Paris, c’est une blonde

Paris, c’est une blonde

L’âge de raisonJordy

Pour un post original et décalé, tapez 1

Pour un post autosatisfait égocentrique pontifiant et bleu tapez 2

Pour un post sur la transsubstantiation autotélique et son rapport externe intrinsèque à l’immatérialité exogène en tant qu’élément contraignant de la dynamique des fluides non-newtoniens par rapport au plan de l’euclidien, mangez cinq fruits et légumes par jour

Pour un panda tapez 12

Pour les Forbans tape des mains allez tape des mains allez tape tape tape des mains

Pour un bouton qui ne sert à rien,

et pour fêter ça, les 24 premiers à me mailer leur vraie adresse postale gagnent une Carte Postale Moche.

We there dance all in round

Entre l’Ascension, le 8 mai, férié en France pour commémorer la victoire de François Mitterrand en 1981 et le lundi de l’Entrecôte, pas férié en France pour commémorer la défaite de plein de vieux face à leur ventilateur, mais tout de même, le mois de mai est marqué par une succession de ponts. Alors qu’il n’existe que peu de chansons sur les tabourets, le pont a inspiré de nombreux grands noms de la musique. Yves Duteil et son fameux pont de bois, Francis Cabrel qui construit des ponts entre nous et le ciel, mais aussi un ancien groupe de rock aujourd’hui dissous dans la pop mielleuse, les Red Hot Chili Peppers.

Sometimes I feel
Like I don’t have a partner

Parfois j’ai l’impression de ne pas avoir de partenaire
Des fois, Anthony Kiedis, chanteur des Rouges Chauds Chili Poivres, a l’impression que sa meuf est en train de construire des ponts ailleurs.

Sometimes I feel
Like my only friend
Is the city I live in

Parfois j’ai l’impression que ma seule amie est la ville où je vis
Tout le monde est parti en week-end, alors il se sent très seul, vraiment très très seul.

The city of angels

La ville des anges
Los Angeles. Ou Angers.

Lonely as I am
Together we cry

Seul comme je suis, nous pleurons ensemble.
Il pleut dans son coeur comme il pleure sur la ville. Ca doit plutôt être Angers, en fait.

I drive on her streets
‘Cause she’s my companion

Je conduis dans ses rues, car elle est mon compagnon
Si, pour lui, l’amour c’est de conduire dans les rues, je comprends pourquoi sa partner est partie partnerer ailleurs.

I walk through her hills
‘Cause she knows who I am

Je marche à travers ses collines, car elle sait qui je suis
Oui pour marcher à travers les collines d’Angers, il faut qu’Angers te connaisse, sinon on te jette des pierres. Mais sinon, c’est chaleureux.

She sees my good deeds
And she kisses me windy

Elle voit mes bonnes actions, elle m’embrasse venteusement
Si toi aussi, chez toi, tu as envie de rendre ton ex-partner jalouse, évite de choisir la ville où tu vis comme objet de sa jalousie, ça devient vite scabreux.

I never worry
Now that is a lie

Je ne me fais jamais de soucis, maintenant c’est un mensonge
Là, il se rend compte que personne ne croira à son histoire d’amour passionnée avec Angers alors il avoue qu’il est en train de raconter n’importe quoi.

I don’t ever want to feel
Like I did that day

Je ne veux plus jamais me sentir comme je me suis senti ce jour-là
Il s’est senti super mal, ce jour-là.

Take me to the place I love
Take me all the way

Amène-moi à l’endroit que j’aime, amène-moi tout le long
Il décide d’aller à un endroit qu’il aime bien, à Angers, en taxi. La dernière fois, le chauffeur de taxi, un peu inquiété de voir son client parler à la ville, lui dire des mots d’amour, des mots de tous les jours, avait refusé de l’amener à destination. Il espère que cette mésaventure ne se reproduira pas.

It’s hard to believe
That there’s nobody out there
It’s hard to believe
That I’m all alone

C’est difficile de croire qu’il n’y a personne ici, c’est difficile de croire que je suis tout seul
Il ne se fera jamais au calme des rues les jours de pont

At least I have her love
The city she loves me
Lonely as I am
Together we cry

Au moins, j’ai son amour, la ville m’aime, seul comme je suis, ensemble nous pleurons.
Il est vraiment persuadé de vivre une belle et torride histoire d’amour avec sa ville, il a affirmé mentir au couplet précédent juste pour éloigner les messieurs avec la blouse blanche.

Refrain

Under the bridge downtown
Is where I drew some blood

Sous le pont au centre ville, c’est là où j’ai tiré du sang
Son endroit préféré à Angers, c’est le centre de don du sang, situé sous le pont au centre ville, parce qu’on lui donne toujours un sandwich après.

Under the bridge downtown
I could not get enough

Sous le pont, au centre-ville, je n’en avais jamais assez
Franchement, il aurait bien pris un deuxième sandwich

Under the bridge downtown
Forgot about my love

Sous le pont au centre-ville, j’ai oublié mon amour
En plus, l’infirmière qui s’occupe des prises de sang, sérieux, elle a qu’à ouvrir l’espace de ses bras pour tout reconstruire.

Under the bridge downtown
I gave my life away

Sous le pont au centre-ville, j’ai perdu ma vie
Par contre, Anthony, il est un peu chochotte, il est parti dans les pommes quand elle l’a piqué et il a cru mourir.

On y danse tout en rond

Entre l’Ascension, le 8 mai, férié en France pour commémorer la victoire de François Mitterrand en 1981 et le lundi de l’Entrecôte, pas férié en France pour commémorer la défaite de plein de vieux face à leur ventilateur, mais tout de même, le mois de mai est marqué par une succession de ponts. Alors qu’il n’existe que peu de chansons sur les tabourets, le pont a inspiré de nombreux grands noms de la musique. Yves Duteil et son fameux pont de bois, les Red Hot Chili Peppers et leur fameux Under the Little Wooden Bridge, mais aussi Francis Cabrel qui, contrairement à Yves Duteil et aux Red Hot Chili Peppers, n’est pas décédé.

Je l’aime à mourir
Paroles et Musique: Francis Cabrel

Moi je n’étais rien
Et voilà qu’aujourd’hui
Je suis le gardien
Du sommeil de ses nuits

Avant, il ne faisait pas grand chose de sa vie. Puis il a rencontré une fille. Depuis, il ne fait pas grand chose de sa vie alors elle lui demande, la nuit, d’aller engueuler le voisin technomane, étouffer le colloc ronfleur, éteindre l’allumeur de réverbères, enfin ce genre de choses, qu’elle puisse pioncer peinard et si il est sage, gentil, il a le droit de la regarder dormir.

Je l’aime à mourir

Lui bon, comme il la kiffe grave grave, il trouve que le deal est équilibré.

Vous pouvez détruire
Tout ce qu’il vous plaira
Elle n’a qu’à ouvrir
L’espace de ses bras
Pour tout reconstruire
Pour tout reconstruire
Je l’aime à mourir

Ouvrir l’espace de des bras, c’est la façon poétique de dire montrer ses nichons. Il est vraiment très très amoureux, au point d’en perdre un peu le discernement et pense qu’elle a la poitrine tellement jolie qu’il lui suffirait de l’agiter un peu pour reconstruire Bagdad et changer les piles de l’ampoule, ce qui, sans vouloir trop paraître négatif, n’est pas gagné.

Elle a gommé les chiffres
Des horloges du quartier

Elel fait partie d’un groupuscule anarchiste qui pense que la mesure du temps aliène l’homme, ce qui n’est pas faux, sauf quand tu as rendez-vous à et quart.

Elle a fait de ma vie
Des cocottes en papier
Des éclats de rire

Elle a fait de ma vie des éclats de rire, ça c’est une métaphore, mais je pense que même la personne arrivée ici en tapant « les poémes d amour pour les filles de 16 ans pour son coupin » a pu la comprendre. Par contre elle a fait de ma vie des cocottes en papier, c’est plus difficile à comprendre, surtout quand tu es pas très doué en origami. Je crois que ça veut dire, elle est tellement drôle, surtout quand elle raconte la blague des trois lapins, que je suis plié.

Elle a bâti des ponts
Entre nous et le ciel
Et nous les traversons
À chaque fois qu’elle
Ne veut pas dormir
Ne veut pas dormir
Je l’aime à mourir

Là, c’est une métaphore que la personne d’avant ne peut pas comprendre, 16 ans c’est bien trop jeune, ça veut dire qu’à chaque fois qu’elle a des insomnies, ils vont chercher des parpaings et construisent des ponts. Heureusement, elle a le sommeil lourd.

Elle a dû faire toutes les guerres
Pour être si forte aujourd’hui

Elle est, comme on dit dans les magazines féminins, un peu ronde, voire voluptueuse. Cabrel suppose que c’est parce qu’elle a très longtemps servi dans l’armée française et que bon, tu sais ce que c’est, la bouffe militaire c’est pas 5 fruits et légumes par jour.

Elle a dû faire toutes les guerres
De la vie, et l’amour aussi

C’est une métaphore pour dire qu’elle a dû se taper plein de soldats.

Elle vit de son mieux
Son rêve d’opaline

Elle aimerait qu’il lui offre des bijoux, elle se dit que bon, pour le moment, c’est pas gagné, mais elle est gentille, elle attend.

Elle danse au milieu
Des forêts qu’elle dessine
Je l’aime à mourir

En dessinant des forêts et en dansant au milieu, ce qui est une métaphore pour dire qu’elle a le cerveau dérangé.

Elle porte des rubans
Qu’elle laisse s’envoler
Elle me chante souvent
Que j’ai tort d’essayer
De les retenir
De les retenir
Je l’aime à mourir

Bon là je crois que ça se passe d’explications. Cette chanson a été écrite il y a longtemps, de nos jours, bien sûr, on recycle les rubans.

Pour monter dans sa grotte
Cachée sous les toits
Je dois clouer des notes
À mes sabots de bois
Je l’aime à mourir

Elle habite un splendide appartement mansardé et, s’il veut aller la voir pour faire quelques ponts, il doit lui préparer un spectacle de claquettes.

Je dois juste m’asseoir
Je ne dois pas parler
Je ne dois rien vouloir

Le préparer mais c’est tout, quand il est avec elle il a pas le droit d’ouvrir sa gueule, juste de la regarder chatter sur msn avec ses vieux potes soldats.

Je dois juste essayer
De lui appartenir
De lui appartenir
Je l’aime à mourir

A mon avis, elle se fout un peu de sa gueule.

Elle a dû faire toutes les guerres
Pour être si forte aujourd’hui
Elle a dû faire toutes les guerres
De la vie, et l’amour aussi
Moi je n’étais rien
Et voilà qu’aujourd’hui
Je suis le gardien
Du sommeil de ses nuits
Je l’aime à mourir

Vous pouvez détruire
Tout ce qu’il vous plaira
Elle n’aura qu’à ouvrir
L’espace de ses bras
Pour tout reconstruire
Pour tout reconstruire
Je l’aime à mourir

Mais lui, il a pas des masses l’air de s’en rendre compte.

GTA, vends-toi

Sinon, hier, y a GTA4 qui est sorti, je sais pas si tu en as entendu parler, c’est un jeu où il faut voler des voitures et faire de la violence.

C’est un jeu très contesté parce que les adolescents, ils y jouent, ils perdent tous leurs repères et c’est pour ça qu’après, ils font de la violence dans la société. Toi, naïvement, à cause de l’héritage de mai 68 à qui nous souhaitons un joyeux anniversaire, tu te disais que peut-être le jeu vidéo n’était pas une cause, mais plutôt un symptôme, genre si Kevin est pas sorti de sa chambre depuis 12 jours et massacre des gens virtuels, c’est peut-être parce qu’il avait un problème à la base, si on en parlait, enfin quand il aura reposé cette batte ? Mais non, en fait Kevin il est gentil et adorable, c’est le jeu vidéo qui l’a rendu violent. De mon temps, c’était Marilyn Manson qui rendait les adolescents violents, maintenant c’est GTA, franchement, on est pas aidés, heureusement qu’ils vivent dans une société d’amour, d’espoir et de tolérance sinon ça serait limite le bordel.

Cela dit, je sais pas toi, mais moi, un jeu où on peut voler des voitures et frapper des gens, je trouve ça chiant, c’est un peu comme les footballeurs pro qui jouent à Pro Evo Soccer, je vois pas bien l’intérêt de refaire à l’écran des gestes de tous les jours. Par contre, on parle encore trop peu des conséquences néfastes que peuvent avoir sur la santé des jeunes certains autres jeux vidéos culte.

(ah oui, j’ai oublié de te prévenir, c’est un post pour geeks)


Des accros à Tetris prêt à toutes les extravagances pour terminer une ligne


Je sais pas si tu te souviens de Port of Call. J’avais toujours un mal de fou à faire entrer mes bateaux au port en manuel


Attention, abuser de Lemmings peut avoir des conséquences grave. Et pour ce niveau là, j’aurais plutôt pris un creuseur


Attention, si vous décidez de jouer aux Sims dans la vraie vie, rappelez-vous que les vrais objets pèsent lourd
(dans le cadre de la réinsertion progressive de Kaly à la vie bloguesque, c’est lui qui s’est chargé des photoshoppages de ce post)(apparemment, il aime les pandas)


Si vous décidez d’organiser des combats de Pokémon dans la vraie vie, rappelez-vous que le hanneton n’évolue qu’au niveau 42 et qu’avant, il ne possède que les attaques agiter les ailes comme un débile en espérant que ça impressionne l’adversaire et se cogner dans les vitres comme un débile en espérant susciter la compassion. (par contre après le niveau 42, il récite des poèmes en slave)

Ich bin so stolz

Sinon, bientôt, en Suisse, on organise un tournoi de foot avec nos amis et néanmoins voisins autrichiens.
Comme nous, en Suisse, c’est bien connu, on a pas l’habitude de recevoir de la visite, Suisse Tourisme a fabriqué un joli petit dépliant à l’égard des hôteliers, je te laisse méditer dessus.

On y trouve quelques informations précieuses genre il ne faut pas lancer de pierres aux gens, ils risqueraient de mal le prendre, des trucs super utiles à tous les hôteliers mentalement déficients. Parce que bon, dans certaines vallées alpines, il y a des aubergistes qui n’ont plus vu le moindre client depuis 1873, il faut donc leur expliquer comment se comporter. Surtout que l’Euro c’est compliqué. Comme même les pauvres ont le droit de jouer au foot, on va se trouver avec des portugais, des roumains et des polonais plein nos rues, que faire si ils se mettent à cuire de la morue dans de la vodka, peut-on appeler la police ?

Heureusement un stagiaire toxicomane qui s’ennuyait esprit éclairé a eu l’idée de ce fascinant fascicule et, désormais, plus de risques d’impairs. Par exemple, si on vous demande comme ça, sans réfléchir, de me citer deux clichés sur les portugais…

Ca y est ?

Range cet épilateur immédiatement, les clichés sur le Portugal c’est fier et modeste. Ce qui est plutôt classe.

Sauf que, tout ceci n’est pas trés complet, ils auraient pu dire bien des choses en somme. Et, sans vouloir me vanter, faire appel à moi, qui m’y connais super bien en pays.

Par exemple, tenez.

L’Autriche, qui coorganise l’Euro, est un pays réputé avant tout pour le charme et l’humour de ses habitants, quoi de plus drôle qu’un joddler tyrolien en train de commander un Apfelstrudel à la terrasse d’un café d’Innsbruck ?

L’Autriche tire son prénom de l’Allemand « autre ich »: c’est un pays où on dit ich, comme en Allemagne, mais un autre, car ce n’est pas l’Allemagne. Pour reconnaître si un quidam vous parle allemand ou autrichien, il suffit de lui donner un ballon de football. L’Autrichien ne saura pas qu’en faire. Attention, si votre interlocuteur place le ballon dans un coffre, il s’agit d’un suisse allemand.
Longtemps, l’Autriche a joué un rôle prépondérant dans l’Histoire de l’Europe, grâce à ses importantes fabriques de compositeurs. Je te laisse un peu faire une liste des Autrichiens connus, tu verras rapidement que ceux qui ne faisaient pas de musique ont très mal tourné: un futur président des Etats-Unis, un psy, un dictateur, des skieurs, que des choses pas très recommandables.

L’Autriche est connue pour sa gastronomie, ses saucisses de Vienne, ses chocolats viennois, ses tartelettes de Linz, ses escalopes milanaises et là-dedans, dis-moi, que deviennent, que deviennent, les valses de Vienne ? Cependant, ce pays ne parvient pas à attirer autant de touristes qu’il le souhaiterait. Les vacanciers filent tout droit par le Brenner vers l’Italie ou la Croatie. Les indigènes en éprouvent de la rancoeur, qu’ils noient dans l’alcool. L’Autrichien boit, mais la caravane passe.

Comme les gens s’intéressent de moins en moins à la musique classique, les Autrichiens modernes doivent trouver de nouvelles activités pour exprimer leur créativité. En hiver, le ski. Et, comme le vin autrichien n’est pas très bon, en été, ils s’occupent à réaménager leurs caves.

Truitez-les tous

De temps en temps, mais pas pendant les heures de bureau sinon tu risques de te faire coincer les doigts très fort, tu traînes sur facebool*, copains de Sophie Davant ou (plus rarement) amatrices-lubriques.com et tout à coup tu retombes sur Maurice Flonchard ou Pétronille Klozk, que tu avais complètement perdu de vue depuis la soirée de fête du bac (Et tu espères sincèrement que cette histoire de pelle à tarte est oubliée). Tu les contactes et là, c’est comme si les années n’avaient jamais passé, vous vous retrouvez comme au temps jadis, sauf qu’il n’y a pas interro de maths mardi matin.

Enfin je veux dire, ça doit se passer comme ça, de temps en temps. Sinon, ce genre de sites n’auraient pas le succès qu’ils ont. Peut-être même que des fois, Jean-Pierre Bouchinot et Marina Flubert se revoient, 20 ans après, se rappellent du baiser langoureux qu’ils avaient échangé en sixième (mais la sixième suisse, quand même, sinon c’est un peu dégoûtant), remettent ça, mais en bien moins maladroit parce que bon, puis, dans la foulée, font des bébés dont les producteurs hollywoodiens rachètent les droits. Ça doit bien arriver quelquefois.

Sauf que toi, quand tu recontactes Elsbeth Früüglü, ça ne se passe pas du tout comme ça. Tu lui demandes ce qu’elle devient, tu apprends qu’elle a une douzaine de gosses, une maison avec des volets bleus et un gros chien noir et du coup, quand elle te demande et toi tu deviens quoi, soit tu te lances dans un discours sur les valeurs petit-bourgeoises de notre société de consommation, soit tu crées une diversion, par exemple en simulant une alerte à la bombe.
Ou alors elle te dit qu’elle a décroché 3 ou 4 licences, travaillé un moment comme responsable d’un truc que tu comprends même pas, mais qui a l’air classe, puis qu’elle a changé de voie et qu’elle est maintenant présidente d’un petit état d’Amérique du Sud qu’elle a racheté pour une bouchée de pain, et quand elle te demande et toi, tu lui expliques que tu as préféré privilégier ta vie de famille plutôt que ta carrière, mais tu es bien obligé, dans le mail d’après, de lui avouer que ta vie de famille, c’est un chat de 3 ans qui prend un peu de bide mais pas trop, ça va.

Parfois, au cours de l’échange épistolaire, tu découvres que ohlala comme par hasard, on travaille désormais dans la même ville et tiens, si on allait boire un verre un de ces jours ? et au moment des retrouvailles tu as une petite pointe d’appréhension, nous entendrons-nous encore après toutes ces années surtout que, maintenant tu t’en souviens, vous ne vous disiez déjà pas grand chose à l’époque, Elsbeth Früüglü est le 49e nom que tu as tapé, un peu en désespoir de cause, dans le moteur de recherche de facebool*, vraiment, tes vieux potes pourraient faire l’effort d’être un peu plus geek que ça. Et bon, en effet, vous n’avez pas grand-chose à vous dire.

Revigoré par cette expérience, car tu es prêt à saisir n’importe quel prétexte pourvu qu’il y ait apéro, tu décides de recontacter Fulgence Heffenstrüd dès ton retour à la maison, avec un peu de chance, il n’est rien devenu.

* note pour les correcteurs: ceci n’est pas une faute de frappe mais un excellent jeu de mot offert par une amie**
** par contre, elle est fan d’Indochine

Alcools

Alcools

Je repasse sous jiwa, qui me semble mieux que deezer (mieux et moins connu, finalement, internet c’est très démocratique) et je crée une playlist d’alcooliques

funiculi funicula

La brume cotonneuse nimbe la ville d’une dépressive aura automnale, mais un je-ne-sais-quoi de printanier embaume l’air, d’ailleurs y a des fleurs alors c’est bien la preuve. Un jeune homme, bien plus printanier que cotonneux, si tu veux mon avis, quitte son bureau à midi précises, car la scène se passe en Suisse et qu’on ne rigole pas avec ces choses-là. Il opte plutôt pour le libanais. Las, il trouve porte close. Mais il n’est pas homme à se laisser abattre et trouve une solution de repli, une sandwicherie américaine spécialisée dans le pain mou et le fromage aléatoire.
L’ambiance est vaguement orange et capillairement tecktonisée. La queue avance comme seules les queues savent le faire. Soudain, le moment qu’il attendait depuis de longues minutes arrive enfin. C’est à lui de parler. Heureusement, il s’était préparé bien à l’avance.

– Je vais prendre le menu salade.

Manger de la salade en ces lieux, c’est follement subversif, se dit-il. Et pourtant, la dame de la caisse ne se laisse pas impressionner.

– Sauce italienne ou française ?*

Et là, c’est le drame. Italienne ou française ? Comment choisir ? L’arôme délicat et envoûtant du vinaigre balsamique, son mariage subtil à l’huile d’olives pressées avec amour sur une gondole ? Des siècles de tradition culinaire se mêlant subtilement à l’envahissant modernité du lieu ? Il hésite. Comment trancher entre deux arts de vivre à la fois si proches et si éloignés. L’Italie c’est Rome, le soleil, les filles belles comme le soleil qui se lève sur la Toscane évanescente, les opéras de Verdi, les soirées pizza, le far niente. La France, c’est Melun, le cinéma français, la belote, les apéros de Verdi (c’est un bar pas mal)(ils font des apéros), le far breton. Si j’opte pour la française et que je digère mal, se dit-il, je pourrai toujours accuser le Cheeseburger, probablement suédois, les conditions de jeu déplorables, mais si je prends l’italienne, y aura peut-être un cadeau dedans, je me rappelle quand j’avais été en Italie, j’avais eu un cadeau dans mon croissant mou à la confiture, je l’avais donné à un enfant aveugle.

– Monsieur ? Il y a des gens qui attendent !

Derrière lui, la file s’allonge. Il sent la sueur perler à son front.

– On a faim, gronde la foule.

– Comment osez-vous vous plaindre, alors que des milliards d’enfants tibétains meurent chaque jour au Darfour ?

– Des milliards ?

– Oui bon, mais vous savez ce que c’est, avec Darfour, je positive**.

Il abandonne la foule à ses lazzis et se retourne vers la caissière fulminante.

– Je peux pas avoir un peu des deux ? Genre française mais avec des origines italiennes ? Ca doit être pas mal, ça, non ?

– Monsieur…

– On ne vous a jamais dit que vous étiez très fulminante ?

– Il faut vous décider ou j’appelle la police.

– Bon ben… française, déjà qu’ils ont perdu la coupe du monde sur un coup de tête.

– Frites ou potatoes ?

* Oui, faut être suisse pour comprendre.
** Je sais, mais je me dis que c’est peut-être plus clair la deuxième fois.

j’ai mangé des chipolatas avec de la salade, ça va pas du tout ensemble*

A la Préhistoire, la terre était encore peu peuplée, ce qui n’avait que peu d’influence sur le métro aux heures de pointes. Cela avait en revanche une influence directe sur les relations entre les peuples puisqu’il est beaucoup plus facile de ne pas détester ses voisins quand on ignore totalement leur existence.

Mais, parfois, il arrivait que deux tribus convoitent le même mammouth. Comme l’Homme, bien qu’encore peu civilisé, présentait déjà certaines amusantes caractéristiques qu’il a su conserver jusqu’à aujourd’hui, ça finissait parfois en méchoui mais bien généralement en baston. Puis on jetait la moitié du mammouth, parce que c’est quand même gros et moins bon réchauffé.

Le grand chef UhHgRuhr, sage ou parano, c’est selon, aimait à être informé des agissements des autres cavernes: ont-ils découvert le feu, où en sont-ils politiquement et, surtout, les rumeurs selon lesquelles UhGruuuuuuuuuuuuuhr et Ughraha auraient une aventure sont-elles fondées ? Il décida donc d’affecter quelques jeunes gens à son service d’information. Ils suivaient une école où ils apprenaient les ficelles du métier genre peut-on mener une interview à coups de massue, entraînaient leur mémoire parce que c’est pas évident de te rappeler de tous les détails quand, sur le chemin du retour, tu es tracé par un tigre à dents de sabres ou un panda laineux et, si il restait encore un peu de temps, intégraient quelques notions de déontologie.

La nouvelle profession était très convoitée. Nombre de jeunes gens rêvaient de la pratiquer. Pourtant, plus les années passaient, plus les vieux gens qui la pratiquaient trouvaient que, vraiment, c’était plus comme avant. Ils ne recommençaient à trouver noble leur profession qu’au moment où quelqu’un prétendait que « non mais n’importe qui peut le faire, suffit juste de courir vite ».

Il faut dire qu’en cette période d’inculture, on avait tendance à confondre messager et message. Et que, quand les nouvelles étaient mauvaises, le chef UhHgRuhr devenait de mauvaise humeur donc, pour éviter, on s’arrangeait pour les arranger. Il faut dire aussi que les envoyés spéciaux avaient tendance à revenir le plus vite possible. Premièrement parce que l’information n’attend pas, deuxièmement parce que plus les années passaient, plus la perspective d’une bonne tranche de mammouth ravigote à leur retour au bercail leur semblait plus importante que celle de servir l’information. Du coup, ils s’arrangeaient pour rentrer avant les concurrents, pour avoir les meilleurs morceaux, je sais pas si t’as déjà goûté la rate de mammouth mais c’est moyen. Et que finalement, si ils donnaient une information fausse, genre UhhGRrRugr de la tribu troisième caverne à gauche et après c’est tout droit est décédé hier des suites d’une courte maladie rigolote, le temps qu’ils rentrent, statistiquement, ça pouvait très bien être devenu vrai. Et finalement, parce que leur métier n’était pas toujours reconnu à sa juste valeur à l’étranger et qu’on a beau dire, entre servir l’information et servir de cible à des fous furieux armés de javelot, détaler est souvent le choix le plus sage. L’enquête de fond était donc souvent délaissée au profit de la course de fond.

Puis l’on inventa, tour à tour mais pas coup sur coup, l’écriture, l’apéritif, l’imprimerie, l’attachée de presse et, aujourd’hui, cette noble profession a bien changé.

*oui va falloir que j’arrête de demander des titres aux gens de msn