Faut racheter des sacs

Je voulais poster une note super drôle avec des eaux pilantes partout, mais ces temps, j’ai aucune inspiration. C’est comme ça. Cependant, je sais que si je reste trop longtemps sans poster, vous allez sombrer dans le stupre, la luxure, le poker et les blogs d’adolescentes dépressives.

Il faut donc que je vous propose un petit interlude récréatif. Mais le truc, c’est que ces temps, j’ai aucune inspiration.

Alors bon, je pourrais raconter ma vie, aussi. Ce matin, je me suis acheté un petit pain et le type m’a dit que ça coûtait 1 franc 30. Alors je lui ai donné 2 francs et il m’a rendu la monnaie. Je lui ai souhaité une bonne journée et il m’a rendu la pareille. C’est vraiment un bon rendeur, ce type.

Ouais mais non, je vais pas commencer à raconter des détails si intimes à des gens avec qui je n’ai jamais gardé les cochons, ni même les dindes.

Non parce que c’est vrai, y a plein de gens, ils lisent mon blog, hein, comme ça, sans prévenir, si ça se trouve ils ont mangé des tripes à la mode de Caen, regardé Derrick ou fait du macramé avant et finalement, eux et moi, on se connaît pas, c’est peut-être des tueurs à gage du fbi ou des collectionneurs de palourdes et moi, inconscient, naïf, jovial et volubile, paf, je glisse des détails personnels comme par exemple que je chausse du 45, que je fais bien l’émincé au curry, que j’ai deux disques de Saez, que je chante sous la douche mais pas du Saez, faut pas déconner et que je n’arrive pas à toucher mon nez avec mon omoplate droit. Alors je préfère m’abstenir.

le soleil vient de se lever

La pub à la télé, c’est des fois rigolo des fois énervant, mais le principe est simple, ça se passe comme ça:

On regarde Radia se faire nominer ou Madame Michoud faire un 4 à la suite, les pubs arrivent, Zidane explique qu’il s’appelle Zidane. C’est fou.

Les pubs à la radio, le principe est le même. On est au volant, on écoute les grosses têtes ou let it be, quand soudain publicité. Le lendemain, on a le jingle agaçant des grands magasins truc qui nous trotte dans la tête. Si on est convié à une réception de l’ambassadeur, c’est pas top.

Alors forcément, ça doit marcher. Des tas de gens doivent être persuadés que le chocolat est fabriqué dans les Alpes par des vaches violettes et qu’il est emballé par des marmottes, alors qu’en fait il est emballé dans des usines moches par des dames avec un filet sur la tête, qui ont un peu de moustache et rêvent de rencontrer Ridge Forrester. Plein de monde doit prendre la lessive X et ne l’échangerait pour rien au monde contre la lessive Y.

Parce que si ça marchait pas, au bout d’un moment, les publicitaires finiraient par se lasser et feraient autre chose de leurs journées, y aurait plus d’usines à disques avec les bas golden machin ni de films du dimanche soir offert par les somnifères truc.

Mais bon, la pub à la télé, on peut couper le son, zapper, les utiliser aller se chercher la grande bière pas bonne d’un petit pays tout petit dans son frigo qui vit plus longtemps grâce à son voile alvéonettes. Et en plus, ca paie le whiskas de plein de gens très bien.

Mais y a une autre sorte de pub: le spam.

Au début, les spammeurs se contentaient des vraies boîtes aux lettres. Ils passaient leur temps à y glisser des catalogues avec intérieur rembourré d’un matériel doux ou des prospectus pour des cours de paintball.

Puis ils ont découvert internet. Et là, j’ai peine à croire que ca marche. Je sais pas pour vous, mais j’ai très peu d’amis qui se sont fait rallonger les parties congénitales, qui se bourrent de viagra et de xamax (mais si ca intéresse quelqu’un, il doit me rester du vioxx) et qui donnent leurs salaires à des fils d’empereurs africains déchus.

Et pourtant, les spams continuent à inonder mails et blogs. Du coup, les fournisseurs d’acces installent des filtres antispam qui laissent passer les vendeurs de rolex mais considèrent mon collègue qui sait à peine allumer son pc tout seul comme un dangereux envoyeur de messages non sollicités (bon, il a bien dû m’envoyer une fois une blague en pps, mais quand même). Et du coup, plein de blogueurs déménagent sur b2 et moi, je m’énerve en essayant de customiser dotclear.

Mais pourquoi sont-ils si méchants, vous demandez-vous?

A mon avis, les spams cherchent à énerver les gens, dans le but d’aider le fbi dans son complot pour nier l’existence d’extra-terrestres.

Lune d’hiver: six thés.

Ce billet est un hommage à tous les malheureux qui ont du interrompre aujourd’hui leurs vacances d’été alors que l’automne n’est pas encore terminé, qui devront supporter d’harassantes semaines (jusqu’à douze heures de cours pour certains!!) et qui n’auront plus de vacances pendant au moins un mois.

***
La nouvelle émission qui va faire fureur:

Fac academy

350 candidats dans un amphi de 100 places. A la fin, il n’en restera plus que trois ou quatre (des candidats, pas des places, faudrait essayer de suivre).

Les candidats (enfin quelques-uns parmi les plus typiques):

Marie-Germaine:
Elle met des circonflexes dans tous ses mots. Elle est persuadée de faire partie d’une sorte d’élite et parle souvent de son ami d’enfance Jean-Robert: « il est mécanicien, maintenant, le pauvre ». Elle a failli défaillir le jour où elle a appris qu’un de ses voisins d’amphi était fils d’agriculteurs.

Paul-Marcel:
Il en est à sa douzième première année d’uni. Il est très pratique, parce qu’il connaît tous les couloirs par coeur. Surtout celui qui mène vers le bistrot du coin.

Sophie-Cunégonde:
Elle porte des sandales un poncho et un keffieh qu’elle a acheté chez H&M. Au début de chaque cours, elle récolte des signatures. Elle a déjà initié douze mouvements de grève. Celui qui a fait le plus de bruit, c’est quand on avait augmenté le prix des cafés du distributeur, c’est trop une violation des droits de l’homme, t’vois. En général, elle dépiquette le jeudi matin parce que y a TP de biologie chromatique.

René-Raymond:
Il a découvert la vie estudiantine: la colloc’, les concerts, les bistrots, les fêtes. Il envisage de visiter l’uni prochainement.

Clémence-Lucette:
Toute sa scolarité, elle a appliqué la même technique: elle s’asseyait au premier rang, elle répondait à toutes les questions des profs, leur faisait leurs photocopies et leur disait quand Kevin il faisait rien qu’à tricher. Maintenant, elle fait pareil.

Honoré-Ladislas:
Il est passionné par les cours. A tel point qu’après chaque heure d’historiographie algébrique, il se lance dans de longues diatribes avec l’assistant (un type qui porte des jeans trop courts mais qui est quand même sympa). Pendant ce temps, les autres se rappellent de leur scolarité passée et font des boulettes de papier.

fasciculture

Il n’y a pas de sot métier, dit le dicton.

En général, le dicton dit ça pour mettre fin au silence de mort qui s’abat comme le vol d’une mouche frappée en plein vol par un commissaire de police quand sa cadette Gremione lui présente son nouveau fiancé Léandre et annonce qu’il est agent du fisc/policier/chasseur de zébus/défenseur au FC Servette/parolier de comédies musicales.

Il n’y pas de sot métier, mais certains boulots sont quand même plus trépidants que d’autres.

Il y a ainsi un boulot encore plus classe que chef-décorateur chez Ikea, plus passionnant que comptable dans une entreprise de mise en boîte de pois sauteurs, plus trendy qu’accordeur de réverbères:

Quelque part, dans le monde, quelqu’un décide des prochaines collections exclusives des éditions Atlas (aucun lien, quoique), avec leur fascicule, chez votre marchand de journaux.

Quelqu’un qui se réveille en sueur, au milieu de la nuit, et qui hurle « Eureka, on va leur vendre une collection de boules à neige, des fiches sur le crochet, un squelette en kit (1m10), des figurines de la guerre moldoslovaque, une collection spéciale « les joueurs de banjo légendaires », des contes hongrois lus par Isabelle Charles, et ainsi contribuer à leur apporter savoir et connaissances et surtout des tas de fiches à monter soi-même, gnahahahahaha, un jour les fascicules domineront le monde et alors là je serai bien vengé de tous ceux qui se moquaient de moi à l’école, gnahahahahahahaha, quand je pense que pif gadget a pas voulu de moi, c’est bien fait, gnahaha, je serai maître du monde et j’obligerai tout le monde à lire les fiches sur les fleurs sauvages des sous-bois (159 tomes, le premier pour 1 euro seulement chez ton marchand de journaux) »

Ca fait rêver

Lapon de garenne

Ikea, donc.

A cinq ans, le sentiment est mitigé: on sait que, pour avoir droit à la piscine de boules, va falloir arpenter (même si à cinq ans, on dit pas forcément arpenter) les rayons pendant des heures et vaguement écouter ses parents se poser des questions existentielles genre « est-ce que cette table basse Öfenstrüe irait bien avec le chandelier blanc Louis XII? » Des heures de souffrance pour quelques minutes de plaisir: et si le vrai but d’Ikea c’était de préparer mentalement les enfants au calvinisme?

Des années plus tard, c’est pareil. Sans les boules.

D’abord, il faut accéder au magasin, souvent faire la file au parking, chercher une place de parc. L’humain est masochiste. Puis se promener dans les rayons, s’extasier devant les abat-jour en bois massif, les porte-cendrier en rotin incarné et les sous-verre en fonte sans serif et se dire: faudrait que j’arrête avec les mots composés, là.

Tout ça en supportant les cris des gosses qui aimeraient retourner dans les bulles, des parents qui hurlent pour que leurs enfants se taisent, de la belle-mère attachée dans un placard Skrüttüfü.
Mais y a quand même des compensations: soucieux des détails, les décorateurs-ikeaistes ne laissent jamais une étagère vide. Donc quand on en a marre de regarder les canapés saumon, on peut feuilleter un peu les best-sellers décoratifs. En général, c’est des trucs en suédois avec des titres super drôles genre Här kan du läsa. En France, les jeunes auteurs rêvent de passer chez Pivot (ou Ruquier, c’est selon), en Suède, ils doivent rêver de passer chez Ikea.

Une fois le tour du magasin fini, faut entasser les 112 meubles choisis sur un chariot fait pour en contenir 111, se battre pour les faire entrer dans la voiture et se les coltiner sur quatre étages si on habite au quatrième étage.

Puis vient le grand moment. Les Danois ont inventé les Lego, les Suédois Ikea. La Scandinavie, ça doit vraiment pas être drôle tous les jours. Quand on paume un Lego sous un tiroir, dans l’aspirateur ou dans son estomac, y a toujours moyen d’improviser. Mais quand la dernière vis de l’étagère Sztrf file sous l’armoire Gudrun qu’on venait justement de remplir avec la collection d’enclumes anciennes du petit, tout devient plus difficile.

Par contre, y a quand même un point commun avec Lego: y a toujours un moment ou on se rend compte que la pièce qu’on avait employée en bas à gauche, en fait, elle allait en haut à droite et qu’on l’a confondue avec une pièce qui lui ressemble un peu, mais qui fait 3 millimètres de plus et que maintenant va falloir tout recommencer sinon on risque de créer une faille spatio-temporelle qui va plonger le monde dans dix-mille ans de domination Elisabeth-Teissier-ienne.

aïe bibaque

Tout le monde le sait: les Américains sont des types obèses qui roulent en 4×4 et décident pour qui ils vont voter en fonction des blagues racontées par les candidats lors des débats télévisés. Et qui confondent la Suisse et la Suède.

Evidemment, on peut les comprendre. La Suisse et la Suède ont d’innombrables points communs: on y joue au hockey, il y a des arbres, plusieurs églises et des fontaines. Et des fjörds, sauf en Suisse.

La Suède est un pays où les gens sont blonds, portent des prénoms rigolos et se nourrissent de poisson et de biscottes. Comme il y fait très froid, les Suédois fabriquent des allumettes et des téléphones portables.

Mais les suédois sont surtout réputés pour ce qu’ils ont amené au monde qui ne leur avait rien demandé: les meubles IKEA.

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(Comme on dit en suédois: to be continued)