un singe en hiver

Selon une étude personnelle, 93% des chansons parlent d’amour. Les autres abordent des thèmes de société, tels que la guerre, l’injustice ou la maltraitance animale. Les chansons qui s’intéressent aux moeurs des anatidés qui, en sortant de la mare, se secouent le bas des reins et font coin-coin sont nettement plus rares.

« Don’t sit down cause I’ve moved your chair », nouveau single des Arctic Monkeys est à ma connaissance la seule chanson à rendre hommage aux bonnes blagues traditionnelles. Dans cette chanson, les Arctic Monkeys donnent tout une série de mauvais conseils, probablement à un adolescent fluorescent qui s’ennuie (mais ce n’est qu’une extrapolation, la chanson ne le dit pas) : en effet, ils sont perfides, comme tous les Albionnais.

Break a mirror, roll the dice

Casse un miroir, lance un dé
C’est très dangereux : en effet, lancer un dé peut vous emmener tout droit sur la spirale infernale du vice.

Run with scissors through a chip pan firefight

Cours avec des ciseaux à travers une lutte contre un incendie de friteuse
Bien entendu, tout le monde a été un jour tenté de courir avec des ciseaux alors que des pompiers luttaient contre un incendie de friteuse. Mais c’est totalement inconscient : les frites carbonisées que vous pourriez ainsi récupérer seraient en effet hautement cancérigènes.

Go into business with a grizzly bear

Fais affaire avec un grizzly
Contrairement à l’ours brun, que l’on roule aisément, le grizzly est intraitable en affaires.

But just don’t sit down cause i’ve moved your chair

Mais ne t’assieds pas, car j’ai bougé ta chaise
Mais soudain, pris de remords, ils avouent la blague, pourtant plutôt désopilante, qu’ils s’apprêtaient à faire.

Find a well known hard man and start a fight

Trouve un homme dur très connu et entame un combat
Mauvais conseil également : l’homme très connu refusera, à cause de sa notoriété, de se laisser entraîner dans ce pugilat qui pourrait nuire à son image.

Wear your shell suit on bonfire night

Porte ton costume de coquillage à l’occasion de la Bonfire Night
Là encore, c’est un comportement à risques, puisque la nuit de la Bonfire a lieu le 5 novembre, période de l’année où il fait bien trop froid pour se balader déguisé en palourde.

Fitting a circular hole
With a peg that’s square

Emplissant un trou circulaire à l’aide d’une cheville carrée
Ça, ça n’est pas particulièrement dangereux, mais tu risques d’avoir l’air sot.

But just don’t sit down cause I’ve moved your chair

Oooh yeah yeah yeah

Mais ne t’assieds pas car j’ai déplacé ta chaise. Oooh ouais ouais ouais.
On sent tout de même poindre, derrière le remords, l’excitation : et s’il s’asseyait tout de même, ce serait si amusant !

Bite the lightning
And tell me how it tastes

Mords la foudre et dis-moi quel goût elle a
Moi, je ne crois pas trop au goût de foudre.

Kung fu fighting on your roller skates

Faire du kung fu sur tes patins à roulettes
Et risquer d’être suspendu à jamais de la fédération internationale pour non-respect des règles de ce noble art martial ?

Do the macarena in the devil’s lair

Danser la macarena dans l’antre du diable
Tout le monde sait bien que le diable adore la mode (il s’habille même en Prada, c’est dire) et ne saurait tolérer qu’on vienne s’adonner à une danse aussi dépassée chez lui.

But just don’t sit down cause I’ve moved your chair

Mais ne t’assieds juste pas, car j’ai déplacé ta chaise
Une très belle chanson, porteuse d’espoir, sur la rédemption, les choses à ne pas faire et les danses démodées.

La semaine prochaine, je vous parlerai de « N’entre pas, j’ai posé un seau en équilibre sur la porte », le dernier tube des Strokes. Ou de « Attention, derrière toi, un wapiti géant. Non, je déconne », des Kills.

Pourquoi ? Parce qu’on est jeunes.

Après les moins de 17 ans champions du mondes en 2009, c’est au tour des footballeurs suisses de moins de 21 ans de briller : ils viennent de se qualifier pour les 1/2 finales de la Coupe d’Europe en terrassant des équipes aussi redoutables que l’Islande ou le Belarus.
Or, c’est très embêtant : dans un pays où on n’aime pas trop ce qui fait du bruit après 22 heures, être obligés de s’intéresser à une bande de jeunes, ça fait désordre. Dans un pays où Alain Morisod bat des records d’audience, découvrir qu’il existe plus de onze personnes âgées de moins de 21 ans, ça fait peur.

Moi même spécialiste des questions liées à la jeunesse, puisque je fais train commun depuis maintenant plusieurs années avec de jeunes étudiants en voie de bacheliérisation, j’ai décidé de préparer une FAQ consacrée au thème épineux de la jeunesse.

Je viens de croiser un jeune. Dois-je appeler la police ?
Il faut d’abord voir s’il est animé d’intentions amicales ou, s’il s’agit d’un jeune de type adolescent, s’il est animé.

Je suis justement journaliste sportif et je couvre cet Euro M21. Dois-je vraiment placer l’adjectif « insouciant » à chaque fois que je parle d’une équipe de jeunes ?
Oui. Mais il ne faut pas oublier qu’avant d’être des jeunes, ces jeunes sont également les porte-drapeaux de toute une nation. Ainsi, l’équipe d’Allemagne des M21, malheureusement éliminée prématurément de la compétition, est à la fois insouciante et rigoureuse. Alors que les Islandais sont insouciants et portent des noms imprononçables. Quant aux équipes juniors africaines, elles sont insouciantes et insouciantes.

Pourquoi ces jeunes sont-ils si insouciants, à la fin, avec le chômage, les boutons, Manon qui vient de quitter Matteo pour Enzo et la demi-finale qui approche ?
Attention, cet adjectif n’est destiné qu’aux jeunes de moins de 21 ans déjà footballeurs professionnels et qui touchent environ ton salaire mensuel à chaque passe. Il est d’ailleurs applicable à n’importe quel footballeur, mais pour les grands, on n’est plus obligé de le répéter.

Partageant également mon train avec des jeunes, j’ai attentivement écouté leurs conversations du lundi matin. Et je me pose la question : pourquoi dit-on « être à jeun », alors qu’il n’y a manifestement aucun rapport ?
Parce que jeun ne vient pas de jeune, ni d’ailleurs d’Agen (47), mais de Jean-Pierre Jeunet, un réalisateur qui m’a fait dire non à l’alcool.

Je trouve que les jeunes d’aujourd’hui sont violents et ne pensent qu’à l’alcool et au sexe. Quand ai-je commencé à souffrir de troubles de la mémoire ?
Probablement entre la première fois où tu as eu du mal à te remettre d’une cuite et le jour où tu as dit « pas maintenant, chérie, on va être en retard au vernissage »

Bonjour, je suis scénariste de séries françaises et je dois justement faire intervenir un jeune. Que pensez-vous de cette phrase : « Lol, gigabath ce truc de ouf, des barres, c’est croustifondant à donf ! » ?
Très bien, à condition de déclencher les rires enregistrés au bon moment.

Au fait, c’est jusqu’à quel âge, environ, un jeune ?
Ça dépend de tes hobbies : un politicien de 40 ans est jeune, un footballeur de 32 ans est un vétéran, une gymnaste de 17 ans est une retraitée qui a décidé de se reconvertir et d’entraîner sa fille cadette.

Pourriez-vous me dire à quelle heure l’idole déjeune ?
Pardon, mais plus personne ne fait cette blague depuis 1937.

Comme je me méfie des jeunes, j’ai décidé de m’équiper d’un de ces appareils destinés à émettre des sons qui les font fuir. Mais comme je suis parano, j’ai toujours peur de m’être fait vendre un appareil défectueux. Comment vérifier, sachant que je suis gérant du tea room « Au Joyeux Galopin », réputé pour ses soirées loterie (tous les seconds samedis du mois), où plus aucun jeune n’a été aperçu depuis 1937, et encore, il était plutôt entre deux âges ?
C’est la preuve que cet appareil fonctionne bien (cela marche également avec les rhinocéros).

Bonjour, je suis une femme cougar ravissante et généreuse désireuse d’initier un jeune à l’art ancestral du backgammon. Où puis-je en rencontrer, sachant que mon mari, avec qui j’exploite le tea room « Au Joyeux Galopin » depuis 1937, semble se douter de quelque chose ?
Savez-vous que j’ai su rester très jeune ? (Fabriquez-vous toujours vos célèbres bavarois à la viande ?)

Lol sàà seer aa riiaaiin toon aawrtiikl saayriieeuu tuu aa vraayymaan duu taant aa peerdre oow lyyeew de kriitiikaay
Oh, zut, je crois que j’ai été repéré par un scénariste de séries françaises.

Passe, passe le bac

Chaque année, c’est la même chose : les futurs bacheliers français (LOL) passent leur bac philo, les journalistes français font un reportage sur le bac philo et les blogueurs à vocation humoristique se croient obligés de faire un post sur

LES CORRIGES DU BAC PHILO 2011 EN EXCLUSIVITE MONDIALE DE L’UNIVERS (je suis passé expert en racolage)

Série ES*:

La liberté est-elle menacée par l’égalité ?

Oui. Plus les gens sont égaux, moins on peut se moquer des plus petits : c’est une atteinte évidente à la liberté d’expression.

L’art est-il moins nécessaire que la science ?

Ça dépend (en dissertation, ça dépend est toujours une bonne réponse)(en politique jamais, mais je digresse). Pour caler une table basse, un bon livre est nettement plus pratique que la théorie de la relativité.

Série S* :

La culture dénature-t-elle l’homme ?

Le premier artiste de l’histoire, un dénommé UhGruhhhhr, après avoir peint une scène d’aurochs sur un mur, a invité tous ses copains de caverne à venir l’admirer. Comme il était rusé, il a ajouté : « y aura à manger ». Il venait d’inventer le vernissage, une manifestation qui perdure encore de nos jours, dans lequel des gens se réunissent entre des tableaux sans pour autant regarder de tableaux. Le lendemain, UhGruhhhhr demanda à la cantonade : « Alors, sincèrement, t’en as pensé quoi ? Tu penses que je devrais plaquer la chasse et me consacrer à l’art ? » Prise au dépourvu, la cantonade lui répondit : « Ton trait, très épuré, symbolise à la fois la force et la fragilité de l’Humain face à la nature, mais on ressent également le questionnement intérieur quant à la futilité de l’existence. » Elle venait d’inventer la culture. Cette histoire n’a rien à voir avec la question, mais placer des histoires de UhGruhhhhr dans une dissertation fait toujours extrêmement prestigieux.

Peut-on avoir raison contre les faits ?

Oui. J’ai raison. Je ne m’étendrai pas sur ce sujet. Bonne journée. Bon, il me reste encore quelques heures à tuer, vous ai-je parlé de ma passion pour les animaux en massepain ?

Pour la série L :

Peut-on prouver une hypothèse scientifique ?

Non. Impossible. Aucune hypothèse scientifique n’a jamais été prouvée. Les hypothèses sont condamnées à rester à jamais à l’état d’hypothèses et ceci, par respect de la liberté d’expression. En effet, du moment qu’une hypothèse cesse d’être une hypothèse pour devenir, grâce à la rigueur de valeureux scientifiques, un fait, tous ceux qui disaient « ouais, ouais, c’est ça, et moi je suis la reine d’Angleterre » deviennent aussitôt la reine d’Angleterre, ce qui est dangereux pour la monarchie telle que nous la connaissons aujourd’hui. Et c’est pour ça qu’aujourd’hui, la terre est à la fois ronde et plate.

L’homme est-il condamné à se faire des illusions sur lui-même ?

Ça dépend. Quand on est lucide, rusé, habile, déterminé, espiègle et cool, difficile, hélas !, de se faire des illusions sur soi même. Mais toi, oui, toi, là, Matteo, de la série L du lycée de Ploutargues-sur-Mazembrot, qui as choisi ce sujet et penses déjà à combien ta vie sera plus belle avec ton bac, tu te fais des bi-illusions, vu que non seulement tu vas le louper, mais qu’en plus il ne t’apportera pas grand chose, désolé.

*Je ne sais pas ce que ça veut dire. Je n’ai pas le temps de regarder toutes ces séries, j’ai un bac à passer.

La corde du pendulaire

Certaines personnes, par exemple les gens qui bossent dans le domaine de l’indépendance, travaillent à leur domicile et, inversement, vivent dans leur bureau. C’est une situation qui présente divers avantages, mais aussi certains inconvénients, comme le fait d’être légalement obligé de te compter des heures supplémentaires quand tu retournes chercher tes lunettes oubliées dans le premier tiroir à gauche.

D’autres sont obligées de se déplacer à l’aide de divers moyens de transports. En Suisse, on appelle ça des pendulaires, alors qu’en France il n’y a pas de nom particulier.

Certaines sont obligées de se déplacer pendant plus d’une heure. En Suisse, on les regarde d’un air peiné en se demandant comment elles peuvent survivre dans de telles conditions. En France, on appelle ça des Parisiens.

Et, parfois, suite à un déménagement particulièrement judicieux, tu te retrouves à devoir te taper plus d’une heure de voiture, deux fois par jour, parce que tu as décidé d’aller t’installer dans une (soi-disant) ville (dotée d’un club de hockey folklorique) où tout est plus cher mais où tu auras un tellement meilleur confort de vie grâce aux huit mois de brouillard par an, mais ce n’est qu’un exemple au hasard, je ne suis pas là en train de te raconter ma vie, il y a des blogs pour ça.

Bref : Comment optimiser intelligemment ton temps si tu es contraint de tellement utiliser ta voiture que ça va provoquer la mort de millions d’écologistes dans le monde ?

Dans le train, tu peux travailler, prendre le temps de réfléchir à l’avenir de la société, relire tes classiques, t’intéresser aux conversations de tes voisins afin d’en tirer de l’émerveillement, jouer aux Pokémon, avoir envie de vomir, détester les enfants et les militaires, bref, plein de choses utiles. Mais en voiture ?

Faire son courrier, impossible. Oublie tout de suite. Avant, avec le T9, un sms en voiture pouvait tourner à la catastrophe : tu écrivais « J’ai tellement envie de te goiji » à la jeune fille que tu venais de rencontrer à la fête des saucisses de Ploutargic. Elle te prenait alors pour un genre de finlandais et, pour des motifs religieux, décidait de ne plus jamais te répondre. Aujourd’hui, avec l’autocorrection, c’est encore plus dangereux : tu te retrouves à écrire « Je ne retrouve pas le dossier Chompard » à la jeune fille que tu venais de rencontrer à la fête de la saucisse de Goumoens, alors que tu pensais dire « Je vais te lécher les rotules toute la nuit » à ton camarade de hornuss Fulgencio. Pour votre sécurité, n’envoyez pas de sms au volant.

En voiture on peut écouter la radio. C’est bien, ça. Ça permet de se tenir au courant des dernières tendances musicales ou, si on préfère la radio suisse romande, d’admirer la faconde avec laquelle Jean-François Rime et Christian Levrat arrivent à ne pas se mettre d’accord, cinq soirs par semaine, sur des sujets allant de la construction européenne à la fête à la saucisse de Grosshochstetten. Bref, écouter la radio te permet, au bout de très peu de temps, de redécouvrir tous ces CDs que tu n’avais plus écouté depuis dix ans et qui… oh, dommage, tu as profité du déménagement pour t’en débarrasser.

La radio, c’est également la possibilité d’écouter les inforoutes, très utiles : savoir qu’en ce moment, des gens sont en train de se taper cinq heures de bouchons à l’autre bout du pays, ça détend.

La pendularité automobile, c’est aussi l’occasion de parfaire ton vocabulaire : tous les jours, en effet, une situation t’obligera à insulter le con de devant. Profites-en pour être imaginatif : il existe de nombreuses insultes. Mais comme la plupart sont homophobes ou prostitutophobes, et que tu ne manges pas de ce pain-là, libre à toi d’en inventer de nouvelles et, ainsi, d’apporter une contribution efficace à notre belle langue française.

Tes déplacements te permettront également de te refamiliariser avec le rythme des saisons, que l’on oublie si vite dans nos sociétés urbaines et climatisées : quand, enfin, tu n’auras plus le soleil dans la gueule matin et soir, tu réaliseras que c’est l’hiver, que tu n’as pas de pneus-neige et que le con de devant, aujourd’hui, exceptionnellement, c’est toi.

Mais surtout, ta nouvelle mobilité dure te permettra de te débarrasser facilement de tes amis bobos, venus à vélo t’apporter un soufflé de lentilles au quinoa pour fêter ta pendaison de crémière et qui ne comprennent tellement pas comment, de nos jours, on peut encore avoir une voiture, alors que c’est tellement facile d’utiliser les transports publics, mais est-ce que tu pourrais me déposer devant le magasin de fers à repasser bio à l’occasion parce que c’est un peu loin ?

Carton à 58 dans la salle

Parfois, dans la vie, tu finis quand même par trouver. Et c’est pile au moment où les emmerdes se terminent que les emmerdes commencent.

Pas tellement à cause du déménagement en lui même : attends, avec plus de 1700 followers sur Twitter, il va y avoir tellement de monde pour porter les cartons qu’on va devoir construire une deuxième rampe d’escaliers, et avec plus de 543 fans de le blog sur Facebook, je vais même pas avoir besoin de les faire, les cartons.

Un peu à cause des démarches administratives. Avant, c’était compliqué. Maintenant qu’il y a internet et les hotlines et tout, c’est très compliqué. Tu téléphones à la compagnie générale des assurances pour leur signaler un changement d’adresse, ça a l’air d’un truc tout simple tu tombes sur un répondeur qui te dit « pour des questions en rapport avec la faim dans le monde, composez le 1, pour signaler un accident impliquant plusieurs ratons-laveurs, faites le 2, si votre grand-mère est un ancien boxeur, faites le 16 suivi du 1 si vous habitez la Province ». Les mecs des répondeurs, un métier utile que je ne juge pas, ils ont prévu 400 cas de figure différents, mais pas le déménagement. Parce que dans leur profession, on ne déménage jamais, c’est culturel. Pas le choix. Tu veux faire ce métier, mettons que tu es né à Dunkerque et que tu y as toujours vécu, sauf six mois à Lille pour les études, on te prend pas. Alors ils ont pas l’habitude. Et toi qui les appelais pour un déménagement, tu composes un peu au hasard et, forcément, ce qui devait arriver arriva, en bout de course, 42 minutes plus tard, tu te retrouves avec un interlocuteur qui ne parle pas la langue.

Et, mais ça c’est à titre personnel, ce n’est pas un inconvénient inhérent aux déménagements dans leur ensemble, parce qu’avec ces histoires, je me suis complètement éloigné du sujet de base dont je voulais initialement parler dans ce post, au point qu’il va être impossible de le retrouver et que je vais devoir bi-poster. Du coup, je vais pas avoir tellement de temps pour mes cartons.

Tourner l’étalon

Ceux qui me connaissent vous le diront : je suis tout sauf raciste.
Et pourtant, je ne peux pas m’empêcher de me méfier des chevaux.

Trop longtemps, l’attention s’est focalisée sur le cousin du cheval, le poney, et je meaculpe volontiers, ayant moi-même participé à cette campagne de dénigrement. On se méfie plus facilement du poney, en raison de sa taille : tout le monde sait que les petits sont fourbes. Mais le cheval, lui, qui a réussi, grâce à des complicités haut placées, à faire passer dans l’opinion publique cette idée saugrenue selon laquelle il serait la « plus belle conquête de l’homme », inspire confiance. Mais le cheval n’est pas notre ami ! Essayez de le réveiller, en pleurs, à quatre heures du matin pour lui confier vos problèmes : il se contentera de vous hennir au nez. Carrément snob, il ne peut être rouge, vert ou bleu comme vous et moi : il faut qu’il soit alezan, pie voire isabelle.

Le cheval est malin et patient. Il a su, en se laissant grimper sur le dos par le premier venu, s’immiscer jusque dans les hautes sphères. Regardez autour de vous : les statues équestres sont partout, alors que les autres animaux sont généralement exclus de l’espace artistique urbain. Jamais on n’a entendu parler d’une personne victime d’un malencontreux coup de sabot de la part d’un canard col-vert. Rares sont les accidents dus à une chute d’ornithorynque. Voit-on des statues de col-vert ou d’ornithorynque ? Non. Jamais. Alors que les chevaux, eux, sont partout. Cela contribue à donner d’eux une image sympathique, et je ne serais pas étonné d’apprendre qu’ils jouissent de solides complicités au sein de milieux sculpturaux. Et ne dit-on pas « tenir les rênes du pouvoir » ? Preuve que même les mecs du dictionnaire sont complices, innocents ou non, de la volonté hégémonique de la gent équestre. De nombreuses autres expressions prouvent la main-mise du mouvement hippique dans notre vocabulaire quotidien : « avoir le mors aux dents », « se remettre en selle », « cheval dire à ta mère », « une haridelle ne fait pas le printemps », « bourrin peu ça va passer ».

De même, et on ne m’ôtera pas de l’idée que c’est profondément injuste, le cheval est le seul animal autorisé à participer aux Jeux Olympiques. Alors que le pigeon, oiseau à la grise robe, est contraint de rester d’argile durant les joutes, le cheval, lui, galope à sa guise sous les feux des projecteurs. Une manigance de plus pour tirer la couverture à lui.

Autrefois, bien entendu, le cheval contribuait à la bonne marche de la société en la trimballant sur son dos ou en participant aux travaux des champs. Aujourd’hui devenu oisif, il a tout loisir de fomenter. Or, de type herbivore comme ses congénères bovins, il vit en permanence dans son manger. Un exemple lamentable pour notre jeunesse, et un facteur évident de troubles moraux. La vache, au moins, se fait pardonner en contribuant à l’effort fromager national. Mais le cheval, lui, est au-dessus de ce type de préoccupations.

Enfin, last but not least, comme disent les anglo-saxons : Comme le regretté Charly Oleg, le cheval vit dans des manèges. Or, qui fréquente les manèges ? Les enfants. De là à soupçonner l’équidé de tenter de pervertir notre jeunesse, il n’y a qu’un pas.

Oui, oh, riez. Mais quand ils auront fermé toutes les boucheries chevalines pour les remplacer par des foineries, vous ne viendrez pas dire que vous ne saviez pas.

Dormir Sans Kimono

Le film du moment, c’est « De l’eau pour les éléphants », un drame jungulaire bouleversant :

Les éléphants se réunissent pour désigner leur nouveau chef. Un moment important, car l’élu pourra mener la parade au printemps prochain. Mais Dodo, le vieux mâle, donné favori par les spécialistes en pachydermologie malgré son goût trop prononcé pour les défenses en ivoire massif, devient fou. En rut, il tente de s’accoupler avec tout ce qui bouge, y compris un meuble de jardin. Un ancien vampire abstinent est alors dépêché sur place pour tenter de lui donner une bonne douche froide, seul moyen de calmer Dodo. Mais tout cela ne cacherait-il pas un sordide complot des hippopotames, toujours aussi désireux de prouver qui c’est le plus fort ?

Dans le cadre du programme de soutien aux noms pénibles à porter, Reese Witherspoon et Christopher Waltz jouent dans ce film.

(Images allociné)


La jeune journaliste dépêchée sur place prouve bien vite son incompétence en matière d’éléphants.


Dépêché sur place, un célèbre chasseur d’éléphants s’équipe du matériel traditionnel nécessaire pour capturer le pachyderme selon les rites musulmans : un lion et un véhicule orné du numéro 83.


Pendant ce temps, la jeune journaliste continue d’interroger les éléphants selon les rites américains.


Fasciné par les gens qui n’y connaissent rien en éléphants, l’ex-vampire tombe immédiatement amoureux de l’ex-journaliste.


Ils décident de protéger l’éléphant du chasseur. Bien mal leur en prend.


Car l’éléphant, qui est fourbe, glisse alors du GHB dans le verre de la jeune fille.


Elle tombe alors immédiatement amoureuse de lui (c’est du GHB double-effet, très pratique). L’ex-vampire est déçu à juste titre.


Il décide de la défier dans un duel d’ultimate je te tiens par la barbichette.


Battu, il tente alors de s’immoler par accident de personnes


Mais Dodo lui redonne goût à la vie, à l’aide de la célèbre blague « Coucou, tu veux voir ma trompe ? »


Ils tombent immédiatement amoureux.


Une trépidante scène de restaurant, pour le marché français.


Je voudrais pas avoir l’air de critiquer, mais ils picolent quand même pas mal dans ce film.

Hotel California

Ça fait longtemps que j’ai pas parlé musique ici, non ?
J’ai longuement hésité entre Mélanie Laurent et Bertrand Cantat, avant de finalement opter pour une petite jeune qui se lance.

Barbara
L’AIGLE NOIR
paroles et musique: Barbara

En plus, j’ai toujours bien aimé les aigles. Mon côté genevois.

Un beau jour ou peut-être une nuit

L’autre truc que j’aime bien, à cause de mon côté genevois, c’est la précision. Pour confondre le jour et la nuit, faut pas être très ponctuel. Ni très observateur, d’ailleurs, y a d’excellents indices pour distinguer les deux. Les programmes télé, par exemple.

Près d’un lac je m’étais endormie

Hippie !

Quand soudain, semblant crever le ciel
Et venant de nulle part,

Mais si, du ciel !

Surgit un aigle noir.

L’aigle étant un rapace diurne (qui glapit ou trompette)(ça n’a rien à voir avec la chanson, mais bon, c’est toujours utile à savoir)(par exemple en cas d’invasion du monde par des terroristes trivialpursuitiques), ça devait être un beau jour. On a résolu un mystère, je suis rassuré.

Lentement, les ailes déployées,
Lentement, je le vis tournoyer

Justement, à la strophe d’avant, ça me dérangeait un peu : l’aigle est un oiseau plus tournoyeur que surgisseur (c’est connu).

Près de moi, dans un bruissement d’ailes,
Comme tombé du ciel

Non mais non, c’est normal, c’est parce que c’est un oiseau.

L’oiseau vint se poser.
Il avait les yeux couleur rubis

Je sais pas vous, mais je trouve ça super flippant.

Et des plumes couleur de la nuit

Ça non, ça va, un aigle noir aux plumes noires, je peux tolérer.

À son front, brillant de mille feux,
L’oiseau roi couronné
Portait un diamant bleu.

Je m’excuse d’insister sur des détails ornithologiques, mais à ce stade de la chanson, il faudrait qu’on sache si on a affaire à un aigle noir ou à un aigle royal. Alors bien sûr, certains diront « non mais noir, royal, c’est pareil, les aigles, de toutes façons, ils se ressemblent tous (mais quel sens du rythme) », mais ils feront moins les malins quand Michel Noir sera candidate à l’investiture socialiste.

De son bec, il a touché ma joue

Il est quand même hyper-familier, comme aigle.

Dans ma main, il a glissé son cou

Même mon chat se permet pas des trucs pareils.

C’est alors que je l’ai reconnu

Ah mais c’était un aigle de ses amis ? Très bien, je suis pas sectaire, je trouve que comme animal domestique, un furet ou un ragondin, c’est plus facile à ranger, mais bon, chacun son truc. Par contre, sans vouloir jouer les trouble-fête parce que je ne saurais pas l’accorder sans regarder, j’ai envie d’insister sur le fait que la narratrice n’est pas très observatrice. Je veux dire, si mon wombat qui s’était enfui revenait en tournoyant lentement, je le reconnaîtrais sûrement avant la dernière minute, quoi.

Surgissant du passé

Mais non, du ciel.

Il m’était revenu.

Bon en même temps, je critique, je critique, mais c’est toujours émouvant, les histoires de retrouvailles qui impliquent des animaux domestiques exotiques.

Dis l’oiseau,

Non par contre, ce ne sont pas les aigles qui parlent, mais les mainates. Mais les gens confondent souvent.

o dis, emmène-moi

et ce truc d’aigles qui enlèvent des gens, c’est une légende, une rumeur colportée par ces sales jaloux de milans.

Retournons au pays d’autrefois

Le pays d’autrefois, je pense que c’est une métaphore pour parler du Jura, parce que soi-disant on aurait 25 ans de retard dans la région (vous ferez moins les malins en 2013).

Comme avant, dans mes rêves d’enfant,

Ah non, ça doit être un autre pays d’autrefois, aucun enfant ne rêve de ça.

Pour cueillir en tremblant
Des étoiles, des étoiles.

Par contre, dans le Jura, y a des coins où on voit super bien les étoiles, et c’est joli. Mais les gens viennent plutôt cueillir des champignons, en général.

Comme avant, dans mes rêves d’enfant,
Comme avant, sur un nuage blanc,
Comme avant, allumer le soleil,
Être faiseur de pluie

C’est météorologiquement confus, comme situation.

Et faire des merveilles.

Allumer le soleil, la pluie en volant sur un nuage, dans 5 minutes, ça finit en double arc-en-ciel et en licorne, tout ça.

L’aigle noir dans un bruissement d’ailes
Prit son vol pour regagner le ciel

En même temps, t’es en train de te balader à dos de nuage, t’as plus besoin de lui alors quoi ? tu voudrais qu’il reste là à faire le poirier ? C’est un aigle, il est supposé être fier et altier, le mec. Il va pas attendre stoïquement que tu aies fini de gambader sur les nuages pour pouvoir faire taxi.

Quatre plumes, couleur de la nuit,
Une larme, ou peut-être un rubis

Ses larmes ressemblent à des rubis ? J’espère que tu as appelé les services vétérinaires, tu sais que les gens ne rigolent pas avec la maltraitance animale, de nos jours.

J’avais froid,

Oui ben c’est ça d’aller vadrouiller dans la stratosphère

il ne me restait rien
L’oiseau m’avait laissée
Seule avec mon chagrin

En laissant ses affaires sous la surveillance d’un aigle. Je suis pas ornithophobe, j’ai pas mal d’oiseaux de proie parmi mes amis, mais quand même, on sait bien comment ils sont. On peut pas leur faire confiance. C’est culturel, chez eux : les oiseaux, ça vole, on le sait bien.

Un beau jour, ou était-ce une nuit

Sinon moi pour repérer, j’ai un truc : s’il fait jour, c’est que ce n’est pas la nuit.

Près d’un lac je m’étais endormie
Quand soudain, semblant crever le ciel,
Et venant de nulle part
Surgit un aigle noir.

C’est une très belle chanson, porteuse d’espoir et d’un message fort : méfiez-vous des oiseaux surgis du passé, n’acceptez pas leur demande d’amis Facebook ni de faire du nuage avec eux. Et puis arrêtez de vous endormir n’importe où, ça fait clodo.

Quote d’alerte

« Les citations, c’est comme le sel dans la soupe de nos existences. » Marc Lévi-Strauss de Toulouse-Lautrec.

Bienvenue dans cet atelier de fausses citations.

Une citation, ça fait toujours prestigieux. Jadis, nous émaillions nos dissertations de quelque trait d’esprit trouvé en ouvrant le dictionnaire au hasard, parce que nous étions persuadés que le prof allait trouver ça hyper classe mais surtout, parce que ça faisait toujours trois lignes de gagnées. Aujourd’hui, nous nous en servons pour de plus nobles desseins, faire le cool sur Facebook et appuyer nos dires car, comme le disait souvent Voltaire, « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais comme un mec mort célèbre a dit la même chose que moi, c’est bien la preuve que j’ai raison. »

Une fausse citation, ou citation apocryphe , c’est plus ou moins la même chose, mais en mieux. Bien réalisée, elle vous permettra de surfer sur la vague du buzz. « Pour faire de la bonne purée, il faut de bonnes patates. » (Mark Twain) aura en effet, statistiquement, bien plus de chances d’être relayée que « Pour faire de la bonne purée, il faut de bonnes patates. » (Jean-Robert Tranchu). Bien entendu, la durée de vie de la supercherie sera inversement proportionnelle à son succès (voir figure b). Mais il faudra, pour vous démasquer, qu’un web-journaliste fournisse une enquête minutieuse : vous aurez ainsi l’impression d’avoir été un chaînon essentiel de l’évolution des médias modernes, un rouage, même, de la liberté d’expression. Puis, finalement, elle vous permettra de soigner votre ego meurtri depuis l’histoire avec le sac de couchage : quand même, cette histoire de Mark Twain, on y a cru, quand ceux qui se moquaient de vous en 5e b vont savoir que l’on vous a confondu avec le compositeur du générique de Tom Sawyer, ils feront moins les malins !

Il existe cinq sortes de fausses citations.
La fausse citation par glissade, qui intervient quand un mec moyennement prestigieux a dit un truc tellement bien qu’il ne peut être que de quelqu’un d’autre. « Quand j’entends le mot culture, je sors mon revolver », par exemple, était une phrase tellement rigolote qu’on a préféré faire croire aux gens qu’elle était de Göring plutôt que de Balladur von Chirac.
La fausse citation à titre posthume, utilisée quand un personnage illustre, dans un moment illustre, a dit un truc nul. Par exemple, Galilée n’a jamais dit « Et pourtant elle tourne. » Il a dit « Ouais, ouais, c’est ça, je me rétracte, et ta mère non plus, elle tourne pas », ce qui ne veut pas dire grand chose.
La fausse citation par simplification : quand quelqu’un dit un truc de 17 pages et que l’Histoire n’en retient que trois mots, parce que l’Histoire n’a plus si bonne mémoire, a son âge. « Longtemps, je » (Proust). Souvent, ces trois mots réussissent à dire sans la moindre nuance ce que les 17 pages ne sous-entendaient pas vraiment, ce qui est quand même bien mieux, pour une citation efficace.
La fausse citation par coquille. Marx, par exemple, n’a pas dit « La religion est l’opium du peuple », mais bien « la religion est l’opossum du peuple », parce qu’il la trouvait bizarre et velue. De même, Marie-Antoinette n’a pas dit « Ils n’ont plus de pain ? Qu’ils mangent de la brioche ! » mais « Je mets mes pains où je veux, et c’est souvent dans la gueule ». Une malencontreuse erreur du traducteur, peu roué aux subtilités autrichiennes, a peut-être changé le cours de l’histoire.
Et, enfin, celle qui nous intéresse ce soir, l’invention complète : « Aimer, c’est comme un cheval à bascules dans le désespoir de l’infini » (Lamartine).

Pour réaliser une bonne citation apocryphe il te faudra un auteur mort. Attention, il faut savoir doser le prestige (figure c) : trop connu, et il y aura immédiatement un petit malin pour te contredire, pas assez et c’est la catastrophe. En cas de doute, Alphonse Allais, Oscar Wilde ou Sacha Guitry font toujours l’affaire. Evite Lao Tseu, en revanche : ça commence à se voir. Renseigne-toi aussi un peu sur l’auteur mort, son époque, son contexte. Par exemple, évite « Si tu n’as pas une Rolex à 50 ans, mange de la brioche » (Descartes) : il était allergique au gluten.
Il te faudra ensuite un bon sujet, si possible en phase avec l’actualité, pour que ta fausse citation semble comme en résonance. Par exemple, certains éléments de l’actualité récente te semblent obscurs. Essaie avec un « Le doute, c’est tout ce qui nous reste quand on sait même pas si que ben Laden il est vraiment mort » (Sidney Beckett).
Puis il te faudra enfin une excuse : « On a mal interprété mes paroles », « Non mais ce que je voulais dire, c’est qu’il aurait très bien pu dire ça, un soir de grande solitude » ou, toujours efficace, « C’est pas de ma faute, les guillemets sont partis tout seul ».

« Et que la force soit avec toi ! » (Confucius)

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Il était une fois trois petits oursons, qui s’appelaient Ours, Pompon et Flannagan. Leur vie n’était que joie, farandoles, et cabrioles. Ours allait chercher du miel dans les ruches alentours, Pompon ramenait quelques pommes des vergers alentours, et Flannagan décapitait quelques morses* parce qu’on a beau dire, c’est quand même ce qui passe le mieux avec le miel, les pommes et les farandoles.

Il n’y avait qu’une seule ombre sur le tableau chamarré du bonheur champêtre de nos trois compères : le croque-mitaine. Le croque-mitaine était méchant. la cause de tous leurs soucis. Il faisait pleuvoir, il faisait pourrir les fruits, on dit même que c’était lui qui s’était arrangé pour équiper les abeilles de dards. Il était également le principal responsable de la déforestation et l’agent artistique d’Hélène Ségara, dont les trois ours avaient malencontreusement entendu parler lors d’une expérience d’occupation de maison qui avait mal tourné.

Le trois oursons étaient bien tristes que le croque-mitaine soit si méchant, ils décidèrent qu’il fallait lui jouer un tour pendable pour lui apprendre à faire des blagues si vilaines. C’est Flannagan, toujours le plus vif, qui eut l’idée géniale : « et si on lui lacérait le visage à coups de griffes, et après on lui mangerait le foie avec du miel, pour lui apprendre à faire le coquin ? »

Alors Ours, Pompon et Flannagan partirent afin de débusquer le croque-mitaine. Pendant des années, ils le cherchèrent. Mais nulle part ils ne le trouvèrent. Combien amère était leur déception, surtout que les mauvais tours continuaient de se succéder dru.

Mais Pompon eut une idée géniale : « On a qu’à regarder sur Google ! » C’est là qu’ils découvrirent qu’en fait le croque-mitaine était une invention des ours adultes pour faire peur aux oursons. Ils en conçurent bien de la déception, perdirent leurs repères et leur foi en la plantigradité. Aujourd’hui, ils dépensent une fortune en psys et en thérapies diverses et font bien peine à voir.

Moralité : c’est quand même con d’appeler un ours Ours.

* Je sais bien ce que tu vas dire, mais il s’agit ici d’ours mi-polaires.