Au début, tu le trouvais mou, peu attirant, pas très affirmé, un peu fade.
Mais depuis peu, tout a changé. Il est soudain devenu très séduisant et tu rêves de l’attirer dans ton giron, malgré les mots durs que tu as eu pour lui autrefois.
Tu as changé d’avis, il faut bien l’avouer, quand une amie, qui avait voté pour lui par erreur après une soirée trop arrosée, t’a parlé de son gros 18,5%. Tu le prenais pour un petit bonhomme en mousse, tu te dis aujourd’hui qu’il vaut de l’or. Pour lui, aujourd’hui, tu es prête à livrer bataille. Ou fontaine.
Alors, te demandes-tu, comment séduire un centriste?
Tu peux faire classique et lui écrire des poèmes qui parlent de prairies et de lapins. Tu peux aussi essayer de le rendre jaloux. Tu te drapes dans un drapeau, tu chantes l’hymne national: à tous les coups, il va croire que tu dragues l’extrême-droite. Cela dit, c’est un peu dangereux, comme tactique. Il risque, de dépit, de se jeter dans les bras du premier petit candidat venu et toi de ne plus savoir comment te débarrasser de ta nouvelle conquête.
De même, feindre l’indifférence pourrait être totalement contre-productif. Car le centriste a un énorme besoin d’amour. La meilleure solution est donc de le flatter. Prends-le par les sentiments, montre lui que tu t’intéresses à lui, parle-lui de vos passions communes (la fabrication de mômes, le chabichou, tatanner la gueule de Nicolas Sarkozy) dis lui que tu aimerais le voir plus souvent dans les médias, même dans horloges magazine, dis-lui que rarement un ministre de droite n’avait été aussi sexy que lui. Evite par contre de lui parler de la suavité musquée de son programme, sinon il se doutera de quelque chose.
Sinon, bien sûr, tu peux être honnête et lui avouer que ce n’est qu’une histoire d’un tour. Mais que ça en vaut la peine, parce que tu sais faire des trucs que personne ne lui a jamais fait jusqu’ici (par exemple de la blanquette aux olives, ou une imitation du cri du panda, là je sais pas, démerde-toi pour trouver des trucs que tu sais faire)