prenez un chewing-gum

Un type qui décide de quitter Paris pour aller élever des ânes, on ne peut rien lui refuser.

Donc.

Nous sommes au Moyen-Âge, un mardi. Mais genre vers le début du Moyen-Âge. Mais les gens, ils savent pas trop que c’est le début du Moyen-Âge, parce qu’ils sont pas très culturés. Ils passent leur temps à se foutre sur la gueule au lieu de regarder Qui Veut Gagner des Millions pour apprendre plein de choses intéressantes. Du coup, ils sont un peu superstitieux sur les bords. C’est comme ca, la culture nous permet de ne plus croire à des conneries.

Comme ils sont un peu superstitieux, ils aiment bien savoir à quel saint se vouer. Du coup, le marché du wonderbra de l’agenda est en plein essor, alors que le marché de l’essoreuse est en plein Agen.

Sauf que les gens, ils ont un peu peur de l’an mil. Ils croient que le Grand Bug va descendre des Cieux et tous les emmener sur son Ecran Bleu Céleste, un truc du genre. Bref, n’importe quoi, mais faut un peu replacer les choses dans leur contexte, ils savent pas encore qu’un jour on pourra marcher sur la lune et faire des podcasts, mais pas en même temps sinon ca fait un genre de grésillement agacant.

Un jour, sans crier gare, l’an mil arrive. Tout le monde est persuadé que la fin du monde est sinon pour dans vingt minutes, du moins pour dans le courant de l’année. Mais comme à l’époque, la Francaise des Jeux n’a pas encore été inventé, ni même la Burgonde des Jeux, les pauvres sont plus ou moins persuadés qu’ils vont le rester encore longtemps. Du coup, y a pas de petite économie, mon bon monsieur et y a plus de saisons non plus, mais ca a rien à voir. Les gens étant persuadés que l’an mil ne se terminera pas, ils achètent pas d’agenda, c’est toujours ca de gagné. Aha.

Et forcément, le marché de l’agenda périclite. Celui-ci (le Père Hiclitte)(désolé) décide de brader la marchandise. D’où l’expression « Bon allez, je vous le donne, l’an mille ».

la vérité à califourchon

« Non, je te le prête pas, t’as qu’à avoir tes affaires. »

Longtemps, j’ai considéré les gens donnant cette réponse comme des pétasses (quelque fois, c’était des mecs, mais c’est rare)(c’est quand même malfoutu, le français: un type qui vient faire son malin au milieu de 423 nanas, il se la pète genre ahaha je suis le seul mec au milieu de 423 nanas, mais finalement il reste que 5 minutes parce que ça parle de plein de trucs dégueu, et il faudrait mettre tout le texte au masculin). Aujourd’hui, subitement, j’ai compris: elles voulaient me protéger. Elles avaient compris.

Je sais pas si vous avez remarqué, mais le stylo est un objet qu’on perd facilement. En 29 ans et une ou deux poussières, j’ai bien du perdre 32521 stylos. Pendant ce temps là, je n’ai jamais perdu mes chaussures, mon frigo, ma voiture, mon harmonica, ni même la finale de Roland Garros. J’ai perdu cinq ou six fois le Nord, une seule fois ma virginité, (et encore, pas très longtemps) quelques occasions de me taire, la tête depuis que j’ai vu Suzette.
Dans le même ordre d’idées, combien de fois un collègue vient vous dire: « Oh, Gérald, (enfin, si vous vous appelez Gérald)(ça doit pas être facile à vivre, si?) tu peux me prêter ton stylo, j’ai perdu le mien? » Alors que jamais il ne viendra vous dire « Oh Gérald, j’ai perdu ma mère ce matin, tu peux me prêter la tienne? » Non, jamais.

Alors, me direz-vous (ou pas), pourquoi perd-on si facilement son stylo?

Et bien, je vous le donne en mille (jamais compris cette expression, mais ça permet un petit effet de suspense très hitchcockien)(Maurice Hitchcock, l’auteur de « les oiseaux font du ski »): ils sont déjà parmi nous. Les stylos sont en fait des espions extra-terrestres chargés de nous espionner.

Ils s’infiltrent partout, ils écrivent nos noms sur nos cahiers d’écoliers, sur les pupitres, des fois même sur les arbres, mais ça marche moins bien et ensuite ils reprennent leur liberté et vont espionner quelqu’un d’autre. Entre temps, ils acceptent de se faire un peu mordiller, parce qu’ils sont pervers en plus d’être fourbes.

Ils ont été envoyés par une célèbre famille extra-terrestre, qui envisage de prendre le contrôle du marché mondial du kiwi, pour pouvoir frimer en société par chez eux. Du coup, la famille concurrente a décidé d’envoyer les briquets pour contrecarrer leurs plans.

Par contre, les rasoirs jetables n’ont rien à voir là-dedans.

la vérité en tailleurs

Karol Lipawsky aurait pu être un jeune homme sans histoire. Né à Katowice, il décide cinq ans plus tard de prendre la nationalité toulousaine, car il est fan du TFC. Un jour de février 2004, suite à un reportage sur Equidia, il décide d’ouvrir un blog. Il y évoque des sujets sérieux et porteurs, tels que Saez ou la pauvreté.

Puis un long silence de sept mois. Il revient sans crier tambour ni trompette et essaie de faire croire qu’il a dû aller à Nancy. Pourtant, tout le monde sait que Nancy n’est pas une ville, mais bien une femme de président mort.
Que s’est-il réellement passé pendant ces sept mois? Où est réellement allé Karol? Nos enquêteurs ont réussi à se procurer ce cliché révélateur, représentant Hojt, un camarade de golf de Karol, accompagné de sa jeune épouse Pénélope.

Au terme d’une soirée un peu arrosée, Karol Lipawsky loupe un raccourci. Les extra-terrestres, qui en ont un peu marre des gens infoutus de trouver leurs raccourcis, l’enlèvent et l’emmènent sur leur planète. Quand il en revient, sept mois plus tard, il se met alors à pondre des notes humouristiques sur son blog. Les extra-terrestres voient en effet d’un mauvais oeil cette forme d’expression merveilleuse qui donne la parole gratuitement à tout un chacun pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, car à terme, ça risque de compromettre leurs activités: en effet, ils projettent de se faire passer pour des humains et de remporter la super cagnotte de Questions pour un champion. Ils se disent que moins il y aura de blogs sérieux, plus ils auront de chances de passer inaperçus.

L’histoire du jeune François (ou Marcel?) est tout aussi édifiante. Lors d’une balade en forêt, il devient subitement amnésique. Fort heureusement, il est recueilli par une famille de coatis, qui lui réaprennent les rudiments de la vie.
Seulement, le coati est un animal un peu paranoïaque. Sa mère Fulvine lui apprend à ne jamais sortir sans son chapeau, mais également à se méfier des autres animaux. A l’adolescence, François (ou Marcel?) décide, et c’est bien légitime, de retrouver ses vrais parents, surtout qu’il en a un peu marre de grimper aux arbres et de glapir comme un abruti. Mais sa vie est devenue un cauchemar. Car, au lieu de trouver les petits animaux de la forêt crô meugnons, comme il est bon et juste, il en a une peur bleue. Ses parents adoptifs lui ont appris à se méfier de ces bêtes que tout le monde prétend inoffensives. Il décide alors d’ouvrir un weblog pour y dénoncer le complot mondial. Mais las, au lieu de faire réagir les foules, ses interventions suscitent l’hilarité générale. Les coatis sont décidément des incompris.

Angela Logowskaïa est la mère de deux enfants, auxquels elle a donné des prénoms russo-arméniens, Lutine et Deuzan. En apparence, une famille sans histoires. Mais voilà. Angela est en réalité dirige en réalité l’ordre international des adorateurs de Wighram, le canard de bain géant.

Les membres de cette secte sont persuadés que notre planète a été crée par un Canard de bain et qu’au jour du jugement dernier, les Elus pourront quitter la terre à bord de la Baignoire Céleste, après la Cérémonie de la Pureté Même Derrière les Oreilles qui aura lieu dans la Grande Salle de Bains Suprême. Pour recruter de nouveaux adeptes, elle n’a pas hésité à créer un blog, où ses fans sont déjà nombreux.


(à la base, le concept du truc est de Kek)

L’être agile

Cher Jacques,

Je me permets de te tutoyer parce que sur Internet, tout le monde se tutoie, mdr. Je me permets de dire mdr aussi, sur Internet on dit mdr. Bon, tu vas dire, là, je t’écris une lettre donc je devrais te parler comme si je t’écrivais une lettre. Nonobstant, si je fais ça après je vais pas pouvoir la mettre sur mon blog pour frimer devant mes copains, lol (sur internet, on dit lol). Je vais quand même faire un effort pour pas faire trop de fautes d’orthographe. Sur internet, on écrit n’importe comment, mais là pour toi je vais faire un effort.

Donc, j’ai vu que tu recommençais avec tes bêtises de nucléaire. Je t’avais pourtant averti, la dernière fois, quand tu avais fait l’imbécile à Mururoa. Je sais pas si tu te rappelles: j’avais boycotté les produits français pendant une semaine, après ma maman avait acheté des crèmes au chocolat trop bonnes à Pontarlier alors je m’étais dit que ça suffisait comme ça, tu étais déjà bien puni. Par contre, j’avais laissé l’autocollant «non aux essais nucléaires» sur mon armoire.

Maintenant, Jacques, j’ai un blog. Et j’aime mieux te dire que si tu fais le malin avec tes armes nucléaires, tu verras bien que les blogueurs ils sont très très forts, j’en connais un il peut casser des briques avec ses dents. Ton copain Nicolas l’a bien compris, lui, et même François il invite des blogueurs à ses fêtes, tellement on est plus forts que Bioman force rouge. Alors j’aime mieux te prévenir, si tu dis encore que tu veux faire du nucléaire, les blogueurs vont bien t’embêter et faire des tas de pétitions et même des trackbacks, ptdr. Et se moquer de tes lunettes aussi, et citer des articles de Libé qui disent que tu as des problèmes d’ouïe. Mdr.

Alors bon, je sais que tu es inquiet à cause de Oussama qui est revenu et du président de l’Iran et aussi que tu veux montrer que toi aussi, comme Nicolas, tu peux dire n’importe quoi. T’en fais pas, on te comprend, sur Internet on a l’habitude de dire n’importe quoi pour se faire remarquer. Allez, si Oussama t’embête, t’as qu’à nous prévenir, nous, les blogueurs, on lui enverra une google bomb.

Bisoux xoxoxoxo :-)))))

Actualité du ping-pong

Selon mon machin à statistiques, 98,3% des gens qui viennent ici ne sont pas américains. On va donc partir du principe suivant, sans choquer trop de monde: l’homme descend du train à 7h52, mais surtout du singe.

Aujourd’hui, quand, confortablement installé dans son canapé, une petite bière à la main, l’homme moderne regarde distraitement Dider Barbelivien dresser un portrait élogieux de Nicolas Sarkozy sous l’oeil énamouré de Michel Drucker, tout en pensant qu’il doit encore remplir sa déclaration d’impôts et passer au garage, il lui est difficile de se sentir proche de son ancêtre cavernicole, un morceau de bison à la main, confortablement assis sur un rocher, regardait Uuh-Gruut dresser un portrait élogieux de Uuh-Gruuhuut, un jeune chasseur désireux de devenir chef du village, sous l’oeil énamouré de Uu-Gruuhuuht, le sorcier, tout en pensant qu’il lui restait un bison à dépecer et un autre bison à dépecer aussi (les distractions étaient rares à l’époque, Zinedine Zidane n’ayant pas encore inventé le football).
Il faut dire à sa décharge qu’à l’époque non seulement il n’y avait pas de décharge mais que le jeune Uuh-Gruuhuut n’était pas obligé d’attendre les prochaines élections et de faire un tas de meetings, d’apparitions télévisées et de podcasts. Il s’approchait du chef du village, lui donnait un bon coup de tibia de bison sur la tête et le tour était joué. Mais là n’est pas le débat.

Depuis, l’humanité a évolué (évolué de ex et velus: ça veut dire qu’elle a moins de poil qu’avant, pas forcément qu’elle est plus maline qu’avant). Elle a inventé le feu, l’outil, le travail, les tripes à la mode de Caen, la ville de Caen, la religion, le sudoku, Michel Drucker, le tank, les impôts, le chewing gum, les sitcoms, les chihuahuas. Mais, tapis au fond de nous comme un tamanoir guettant sa proie, l’instinct ancestral ne demande qu’à ressurgir.

C’est pour assouvir cet instinct que l’humain a créé les soldes.
Observez attentivement une foule qui apprend que merveilleux, il y a encore 50% de rabais sur les articles déjà marqués d’un point rouge.
Regardez madame Chompard se jeter sur une paire de mocassins en simili-panda que jamais elle ne mettra, en plus c’est du 51 et son mari était cul-de-jatte avant de décéder irrémédiablement d’un accident de banjo, mais quand même ça peut toujours servir et à ce prix là, c’est pas cher. Ne retrouve-t-on pas en elle quelque chose du jeune Uu-Grhuhut qui se jetait désespérément sur un bison avant que les hyènes et son pote Uuh-Grut, plus costaud, ne viennent bouffer leur part?

Ou pas.

Demain, j’arrête

La France et les Etats-Unis sont toujours en compétition pour le titre de dernier pays du monde sans présidente.

Mais la France a pris un petit avantage puisque la nouvelle présidente chilienne n’est autre que la soeur du regretté Pierre Bachelet.

La ressemblance est d’ailleurs frappante.

C’est pour sa soeur que Pierre avait un jour composé cette émouvante chanson, les Corons. Le mot Coron vient de l’espagnol cojones, que je ne puis malheureusement vous traduire ici mais il existe d’excellents des dictionnaires en ligne.

{Refrain:}

Au nord, c’étaient les corons

Rappelons que le Chili est un pays qui fait, approximativement, 3700 kilomètres de long et 12 centimètres de large. C’est le seul pays du monde où quand des gosses marchent en rang par trois, ils doivent penser à emmener une pièce d’identité. C’est également le seul pays du monde avec seulement deux points cardinaux, le Nord, où vivent les Corons, et le Sud, où vivent des autres gens moins bien dotés, mais gentils quand même.

La terre c’était le charbon.

C’est un pays pas très pratique, vu que la terre est entièrement faite de charbon, du coup on peut pas y faire pousser grand chose, contrairement à la Colombie où la terre est faite de coke.

Le ciel c’était l’horizon

Ca, sans vouloir embêter la famille Bachelet, c’est comme ça un peu partout.

Les hommes des mineurs de fond

A l’époque du président Pinochio, les Chiliens avaient lancé un programme pour devenir champions du monde de ski de fond. Du coup, tous les hommes mineurs suivaient un entraînement intensif. Ca n’a jamais marché.

Nos fenêtres donnaient sur des f’nêtres semblables

La seule industrie de ce pays en deux dimensions, c’est la fenêtre, parce que c’est super pratique à ranger, c’est plat.

Et la pluie mouillait mon cartable

En plus, le Chili, il y pleut tout le temps, c’est un peu comme la Bretagne mais avec des crèpes plus épicées.

Et mon père en rentrant avait les yeux si bleus

Ca c’est à cause des produits chimiques qu’on met dans les fenêtres, les Chiliens ont les yeux bleus le soir en rentrant.

Que je croyais voir le ciel bleu

Par contre, n’en déplaise à Philippe Noiret, la poésie chilienne est un peu nulle: des yeux bleus comme le ciel bleu, même pas Kyo aurait osé.

J’apprenais mes leçons, la joue contre son bras
Je crois qu’il était fier de moi

Oui ou alors qu’il ne pouvait plus bouger à cause de ta tête.

Il était généreux comme ceux du pays
Et je lui dois ce que je suis

Non. Si tu chantes n’importe quoi, tu ne dois t’en prendre qu’à toi même. Ta soeur Michelle, elle au mois a réussi dans la vie.

{Refrain}

Et c’était mon enfance, et elle était heureuse
Dans la buée des lessiveuses

Oui parce que au Chili, les gosses on les envoie jouer à la buanderie, comme y a pas de télé là-bas, ils regardent tourner les machines et on leur fait croire que c’est une nouvelle émission de M6.

Et j’avais des terrils à défaut de montagnes
D’en haut je voyais la campagne

Terril, c’est du Chilien, ça veut dire terrier.

Mon père était « gueule noire » comme l’étaient ses parents
Ma mère avait les cheveux blancs

Ca, c’est des détails sur les parents de Pierre et Michelle.

Ils étaient de la fosse, comme on est d’un pays

Ils venaient de Fos-sur-Mer, une très jolie ville du nord du Chili.

Grâce à eux je sais qui je suis

Quand il était petit, ses parents lui avaient acheté un collier avec son nom écrit dessus, pour que si jamais il se perdait à la buanderie, on puisse le leur ramener.

{Refrain}

Y avait à la mairie le jour de la kermesse
Une photo de Jean Jaures

Ils pensaient que c’était un chanteur français, ils trouvaient ça très chic, alors ils mettaient sa photo à la mairie les jours de kermesse.

Et chaque verre de vin était un diamant rose
Posé sur fond de silicose

Par contre, leur vin était un peu dégueulasse, mais c’est normal, avec de la terre en charbon la vigne pousse pas.

Ils parlaient de 36 et des coups de grisou

Le 36 c’est Ivan Sanchez, un footballeur célèbre là-bas. Grisou c’est Aitor Griselidis, un autre footballeur célèbre là-bas. Leur renommée n’a jamais dépassé les frontières, car ils jouent au football chilien, sur des terrains de huit centimètres de large, en file indienne.

Des accidents du fond du trou
Ils aimaient leur métier comme on aime un pays
C’est avec eux que j’ai compris

Il a compris qu’il ferait mieux de quitter ce pays et de faire un autre métier.

et c’est parti le stade est chaud

A quoi ça sert, un blog, se demande souvent le philosophe au gré de ses pérégrinations. Enfin le philosophe qui a un blog (« lom é tro 1 rozo pansan lolll »), parce que l’autre philosophe, il s’en fout comme de l’an 40. Et encore, il aime bien l’an 40 parce que c’est l’année de naissance de sa tante Ermetrude.

D’aucuns diront que le blog est un espace de liberté où tout un chacun peut à sa guise s’exprimer et partager gratuitement avec autrui ses passions ou ses interrogations profondes. Ce que d’autres résumeront ainsi: « Pas besoin d’être pro pour faire son show » (Attention: cliquer sur ce lien peut provoquer des crises d’épilepsie).

Faut bien se rendre à l’évidence, quand on se dit « ah tiens hinhinhin je pourrais faire un post sur la chute des poneys en automne », on fait son show. Le blog, c’est un peu la nouvelle starac, mais sans casting.
Pareil, quand on se dit « ah tiens, hinhinhin, une vieille qui se fait agresser, je vais la filmer, c’est super blogable », on fait son show. Le blog, c’est un peu le nouveau vidéogag, mais sans Sébastien Folin.

C’est ça, l’avenir, le show ne sera plus réservé aux grands professionnels, tout le monde pourra virtuellement animer vos mariages, vos soirées d’entreprise et vos enterrements. Bon, côté statistique, ce sera moins excitant qu’aujourd’hui, parce qu’à force d’à force, il y a aura une moyenne d’un visiteur par blog. Mais un visiteur assidu, très fan, qui lâchera des coms dithyrambiques, c’est déjà ça.

Bientôt sur vos écrans, donc, des tas de shows de pas pros. A l’instar de cet ancien publicitaire qui en avait marre de son métier et qui a décidé, après une ou deux dépressions, de lancer un blog, surtout que d’après un journal sérieux, 5000 visiteurs suffisent pour se faire « des couilles en or » (il est un peu vulgaire mais bon, il a beaucoup souffert).

Bientôt sur vos écrans le blog de cuisine de Maurice, un informaticien célibataire, qui vous parlera de ses dernières expériences culinaires: les oeufs au plat, les pâtes au Gruyère, le cassoulet en boîte.

Et bientôt sur vos écrans, l’émouvant blog de Jeffrey, passionné de domptage depuis tout petit, qui vous fera partager sa passion au-travers de touchants billets teintés de quotidien qu’il écrit avec sa femme Pénélope, à trois mains.

Cadeau-bonux

La vie ne m’apprend rien

Paroles et Musique: Daniel Balavoine 1980 « Un autre monde »
© Editions Barclays-Morris

Qui ose dire qu’il peut m’apprendre les sentiments

On le sent énervé, un peu, dans cette chanson, Daniel.

Ou me montrer ce qu’il faut faire pour être grand

Il a vu une pub pour les légumes, probablement: les carottes rendent aimable, la soupe de légumes ça fait grandir…

Qui peut changer ce que je porte dans mon sang

…et les épinards c’est plein de fer. Lui ça l’énerve un peu: il voulait des frites.

Qui a le droit de m’interdire d’être vivant

Personne. (Même pas eux (merci Sandra Lou pour ce merveilleux lien)) Mais si tu manges pas tes légumes, tu vas mourir de faim.

De quel côté se trouvent les bons ou les méchants

Il va un peu loin pour une simple histoire de légumes. Mais bon, c’est facile: les bons, c’est ceux qui parlent américain.

Leurs évangiles ont fait de moi un non-croyant

Là, il sent qu’il devient ridicule avec ses légumes alors il bifurque subtilement vers le plus vieux sujet de troll du monde: la religion.

La vie ne m’apprend rien

Je voulais juste un peu parler, choisir un train

Oui ben dans ce cas là, c’est pas la vie qui va t’apprendre un truc, mais l’horaire des cff. Et ne change pas de sujet, comme ça, sans crier gare, on parlait des évangiles, là. Les évangiles, c’est choisir du pain quotidien, pas du train. Ce qui prouve que la religion c’est pas très sain parce que bon, du pain et du vin, c’est pas équilibré.

La vie ne m’apprend rien
J’aimerai tellement m’accrocher, prendre un chemin
Prendre un chemin

Voilà: ça c’est la parabole du mec qui sait pas quel chemin il doit prendre, c’est dans un évangile ou dans la bible, je sais plus. Ou alors c’est la parabole qui est sur le toit chez nous, mais je crois pas, par contre elle capte les chaînes zimabwéennes. Mais elle grince.

Mais je n’peux pas, je n’sais pas
Et je reste planté là

Ca c’est une référence à une parabole moins connue, dans l’évangile selon Saint-Thol: celle du mec qui sait pas si il doit prendre le chemin escarpé et sinueux de gauche ou la voie droite et dégagée derrière les oreilles de droite. Alors il reste planté là et de prend une enclume de 107 kilos sur la gueule.

Les lois ne font plus les hommes

C’est vrai.

Mais quelques hommes font la loi

C’est vrai aussi. On les appelle des juristes. Et si tu continues de dire n’importe quoi au lieu de finir tes légumes, ils vont te coller un procès.

Et je n’peux pas, je n’sais pas

Mais si tu peux, une cuiller pour papa, une cuiller pour maman et le tour est joué, hop.

Et je reste planté là

Planté comme un chou-rave. Ahaha. Pardon.

À ceux qui croient que mon argent endort ma tête
Je dis qu’il ne suffit pas d’être pauvre pour être honnête
Ils croient peut-être que la liberté s’achète

La Liberté s’achète, sauf si tu es abonné. Et puis on parlait pas de ton argent, mais de tes légumes. Parce qu’avec ton argent, tu peux t’acheter des pâtes au chocolat tant que tu veux, mais c’est pas sain.

Que reste-t-il des idéaux sous la mitraille
Quand les prêcheurs sont à l’abri de la bataille

Là, t’en fais un peu trop, on te demande juste de bouffer trois carottes et un radis, pas de traverser le désert.

La vie des morts n’est plus sauvée par des médailles

Ok, y a aussi des brocolis. Mais quand même, y a exagération.

Au refrain, ad libido