Une seule lettre vous manque et y avait huit lettres, dépeuplé

Des fois, dans la vie, on rentre à la maison et y a une armoire vide.

Des fois, c’est parce qu’elle était déjà vide le matin, à cause d’une stupide passion pour les meubles Ikea. Mais des fois, c’est parce que la moitié des habitants de la maison ont fait leurs valises. Des fois, ils ont fait leurs valises à cause d’une stupide passion pour Grunt, le maître-nageur suédois. Mais des fois, ils sont simplement partis terminer leurs études. Sauf que comme au lieu d’étudier la dendrochronologie à Neuchâtel comme vous et moi, ils préfèrent l’université de Nouakchott, tu te retrouves tout seul avec un chat psychopathe et une armoire vide.

Dans laquelle tu peux même pas mettre ta collection d’enclumes du XIIe siècle, vu que l’armoire devrait normalement se reremplir dans six mois, même que ce sera des habits de diplômée dedans, mais ça va, ça prend pas beaucoup plus de place que des habits normaux.

L’avantage de cette situation, c’est justement que tu sais qu’en principe, ton célibat ne durera que six mois, sauf si les unis lointaines sont peuplées de maîtres-nageurs suédois. Et que donc, tu n’es pas obligé de tester meethoc. L’inconvénient, c’est qu’en six mois, t’as à peine le temps de reprendre de bonnes habitudes de célibataire. Parce que c’est vrai: quand tu as mangé équilibré pendant longtemps, c’est difficile de te remettre au régime pizza-bière. Et y a un moment, en couple, où tu te prends à faire la vaisselle tout seul, sans que personne ne te l’ait demandé, alors qu’il reste encore des assiettes propres dans l’armoire. Il faut aussi un peu de temps pour repenser à des solutions simples pour minimiser le nombre de vaisselles, et ainsi contribuer à la protection de l’environnement, comme manger directement dans la casserole.

Au début, tu trouves ça un peu rigolo: tu es seul dans ta voiture, tu peux enfin ressortir tes cd d’Iron of a Down et jurer comme un charretier (mais c’est pas ma faute, depuis qu’un nain a planté des appareils photo partout, les français conduisent encore plus lentement que des suisses allemands (à un moment, j’ai cru que les numéros, sur les plaques, c’était la limite maximum autorisée (c’était à Vesoul, j’ai bien fait de pas passer par Morteau))).

Pendant six mois, tu vas devoir répondre seul à des questions importantes dont vous discutiez en couple:qu’est-ce qu’on mange ce soir, est-ce qu’on pourrait pas changer la caisse du chat plutôt demain, est-ce qu’on pourrait pas faire le ménage plutôt le mois prochain? Et te priver des superpouvoirs féminins qui te seraient bien utiles. Elles sont par exemple capables de penser à racheter des sacs poubelles avant qu’il n’y en ait plus. Et elles sont capables de faire survivre des plantes vertes, aussi. Du coup, avant de partir, elles te répètent 116 fois que le ficus, il aime bien être tout le temps un peu humide, alors que la fougère, on peut l’arroser une fois par semaine, ça suffit. Du coup, toi, atteint dans ton honneur de mâle, tu te sens obligé de bien soigner les plantes tellement que le hiatus nain va redonner des fleurs, non mais, mais est-ce que c’était pas plutôt le ficus qui avait pas besoin de beaucoup d’eau?

Du coup, tu te dis que tu vas revoir un peu plus souvent tes potes, aller à des concerts de musique de sauvages avec eux. Manque de bol, ils ont tous profité que tu avais le dos tourné pour se mettre eux aussi en couple et quand tu vas chez eux, au lieu de t’obliger à fumer des bières, ils te montrent des diapositives de leurs vacances au Ladakh. Parfois, ils ont même un môme, ou un ragondin, ce qui est moins grave.

Mais ne noircissons pas le tableau. Y a des avantages. Déjà, pendant les six prochains mois, plus personne n’aura la migraine au moment où tu envisageras de ne pas dormir tout de suite. Et tu vas enfin être le maître incontesté de la télécommande. Plus de Starac, ou alors juste pour pouvoir lui raconter quand elle rentrera. Et pendant six mois, Kovac ne t’évoquera plus un beau docteur, mais un redoutable footballeur. Car tu vas sans complexe regarder des tas et des tas de matches. Ce soir, y a Châteauroux-Clermont Ferrand, je crois.

disclosure: Non mais je schématise, hein!

Rideur digeste

Certaines oeuvres littéraires majeures se doivent d’être connues. Pas forcément parce qu’elles sont mieux que Oui-Oui joue au tribolo, mais juste pour que quand la société t’en cause, tu ne la regarde pas de l’air interloqué du type qui découvre après des années de propagande gouvernementale éhontée, que les lapins n’existent pas.

En général, ces oeuvres finissent par être adaptées en film avec un ancien chanteur dans un des rôles principaux. Mais à ce moment là, y a toujours un type pour te dire que oui, mais alors le passage du troupeau de gnous, ils l’ont totalement occulté alors que c’était un moment-clé dans le bouquin, franchement, et toi tu en penses quoi, Bob? alors que si ca se trouve, tu ne t’appelles même pas Bob mais Anselme. Pour éviter ca, comme je suis un gars sympa, je vais te résumer quelques-unes des plus grandes oeuvres de la littérature mondiale.

Le Grand Meaulnes
Un type s’appelle Meaulnes, mais comme il est plutôt grand, on l’appelle le Grand Meaulnes. Comme il en a marre des plaisanteries sur sa taille, il décide de devenir plombier-zingueur. Malhereusement, il échoue à son examen de tuyauterie et, au grand dam de ses parents, s’oriente vers le toilettage pour chiens, dans le but de séduire Hildegarde, sa voisine. Mais celle-ci préfère son cousin, le moyen Meaulnes.


Oui-Oui et la voiture jaune

Oui-Oui et Potiron conduisent une voiture jaune. Un jour, par distraction, ils remportent les 500 miles d’Indianapolis.

Germinal
Etienne Lantier bosse dans une mine. Un jour, pour se distraire, il organise une grève. Le Medef ne l’entend pas de cette oreille et décide d’envoyer Germinator, un robot du futur, pour le liquider.

Harry Potter
Un magicien va dans une école de magie pour apprendre à faire disparaître des trucs.

La dame aux camélias
Mauricette Gruchon décide, pour financer ses études, de vendre des fleurs dans les restaurants. Distraite, elle vend des camélias au lieu de roses. Un soir, dans une pizzeria, elle fait la connaissance de Olaf, un jeune et sémillant jeune homme, mais leur amour est impossible, car il est dans la pâquerette.


Histoire d’O

L’histoire de Piotr, un plombier polonais appelé dans un château pour un problème de tuyauterie. Histoire d’O a beaucoup moins bien marché que sa suite, guerre et P.

Unterwegs Deutsch
Annegrete geht ins Kino.

Hisse et ho

Je sais pas si tu regardes la starac.

Si tu regardes pas, c’est tout à ton honneur, je résume rapidement, c’est une sorte de karaoké de droite. On entasse 16 candidats, on te les présente très démocratiquement, « Cyril est super doué, un garçon qui chante avec une voix de fille on avait jamais entendu ça de toute notre vie vraiment c’est incroyable, quoi comment ça on essaie de copier M6? Haaan c’est celui qui dit qui est », « Gaël a inventé les Gipsy Kings », « Faustine est blonde ». Puis après, on te demande lequel tu veux renvoyer chez lui en charter. Pendant ce temps, un animateur de droite te rappelle régulièrement que « pour réussir, il faut surtout beaucoup de travail », pour faire plaisir à l’actionnariat de la chaîne, qui croit en la vertu du travail, surtout quand c’est pas lui qui bosse. En réalité, la starac, c’est un peu comme la vie, ceux qui bossent qui réussissent, à condition d’avoir ont un oncle producteur et/ou des gros nichons alors que les feignants échouent, sauf s’ils ont des gros nichons et/ou un oncle producteur.

Bref. Si je t’en parle, c’est pas pour t’inciter à regarder les pubs, mais pour te parler d’une créature terrible qui s’y tapit cette année: le Corse-Garou, dont les maisons de retraite se méfient plus encore que de la bête du Gévaudan.

Physique de rugbyman, ancien GI de l’armée française, au premier regard, le Corse-Garou a l’air de pouvoir te transformer en purée de châtaignes rien qu’en te regardant. Le genre de mec, tu oses pas trop lui suggérer qu’éventuellement il pourrait aller chanter dans un château avec Alexia Laroche-Joubert et faire des tas de superduos avec Stone and Charden. Musicalement, il est Corse, comme I Muvrini, les inventeurs de la sonnerie polyphonique et comme Patrick Fiori, l’inventeur de la sonnerie aphonique.

Mais voilà, un jour de pleine lune, il s’est fait mordre par un Garou sauvage. Depuis, il est prêt à chanter n’importe quoi, n’importe quand, n’importe où pourvu qu’il y ait une caméra dans les parages. Et il cache sous son imposante carcasse une sensibilité à fleur de pot. Tellement à fleur que tu le sens prêt à fondre en larmes à la moindre occasion, duo avec Nolwenn, rediffusion de Bambi, défaite au scrabble, concours de lancer de nain, photo de chaton.

Tout ça pour te dire qu’avec un peu de discernement, le Garou sauvage aurait mordu un ministre de l’intérieur de petite taille et qu’on n’en parle plus.

Influenza

Si tu lis des blogs, tu es peut-être tombé sur ceci:

Vous souhaitez monter un réseau d’influence sur Internet ? Vous appuyer sur des blogueurs pour démoraliser vos concurrents ? Recruter un blogueur politique pour soutenir votre candidat favori aux présidentielles ?

Voici, donc, à quoi pourrait ressembler ton agrégateur dans quelques mois, grâce à cette sympathique initiative, si les influents blogueurs se décidaient à vendre leur plume comme d’autres vendent leurs charmes.

De l’autre côté des trombones

« Intrépides délétères », peintulette numérique, 2006
Image en plus grand dans mon site

Mon blog de meuf
Hier, j’ai repéré une paire de bottines rouges en homard véritable. Elles iraient vraiment bien avec le magnifique ensemble en velours que j’avais acheté pour aller voter Christophe Salengro. J’en ai parlé à l’Homme, il est d’accord avec moi. Pas sur les bottines, je veux dire, l’Homme ne s’intéresse qu’au football et à la trompette, mais sur la nécessité de voter Christophe Salengro.

Le journal d’un avocat
L’autre jour, j’étais avec des amis quand, soudain, des inconnus se sont approchés de nous et ont commencé à nous palper comme si nous avions élevé les cochons ensemble. L’article 14 bis du code civil est pourtant clair à ce sujet: On ne sent pas le cul. Je les ai menacés de leur écrire une lettre sur mon blog mais rien n’y fit, ils me mirent dans un caddie, entre un paquet de petits beurres et des fusilli à l’ancienne. Arrivés chez eux, ils ont dit que je devais encore mûrir – on voit bien qu’ils ne lisent pas mon blog – et m’ont mis dans une coupelle avec pour seuls voisins des kiwis, qui parlent rugby à longueur de temps. Je crois que je vais finir comme bien souvent mes confrères avocats, vinaigrette. J’espère au moins que les gens qui m’ont acheté me serviront avec des crevettes et sont des électeurs de Christophe Salengro.

Mauricette cuisine
Daube aux saveurs automnales Salengro.
Parer 200 grammes de topinambour et autant de courges. Dans une cocotte, faire revenir des lardons et de l’oignons émincés, puis incorporer les légumes et des champignons. Faire suer (ça veut dire baisser un peu le feu et laisser les légumes perdre un peu d’eau, pas leur lire du Proust), couvrir de vin rouge, laisser mijoter une heure et demie avec un peu de laurier. J’utilise du vin de cuisine pour cette recette, mais quand Christophe Salengro sera élu et que nous serons enfin sortis du marasme économique, il sera possible de la préparer avec un bon vin et de s’en jeter un petit verre derrière la cravate pendant que les enfants regardent les dessins animés au lieu de venir aider leur maman à éplucher des légumes très sains pour la santé mais quand même pas pratiques à éplucher, sales gosses.

disclaimer: Personne ne m’a recruté pour ce billet (mais je suis prêt à discuter (par exemple je veux bien discuter de tennis, d’opossums ou du sens de la vie)).

Le lundi gêne

La sortie ciné de la semaine, c’est Indigènes, un film de guerre avec Samy Nacéri, qui est un peu le fils spirituel de Jean Lefebvre


Comment on d’vient chef, chef?

L’autre sortie de la semaine, c’est Le diable s’habille en Pravda, un film dont tout le monde dit du bien tiré d’un livre dont tout le monde dit du mal, un peu comme Germinal, sauf que c’est le contraire.
L’histoire: Fraîchement diplômée, Andrea débarque à New York et décroche le job de ses rêves. Mais en tant qu’assistante de la tyrannique rédactrice en chef d’un prestigieux magazine de mode, elle va vite découvrir ce que le mot « enfer » veut dire. En effet, la rédactrice en chef refuse de faire de la liberté de la presse, alors que c’est très bien, car c’est une espionne à la solde des communistes, comme d’ailleurs tous les journalistes. Andrea décide alors d’ouvrir un blog typepad pour dénoncer cette terrible injustice et parler de Bonzo, son caniche nain géant, mais arrivera-t-elle à dépasser le cap des 50 commentaires et à ainsi devenir une influenceuse invitée à la fête Blog et Hamburgers?

Lors de la séance de rédaction, Georges propose un article sur l’ouverture de la saison de la pêche, il connaît un type qui a attrappé une anguille grosse comme ça. Mais la rédactrice en chef refuse de parler des vrais sujets qui intéressent les gens, sous le prétexte fallacieux que c’est un magazine de mode, pas de pêche.


Andrea est chargée d’écrire un test comparatif de chaussures, mais c’est une jeune stagiaire, alors elle ne sait pas encore très bien comment ça marche.


Le deuxième article d’Andrea, sur un sujet un peu plus intéressant car les médias traditionnels ont bien compris qu’ils devaient s’adapter: est-ce que c’est pratique de se promener avec trois cornets et un gros chien quand on n’a qu’une seule jambe, ou pas tellement?


Pour son troisième article, Andrea a le privilège d’interviewer Pascal Obispo, mais il n’est pas très coopératif, car les grandes vedettes ont bien compris que les médias traditionnels, qui n’arrêtent pas de déformer leurs propos, par malice, ne sont plus à même de leur donner l’écho auquel elles ont droit.


Au début de son stage, Andrea est une jeune fille dynamique, souriante, ordonnée et bien coiffée…


…mais très vite, elle se laisse aller au laisser aller


Deux jeunes stagiaires regardent, interloquées, Pithiviers leur faire une démonstration de nage indienne

disclosure: On a retrouvé la septième compagnie.

Confluent

Au fil de son histoire, l’Homme a appris à domestiquer la nature et les éléments et, aujourd’hui, nous accomplissons sans y penser bien des gestes simples qui, pourtant, sembleraient des miracles aux yeux de nos ancêtres australopithèques. Mais le revers de la médaille de bronze sur 400 mètres haie aux Jeux Olympiques d’Osaka, c’est que nous oublions d’écouter notre instinct.

Et pourtant, plus de 3 millions d’années après les premiers pas de Lucy, il est toujours là, enfoui en nous. Et parfois, il se manifeste, comme s’il était doté d’une volonté propre.

Bon, je te vois un peu sceptique, mettons nous en situation. Tu es confortablement assis à la terrasse d’un café, le ciel est bleu, les oiseaux chantent et le plat du jour, ce midi, c’est des tagliatelles aux fruits de mer, bref, tu as tout pour être heureux. Ou presque. Nous vivons à l’ère du stress, de l’isolement et de l’information. Tu as une heure de pause à midi, tu manges seul, tu aimerais bien pouvoir lire ton journal. En plus hier, y a eu un match de coupe d’Europe, Ruzomberok contre Hafnarfjördur, et tu aimerais bien savoir qui a gagné sinon comment voulez-vous?, mais il n’y a plus de journaux en lecture dans ton stamm. Tu décides alors de te rabattre sur Le Matin, mais il est actuellement entre les mains d’une demoiselle, au demeurant accorte, mais tu t’en fous, tout ce que tu veux, c’est lire la météo, le sport et les petites annonces rubrique plomberie-zinguerie. Et éventuellement ton horoscope en passant, même si tu n’y crois pas, c’est juste pour déconner, ahaha, est-ce que tu pourrais me lire ce qu’ils mettent sous antilope cinquième décan, merci?.

Et c’est là que se manifeste, implacable, un instinct ancestral:
L’instinct d’emmerdement maximum

Elle n’a pas encore vu que tu guettais, la bave aux lèvres et l’oeil torve, son bien, comme un jeune poney guetterait une brindille innocente. Et pourtant, une voix en elle, surgie d’un temps où il fallait lutter pour sa survie, lui dit « Oh, à la page précédente, y avait un article sur la chasse à la dorade en Antarctique, franchement, tu devrais le relire, il en va de la survie de l’espèce ». Son rythme de lecture ralentit brusquement. Elle se prend d’une passion subite pour la rubrique économie, regarde attentivement les offres d’emploi et la publicité de monsieur Honoré voyant-medium retour de l’être aimé débouchage d’éviers réparation de trampolines.

Puis, soudain, elle s’arrête de lire.

Pour échanger quelques mots avec son voisin de table, la main fermement posée sur le précieux journal.

Puis elle se remet à sa lecture, étudie soigneusement son horoscope, lit la bande dessinée (le 62493e épisode de Hägär Dünör), la relit parce qu’elle n’a pas compris la blague (les scientifiques estiment qu’il existe, sur terre, entre trois et cinq personnes capables de comprendre une blague d’Hägär Dünör)(le plus intéressant, c’est qu’aucun d’entre eux ne figure parmi les auteurs de ce comic).

Tu sais que si tu la lâches des yeux ne serait-ce qu’une seconde, toujours à cause de l’IEM, elle va plier son journal, se lever et que quelqu’un va lui demander « Je peux? » et que elle va bêtement acquiescer.

L’oeil aux aguets, tu la vois lire un article sur une compétition de golf (l’Europe a gagné). A ce moment là, tu es sûr qu’elle sait et qu’elle cherche juste à t’emmbêter, par malice. Mais tu ne peux pas aller lui arracher le canard des mains, on est entre gens civilisés, bordel de merde.

Elle prend son café en riant, elle te regarde à peine parce qu’elle est trop occupée à faire le sudoku. Au moment où elle se dit que si le 5 va à côté du 2, où est-ce que je vais bien pouvoir mettre le 9?, une furieuse envie de lui répondre te prend, mais tu résistes, pas de vulgarités par une si belle journée, on est pas des bêtes, que diable.

(Mais oui, c’est bien « Dans ton cul » que tu as envie de lui répondre)

Enfin, tu la vois arriver aux programmes télé. Bientôt la délivrance. Ton repas est froid depuis longtemps, tu as déjà cinq appels du boulot qui se demande où tu es, le soleil s’est caché derrière les nuages, tiens voilà la pluie, Gipsy tombe par terre, mais tu ne céderas pas. Elle, savourant sa victoire, est en train de lire le résumé quotidien de Star academy, il y a une magnifique photo de Nikos en train de sourire comme un merlan frit, toi tu meurs d’envie de l’attacher sur une chaise et de la forcer à regarder le 22/24, preuve que l’Homme moderne a quand même moins de sang-froid que le trappeur qui pouvait rester des mois entier à traquer un gnou dans la savane. Puis elle s’arrête sur la grille de rtl9, elle lit attentivement le descriptif du film de ce soir, les 7 ninjas au clair de lune.

Puis elle tourne la page, change de paysage. Tu penses que tes souffrances approchent de leur terme, mais elle semble passionnée par le temps qu’il va faire cette semaine à Helsinki et Nouakchott. Tu es prêt à bondir, enfin. Le temps semble s’écouler longtemps, les secondes durent une éternité. Le ciel commence à s’obscurcir. Sur la télé, la neige a envahi l’écran. Tu as un peu mal dans tes jambes. Ton téléphone portable vibre comme un poney qui sent l’écurie. Sur ta messagerie, trois messages de ton patron dont un pour te dire que tu es viré. Ta femme vient de t’envoyer un sms pour te dire que C 3heure du mat1 tu é ou si c komsa je rentre ché ma mer.

Alors que tu commences à vaciller sévère, elle se lève, pose son journal sur la table. Puis elle s’approche de toi et, dans un sourire nonchalant et purpurin, elle te dit: « Excusez-moi, vous avez un wapiti sur l’épaule. »

Disclosure: le 9 allait dans la troisième case à gauche

si j’existe, c’est d’être fané

Je viens de changer le système d’antispam de ce blog donc si vous constatez des trucs bizarres, préviendez-moi, merci

(clique ici pour la bande son de cet article)

Donc, le top50, c’est un peu la catastrophe. Comment tu veux qu’un gens qui nourrit son blog de paroles de chansons s’en sorte avec de la philosophie genre J’veux qu’tout le monde bouge ses fesses, Qu’les femmes oublient leurs complexes, Façon sexe, oh ouais. Oui maintenant faut qu’ça bouge, Que tout le monde soit dans l’move, Façon sexe, oh ouais., voire Tenez-vous les hanches Faites comme les pingouins Faut que ça balance On se déhanche Ca fait du bien, franchement?

Heureusement, il reste de vrais artistes. Comme Pascal Obispo, qui gagne en nostalgie ce qu’il perd en cheveux et nous gratifie d’une chanson sobrement intitulée 1980, pour qu’on ne la confonde pas avec 1984. Pascal Obispo, un parolier de génie, un musicien de talent mais surtout, le maître incontesté dans un domaine où même Garou ne peut rivaliser: se faire inviter dans des tas d’émissions de télé. Des scientifiques ont calculé qu’à raison d’un apéro par passage télé, Obispo pourrait nourrir la population de l’Ouzbékistan pendant 107 ans, sauf Boroslav Chokomanov qui est allergique aux crevettes.

1980

C’est donc une chanson qui parle de 1980, période troublée .

Qu’est ce qu’on risque à passer pour des fous
La musique fera toujours de nous
Des rêveurs
Des rêveurs

1980, c’était une période de renouveau musical. Alors bon, les vieux de l’époque, pour qui la musique c’était les Rolling Stones et Bob Dylan, ils pouvaient pas comprendre autant de modernisme que Lio ou Balavoine.

Chacun
Son monde à part,

Bon, c’est vrai, y avait des fans de Polnareff mais aussi des qui écoutaient Iron Maiden et AC/DC, en 1980, mais ils avaient des cheveux longs et ils étaient un peu sales alors on leur parlait pas trop, même si en 1980, on était trop des fous dans la tête.

Son refuge et son échappatoire

Le Tour de France 1980 a été remporté par Joop Zoetemelk, le vainqueur du Tour avec le nom le plus rigolo depuis Louison Bobet.

Pour ailleurs,
Un monde meilleur,

Les gens de 1980 rêvaient d’un monde meilleur, à l’instar, des années après eux, d’Ilona Mitrecey.

{Refrain:}
C’était en 1980
Une génération qui n’attendait rien

Même pas le train, même pas le bus, même pas la candidature de Coluche aux présidentielles, Pascal Obispo, c’était la génération No Future, comme le prouve ce document d’époque.

1980, d’où je viens

Bon, on l’a déjà vu, Pascal Obispo est un poète. Quand il dit d’où je viens, ça ne veut pas dire qu’il a 26 ans (comme la vendeuse en éléctroménager Martina Hingis et une célèbre blogueuse)

Déjà en 1980

Pascal Obispo est un poète mais que ça ne le dispense pas de finir ses phrases, merci.

Sans illusion, et sans lendemain
1980, c’est pas la fin

Sans lendemain c’est pas la fin, on pourrait croire que ça veut rien dire. Ou alors que en 1980, ils ont décidé d’interdire les lendemains et qu’on est donc toujours le 7 janvier 80 depuis plus de 147000 heures, que Desproges est toujours vivant, que Chirac ne sera jamais président, que les babibouchettes passent encore à la télé, bref, que la vie est belle, même si on a quand même des coupes de cheveux ridicules. Mais en fait non, désolé, ça veut juste dire que dans la tête de Pascal Obispo, c’est toujours 1980, même s’il est un petit peu moins désillusioné dans sa tête, à cause qu’il sait que y a un futur, la semaine prochaine il passe chez Daniella Lumbroso.

Qu’importe ceux qui ont servi d’exemples,
Se rejoignent, se suivent et se ressemblent

Bon alors là, je sais pas trop de qui il parle. C’est facile, aussi, de lancer des accusations, comme ça, sans donner de noms. Bon, des exemples, en 1980, je pense que c’est pas Black Sabbath ni les Clash.

Les rêveurs
Les rêveurs

Les rêveurs, c’est peut-être une allusion à John Lennon qui, comme ses anciens potes, fait un peu de la merde en 1980.

Faut bien
Passer le temps,

Pour passer le temps, il a fini par se faire assasiner, John Lennon, par exemple.

Les couleurs qu’on porte et les courants,
Question d’heure,
Non, rien ne se meurt,

Il faut passer les couleurs qu’on porte, parce que on peut pas mettre des chemises à fleurs toute sa vie, ni être punk, de temps en temps faut se mettre au disco ou aux chemises de bûcheron. Et changer d’heure, tous les six mois.

{au Refrain, x2}

C’est pas la fin

C’est que le début, d’accord, d’accord.

Redevenir gris
1980

Parce qu’en 1980, Obispo avait encore des cheveux et, même s’ils étaient un peu gris, il a la nostalgie.

Gottftammtminemol

(clique ici pour la bande son de cet article)

La Suisse est un pays chaleureux, ouvert, humaniste, qui chérit la liberté d’expression et dont l’armée est l’une des plus efficaces au monde.

Mais il n’en a pas toujours été ainsi.

En 58 avant J.-C. van Damme, les Helvètes décident de quitter le Plateau suisse pour aller se construire des maisons dans le Sud de la France. Les historiens ne sont pas d’accord sur les raisons de cet exil. Certains pensent que les Helvètes voulaient fuir leurs cousins Germains, un peu trop envahissants, d’autres pensent qu’ils allaient chercher du boulot, d’autres prétendent qu’ils n’allaient en fait pas en exil mais au camping au Cap d’Agde, certains enfin prétendent qu’ils seraient partis un samedi soir, terrifiés par l’apparition hebdomadaire du barde Alain Morisod et de ses fidèles compagnons Jean-Marc Richard et Lolita Morena.
Quoi qu’il en soit, ils partirent sous la conduite de leur chef, Iveco. César ne l’entendait pas de cette oreille. Il était partisan d’une immigration choisie et expliqua aux gens que, faute des diplômes nécessaires, il allait leur rétamer la gueule sévère. ce qu’il fit du côté de Bibracte, en Bourgogne, où les Helvètes s’étaient arrêtés pour boire l’apéro et taper le carton.

César demanda aux Helvètes de bien vouloir rester chez eux et d’arrêter leurs conneries, maintenant, merci. Les Neuchâtelois demandèrent si ils pouvaient pas rester ici encore un peu, histoire de découvrir comment faisaient les gens du coin pour fabriquer du vin buvable, mais César resta inflexible.
Les Helvètes s’en retournèrent donc chez eux en maugréant que décidément, l’accueil n’est plus ce qu’il était dans ces pays, en plus c’est des sauvages, pas un qui parle celte, franchement, on est mieux chez soi. Sauf que Iveco leur avait conseillé de brûler leurs maisons avant de partir, ils étaient donc, comme on disait à l’époque, dans la merde jusqu’au cou. Ils furent obligé de dormir quelques temps à la belle étoile (mais comme ils étaient rentrés par le Jura, il pleuvait, d’où l’expression: il était un peu roillé, le gaillard, ou bien?).

Depuis, les Suisses n’osent plus trop sortir de chez eux, sauf les Valaisans qui vivent tous à l’étranger, à Genève, et restent prudents quand ils sont obligés de s’aventurer ailleurs, histoire de pas se faire remarquer, ce qui explique pourquoi l’équipe nationale de football refuse toujours de jouer ses huitièmes de finale de coupe du monde.

(La version officielle ici pour les gens d’outre-Doubs qui aimeraient se culturer)

et ça n’a rien à voir (je crois) mais un mail envoyé depuis ici est parti avec l’eau du spam avant que je ne pusse le lire, ce serait donc gentil de bien vouloir le renvoyer, merci

Aaaah

Y a pas long, donc, on a retrouvé Le Cri. Comme ça, sans plus d’explications, comme on retrouverait ses clés qui étaient tombées sous la commode.

Si y a pas eu explication, en fait, c’est que la vérité était inavouable.

Le Cri a pris quelques jours de vacances à Bienne (oui je sais, ça choque) et a eu un terrible accident de la circulation

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Toutes mes excuses à messieurs Munch et Muñoz Garcia (ainsi qu’à la madame de la photo, qui a dû beaucoup souffrir sur le moment (noch eine letzte letzte))