Margaux et Foulque Bühler étaient les heureux parents de deux jeunes et beaux enfants, Patty et Cszubor.
Enfin, au début, Margaux était l’heureuse mère. Foulque, lui, au début, il trouvait ca moyennement amusant, ces gosses dont la principale occupation était de hurler. Jusqu’au jour où il eut la révélation. Il décida, comme monsieur Williams père, de faire de ses enfants des sportifs d’élite afin de gagner des tas de pépettes.
Mais il était hélas peu au fait des choses du sport. Il se dit que dans le football, y avait déjà des tas de concurrence, que le tennis, c’était dangereux à cause des risques de raquettes. Il décida de faire de ses enfants de grands champions de tchoukball.
L’enfance de Patty et Cszuber fut faite de nombreux sacrifices. Alors que tous les garcons et les filles de leur âge s’en allaient, deux par deux, disputer des tournois de bridge ou repeindre leur bichon, les deux malheureux s’entraînaient inlassablement sous le regard sévère, intransigeant, et légèrement hypermétrope de leur père qui ne leur permettait pas des masses.
Les années se succédèrent comme des ouf et, ce qui devait arriver arriva, les jeunes frère et soeur sortirent de l’enfance pour entrer dans l’adolescence, puis dans l’adultère. Ils durent se rendre à l’évidence: le tchoukball, question pépette, c’est pas Byzance. Question statut social, pas tellement, non plus.
Ils sombrèrent donc dans une profonde dépression, surtout le jour où leur club décida de faire faillite à cause de la terrible augmentation des frais de trampoline. Ils décidèrent d’abandonner le tchoukball et de se lancer dans un sport sérieux, le polo-velo. Mais leurs espoirs de carrière professionelle furent vite déchus. Aujourd’hui, Patty travaille dans une mine et Cszuber est ingénieur en trous dans une usine de passoires.