Internet est un magnifique terrain d’échanges et de discussion. Mais, parfois, il arrive que les avis divergent, surtout quand on s’attaque à des sujets aussi pointus que Pierrick, le rockeur de la Nouvelle Star qui dégage une vraie authenticité, nous entraîne dans son univers et rappelle Kurt Cobain à ses fans et Mabrouk à ses détracteurs (c’est-à-dire la plupart des gens ne souffrant pas de surdité et l’ayant déjà entendu chanter).
Et quand les avis divergent, y a toujours un moment ou un jeune défenseur de la liberté d’exprimer le même avis que lui assène cette phrase que Maurice Diderot lui envie: “c’est facile de critiquer, mais je suis sûr que tu serais pas capable de faire pareil”.
Fort heureusement pour les critiques de cinéma, c’est n’importe quoi. Si il fallait être capable de faire pareil pour critiquer, la vie serait tout de même compliquée.
Déjà parce que si, comme moi, vous attirez l’orage à chaque fois que vous chantez sous la douche (mais après on m’a dit que cette eau qui tombait du ciel, en fait, sous la douche, c’est normal), ça vous oblige à dire du bien de tous ceux qui chantent juste. Même Florent Pagny. Même Patrick Fiori.
Et parce que tant que vous n’avez pas publié votre premier roman, à chaque fois qu’un de vos amis vient vous demander ce que vous avez pensé de tel ou tel bouquin, vous êtes obligé de lui répondre “houlala oui, c’était merveilleux, toutes ces pages, avec des tas de mots partout et même, incroyable, un chiffre en bas de la page”. Même s’il vous demande votre avis sur, par exemple, au hasard, Harry Potter.
Pas grand monde ne pourrait donner son opinion sur les jeux vidéos, parce que bon, pour en faire un soi-même, y a du boulot. Ce qui donnerait lieu à d’improbables conversation: “Ah les sims c’est vraiment génial, t’imagines, tu peux même leur acheter un canapé! Un canapé! Incroyable!”
Pareil pour les films, parce qu’avec un téléphone portable et Windows Movie Maker, même Brice de Nice, tu peux pas faire. Du coup, pareil, “j’ai vraiment adoré Titanic, c’était magnifique, plein de scènes et le bateau, il est vraiment super bien fait, mieux que la maquette que j’avais faite en sixième. Et en plus Céline Dion, quelle voix”
(Par contre, il serait tout à fait possible de critiquer le jeu d’acteur de Michael Youn et les talents de compositrice de la jeune Cindy, celle qu’est droit d’chez nous, qué?)
On ne pourrait même plus dire du mal du Matin, à moins de posséder des rotatives et un générateur de grilles de sudoku. Et, faute de savoir dessiner, on serait même obligé d’y admirer les aventures d’Hägar Dünor et de Nelson (mais pas de rire, hein, je pense que s’extasier sur le dessin suffirait)
Et les compétitions de patinage artistique seraient beaucoup moins drôles: Nelson Monfort serait obligé d’admirer tous les concurrents et s’exclamerait des trucs du genre “Quel magnifique patineur que ce Brian, incroyable” malgré les douze chutes de ce dernier, pendant que Candeloro admirerait sans retenue tous les candidats capables d’aligner deux phrases sans tomber.