En exclusivité mondiale, la fin des aventures de Kek et Virginie
(Kek: désolé…)
Philippe Djian a sorti un nouveau bouquin, du moins je crois, en tout cas il était dans ma télé hier. Je voudrais lui rendre hommage, mais comme j’ai pas lu ses livres, je vais m’intéresser à son texte le plus poignant et le plus profond.
J’abandonne sur une chaise le journal du matin
Les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent
Ca c’est pas de bol, quand même. Je veux dire, bon ok, les oiseaux attendent plus que le signal de leur chef pour venir nous éternuer à la gueule et t’as même pas de Tamiflu en stock, y a la guerre dans plus ou moins un tas de pays et Thoune a lamentablement perdu. Ok, le sudoku du jour est de difficulté 4 et Mars dans ta troisième maison te vaudra une période fatigante vers le 12, prudence natifs du troisième décan. Mais bon, en fouillant bien, tu devrais bien trouver un truc sympa, je sais pas, moi, par exemple dans la partie people.
J’attends qu’elle se réveille et qu’elle se lève enfin
Je souffle sur les braises pour qu’elles prennent
C’est une très mauvaise tactique, si y a du feu elle va pas avoir envie de se lever enfin. Enfin, je dis ça je dis rien, hein.
Cette fois je ne lui annoncerai pas
La dernière hécatombe
C’est plutôt sympa, ça. D’habitude, elle se lève et paf, tu lui balances à la gueule « y a eu 14 000 morts au Darfour hier, Paris Hilton a acheté une nouvelle paire de chaussures et il semblerait que Virginie ait quitté Kek pour Jean-Pierre Pernaut ». Mais là, non, tu vas rien dire. En tout cas pas avant le dîner.
Je garderai pour moi ce que m’inspire le monde
Elle m’a dit qu’elle voulait si je le permettais
Déjeuner en paix, déjeuner en paix
On note au passage que Djian s’est adapté à Eicher, mais faut dire que petit-déjeuner en paix, ça aurait été moins musical.
Je vais à la fenêtre et le ciel ce matin
N’est ni rose ni honnête pour la peine
Oui. Un ciel rose, j’ai déjà vu, mais bon en général, sans vouloir te décevoir, ça ne dure pas des heures, non plus. Un ciel honnête, par contre, je sais pas. C’est un ciel qui te prévient: « ok, le temps sera découvert en matinée, mais il faut s’attendre à des intempéries en fin de journée »?
» Est-ce que tout va si mal ? Est-ce que rien ne va bien ?
L’homme est un animal » me dit-elle
Je voudrais pas avoir l’air de dire du mal, mais quand même, elle provoque un peu, là, elle t’interdit de lui lire les nouvelles mais quand même, elle t’aiguille sur le sujet…
Elle prend son café en riant
en plus, elle a l’air un peu instable psychologiquement. Et elle va s’en mettre partout.
Elle me regarde à peine
Oui. En même temps, elle est en train de boire un café en riant. Je sais pas si t’as déjà essayé mais tu devrais, tu te rendrais compte que quand on fait ça, on regarde ce qu’on fait.
Plus rien ne la surprend sur la nature humaine
De la part de quelqu’un qui boit son café en riant, ça m’étonnerait.
C’est pourquoi elle voudrait enfin si je le permets
Déjeuner en paix, déjeuner en paix
Je regarde sur la chaise le journal du matin
Les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent
Oui, arrête de regarder ce journal, les nouvelles vont pas changer comme ça. Si tu veux de bonnes nouvelles, tu t’achètes un Pif et voilà.
» Crois-tu qu’il va neiger ? » me demande-t-elle soudain
Elle veut pas qu’on lui lise le journal, mais au moment où il est plié sur la chaise, elle veut qu’on lui fasse la météo…
» Me feras-tu un bébé pour Noël ? «
…et l’horoscope. C’est pas un peu une conne?
Et elle prend son café en riant
Elle me regarde à peine
En plus, je voudrais pas dire, mais bon, te demander de lui faire un bébé alors qu’elle est en train de rire comme une démente et qu’elle s’est bavé du café partout, c’est moyen sexy.
Plus rien ne la surprend sur la nature humaine
C’est pourquoi elle voudrait enfin si je le permets
Déjeuner en paix, déjeuner en paix
Ou alors, c’est une ruse qu’elle a trouvé pour que tu lui foutes la paix, c’est possible.
Le mercredi, c’est sortie ciné (ce qui est bien pratique en ces temps de dinette disette)
Et donc, c’est aujourd’hui que sort Oliver Twist, un film de Roman Paul, adapté d’un livre de Charles Dickens lui-même tiré d’une oeuvre du grand Walt Disney, Oliver et Compagnie.
L´histoire est celle d’un orphelin qui a perdu ses parents, dans l’Angleterre victorienne. (Il ne les a pas perdus dans l’Angleterre victorienne, donc)(enfin techniquement si, mais pas comme on perd ses parents au rayon surgelés) Pour ceux qui ne connaissent pas trop l’histoire, l’Angleterre victorienne c’est une époque, vers le XIXe siècle, où tous les Anglais devaient s’appeler Victor, sinon on tuait leurs parents à coup de poisson surgelé.
On le met dans un orphelinat. Mais à l’époque, on ne rigolait pas avec les orphelins. Ils sont obligés d’apprendre des chansons insipides et des chorégraphies terribles et, si ils ont pas des univers, ils sont nominés pour le fouettage.
Oliver, il aime bien la danse. Mais ses conceptions sont un peu différentes de celles de Victor Kamel Ouali, son professeur de chorégraphies moisies. Alors il s’enfuit de l’orphelinat et part à la Nouvelle Orléans, où il va inventer un nouveau style de musique et ca s’appellera le jerk.
Oliver, tu es nominé cette semaine, à cause que tes univers ne nous parlent pas très, mais c’est rien de personnel.
Bon alors les gars, pour la choré cette semaine, il faut bouger les mains et les pieds en même temps, c’est super dur.
Bon ok, je m’ai trompé dans les paroles des lacs du Connemara, mais je peux avoir un peu de soupe quand même?
Bon allez, moi je file à Saint-Tropez
Comme il est de coutume, je précise que j’ai pécho les images sur allocine et qu’elles sont copyrightées Pathé distribution, ce qui est rigolo, mais pas désopilant.
Je sais, je ne devrais pas rire de ça
La nouvelle émission de la Télévision Suisse Romande, c’est Super Seniors. Un genre d’émission de téléréalité, mais avec des vieux qui doivent monter une comédie musicale.
L’objectif de la TSR semble donc être de confirmer la percée réalisée grâce aux coups de coeur d’Alain Morisod et de définitivement arracher la ménagère de plus de 70 ans à Julien Lepers, (Pour les non suisses, les coups de coeurs d’Alain Morisod est une émission où un chanteur des années 50 invite des has-been à chanter sur un plateau au décor ultrakitsch, pendant qu’un chauve s’énerve, que miss Suisse 1928 attend que le temps passe et que le publis, exclusivement composé de grand-mères sous ecstasy, tape des pieds) (c’est vraiment la meilleure émission de variétés du monde), certes, mais aussi de s’essayer aux nouvelles formes télévisuelles en vogue chez nos facétieux voisins d’outre-Doubs.
Super Seniors est un premier pas sur le chemin sinueux de la télérálité pour troisième-âgistes. Bientôt, l’on découvrira « Opération séduction au home des Pinsons », mais aussi « Les aventuriers de la maison de retraite », passionnante émission où des seniors devront en découdre dans de terribles épreuves telles que la course de déambulateur, la confection de layette devant des épisodes de Derrick pendant 12 heures d’affilée et le loto.
Puis ce sera le tour des émissions de classement, par exemple « Les 100 plus grandes chansons de Maurice Chevallier ».
Enfin viendra le tour des émissions de coaching, et ce n’est pas sans une certaine impatience que le public attend la première diffusion de « On a échangé nos dentiers »
Donc, on a appris cette semaine que Demi Moore s’était mariée avec Ashton Kutcher. (source yahoo, par exemple)
Alors oui, bien sûr, avoir Demi pour moitié, c’est drôle, même quand on a un nom à Kutcher dehors. Bien sûr, Demi a deux fois l’âge de son mari (ou presque, mais on n’est pas là pour chipoter) (je te dis qu’on n’est pas là pour chipoter) (ludomatic menace d’arrêter son blog, j’ai repris une partie de son stock de parenthèses)(lalune aussi menace d’arrêter son blog, mais je suis nul en contrepèteries)(bref). Mais à priori, on s’en fout.
Mais il y a quand même un truc qui m’interroge. Parce que bon, ok, Bruce Willis était invité alors que les chances qu’il soit au mariage de tes potes Kevin et Virginie sont minces, faut avouer. Ok. Mais sinon, sinon?
Je veux dire, normalement, dans un mariage bien organisé, il y a un oncle alcoolique qui, entre la fin de l’apéro et le début du souper (parfaitement, du souper) (je comprends pas comment des gens qui dînent le soir peuvent se qualifier pour la coupe du monde), se met à faire des blagues cochonnes à tue-tête, chante fort et faux et laisse traîner ses mains du côté des fesses de la mariée.
Y a aussi un type qui fait des tas de photos. Il débarque vers toi, alors que t’es en train de causer bouture de potirons avec ta cousine Raymonda que t’as pas vue depuis l’enterrement de tante Jasmine, qu’est-ce qu’on s’était marrés ce jour là, et qui est sympa mais un peu conne quand même mais plutôt jolie, et là, il te dit que il faut plus bouger s’il vous plaît ah mais merde comment ça marche ce truc non parce que je l’ai acheté hier ahaha avant j’en avais un autre mais maintenant plus ah non mais attendez c’est le film qui est plein et attendez juste un peu j’en ai un autre voilà ah non mais là vous avez bougé merde.
Il y a toujours un gosse de 13 ans qui se retrouve à la table des enfants et qui fait la gueule parce qu’il pourrait quand même être à la table des grands, maintenant, quand même. (pour le calmer, on lui a fait croire qu’à la table des grands, ça parle politique extérieure du Ghana et cours de l’action Findus) (en fait, ils parlent foot et cul, comme tout le monde)
Normalement, il y a aussi une grand-mère qui parle à voix haute pendant la messe, s’obstine à appeler le marié Jean-Paul, alors que c’était le nom de l’ex de la mariée, et qui s’obstine d’ailleurs à appeler la mariée Jean-Paul.
Et souvent, y a un mec qui a entendu dire que dans les mariages, on rencontrait souvent des meufs (c’est comme ça qu’il a entendu dire). Alors il tente sa chance. Souvent. Y a un moment, il a même une ouverture avec une meuf. Bon, elle est un peu vieille et elle est persuadée qu’il s’appelle Jean-Paul, mais sinon elle est cool.
Et sinon, y a quand même fréquemment un mec chargé de l’animation, qui fait des tas de blagues pitoyables et qui organise des jeux idiots, et un type qui joue des valses moisies sur son Bontempi.
Alors bon, nous dire qu’Ashton Kutcher « porte un costume de couleur crème », c’est bien gentil, mais pourquoi on nous dit jamais « à un moment, tout le monde a fait la chenille, sauf tata Lucette qui dormait dans un coin? » Pourquoi on entend jamais Stéphane Bern dire que « à un moment, le petit-cousin de la grande duchesse de Senarclens a fait une interprétation remarquée de la danse des canards »?
On nous cache des trucs. La presse nous ment.
Alors bien sûr, je pourrais céder à la pression populaire et vous parler d' »A l’envers à l’endroit » (en gros, c’est un hommage à Coluche).
Mais il y a des fois où il faut savoir se sacrifier dans l’hôtel de l’actualité. Indochine sort un nouvel album en décembre, leur nouveau single inonde déjà les radios, et comme dirait l’autre (mais je sais pas quel autre) c’est du lourd (c’est du lourd, c’est un truc que disent les autres de temps en temps, comme ça, un peu comme ils diraient là tu nous balance un univers, mais je sais pas trop ce que ça veut dire, en tout cas ça n’a aucun rapport avec Demis Roussos). Indochine, souvenez-vous, c’est ce groupe de variété française, bien meilleur que les Forbans, qui s’habille en noir comme Jeanne Mas.
Alors bon, tu commences à saisir le concept, revenons sur leur ancien nouvel album.
J’ai demandé à la lune
De prime abord, plusieurs interprétations sont possibles.
Soit ça ne veut rien dire, mais bon, quand même, c’est le mec de Mickey3d qui a écrit ces paroles, il s’abaisserait pas à écrire des chansons qui veulent rien dire, d’ailleurs il est contre la pollution alors ça prouve bien.
Soit le mec, il a vraiment posé des questions à la lune, ça peut arriver. Par exemple, j’avais un chien, il sortait engueuler la lune chaque fois qu’elle était pleine. Maintenant il est mort, mais pas à cause de ça.
Soit c’est une métaphore. Replaçons nous dans le contexte, nous sommes il y a trois ans, Indochine est un groupe un peu has been, dès qu’ils se mettent à chanter on pense immédiatement Isabelle et Bob Morane, ils ont besoin de séduire un nouveau public: les jeunes. Mais pas n’importe quels jeunes: les jeunes poètes torturés incompris qui ont un blog écrit en rouge sur fond noir (quoique (ça faisait longtemps)), parce que comme ça ils ont déjà les fringues noires, c’est déjà ça de fait.
La lune évoque, dans le langage familier, les fesses. Or, les jeunes, qui sont facétieux, aiment à répondre, lorsqu’on les interroge à brûle-pourpoint, « ton cul ». Essayez vous aussi à la maison, c’est follement amusant. Par exemple: Elles sont où, mes clés?
Bref, j’ai demandé à la lune pourrait signifier J’ai demandé à ton cul.
Et le soleil ne le sait pas
Là, c’est clairement un hommage à Trénet, on a les références qu’on mérite. Mais bon, au moins, ça change.
Je lui ai montré mes brûlures
Des coups de soleil, probablement, ou alors c’est une métaphore.
Et la lune s’est moquée de moi
Si on reprend nos suppositions du début, par exemple, mon chien, la lune s’est jamais foutu de sa gueule, alors que bon, il avait quand même un aboiement de petit con. Mais peut-être le protagoniste de la chanson est très susceptible et prend le silence obstiné de l’astre nocturne pour de la moquerie, va savoir.
Ton cul s’est moqué de moi, ça ne veut pas dire grand chose, mais on sait jamais avec les poètes rebelles.
Et comme le ciel n’avait pas fière allure
Et que je ne guérissais pas
Je me suis dit quelle infortune
Et la lune s’est moquée de moi
Ben attends, le mec il a des brûlures, il met de la biafine et tout, ça guérit pas, et tout ce qu’il trouve à dire c’est « quelle infortune ». Tu m’étonnes qu’il se fasse sarcasmer, après ça.
J’ai demandé à la lune
Si tu voulais encore de moi
Là, ça se précise, il s’agit d’une histoire d’amour malheureuse, ce qui est très rare en chanson. Du coup, ça doit être du premier degré, parce que « j’ai demandé à ton cul si tu voulais encore de moi », ça serait un peu malheureux (si, si, ça serait malheureux, ça se fait pas).
Elle m’a dit « j’ai pas l’habitude
De m’occuper des cas comme ça »
Parce que d’habitude, les gens demandent à un marabout, pas à la lune. Quel que soit le sens dans lequel tu la prends, si je puis me permettre.
Et toi et moi
On était tellement sûr
Et on se disait quelques fois
Là, on se rend compte que le protagoniste est confus dans sa tête. Du coup, on se rend compte qu’il pourrait très bien être en train de vraiment causer à la vraie lune et d’attendre des réponses.
Que c’était juste une aventure
Et que ça ne durerait pas
Là, on se rend compte que non seulement il est confus dans sa tête, mais qu’en plus il sait pas ce qu’il veut. Ca fait depuis des heures qu’il geint parce qu’elle est partie, alors qu’il voulait juste se la faire et que, vu la familiarité avec laquelle il s’adresse à la lune, il a dû parvenir à ses fins, comme on dit. L’adolescence est un cap difficile, surtout à 40 ans.
Je n’ai pas grand chose à te dire
Trois couplets pour se rendre compte de ça, moi je dis, c’est de l’arnaque, quand même. Si t’as rien à dire, tu le dis tout de suite.
Et pas grand chose pour te faire rire
Car j’imagine toujours le pire
Et le meilleur me fait souffrir
Ca, en gros ça veut dire je suis un peu stupide, j’ai un humour de merde, j’ai probablement un physique ingrat, alors je joue la carte de la dépression histoire de te donner envie de me consoler tout ça, les chances que ça marche sont minces, mais bon, c’est ça ou passer mes nuits à causer avec la lune alors hein, ça peut toujours marcher, tu mises sur le fait qu’elle ait l’âme infirmière. Comme ça en plus, si elle se met à faire des piqûres, y a de quoi refaire une chanson sur la douleur après.
(Le couplet d’après, c’est une répétition de celui d’avant, je vous invite donc à relire ce billet en partant du début)
Extrait de communiqué de presse:
1ère Journée Mondiale pour le don et la transplantation d’organes
Un presse-lunch, auquel vous êtes cordialement invité, sera organisé à 12h30
Moi, ça me fait marrer
Il était une fois une jeune fille, intitulée Solange Vorrat. Elle avait toujours rêvé de faire carrière dans la vente de produits divers, et, le jour où elle lut dans un journal une annonce qui disait « Nous recherchons gens pour vendre des produits divers », son coeur ne fit qu’un tour dans sa poitrine, qu’elle avait pour l’occasion opulente mais pas trop.
Elle se mit donc à vendre sur le trottoir diverses amulettes. Mais les gens ne lui en achetaient pas et la petite (elle faisait moins de plusieurs mètres au garrot) marchande d’amulettes grelottait en se disant que si elle ne faisait pas 112000 francs de chiffre d’affaire aujourd’hui, son patron allait lui mettre de grands coups de fer à cheval dans le maxiliaire inférieur.
Mais un jour, alors qu’elle était plus ou moins en train d’avoir des tas d’hallucinations à cause que pour oublier le froid, elle fumait ses cochons porte-bonheur, survint un grand type un peu chauve, mais l’air gentil quand même.
– « Peux tu me vendre tout ton stock d’amulettes? C’est pour une équipe de football qui en a bigrement besoin. »
– « Holà, holà, et qui me dit que vous êtes pas un génie qui va vouloir m’accorder trois voeux? », répondit-elle.
– « Non, il faut pas dire ça, je ne suis pas un génie, l’important c’est le collectif et je me mets au service de l’équipe. »
– « Tu jures que tu vas pas m’exaucer trois voeux après? Non parce qu’on les connaît, c’est tous les mêmes, tu rends service, et là pouf, et que je suis un génie et que je t’exauce tes voeux, et que je m’arrange pour te les exaucer de travers, tous pareils, maman m’avait prévenue. »
– « Je veux dire, l’important c’est le collectif, après c’est vrai que j’ai de l’expérience et tout, mais je refuse de tirer la couverture, sinon comment tu veux qu’on garde les pieds au chaud? »
– « Parce qu’on les connaît, les génies, hein, tu fais tes trois voeux, t’es content, tu demandes la paix dans le monde, beaucoup d’argent et un slip dédicacé de Demis Roussos, mais quand tu te rends compte qu’il a tout fait de travers, hein, tu passes des heures à attendre que le service après-vente daigne te répondre. »
– « Alors à partir de là, c’est sûr qu’au jour d’ajourd’hui, il n’y a plus de petites équipes, mais on ne va pas spéculer sur le nul, il faut savoir prendre les matches les uns après les autres et il faudra travailler dur pour se qualifier en équipe. »
– « Bon ok, je veux bien te vendre mes amulettes, mais après tu dégages. »
– « Aha, je t’ai bien eue, en fait je suis un génie déguisé en footballeur, j’exauce tous les voeux, vas-y demande ce que tu veux et tu l’auras. »
– « Ah tiens, si je m’attendais, bon ben je veux une moquette rouge, devenir championne du monde de pétanque, une paire de bégonias neufs et s’il te reste des oeufs au jambon j’en veux bien une tranche. »
– « ok »
Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants, dont un chauve.
Il y a des groupes, ils sont bien, mais de prime abord, on se dit que leurs paroles ne veulent rien dire. Au second abord, pareil. Mais en fait, si, leurs paroles elles veulent dire un truc, parce que c’est trop des poètes dans leurs têtes. Et en plus, ils sortent tous un album qui déchire tout cet automne, sans se soucier des porte-monnaies allégés par les langueurs monotones.
Tout ceci (je suis sur un clavier sans cédilles) pour dire qu’après intense reflexion, je pense avoir compris de quoi parlait « Le vent nous portera » de Noir Désir (dont l’album live en public déchire sa race)
Je n’ai pas peur de la route
Faudrait voir, faut qu’on y goûte
Ca parle de gens qui font testeurs pour des guides. Ils aiment leur métier, même quand il doivent faire des kilomètres, mais ca les gène pas parce que c’est des poètes dans leur tête.
Des méandres au creux des reins
Là, il s’agit sans doute d’une erreur de transcription: c’est des méandres au creux des Rhin, parce qu’ils sont quelque part entre le Haut et le Bas-Rhin, en Alsace, et la route est pleine de méandres.
Et tout ira bien
Mais bon, ca les gène pas, parce que y a des bons restos dans le coin.
Le vent l’emportera
Ca, bon, c’est une métaphore employée par les poètes dans leur tête pour dire ok, aujourd’hui on est en Alsace mais si ca se trouve, demain, on sera en Moselle, c’est ca l’aventure.
Ton message à la grande ourse
La grande ourse, c’est Hilde, la serveuse du bon petit resto, elle est un peu charpentée.
Et la trajectoire de la course
A l’instantané de velours
Là, il s’agit sans doute d’une erreur de transcription, en fait, c’est « l’instantané de velouté », parce que comme ils sont un peu pressés, ils prennent juste un velouté instantané.
Même s’il ne sert à rien
Mais ca sert à rien, ils ont quand même loupé le prochain train, alors ils vont rester un peu plus longtemps.
Le vent l’emportera
Tout disparaîtra
Le vent nous portera
Alors bon, ils finissent quand même leur assiette et advienne que pourra, c’est des poètes dans leurs têtes.
La caresse et la mitraille
Cette plaie qui nous tiraille
Le palais des autres jours
D’hier et demain
La caresse et la mitraille, c’est encore une métaphore, ca veut dire que quand on travaille pour des guides, des fois, on doit être méchant comme une mitraille, mais des fois pas, et bon ca fait un peu mal, par exemple quand on critique « le Palais des Autres Jours », un chinois sympa, mais où bon, des fois c’est un peu mauvais, surtout leurs rouleaux qui datent du printemps dernier, mais comme le patron est cool, ca tiraille un peu de dire du mal. Hier et demain c’est pour faire un super jeu de mots avec Autres Jours.
Le vent les portera
Génétique en bandoulière
Des chromosomes dans l’atmosphère
Et une fois, les gens du guide, ils se sont rendus compte qu’un restaurant faisait de l’OGM, alors ils ont mis des preuves dans leur bandoulière (une sorte de petite bandoulie), mais ils les perdent dans l’atmosphère. C’est dommage.
Des taxis pour les galaxies
Et mon tapis volant luiLe vent l’emportera
Tout disparaîtra
Le vent nous portera
Après ils vont au restaurant « Les Galaxies » en taxi, et y en a un qui dit on pourrait y aller en tapis volant, pour faire une blague.
Ce parfum de nos années mortes
Au resto des galaxies, ils font une glace au malabar, ca rappelle la jeunesse, tout ca
Ceux qui peuvent frapper à ta porte
Infinité de destin
On en pose un, qu’est-ce qu’on en retient?
Mais bon, y a beaucoup de monde, et ils frappent tous à la porte.
Le vent l’emportera
Pendant que la marée monte
Et que chacun refait ses comptes
Après le dessert, de la glace aux fruits de mer, ils s’engueulent un peu pour l’addition.
J’emmène au creux de mon ombre
Des poussières de toi
Et y a un des guides, il est tombé amoureux de la cuisinière, alors comme il sait pas comment le lui dire, il lui demande un doggy bag.
Le vent les portera
Tout disparaîtra
Le vent nous portera
Mais comme demain il sera en Moselle, il pourra pas lui compter les fleurettes.