenait une porcherie, 2. qu’il en avait marre et les autres aussi de se piquer les pieds avec ses pointes de bouts de bois, 3. qu’i avait donc tout intérêt à ramasser ses trucs fissa, s’il voulait qu’on continue à le laisser manger les restes dont personne ne voulait.

    Uuuh-Grruh Junior s’exécuta de mauvaise grâce, ramassa tous ses bâtons et ne sachant trop qu’en faire s’amusa à les planter dans le sol. C’est alors qu’il eut une idée de génie. Lorsque le lendemain les chasseurs voulurent se rendre à la chasse, sans chien car tout bon chasseur doit savoir chasser sans son chien, surtout quand ceux-ci n’ont pas encore été domestiqué, ils voulurent franchir la barrière de piquets et Uuuh-Grruh Junior les arrêta en affirmant que tous les terrains situés au-delà lui appartenaient, ainsi que tous les mammouths qui y vivaient ou y mouraient selon les saisons. Il avait inventé la propriété privée en général et celle des moyens de production en particulier, qui fit sa fortune et celle de nombre de ses successeurs, dont Bill Gates.

    aurait déclaré Pada.c — le 3 mai 2006
    #

    mea maxima culpa!
    en fait aux states, ils ont travaille le premier mai, il parait que leur fete du travail c’est un autre jour, a la saint glinglin. Il faut que j’arrete de raconter nimpnawak moi.

    aurait déclaré hellodie — le 3 mai 2006
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    Ah non, c’était deux commentateurs, de plus. Des lecteurs, y’en a encore plus (c’est vraiment la fête), mais ils sont trop timides, ils se manifestent pas. Mais je suis eue, je passe d’un coup du statut de “lectrice” à “commentatrice”, justement. C’est dingue la vie, des fois.

    aurait déclaré sel — le 3 mai 2006
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    Alors justement, j’avais un truc à dire sur la pirogue à Bill Gates…

    aurait déclaré Robert Marchenoir — le 3 mai 2006
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    Encore plus mieux qu’Alain Decaux tiens !

    aurait déclaré heidi — le 4 mai 2006
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    Quelques semaines après ces fâcheux événements (oui, tout le monde commençait à être sérieusement fâché à cause des massues trop dures, de la sinusite du mammouth, et des pelisses fabriquées outre grotte), il y eut un autre jour. ouf.
    C’était un mercredi -si je dis mardi, je plagie de façon trop évidente le patron d’ici, mais revenons à nos mammouths- je disais donc, c’était un mercredi, en début de soirée, les hommes constatèrent en effet que les mammouths avaient disparu. Ils étaient tristes, car ils s’y étaient attachés, et leur avaient même donné des petits noms : Lennon, Gainsbourg, Cobain, Morrisson, Coluche, Balavoine, etc. etc.
    Ils décidèrent donc en effet d’aller aux champs (ça n’a rien avoir avec balavoine, je précise). Mais ils constatèrent rapidement que cela salissait les mains et que cela faisait mal au dos.
    Donc vers la fin de soirée, toujours ce mercredi, ils décidèrent plutôt d’aller au chant.
    Et ils inventèrent le moins viens métier du monde… star…

    aurait déclaré arpenteur — le 4 mai 2006
    #

    Moi aussi j’ai une pelisse. Mais je sais pas où j’ai rangé ma massue

    aurait déclaré drenka — le 4 mai 2006
    #

    Vous avez lu les dernières révélations du journal Le Monde ?

    Selon une enquête approfondie (copié / collé mais sans utiliser la souris), certains affirment que Uuuh-Grruhr était en fait un trans’ des cavernes herbivore.

    Peut-on supporter un tel travestissement de l’Histoire sans frissonner ?

    aurait déclaré AnT, de chez Smith en face — le 4 mai 2006
    #

    Je crois que je vais finir par faire un gosse…. pour l’appeler Uuuh-Grruhr

    aurait déclaré deugraf — le 4 mai 2006
    #

    L’histoire ne dit pas comment ce coquin de Uuuh-Grruhr a inventé le plus vieux sous métier du monde : stagiaire. En distribuant des Tickets mammouth en guise de récompense ?

    aurait déclaré le potiron masqué — le 4 mai 2006
    #

    T’as beau essayer d’écrire n’importe comment comme Loïc (”chassezr”, “eut l’idée fut de créer”, “homems”, etc.), j’suis sûre que Fredoche ne te rangera même pas dans la catégorie des (p) du jour.

    On dirait pas, mais c’est un compliment (je crois).

    aurait déclaré La gReLuChe — le 4 mai 2006
    #

    ahaha non mais c’est parce que je bosse sur un clavier en pente…ahem… où ça des fautes?

    aurait déclaré Raph — le 4 mai 2006
    #

    C’est le clavier ou le gosier qu’est en pente? Un peu trop de Fendant en attendant que la copie tombe, peut-être?

    aurait déclaré Robert Marchenoir — le 4 mai 2006
    #

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