Archive for July, 2006

Premier roots

Monday, July 31st, 2006

Vers environ la fin de la Préhistoire, les hommes commencèrent à s’installer dans des villages, à cultiver des céréales et des poules. Les villages commerçaient entre eux, l’économie prospérait, les gens occupaient leurs soirées en faisant de la poterie ou en tapant sur des ossements (et ça leur allait bien) et tout le monde était content, sauf certains jeunes qui rêvaient de quitter ce village pourri ou y a même pas de terre glaise, franchement, c’est trop la honte.

Mais un jour, le grand chef Uhgruhur, qui en avait marre de la poterie, décida pour se distraire d’aller foutre la pâtée à son voisin, le grand chef Ugrhur, qui l’avait traité de “fils de mauvaise sculptrice” dans leur enfance (à l’époque, c’était une des insultes les plus graves). Il demanda donc à son peuple (52 personnes) de fabriquer des tas de gourdins et d’objets contondants (ndr: un objet contondant est un objet qui peut faire mal tous les jours. Il ne faut donc pas le confondre avec le con tondant, douloureux en général le dimanche matin) pour aller éclater sa gueule au peuple voisin (48 personnes et un cheval blanc).

Ce fut un fiasco total. Les hommes d’Uhgruhur marchèrent nuitamment sur le village voisin, leurs armes à la main. Quand ils arrivèrent, une grande fête étaient en cours. Ils décidèrent donc de demander si ils pouvaient rester et offrirent pour la peine quelques pots traditionnels. Cette première guerre de l’histoire fut la seule à non seulement se terminer sans un seul mort mais en plus à faire considérablement augmenter la courbe démographique des protagonistes, parce que bon, tu sais ce que c’est, l’alcool, la musique, la poterie, y a un moment où tu fais un peu connaissance et de fil en aiguille, tu te retrouves à tricoter de la layette.

Mais Uhgruhur, qui avait la rancune tenace, n’en resta pas là. Il inventa donc le concept d’amour de la patrie. Il demanda à son cadet, Ugruhr-le-simple, de lui faire un joli dessin sur une peau de gnou et expliqua à son peuple que c’était un drapeau, que c’était vachement joli et que ça symbolisait bien à quel point ils étaient courageux, forts et doués en poterie, il demanda à son aîné, Ugruhr-le-facétieux, d’inventer un joli air d’ossements tapés et expliqua à son peuple que c’était un hymne national, que c’était vachement joli et que ça symbolisait bien à quel point ils étaient civilisés, intelligents et doués en poterie. Il décida également d’instaurer une journée nationale de fête, pour célébrer à quel point son peuple avait de la chance de pas être des barbares.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, son idée prit. Très vite, ses sujets se mirent à dire que “bon, moi je suis pas tribuiste ou quoi, mais quand même, on est bien obligé de reconnaître que les Ugrhur, ils sont pas comme nous” et à colporter des nouvelles du genre “paraît qu’ils mangent de la dinde et même du boeuf, vraiment, ils sont bizarres”, voire pire “mon cousin Uhgrurh, qui a un peu dû aller là-bas à cause de ses affaires, m’a dit qu’ils ne faisaient pas de poterie, tu imagines un peu?”. Dans la foulée, ils se mirent aussi à dire du mal de ceux qui avaient choisi de rester nomades, des vrais sauvages, en plus ils paraît qu’ils volent des poules et des bébés et qu’ils fabriquent des paniers en osier, vraiment, on n’a pas idée.

Une vingtaine d’années plus tard, Uhgruhur put faire sa guerre tranquille. Il se fit rétamer, surtout son peuple. Ce qui n’empêcha pas d’autres chefs de tribu de trouver ses idées marrantes.

Joyeuse fête nationale aux Suisses et un bon mois aux autres

Note de service

Sunday, July 30th, 2006

Dans un accès subit de désoeuvrement dominical, j’ai créé un nouveau layout avec une vache dedans. Si tu le trouves trop vert, et bon pour des goujats, j’y ai ci-joint un sympathique plug-in qui te permettra de switcher les thèmes comme un pinson volage.

Voilà, c’est tout ce que j’avais à dire, merci de votre attention.

Davey Crockett

Thursday, July 27th, 2006

Donc, le nouveau champion du monde de le box office, an attendant Titanic II, le secret de Bioman, c’est Pirates des Caraïbes, le secret du coffre maudit, sorti mercredi passé sur les écrans de cinéma de Suisse et mercredi prochain sur les écrans de France et de Navarro, mais tu me permettras de ne pas faire de plaisanteire sur la légendaire lenteur française, c’est pas le genre de la maison.

Bref. Pirates des Caraïbes II, le secret du coffre maudit, c’est la suite de Pirates des Caraïbes, les vacances de l’amour. Le scénario est très simple: Ca parle de pirates qui vivent dans les Caraïbes et cherchent à élucider le secret d’un coffre, mais celui-ci est maudit.

Les Caraïbes, c’est un coin avec des tas d’îles, de magnifiques plages de sable fin et des tas de champions du monde du 100 mètres qui viennent de pays dont t’avais jamais entendu causer. Mais à l’époque, y avait surtout des pirates.

Dans Pirates des Caraïbes I, nous avions fait la connaissance du capitaine Johnny Depp, interprété par le mari de Vanessa Paradis, dont le rôle principal était de faire oublier le scénario du film, du frère de Dalida Bloom, qui jouait un acteur secondaire et de Keira Knightley, qui a un nom nettement plus difficile à orthographier que Renée Zellweger.

Ils cherchent aujourd’hui à se ranger et décident de se qualifier pour les Jeux Olympiques. Mais ils devront pour cela percer le secret du Hollandais volant, un Batave qui a tellement abusé du pot belge qu’il a un peu une tête de poulpe, maintenant, et lui piquer son coffre pour eux aussi courir le 100 mètres en moins de 4 secondes.

Sauront-ils y réussir? Sans vouloir trop te dévoiler la fin du film, sache que le troisième volet est déjà prévu pour dès que le dvd du 2 sera fini d’imprimer.


L’escrime sur roulette géante, une discipline très physique


Un méchant (reconnaissable à sa perruque) tente de duper Kaira Kantley en lui faisant croire que les prochains jeux olympiques se déroulent au Cameroun


Kiara Knackle revêt pour la première fois son costume de compétition. Elle le trouve un peu mal coupé au noiveau de la rotule.


Micheline Presle s’entraîne pour le biathlon


Lorsqu’il découvre un malheureux athlète biélorusse en train de se poulpifier, Johnny Depp découvre également le poteau rose. Il s’en fout, il cherchait un coffre.


Orlando Bloom était beaucoup plus crédible dans le rôle de gandalf que dans celui d’un champion de bateau…


…et il est carrément ridicule en lanceur de javelot.


Le canoë-kayak, une épreuve très populaire


100 mètres: Johnny Depp a une bonne longueur d’avance sur ses poursuivants


On a beau dire, on a beau faire, le dopage, c’est pas très sain pour la santé

volet
En exclusivité, une photo du troisième volet

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En exclusivité, les premières réactions des fans quant à l’intrigue, la dramaturgie et les bâtonnets de poulpe du capitaine Igloo

(PS: je sais pas si c’est pour embêter Boulet, mais ça fout la trouille, tu peux taper à peu près n’importe quoi dans google images, tu tombes sur un mignon chaton…)

Hue, go!

Wednesday, July 26th, 2006

Toujours soucieux d�élever le débat citoyen, le blog bon pour ton poil vous propose aujourd�hui des éléments de réponse à une vraie question trop souvent éludée:

Oh ! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
Combien ont disparu, dure et triste fortune !
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l’aveugle océan à jamais enfouis !

Combien de patrons morts avec leurs équipages !
L’ouragan de leur vie a pris toutes les pages
Et d’un souffle il a tout dispersé sur les flots !
Nul ne saura leur fin dans l’abîme plongée.
Chaque vague en passant d’un butin s’est chargée ;
L’une a saisi l’esquif, l’autre les matelots !

Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues !
Vous roulez à travers les sombres étendues,
Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus.
Oh ! que de vieux parents, qui n’avaient plus qu’un rêve,
Sont morts en attendant tous les jours sur la grève
Ceux qui ne sont pas revenus !

On s’entretient de vous parfois dans les veillées.
Maint joyeux cercle, assis sur des ancres rouillées,
Mêle encor quelque temps vos noms d’ombre couverts
Aux rires, aux refrains, aux récits d’aventures,
Aux baisers qu’on dérobe à vos belles futures,
Tandis que vous dormez dans les goémons verts !

On demande : – Où sont-ils ? sont-ils rois dans quelque île ?
Nous ont-ils délaissés pour un bord plus fertile ? –
Puis votre souvenir même est enseveli.
Le corps se perd dans l’eau, le nom dans la mémoire.
Le temps, qui sur toute ombre en verse une plus noire,
Sur le sombre océan jette le sombre oubli.

Bientôt des yeux de tous votre ombre est disparue.
L’un n’a-t-il pas sa barque et l’autre sa charrue ?
Seules, durant ces nuits où l’orage est vainqueur,
Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre,
Parlent encor de vous en remuant la cendre
De leur foyer et de leur coeur !

Et quand la tombe enfin a fermé leur paupière,
Rien ne sait plus vos noms, pas même une humble pierre
Dans l’étroit cimetière où l’écho nous répond,
Pas même un saule vert qui s’effeuille à l’automne,
Pas même la chanson naïve et monotone
Que chante un mendiant à l’angle d’un vieux pont !

Où sont-ils, les marins sombrés dans les nuits noires ?
O flots, que vous savez de lugubres histoires !
Flots profonds redoutés des mères à genoux !
Vous vous les racontez en montant les marées,
Et c’est ce qui vous fait ces voix désespérées
Que vous avez le soir quand vous venez vers nous!

Environ cinq.

voici venu le temps des rires et de Didier Deschamps

Monday, July 24th, 2006

Toujours soucieux d’élever le débat citoyen, le blog bon pour ton poil vous propose aujourd’hui des éléments de réponse à une vraie question trop souvent éludée:

Faut-il vraiment garder son âme d’enfant toute sa vie?

A l’heure où l’on apprend que Lauriane G., de P. dans le canton de V., a terminé troisième de l’élection de Miss Univers, (ce qui est une nouvelle terrible, puisque si la deuxième dauphine est un thon, cela prouve indubitablement qu’il n’y a que deux belles femmes dans l’univers, ce qui tend à prouver que je vis dans un univers parallèle, ce qui est malpratique pour aller à la Migros le samedi) interrogeons-nous sur cette déclaration que font spontanément 97% des candidates à Miss charcuterie lorsqu’on leur demande l’heure: “Je suis pour la paix dans le monde, je n’aime pas l’hypocrisie et dans la vie, il faut savoir garder son âme d’enfant”. Alors on est bien d’accord, la paix dans le monde c’est plutôt bien, sauf pour les traficants d’arme, l’hypocrisie c’est pas mal sauf quand la voisine nous demande si on va reprendre une part de strudel au tapioca.

Mais pour cette histoire d’âme d’enfant, hein?

Bon, mettons-nous en situation. Prenons un jeune homme d’apparence normal, propre sur lui, discipliné, qui fait la fierté de ses parents et la joie du voisinage, qui mange bien ses épinards, qui ne dit jamais de gros mots, qui ne met pas de coup de boule partout comme un jeune bouquetin impétueux quand on lui en dit.
Appelons-le Lionel.
Puis suivons-le dans les grandes étapes de sa vie.

  • Lionel rencontre la jeune Pénélope. Il lui parle de sa passion pour les petites voitures, elle le trouve drôle, ils s’embrassent fougueusement puis, une chose en amenant une autre, elle lui propose de découvrir les choses de la vie en profitant subtilement d’une absence de ses parents, partis au Touquet faire un scrabble. La passion les envahit, ils se déshabillent, Lionel, l’esprit embrasé par le désir torride (non mais c’est parce que j’aimerais bien me reconvertir dans les romans de gare) regarde le corps dénudé de sa tendre amie et lui dit: “Ahahaha t’as même pas de zizi!!!”
  • Frais et moulu (non mais je sais qu’on écrit Fréhel moud l’u) de l’école commerciale de géologie artistique de Bourrignon, Lionel décroche, grâce à son excellent CV et à son père qui a divers amis, une place de stagiaire dans une entreprise. Il revêt son plus beau costume, le chamois foncé, qu’il rehausse, avec le goût qui le caractérise, d’une cravate zébu gaufré. Il s’assied à son bureau, fait la connaissance de ses collègues. Quelques instants plus tard, le patron entre et vient s’enquérir des premières impressions du jeune homme. Celui-ci se lève comme un seul homme, serre la main avec virilité, assurance et sa main droite et lui dit: “Tenez monsieur, je vous ai fait un joli dessin.”
  • Invité à la pendaison de la crémière de son sympathique ami Jean-Olaf, Lionel n’oublie pas de prendre sa collection de vignettes Panini, des fois que. Cinq minutes après avoir fait la connaissance de Sigurdur, collègue de travail chauve de Jean-Olaf, il lui proposera son Cafu contre un Schweinsteiger et un Littbarski.
  • Lionel assiste à la finale de la coupe du monde de football avec son ami Hansel. Malheureusement, son équipe fait rien qu’à perdre. Bougon, il explique que l’arbitre était sans doute payé, que de toutes façons les autres méritaient pas de gagner et que puisque c’est comme ça, il mangera plus jamais de pizza, bien fait pour eux.

  • Lionel assiste à la finale de la coupe du monde de football avec son ami Hansel. Malheureusement, son équipe gagne. Tout à sa joie, Lionel décide de se jeter nu dans les flots de la Menthue, pour de déconner. Il meurt.
  • Lionel décide de devenir champion du monde de des chiffres et des lettres. Malheureusement, alors qu’il est sur le point de s’imposer brillamment en finale contre madame Rompierre, il laisse passer un 9 lettres qui lui aurait permis de prendre plus de 9 minutes d’avance au classement général, juste pour le plaisir de placer, en trois lettres, son “cul”, sous les yeux ébahis de Laurant Romejko

Il ne me vient pas tellement d’autres exemples en tête, mais quand même, quand vous gardez votre âme d’enfant, faites gaffe à pas la laisser traîner n’importe où le soir après la tombée de la nuit.

Article numéro 767

Sunday, July 23rd, 2006

Toujours soucieux d�élever le débat citoyen, le blog bon pour ton poil vous propose aujourd�hui des éléments de réponse à une vraie question trop souvent éludée:

Quelle est la différence entre service public et par exemple service à fondue, service compris, le cerf vit souvent dans les bois, au service monsieur Sampras, trampoline, cercle vicieux ?

Le service public, c’est, en gros, un truc qui est payé avec tes impôts mais en échange, comme il t’est reconnaissant, il te rend des services. Par exemple la Poste qui te vend des timbres pour les coller sur tes e-mails, Ouzbékistan-Telecom qui te permet d’appeler ta vieille tante à Noel ou encore France télévisions et tsr2.
Si tu es habile de la zapette, tu auras en effet saisi facilement la différence entre service public et service pas public. Sur tf1, quand ils te passent des grands événements sportifs, c’est avant tout pour mettre de la pub au milieu, alors que sur France2, c’est aussi pour t’instruire. Regarde la coupe du monde, jamais tu entendras personne dire “alors que nous passons actuellement à proximité du stade de Berlin, Berlin, cité natale de Helmut Gunsterflöh, champion de Rhénanie-Palatinat de cyclimse sur roulettes en 1842”.
En plus, sur France télévisions, comme c’est du service public, ils pensent aux minorités: regarde Fort Boyard, ils font bosser un vieux, des nains, une décérebrée, un belge et même des tigres. Regarde Qui veut gagner des millions ou même Vis ma vie, jamais tu verras un tigre alors que merde, faut bien qu’ils puissent manger, eux aussi.

Et ben un service à fondue, ca n’a rien à voir. C’est pour ca, d’ailleurs, que personne n’a jamais essayé de privatiser un service à fondue.

Ta gueule le chat

Wednesday, July 19th, 2006

La Suisse est un pays riche en traditions: le jodle, le hornuss, le Paléo.

Le paléo est un festival musical ainsi nommé parce que chaque année, les programmateurs invitent quelques vieux dinosaures. Ils invitent aussi quelques jeunes groupes qui marchent. Du coup, traditionnellement, l’équivalent suisse du lecteur des Inrocks trouve que “le Paléo, j’y vais plus, c’est bien trop commercial”, et se concentre sur les festivals moins commerciaux (c’est-à-dire par exemple le festival de Goumois-dessous, dont le programmateur affirme “nous n’avons pas voulu jouer dans la surrenchère commerciale, comme certains que nous ne citerons pas” juste après avoir dévoilé sa programmation devant trois journalistes – un régional qui est très enthousiaste, mais faut dire qu’il est membre du comité d’organisation et un musical, qui se demande comment il va se démerder pour éviter de chroniquer le grand retour de Rika Zaraï).

La première difficulté, c’est d’acheter les billets. Chaque année, c’est sold out un peu plus tôt. Paléo sera bientôt le premier festival dont tous les spectateurs ont l’adsl. Mais bon, vu que c’est commercial, heureusement, c’est le soir avec Diam’s qui se vend le plus vite.

Une fois cela fait, place au grand jour. Il fait chaud, le groupe qui ouvre les feux est bon, en plus c’est Miossec qui lui écrit ses textes, c’est bien, c’est joyeux, le public enthousiaste, mais nous interrompons cette retransmission quelques instants pour une information routière, le trafic est actuellement fortement ralenti entre Lausanne et Morges. La seconde difficulté, c’est d’aller au Paléo. Les organisateurs recommandent les transports publics, ce qui prouve qu’ils habitent dans la région. Pour ce qui est de l’accès en voiture, les avis divergent, mais sortir à Gland peut s’avérer efficace. Du coup, tu arrives à péniblement t’extirper du parking juste avant le rappel et tu pars en courant vers l’entrée. Fatale erreur.

Une fois que t’es enfin à l’intérieur, place aux concerts. Y en a plein.

Y a par exemple la jeune chanteuse pas très connue que du coup ils l’ont programmée sur la petite scène. Manque de bol, depuis ce jour là, la télé a eu la bête idée de parler un tout petit peu de elle. Du coup, tu arrives vaguement à deviner la moitié du poignet gauche de son bassiste avant de mourir étouffé. Le public en rajoute une couche en prenant apparemment son pied – et d’ailleurs, un public de concert, c’est un peu comme le prenage de pied, autant quand tu es directement impliqué, c’est en général plutôt agréable, autant à regarder, c’est vite lassant.

Du coup, tu hésites un peu entre le vieux chanteur qui reprend des chansons d’un chanteur mort (mais pas n’importe lequel, heureusement) et le groupe folklorique roumain, avant de finalement opter pour deux bières.

Y a aussi le concert du groupe complètement fou sur scène – par 63 degrés, tu admires l’exploit. Même si, bon, tu savais un peu comment ça allait finir vu qu’ils finissent un peu tous leurs concerts comme ça. En plus, comme il fait 72 degrés, tu as pas voulu aller trop devant. A ta gauche, y a donc un type qui est en train de hurler dans son téléphone portable qu’il est devant la grande scène à la hauteur du troisième arbre un peu sur la gauche et en face du stand de bretzels, plus ou moins, est-ce que Momo est arrivé et oui, hier on a été à la nouvelle piscine de Romainmôtier c’est pas mal mais le petit nous a fait une bronchite, alors que sur ta droite, y a un autre type qui raconte que ouais, moi je les ai vus quand ils étaient encore pas trop connus, c’était vachement plus authentique, quoi. Mais bon. Comme tu sais comment ça va finir, tu en profites pour faire une super photo très originale, comme les 923 autres gens qui ont eu la même idée.

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Y a aussi le concert du groupe mythique. Pas mythique parce qu’il est légendaire et que personne ne sait si il existe vraiment, hein. Mythique parce qu’ils se sont rencontrés par petite annonce. C’est un groupe tellement mythique que les gens qui trouvent Paléo trop commercial, ça leur fait vachement mal de devoir en dire du mal. Du coup, toi, tu frimes un peu en disant que tu vas les voir, mais tu connais environ une chanson. A la fin du concert, tu te rends compte que tu connaissais vraiment une seule chanson. Mais tu te sens nettement moins seul dans ce cas. En plus, tu pourras quand même dire à tes amis qui n’étaient pas là que le concert était vraiment historique – ce qui n’est pas complètement faux, puisque pour la première fois en 31 Paléo, tu as bouffé tibétain.

Et pour finir, y a le concert pour lequel les gens étaient venus. Il adore ce festival, même que c’est lui qui a demandé à venir, il a pour cela dû refuser une invitation de sa grand-mère qui avait pourtant fait du stroganoff. Seulement, c’est pour finir. Du coup, tu as beau reconnaître que musicalement, c’est insère ici le superlatif de ton choix, tu dois aussi reconnaître dans la foulée que c’est pas vraiment du hard-trash-punk. C’est au moment du concert, au milieu d’un solo de glockenspiel de 7 minutes, où un grand poney blanc vient te demander le chemin de la rôtisserie que tu te demandes si cette musique là adoucirait pas un peu trop les moeurs.
Heureusement, à ce moment-là, le insère ici le superlatif de ton choix te réveille d’un seul coup avec un morceau nettement plus énergique, enlevé, insère ici le superlatif de ton choix. Au moment où tu as complètement émergé, il se casse.

Mais les festivals, c’est aussi des découvertes, et tu assistes à quelques minutes du concert d’un groupe dont tu n’avais jamais entendu parler.
Et tu comprends bien pourquoi.

Et c’est là que tu te rends compte que tu as complètement oublié de regarder où tu étais garé.

[Edit]

Le coup du lapin sauvage

Monday, July 17th, 2006

Soudain, la nuit tomba. Seul et désemparé, Esteban errait au hasard des rues humides et goudronnées comme le lama erre dans la lande andine quand il croit qu’on va lui jeter des pastèques.
Ses retrouvailles avec Zia l’avaient chamboulé bien plus qu’il ne l’aurait cru. Pourtant, à l’époque, elle avait le don de l’agacer, avec sa voix haut perchée et sa constante perfection. Zia était parfaite. Elle ne jurait pas, ne rotait pas, n’était jamais injuste, ne fumait pas, ne traversait jamais la route en dehors des clous, ne mangeait pas avec ses doigts, ne pratiquait ni le sado-masochisme ni le cor des Alpes. C’est même pour ça qu’un matin, sous un futile prétexte, il avait fui sans se retourner, comme le couguar fuit souvent dans les Abruzzes quand il pense qu’on va lui faire écouter le dernier tube d’Hélène Segara. “Paraît qu’ils auraient retrouvé les cités d’Or”, lui avait-il dit, “je vais aller jeter un oeil”. “Très bien”, avait répondu la frêle jeune fille au regard sibyllin, “n’oublie pas ta crème solaire et préviens-moi si tu rentres tard, j’ai invité les Gomez, je leur préparerai du rôti à la vinaigrette.”
Vingt-trois longues années et une moyennement courte s’étaient écoulées depuis ce soir funeste. Esteban n’était plus le jeune godelureau insouciant de jadis et, souvent, lorsqu’il repensait aux jours heureux d’autrefois, il se prenait à regretter sa décision, surtout que ça faisait dix-huit ans, depuis son accident de pont et ses terribles conséquences, qu’il n’avait, comme il le disait parfois avec l’insidieuse nonchalance qui le caractérisait et en espagnol, plus niqué.
Las, elle avait probablement refait sa vie, peut-être bien avec Tao, qui lui avait toujours tourné autour, sauf une fois.

Ou alors avec Patou, son condor.

Le jour où il l’avait croisée, au hasard d’une rue, elle portait, il s’en souvenait très bien, une robe orange, un bandeau, un collier moche et des genoux. A sa vue, il s’était senti défaillir. Il n’avait pas songé, quand il avait pris la décision de revenir à Barcelone pour un symposium sur la dendrochronologie artistique appliquée à l’élevage du chinchilla en milieu urbain, qu’une rencontre lui ferait un tel effet. A vrai dire, il n’y avait pas vraiment songé, les chances de tomber subrepticement sur elle au hasard d’une rue étant, disons, à peu près égales à celles de Raymond Domenech de devenir un jour entraîneur de l’équipe de France de football sur gazon.

Esteban était perplexe. Foutrebleu, se disait-il, et si je lui disais que je m’étais perdu en allant lui chercher des croissants, y a une chance que ça marche?

Faites des goals, pas la guerre

Friday, July 14th, 2006

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(un jour, je prendrai des cours de photoshop)

Le retour de supermanivelle

Tuesday, July 11th, 2006

Je vais pas te mentir plus longtemps: Superman revient.

Il y a longtemps, très longtemps, Clark Kent, tout frais et moulu de l’école des journalistes de Metropolis, avait réalisé son rêve de toujours: se taper la fringante Lois Lane. Il avait dû pour cela avoir recours à un processus de drague un peu bateau mais efficace au demeurant: sauver le monde, affublé d’un collant ridicule et d’un surnom du même accabit: Superman. (Pour plus de détails sur cette merveilleuse aventure, je ne puis que te renvoyer à ce post daté de l’époque où tu ne lisais pas encore ce blog, préférant t’adonner à des plaisirs simples comme le tricot ou la lecture des pages ping-pong de l’Equipe).

Mais les années ont passé. Clark a pris de la superbrioche, ses cheveux ont blanchi et son collant est un peu bleu pâle. Le monde se porte bien, merci. Clark, lui, un peu moins. Lois Lane est partie, sous prétexte que son super-aimé a un peu profité de ses superpouvoirs pour culbuter sa secrétaire en secret. Elle vit désormais avec sa fille dans une sordide petite banlieue friquée, où elle côtoie quelques rombières nevrosées avec lesquelles elle vit des tas de magnifiques aventures stéréotypées et refait sa vie avec un plombier, mais en fait c’est pas un vrai plombier, il enquête sur un truc.

Clark se dit que tiens, si je reconquiérissais un peu Lois, elle avait des tas de qualités, surtout pour ce qui est des cookies. Pour ce faire, il va se lancer dans le seul truc qu’il sache vraiment faire: sauver le monde. Il démantèle un dangereux trafic de dvd orchestré par le président mondial de l’association des chauves, qui veut détruire le monde par rendage de temps de cerveau disponible, en s’arrangeant subtilement pour que des séries somme toute assez banales deviennent culte avant même leur diffusion.

Mais à la fin, Lois Lane avoue qu’en fait, elle est tombée amoureuse de Spiderman et par dépit, Clark devient footballeur professionnel.


Grâce à ses superpouvoirs, Clark Kent est supercostaud


Clark demande à Lois de lui attacher les chaussures, comme au bon vieux temps de leur folle jeunesse


Quand il se déguise en Superman, Clark Kent enlève ses lunettes. Il a donc plus de mal à lire les résultats du FC Smallville II dans la gazette locale



Si Superman n’arrête pas de se trimballer des plafonds, c’est avant tout à cause de ses problèmes psychologiques.


Le chef des chauves s’entraîne en vue de son bras de fer contre Superman


Clark Kent s’entraîne à faire des feintes comme Ronaldinho, mais il a oublié de se munir d’un ballon