Fais moi mal

L’événement du moment, c’est donc le festival de Cannes (à ne pas confondre avec les championnats du monde de hockey), un festival très bien où des gens essaient de monter des marches avec des cannes, des très belles cannes forgées et tout parce que c’est des gens du gratin. Forcément, y a de temps en temps des accidents. Et forcément, ça met plus longtemps. Alors pour passer le temps, on leur passe des films (là, par exemple, je viens d’avoir un accident de zeugma).

Le film-événement du festival, cette année, c’est Vengeance, un film de Johnnie Ito avec Johnny Halliday, Johnny Bravo, Johnny Weissmüller, Johnny Guitar et Sylvie Testud, pas la tenniswoman, l’autre.

C’est un film très fort et très engagé, sur le thème de la vengeance.


Johnny est furieux, car on lui a échangé des vignettes Panini pourries contre les siennes, alors qu’il avait demandé Zazie pour finir son album.


Il est vraiment vraiment énervé, il les finit jamais, ses albums alors pour une fois qu’il touchait au but, ça l’agace. Seulement, comme tout est écrit en étranger, il se perd. Il décide alors d’adopter une petite chinoise pour l’aider à retrouver son chemin.


Mais comme il n’a pas ses lunettes Optique 2000, il se trompe et adopte un vieux chinois, le commissaire Van Loc.


Soudain, il retrouve le voleur de Panini et lui tend une embuscade.


Soudain, il reperd le voleur de Panini. Il est très triste, car c’est un film avec des émotions.

Attention, aileron spoiler : A la fin, Johnny est tellement triste qu’il décide d’abandonner son métier, la chanson, car vendeur de lunettes n’est en fait qu’une couverture, pour s’adonner à son nouveau hobby, la dépression. Pour ce faire, il quitte la Chine et part pour Gstaad. Arrivera-t-il à lire les panneaux en suisse allemand ? Réussira-t-il à s’intéresser à l’album Panini du championnat suisse de foot ? Réussira-t-il à obtenir Carlos Varela et les 113 entraîneurs annuels du FC Sion ? On le découvrira dans Vengeance 2.

For what it’s worth

Il était une fois un blogueur face à la plus sévère panne d’inspiration depuis la création du coati par dieu le cinquième jour vers 17h43.

Une grippe cochonne terrifiait le monde entier alors qu’elle était plus inoffensive que le premier serial killer venu, un journaliste sportif confondait Brett Sinclair et Anne Sinclair, pendant que Richard Gasquet se battait pour prouver que non, la cocaïne n’avait pas pu influencer ses résultats, des gens décidaient que « The boat that rocked », en français, ça se disait « Good morning England », tant de choses qui étaient à l’humour absurde ce que la Russie est au hockey, mais le malheureux blogueur ne trouvait pas d’angle et Ségolène Royal ne s’en excusait même pas.

Il s’en alla trouver la fée de l’inspiration, qui demeurait dans une cabane au fond des bois. Mais en chemin, un doute l’étreint. Je veux dire, attends, la fée de l’inspiration elle habite dans une pauvre cabane dans les bois ? Faut pas déconner, la fée de l’inspiration, elle peut vendre des tas de livres, de disques et de pochettes d’allumettes chaque année et elle vit dans le dénuement ? Si ça se trouve, c’est Amélie Nothomb ! Il rebroussa donc chemin et décide plutôt de créer un groupe facebook. Où on lui dit de trouver une Muse. « Ça tombe bien, se dit-il, j’ai tous leurs albums », mais force est de constater que c’était toujours le trou noir plus que la révélation. « Un placebo m’aurait été tout aussi utile qu’une Muse », ajouta-t-il, car il était aussi blagueur que connaisseur en musique moderne.

« Placebo, Muse… oh, mais ça me donne une idée », eureka-t-il. « Au lieu d’essayer de chercher une nouvelle idée, je vais refaire un post que j’ai déjà fait, personne n’y verra rien », lolla-t-il. Tout ça pour te dire que non, finalement, je ne vais pas bloguer aujourd’hui.

C’est fou

agapi dit :
t’imagines le calvaire d’un mec par exemple qui ressemble à Patrick Sébastien, qui a la même voix, mais qui le déteste ?

– Monsieur, monsieur…
– Oui, oui, je sais, je sais, le petit bonhomme en mousse qui s’élance et rate le plongeoir, je sais.
– Mais…

Qu’est-ce qui lui avait pris, aussi ? Il aurait dû se douter que maître-nageur, ce n’était pas un job pour lui…

Des années que Sébastien Brotanches était conscient de sa ressemblance physique avec l’animateur télé préféré de sa grand-mère. Il avait tout essayé, changer de coiffure, se laisser pousser la moustache, être drôle, et pourtant, quelqu’un finissait toujours par l’aborder et lui demander un autographe. Si au moins il avait pu être le sosie de quelqu’un d’autre, même de Jean-Pierre Darroussin, même de n’importe quel Jean-Pierre… Mais là, non, ce n’était plus possible. Il avait même entrepris des démarches pour changer de prénom, mais avait fui quand l’officier d’état civil s’était mis à lui demander d’imiter Bourvil.

– Brotanches, expliquez-moi pourquoi vous avez mis si longtemps à intervenir cette après-midi, quand on vous a signalé cette noyade ?
– Hum euh, c’est-à-dire… J’ai cru qu’on me prenait pour Patrick Sébastien…
– Quoi ? Vous rêvez, jeune homme, vous rêvez. Monsieur Sébastien, tiens c’est marrant c’est votre prénom, n’aurait jamais refusé de se mouiller pour sauver un innocent, c’est un homme bon, un homme…
– Non mais c’est parce que je lui ressemble.
– Ne faites pas de mauvais esprit. Vous êtes viré, allez faire tourner les serviettes ailleurs.

***

Sébastien Brotanches n’avait pas connu beaucoup de femmes dans sa vie. Chaque fois que l’une d’entre elles feignait de s’intéresser à lui, il s’imaginait qu’elle s’imaginait parler à Patrick Sébastien. Et ça lui faisait froid dans le dos. Alors quand il avait rencontré cette fille, née au Mexique, ne parlant que bouriate et swahili, qui vivait sans télé depuis 18 ans, il s’était emballé et n’avait même pas tiqué quand elle lui avait dit : « T’aime ». Ils avaient décidé de se marier très vite. Sébastien Brotanches, qui avait toujours imaginé finir sa vie seul à se lacérer le visage au cutter devant « le plus grand chapiteau du monde », allait convoler. Il était heureux. Il aurait dû être heureux. Personne n’avait compris qu’une heure avant le grand moment, il fuie. « Tu comprends », expliquerait-il des années plus tard à son ami imaginaire Tatayet, « j’ai eu peur qu’on me demande de chanter ».

***

– Monsieur, monsieur…
– Oui, quoi ?
– Excusez-moi, mais vous ne seriez pas…
– Non.
– Mais ne le prenez pas sur ce ton… Je vous ai pris pour…
– Je sais, oui, je sais.
– Ben… vous lui ressemblez drôlement, pourtant.
– Ah si tu pouvais fermer ta gueule !
– Non, non, vous n’êtes pas lui, jamais Sébastien Brotanches ne me parlerait sur ce ton.

Abdallah-Geronimo Cohen

Je ne sais pas si on en a entendu parler, mais la conférence Durban II se tient actuellement à Genève, contrairement à la conférence Mexico VIII qui ne se tient pas à Grenoble.

On m’a un peu appris à tirer le tarot, j’ai donc posé la question aux cartes, leur réponse, en gros: il y aura toujours du racisme après cette conférence. Je sais, c’est dur à accepter, mais c’est comme ça. (Enfin, pour être précis, les cartes m’ont dit que la Papesse en opposition avec la Roue du destin avec le Petit cheval malicieux dans le secteur gauche de la défense pouvait signifier soit une rencontre, soit un deuil, soit une escalope de porc, soit que le racisme n’allait pas être mort, mais inutile d’entrer dans une scabreuse profusion de détails.)

Bref, revenons-en à nos moutons noirs. La conférence sur le racisme a plutôt bien débuté puisqu’en moins de 24 heures, tout le monde traite déjà tout le monde de nazi. C’est très positif : nazi, c’est une considération politique, pas raciale. La conférence « Pompaples IV » sur le politisme n’est pas prévue avant dans 15-20 ans, on avisera à ce moment-là.

Par contre, Durban II a un gros problème: le document final qui a été décidé avant le début (tu peux pas comprendre, c’est de la diplomatie) mesure 140 pages. Trois Amélie Nothomb. C’est complètement idiot. Aujourd’hui, c’est en 140 caractères qu’il faut savoir exprimer son opinion, voire un peu moins si tu veux qu’on te retweete. 140 pages pour dire que le racisme c’est nul, franchement, c’est n’importe quoi. De toutes façons, les journaux et les blogs vont en sortir une phrase et gloser dessus pendant six mois: autant qu’il ne fasse qu’une phrase.

Non, ce qu’ils auraient dû faire, c’est une liste de pour et de contre:

Contre le racisme :
– Ok mais on fait quoi des métissés ?
– Statistiquement, il y aura toujours plus d’étrangers que de pas étrangers.
– De nos jours, plus besoin d’accuser les étrangers de nos malheurs, mieux vaut les mettre sur le compte des banquiers.
– Le racisme, c’est très compliqué, surtout pour les racistes : nombre d’entre eux se retrouvent à détester des religions, des nationalités, alors que par définition, le raciste doit détester des races (par exemple: les épagneuls)

Pour:
– Les conférences internationales contre le racisme rapportent plein de fric à la Suisse quand elles se déroulent à Genève.
– Le racisme aide à se forger une identité nationale.
– Franchement, sans vouloir polémiquer, les épagneuls, je peux pas les blairer.
– Franchement, la musique moderne, ce serait un peu de la merde si personne n’avait songé à enchaîner les Noirs dans les champs de coton.

Ça va se Savoie

C’est à partir d’aujourd’hui que nos voisins français peuvent librement choisir leur numéro de plaques d’immatriculation. Selon nos informations, il s’agit là d’une première étape. Dans 5 ans, on forcera les gens à aller vivre dans le département dont ils arborent fièrement le numéro à l’arrière de leurs voitures.

Mais ces choix s’opèrent-ils en vertu de simples critères régionalistes ou d’autres facteurs entrent-ils dans la balance ? Reportage exclusif.

– Bonjour, je vois que vous avez choisi le 13, pouvez-vous nous expliquer les raisons de ce choix ?
– Vé, je suis fier d’être Bucco-rhodanien, ô bonne mère !
– Vous le faites très mal, l’accent, je vous ai pris pour Tex.
– Qué Tex ? Fan de chichoune ! Je suis d’Endoume, ô purée.
– Toujours pas, mais maintenant on dirait Michel Leeb. Ou Boujenah. Un Michel, en tout cas.
– Je le fais vraiment si mal ? Je l’avais pourtant répété, je me suis repassé l’intégrale de Massilia Sound System et de Patrick Bosso…
– Ah oui, faut vraiment avoir envie…
– Vous comprenez, je suis du Nord, je voyage beaucoup, j’en avais marre des blagues sur les Ch’tis.
– Sacré biloute.

***

– Bonjour, je vois que vous êtes immatriculé dans le 42.
– Oui…
– Vous êtes un geek, c’est ça ?
– Un quoi ?
– Un geek. Les gens qui ont des ordinateurs.
– Non non, enfin j’ai bien un ordimini pour mon fils… mais je ne vois pas le rapport.
– Je sais pas, on m’a dit en conférence de rédaction, les geek adorent le 42 à cause du film « Le guide du routeur intergalactique »
– Je connais pas, désolé… Non, le 42 c’est parce que j’adore Saint-Etienne, cette ville au destin si riche, cette ville au passé footballistique intense, où la passion ne demande qu’à se réveiller. Cette ville où sont nés les plus grands poètes de notre temps, Maurice Montuclard, Muriel Robin, Mickael Furnon, Sliimy.
– Oui, mais…
– En plus, les habitants de Saint-Etienne s’appellent les Stéphanois. C’est fascinant. Comme si les habitants de Saint-Denis s’appelaient les Marcelois.
– Ouais c’est bien ce que je disais, sale geek.

***

– Monsieur, dites-moi, comment avez-vous choisi le 23 ?
– Parce que j’adore faire du vélo.
– Ah ?
– Oui et le vélo, ça creuse. Ah ah ah, elle est bonne, non ?
– Non pas tellement.
– Sinon, j’avais pensé aussi au 10, l’Aube, parce que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt.
– Hum.
– Ou alors le 18, mais j’avais pas les moyens. En plus, mon auto-radio c’est un Sony, et c’est incompatible, Sony et Cher.
– Je vois, vous aimez les jeux de mots.
– Vous voulez dire le Brie. Le Brie de Meaux, pas les jeux.
– Arrêtez, maintenant, même Laurent Ruquier a zappé.
– Non en fait, je ne voulais pas celui là, je voulais le 27. Je suis arrivé au guichet, je leur ai demandé « Vous avez l’Eure, s’il vous plaît », ils m’ont dit oui, il est 38.
– Quelle Isère.
– C’était nul, ça.
– Oui bon, je suis journaliste, pas blagologue.
– Sinon, l’autre jour, je disais à ma femme, « Passe moi la salade » et elle a répondu « Alpes de Haute-Provence »
– Ah ah ah excellent. Je la connaissais, mais avec les Deux-Sèvres.

***

– Bonjour, vous avez choisi le 69…
– Hin hin hin
– Pouvez-vous nous expliquer…
– Hin hin hin
– Bon je vois qu’on fait sa crise d’adolescence.
– Non mais c’est juste une blague quoi.
– Vas-y, vas-y, explique la aux téléspectateurs qui nous regardent ta blague.
– …
– On fait moins le malin, hein ?
– Alors c’est à cause de Lance Armstrong, qui a marché sur la lune en 69.
– Ah, oops, au temps pour moi, j’avais compris que… Bref, vous êtes donc un fan de la noble aventure spatiale américaine ?
– Quoi ? Non. Mais parce que en langage de poète, la lune ça veut dire les fesses. Hin hin hin hin.

***

– Ah, enfin, nous trouvons quelqu’un avec des plaques du 75, bonjour monsieur. Vous avez choisi d’exprimer fièrement votre amour de Paris, la capitale, la ville-lumière…
– Ben…
– …terre de tous les possibles, carrefour des civilisations, vous avez choisi, ainsi, de montrer votre passion pour la France dans ce qu’elle a de plus éternel…
– C’est que…
– …oh, bien sûr, vous vous exposez aux quolibets de quelques provinciaux jaloux, mais il faut comprendre, eux qui n’ont pas la chance…
– En fait, j’ai demandé trois fois 25 et on m’a donné ça… Je peux encore l’échanger vous pensez ?

La vérité est ailleurs

Si ça se trouve, là, tu es peut-être en train de regarder la Nouvelle Star. Il y a une phrase que tu vas entendre environ 412 fois : « Tu as un univers ». Du coup, peut-être que toi, tu comprends. Et que tu pourras m’expliquer.

Au début, je le comprenais au premier degré. Ça aurait expliqué bien des choses. Genre tu entends un type couiner sur du Obispo ou du Balavoine, le jury s’extasie comme s’il n’avait jamais rien entendu de toute sa vie. Et un des jurés dit « Tu nous a emmenés dans ton univers ». Moi, la première fois, je me suis dit ok, il les a emmenés sur Xllwt32, une géante gazeuse peuplée de géants verts de 7 mètres 12 mangeurs de chair humaine et de pâtes au thon, après ça, tu hésites à dire « ta chanson était toute nulle », faut comprendre. Par exemple, à l’heure où je te parle, y a un mec qui chante il vient probablement d’un univers où tout est liquide. Surtout lui.

Bon. Mais c’est pas crédible. Si tous ces mecs avaient des univers, qu’est-ce qu’ils viendraient faire ? Imagine, tu as un univers entier à toi. Tu vas d’une planète à l’autre, paraît que sur Xllorq y a des bars sympa et que les Xffrtiennes sont plutôt entreprenantes, tu te démerdes pour vivre un éternel été (sur Xwwuh, il fait une moyenne de 611 degrés), ce genre de choses. Tu ne vas pas t’amuser à chanter devant Lio et Philippe Manoeuvre pour éventuellement devenir le mec qui amène les candidats sur le plateau dans trois ans.

Ou alors ils viennent étudier le nôtre ? Pour l’envahir ? Ils se disent que la télé, c’est un bon endroit ? Ou alors ils veulent nous asservir ? Ça se tient. J’ai écouté le dernier single de Christophe Willem, c’est sûr, il nous veut du mal. Et le jury serait complice ? Bon, oui, pour Dove Attia et Lio c’est crédible. Et Miss Dominique est peut-être un alien polymorphe. Mais tout de même, ça me semble louche, ils auraient choisi une autre émission pour ça, genre Questions au gouvernement, je pense. Et Manoukian est clairement d’une autre galaxie.

Voilà pendant que tu m’expliques, je vais zapper sur le foot. Un sport nettement plus universel.

Pour Picpus changer à Trocadéro

ACTE I
Un mec qui fait un magazine, un sémillant jeune homme

– Salut, tu pourrais nous relire quelques pages pour notre magazine touslesfestivalsdumonde.com* ? Je te paie en tickets de festivals.
– Ah super, je te prends deux Benicassim, un Sziget et trois Eurocks.
– Ah non il me reste que le festival de la Paille à Métabief et la fête à la saucisse dans le Morbihan… Mais bon si tu y réfléchis bien, le festival de la Paille, c’est un peu comme les Vieilles Charrues.

***
ACTE II
Un mec qui a un site, le sémillant jeune homme

– Bonjour, j’aurais besoin d’une traduction pour mon site internet.
– Oui, je peux faire ça..
– Bon par contre je peux pas vous payer pour le moment, mais je fabrique des meubles en bois, choisissez-en donc un.

***
ACTE III
Un autre mec qui a un autre site, le sémillant jeune homme

– Bonjour, j’aurais besoin d’une traduction pour mon site internet.
– Tout à fait, je prends une étagère les 100 signes.
– Ah mais c’est un site de vente d’articles personnalisés. Combien ça fait en t-shirts FC Vufflens ?

***
ACTE IV
Le sémillant jeune homme, une apprentie bouchère-charcutière

– Je voudrais 200 grammes de viande hachée.
– Y en a un peu plus, ça ira quand même ?
– Très bien, par contre, vous prenez les poêles en fonte ?
– Oui, mais je suis obligée de vous rendre la monnaie en archets de contrebasse.

***
ACTE V
L’administration fédérale des finances

Monsieur,
Suite à un contrôle minutieux de votre dernière déclaration d’impôts, il apparaît que vous nous devez encore la somme de treize lapins, une machine à café, soixante boules à neige et deux claviers pour sourds. Veuillez impérativement nous payer à l’aide du camion de déménagement ci-joint.

***
ACTE VI
Un chauve éditeur, un sémillant jeune homme

– Bonjour, je dois vous dire que nous sommes très intéressés par votre livre « Le troc c’est trop cool ». Nous avons adoré et, d’ailleurs, nous comptons vous payer vos droits d’auteur en ouvrages de Marc Lévy.

***
ACTE VII
Le sémillant jeune homme, une apprentie bouchère-charcutière

– Je voudrais 200 grammes de viande hachée.
– Je ne peux pas vous servir. On en peut plus de vos étagères, de vos boulons, de vos pingouins, de vos slips en flanelle…
– Oui justement, à ce propos, je viens d’avoir une idée géniale. Regardez ce bout de papier, là, d’un côté j’ai écrit sa valeur en étagères et de l’autre, pour faire joli, j’ai mis un type connu mort.
– Super, j’adore les types connus morts. Mais si tout le monde fait comme vous, à la fin du mois, je vais avoir plein de bouts de papier.
– Justement, vous me les donnez, je les mets dans un coffre et quand vous en avez besoin, je vous les redonne avec un plus petit bout de papier avec un mort moins connu dessus en prime.
– C’est complètement con comme système, ça marchera jamais.
– On parie ?
– Ok on parie seize bouts de papier avec un mort moyen connu.
– Hervé Villard ?
– Ça marche.
– Comment je vais me sortir de ce post, moi ?
– Je sais pas, le dialogue est trop long, je ne sais même plus si c’est moi qui parle.
– Lol
– Lol

* Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé seraient fort truite.

Libérez nos camarades les vaches

Si tu es passé récemment à moins de 100 mètres d’un poste de radio allumé, tu sais probablement qu’y a un bateau qui mène au pays des rêves, s’il pouvait le faire en silence ? merci. Pep’s, l’interprète de Liberta, avait déjà remporté en 2007 le premier prix en catégorie musique du Festival de Romans grâce à cette chanson. Ce prix ne récompensait pas, comme on pourrait le croire, les gens à qui on a envie de lancer des chaussures à la figure, mais la création sur internet. Il concourait à l’époque avec un clip fait par des enfants de 14 ans. Avec une chanson écrite par des enfants de 14 ans, aussi, je crois.

Tu sais qu’il y a un bateau qui mène au pays des rêves

Non, je ne savais pas.

Là-bas où il fait chaud, où le ciel n’a pas son pareil

Bon par exemple, moi, je me souviens très rarement de mes rêves. Donc ça pourrait m’intéresser, ce coup du bateau. Mais il faudrait être plus précis: il part d’un endroit dans le Sud où il n’y a qu’un seul ciel, c’est ça ?

Tu sais qu’au bout de cette terre
Oui, les gens sèment

Un port avec un estuaire envahi par des jardiniers, donc. Genre, je sais pas, un autre Finistère ?

Des milliers de graines de joie

J’espère que c’est pas une métaphore pour parler du cannabis, hein ! Les trucs illégaux, c’est pas très bien.

Où pousse ici la haine

Ils plantent là-bas des graines où pousse ici la haine ? C’est très compliqué, le jardinage.

On m’avait dit p’tit gars
Là-bas on t’enlève tes chaînes

On est un peu familier, je trouve.

On te donne une vie
Sans te jeter dans l’arène

Ah forcément. te donner une vie pour que des lions te la reprennent aussitôt, c’est con. On est en temps de crise, faut pas gâcher comme ça.

Comme ici tout petit
Après neuf mois à peine
On te plonge dans une vie
Où tu perds vite haleine

Aujourd’hui encore, trop d’enfants de neuf mois sont obligés de travailler pour gagner leur vie.

Alors sans hésiter, j’ai sauté dans la mer

Avant qu’on t’enlève tes chaînes ? C’est un peu imprudent. Pour votre santé, ne nagez pas enchaînés.

Pour rejoindre ce vaisseau
Et voir enfin cette terre

Heureusement que c’est pas un avion qui y mène, du coup.

Là-bas trop de lumière

Non mais arrête de te plaindre cinq minutes, tu veux ?

J’ai dû fermer les yeux

Du coup, ça vaut pas tellement la peine de voir enfin cette terre.

Mais rien que les odeurs
Remplissaient tous mes v½ux

C’est donc un pays qui sent super bon. Genre le pays du sucre Candi.

I just wanna be free in this way
Just wanna be free in my world

Je veux juste être libre dans ce sens, je veux juste être libre dans mon monde

Vivere per libertà
Vivere nella libertà

Vivre pour la liberté, vivre en liberté
Il faut se remettre dans le contexte: le mec il se balade les yeux fermés. En plus, il a quand même coursé un bateau à la nage avec des chaînes, il doit pas avoir complètement repris ses esprits. Du coup, forcément, il sait plus trop bien où il est. C’est pour ça qu’il parle anglais et italien, il se dit qu’il a plus de chances d’être compris.

Alors une petite fille aussi belle

Il a toujours les yeux fermés. Mais bon, si ça se trouve, il la connaissait déjà avant, la petite fille.

que nature

Elle était très très belle et très très nature. Ou un peu belle et un peu nature. Ou moche et urbanisation. (Pour votre santé, préférez les petites filles nature, qui contiennent moins de sucre que les aromatisées)

Me prit par la main et me dit : suis cette aventure

Belle, nature, mais obscure un peu.

On disait même, oh oui, que la mer l’enviait

La mer adorerait être une petite fille nature, tout le monde sait ça.

Que la montagne se courbait pour la laisser passer

Ce qui est embêtant si elle aime le ski.

Elle m’emmena au loin avec une douceur sans fin

C’est une idée géniale: quand des clandestins se planquent dans des bateaux pour venir chez nous manger notre pain, au lieu d’envoyer la police les mettre dans des charters, tu leur envoies une petite fille. Ils ne se méfieront pas et hop, elle les ramène au loin. C’est plus humain et tout aussi efficace. Faut juste prévoir beaucoup de petites filles.

Et ses bouclettes dorées dégageaient ce parfum

Faut juste prévoir beaucoup de petites filles qui se lavent les cheveux.

Qui depuis des années guidait ce chemin
Ton chemin, mon chemin, le chemin

Alors je comprends à quoi il fait allusion quand il dit ton chemin. C’est parce qu’une fois, j’avais mal fermé mon shampoing au kiwi dans ma valise. Depuis, il est vrai que mon chemin le chemin ce chemin vers les pays sent toujours un peu les cheveux. Je ne sais pas comment il est au courant de cette anecdote, par contre.

Refrain

Pour arriver enfin à ces rêves d’enfants

Elle l’a emmené à Eurodisney je pense. Tous les enfants rêvent d’aller à Eurodisney.

Qui n’ont pas de limites comme on a maintenant

C’est une des plus belles phrases de la chanson française, pas loin de « c’est pas marqué dans les livres que le plus important à vivre c’est de vivre au jour le jour ».

J’ai vu des dauphins nager dans un ciel de coton
Où des fleurs volaient, caressant l’horizon
J’ai vu des arbres pousser, remplaçant les gratte-ciels
J’ai vu au fond de l’eau une nuée d’hirondelles

Tout ce passage me rappelle une chanson engagée et courageuse d’une des plus grandes artistes de notre temps : Un monde parfait d’Ilona.

C’est une chanson très belle, très engagée, qui me donne envie de dépecer des dauphins.

Sébile mentale

Le futur maître du monde google annonce l’introduction prochaine des annonces ciblées par centre d’intérêts. En gros, tu surfes sur des sites de poney, google en prend note et ne t’affiche plus que des pubs de poneys. Tu vas sur indo.fr et on te propose un appareil acoustique. Tu joues 42 parties de scrabble par jour sur facebook, on te propose des pubs pour de la tisane, du tricot et des rediffusions de Derrick.

Tu vois le genre ? Je dois t’avouer que ça réveille le gauchiste qui sommeille en moi. Parce que bon, j’imagine bien que ils ont pas un mec, chez google, chargé de surveiller du coin de l’oeil mes surfs, « Ohlala, y a un mec en Suisse il a été sur touslesfromagesdumonde.com, quel noob » mais tout de même, y a un vieux côté 1984 jamais plaisant. Imagine, un jour, Louise Bourgoin s’ennuie, elle décide, pour passer le temps, de m’épouser, elle arrive chez moi, je suis en train de brosser les bois de mon antilope alors en attendant elle allume mon ordinateur. Ça peut très bien arriver. Et là, les pubs contextuelles lui dévoilent la terrible vérité. C’en est trop, elle claque la porte, comment a-t-elle pu imaginer une seconde refaire sa vie avec quelqu’un qui, parfois même pendant ses heures de travail, surfe en secret sur des sites de pokémon ?

Voire elle se rend compte que j’ai déjà téléchargé un truc sur internet, une fois, y a longtemps, parce que y a de la pub pour les téléchargements illégaux, et elle décide de me livrer à la terrible tribu des indiens hadopi. Ça peut très bien arriver.

Le gauchiste qui sommeille en moi s’est réveillé en sursaut, ça doit être le printemps qui le titille, il a gueulé un truc genre No pasaran, il a viré la pub google parce qu’il ne veut pas être complice de cette aliénation des masses laborieuses sur le temple du consumérisme (il est beau quand il s’énerve, je comprends jamais ce qu’il dit) et il s’est rendormi.

A cause de ses conneries, je vais perdre les milliards de dollars que me rapportaient ces pubs tous les milliards de mois. Comme c’est la crise, ma bonne dame, il faut bien que je compense. Je vais donc passer parmi vous avec un chapeau, merci.

Cosquer youplaboum

Si tu suis attentivement ce blog, tu auras peut-être remarqué ma passion pour la Préhistoire (et ma rigueur scientifique). L’étude des moeurs de nos lointains ancêtres nous permettra peut-être de répondre un jour à cette question cruciale: « A quel moment, au juste, on a merdé ? » Et l’archéologie est une science fascinante, qui mêle méticulosité et imagination.

Dans la grotte Cosquer, près de Marseille, on trouve par exemple des représentations d’animaux marins, notamment de phoques et de grands pingouins, ce qui est assez rare dans l’art rupestre. Comment expliquer la présence de ces animaux ?

– Oh, UhGruhrou, con, amène-toi, c’est l’heure de l’apéro, ton jus de fenouil t’attend !
– Non, fait trop froid.
– Allez, les pitchoun ont inventé un nouveau jeu, il faut lancer des gros cailloux sur un petit caillou, ils vont être déçus si tu joues pas avec, peuchère.
– Non, non, on a pas inventé le feu pour aller faire les mariolles dehors, je reste ici.
– Tu exagères, fan de chichoune.
– Comment ça j’exagère ? Oh, MarGruhr a même vu passer un pingouin !
– Qué pingouin ?
– Je te jure.
– Oh ne jure pas, bonne mère. Mais je sais même pas ce que c’est, un pingouin.
– Attends, je vais te faire un croquis. Tu as pas quelque chose pour dessiner ?
– J’ai bien une grotte…