Veau terrien

Les blogueurs sont en train de révolutionner le monde médiatique et de foutre une trouille bleue aux journalistes oldmedia. Mais au lieu de faire des trucs de révolutionnaires, comme imprimer des t-shirts à leur effigie (ah si, ça ils font déjà) ou brûler des voitures, que font-ils?
Ils se passionnent pour des tas d’élections de miss t-shirt mouillé. Les blogueurs, c’est vraiment des branleurs

Alors bien sûr, on peut se gausser de ce besoin permanent d’être le meilleur, mais on ne le fera pas parce que merde, si le blogueur a envie que ça tourne bien, d’être beau, de gagner de l’argent et de s’appeler Henri, il a le droit, c’est une envie légitime.
Bien sûr, on pourrait demander à des célèbres psys , mais ils nous raconteraient des histoires salaces. Alors non.
Si le blogueur a besoin, pour s’épanouir, d’élections de Mister Foire au boudin, donnons-lui des élections. D’ailleurs, l’avantage d’une élection de blogueur sur une élection de Miss France, c’est qu’on découvre son blog avant, comme ça y a pas de surprise. Et pendant qu’ils font ça, ils ne font pas de bêtises.

Mais pas n’importe comment. Parce que dans chaque nomination du meilleur blog bleu, il y a plus de perdants que de vainqueurs: l’élection est un système complètement antidémocratique. Et forcément, si vous remettez en cause le principe du truc, vous vous faites taxer de jaloux, d’aigri, de communiste ou, plus rarement, de trompettiste.

Mais il y a une solution. Je vous propose aujourd’hui, pour la modique somme de 3220 euros et un poney, un outil qui va révolutionner le monde:

Le kit « Fabrique toi-même ton award du meilleur blog »

Le kit « Fabrique toi-même ton award du meilleur blog » consiste en un logo fond sur fond blanc entièrement personnalisable, une interview à fabriquer toi-même, une maquette de commentaire dithyrambique d’un célèbre expert de la blogosphère, et de véritables catégories fabriquées à la main par des spécialistes en catégories moldaves.

Prochainement en version prix littéraire.

à toute, à Lure

Il y a belle lurette que ce blog pourtant fortement informatif n’a plus informativé quant au glorieux passé de nos nobles expressions. Et justement, d’où vient l’expression belle lurette?

Nous sommes il y a environ fort longtemps, un mardi. Comme aujourd’hui, donc, mais avant.
Laurette est une charmante demoiselle aux charmes avantageux et au regard lancinant, ce qui lui vaut d’être la grande favorite de l’élection de Miss Camping lors de ses vacances. Hamilton s’éprend de la belle sur le champ (les campings étaient sur des champs, à l’époque), s’en va voir son père et lui demande sa main. Mais, en cette époque d’obscurantisme, les manchots n’ont aucune chance de gagner de concours de beauté. Embêté, Hamilton épouse Laurette pour se faire pardonner.

Le jeune homme est un preux chevalier et, bien vite, s’en va guerroyer. Quand il finit de guerroyer, il s’en rentre manger mais en chemin, de nombreux gens l’arrêtent et lui disent: Palsembleu, nous ouîmes le récit de vos exploits, vous êtes super preux, comme gars, je peux avoir un autographe?, ce qui ralentit considérablement sa course de retour. Bien souvent, Hamilton envoie des messages par pigeons à sa jeune épouse pour lui dire qu’il aimerait être un oiseau pour pouvoir voler à tire d’aile vers elle mais que là il va être très en retard et que tant pis, il s’arrêtera manger un truc sur la route, tudududu, sur la route.

Laurette est ce qu’en cette époque reculée, on considérait comme une bonne épouse: elle est économe et cuisine fort bien. Tous les soirs, elle prépare de bons petits plats pour son Hamilton et, tous les soirs, elle finit par les engloutir toute seule, pour pas jeter (René Tupperware n’avait pas encore inventé le tupperware).

Le jour où, quelques années plus tard, elle se dit qu’au lieu de bouffer, elle ferait mieux de prendre un amant, elle doit faire face à l’atroce réalité: elle a pris des tas de kilos, elle a pris des boutons à cause qu’elle cuisine fort gras, sa moustache a poussé parce qu’à l’époque, la super crème que tu peux t’épiler sans douleur ni endommager la couche d’ozone n’a pas encore été inventée, et en plus elle a perdu tous ses cheveux dans un accident de cheveux, bref, il y a longtemps qu’elle n’est plus la belle Laurette qui faisait la fierté de sa maman.

Les linguistes s’accordent à dire que cette histoire n’a strictement aucun rapport avec l’expression belle lurette. Une lurette, c’est une petite lure, un objet disparu depuis tellement longtemps que on a coutume de dire ça fait belle lurette que plus personne ne sait à quoi pouvait bien servir une lurette, mais ceux qui n’en avaient pas étaient bien délurés, comme Laurette.

Interlude musical

Lala Chostackowich est née le 11 janvier 1974 dans une petite ferme près de Münchenbuchsee. Très jeune, elle marque un vif intérêt pour le droit. Mais ses parents, désireux de la voir faire un métier sérieux, l’inscrivent contre son gré dans une école de jonglage.
Malheureuse comme les pierres, du moins celles qui sont malheureuses parce que la plupart d’entre elles ont tendance à s’en foutre, surtout la malachite qui est vraiment une conne, elle fugue.

Elle part, en stop, rejoindre Dipsy Rodriguez, un sympathique jeune homme rencontré alors qu’elle était en vacances à La Baule et lui au Togo. Dipsy qui, entre temps, s’est laissé pousser la barbe, lui dit qu’elle peut rester, à condition de l’aider à faire des expériences mathémathiques sur les polygrammes. Ils vont alors sombrer dans la spirale infernale de la délinquance: très vite, ils se mettent à traverser en dehors des passages piétons et à manger avec leurs doigts. Recherchés par toutes les polices du village, ils fuient. C’est là qu’ils sont reperés par Tinky Winky Chompard, un dangereux traficant d’horloges comtoises, et sa compagne Po Flanagan.

Les quatre compères sont activement recherchés par le FBI, qui les suspecte et décident de se choisir une couverture, surtout qu’il ne fait pas chaud pour la saison. Mais un voisin, au courant du trouble passé de Dipsy, décide de les faire chanter. Ils gagnent deux trois disques d’or, mais comme ils ne veulent pas finir comme les Beatles, morts, ils décident de chercher une autre activité moins dangereuse.
C’est là qu’un groupuscule d’extrême-centre les contacte et leur propose d’enfiler un costume ridicule et d’espionner les petits enfants, soupçonnés d’être de dangereux militants communistes. Les quatre compères acceptent, les teletubbies sont nés.
Le succès est immédiat: les gosses ne se doutent de rien. Tous les soirs, les Teletubbies font passer des messages codés à leur gouvernement pendant que les gosses, ces imbéciles, rient bêtement.
Ainsi, lors d’un épisode mémorable, ce dialogue lourd de signification était échangé:

Lala a deux tubbytoasts, Lala a deux tubbytoasts
Po a deux tubbytoasts, Po a deux tubbytoasts
Dipsy a deux tubbytoasts, Dipsy a deux tubbytoasts
Tinky Winky n’a pas de tubbytoasts, Tinky Winky n’a pas de tubbytoasts.

Psychotruc

Ce qui est sympa, avec les skyblogs, c’est que bon, aujourd’hui, les blogueurs deviennent Miss France ou pensionnaires sur M6, mais demain, hein, demain?
Un jour, peut-être, en pleine campagne présidentielle, au lieu de « il a fumé quand il était jeune », on lâchera un « il avait un skyblog quand il était jeune ».

Tout ça pour dire que c’est un peu dangereux de répondre, comme ça, inconsidérément, à des questionnaires à la con. D’ailleurs, ces questionnaires, c’est probablement les mecs du FBI qui les démarrent, juste pour avoir des preuves contre nous quand on sera présidents des Etats-Unis.

Mais J6 m’a passé le relais, je suis donc obligé de m’y coller si je ne veux pas mourir dans d’atroces souffrances.

1.Le questionnaire auquel j’aurais voulu répondre mais dont personne m’a passé le relais:

Ouais en fait, je fais semblant de détester les questionnaires parce que justement, on me passe jamais le relais. Celui sur les fourchettes, j’aurais bien aimé.

2.Si j’étais un animal écrasé sur la route:

Je ferais moins le malin.

3.Mon dictateur préféré:

Dick Tateur, le frère caché de Dick Rivers.

4.Mon objet sexuel préféré:

Le trampoline sexuel

5.Ma déformation physique préférée:

Les genoux

6.Si je devais brûler la voiture de quelqu’un à Clichy-sous-bois, ce serait celle de:

Je ne sais pas, je ne suis jamais allé à Clichy-sous-Bois.

7.Si je devais exécuter un Bisounours ce serait:

Celui-ci, il me fait peur.

Et je passe le relais à:

Miss France, Miss Aquitaine, Miss Kali

Y a comme un bruit

Après l’immense succès de « Comment réussir sa déprime en dix leçons« , découvrez dès à présent le nouveau best seller: « Comment réussir sa paranoïa en douze leçons (parce que c’est un peu plus dur) »

Tous les experts le disent, la paranoïa sera très à la mode ces prochaines années. Grâce à « Comment réussir sa paranoïa en douze leçons », prenez les devants, soyez un précurseur (ça vous évitera de devoir vous rabattre sur des phobies à la con quand tous vos amis seront paranoïaques.

La paranoïa rend créatif. Sans elle, Ubik et 1984 ne seraient rien. Sans elle, les Américains s’ennuyeraient le soir au lieu de croire à la théorie du complot.

Pour bien réussir sa paranoïa, il est important, dès le début, de bien choisir sa cible. Si vous habitez en plein coeur de Paris, il est par exemple déconseillé de penser que les poneys ont juré votre perte. De même, il est totalement inutile de vous persuader que les Teletubbies sont en fait des gens déguisés qui vous épient pour révéler vos secrets au FBI: c’est malheureusement vrai.

« Comment réussir sa paranoïa en douze leçons » vous apprend tout cela et bien plus encore. Il contient également des exercices pratiques, des conseils (quand vous serez plus avancé) pour qu’ils arrêtent de vous suivre partout. Vous y apprendrez également comment ils s’y prennent pour faire ralentir mon ordinateur exprès pour m’empêcher de vous parler.

Les cinquante premiers achats reçoivent, en cadeau-bonus, un roman de Clémence Grouduche, une magnifique histoire d’amour où Olaf retrouve Pénélope, son amour de lycée, mais elle s’est mariée entre temps à Gordon, un riche fabricant de tringles à rideaux. Pénélope est troublée quand Olaf l’emmène se balader sur la plage où jadis ils s’étaient embrassés pour la première fois. Soudain, Pénélope observe un crabe qui déambule sur le sable fin. Gordon l’aurait-il envoyé exprès pour l’espionner? Elle se met alors à fuire, mais ils font exprès de rendre le sable glissant pour l’en empêcher…

« Comment réussir sa paranoïa en douze leçons », un cadeau de Noël indispensable! Livré avec une mini-caméra de surveillance, des pastilles de cyanure pour si vous êtes pris par l’ennemi, une photo de poney et une carte de supporter de Nicolas Sarkozy.

Parce qu’on est jeunes

Le rap, c’est dangereux. C’est l’UMP qui l’a dit, même si bon, des tas de gens l’avaient dit avant. A force d’écouter du rap, on brûle des voitures, on mange des bébés, on vote communiste, on porte des baskets de marque très chère et on a un skyblog.

On ne sait pas trop pourquoi les rappeurs font ça, sans doute par goût de la déconne. Une chose est sûre, si aujourd’hui, dans le métro, les jeunes ne se lèvent plus pour laisser leur place aux personnes âgées et les petits lapins se font coincer les doigts très fort, c’est à cause des rappeurs. Aux sept incriminés par l’UMP, on peut ajouter Eminem, MC Solaar, mais surtout celui par qui tout a commencé: Benny B.

Dans les années 90, les jeunes étaient déjà des gens peu recommandables, certes, mais ils étaient beaucoup moins dangereux que les jeunes d’aujourd’hui. Car ils écoutaient du metal, une musique qui encourage les gens à épouser des arbres et à leur offrir des perles de pluie. Quand soudain, un beau jour, ou peut-être une nuit, surgit Benny B, le premier groupe de rap du monde
(du moins du monde de ceux dont, en cette époque où skyrock passait du rock, la principale source de nouvelles découvertes musicales, c’était La Classe et son invité de fin d’émission) (c’était une époque joyeuse où El Chato et Bézu brillaient au firmament des stars, alors que Lagaf incarnait le summum de l’humour littéraire et un brin décalé).

Il est très intéressant de voir à quel point il est difficile de trouver les paroles des chansons de Benny B sur le net: c’est sans doute dû à un complot organisé pour l’empêcher de pousser les jeunes à peindre des graffitis sur les murs en dansant du breakdance comme des sauvages avec leur casquette à l’envers. On peut toutefois retrouver son chef d’oeuvre, « Mais vous êtes fou »

A force d’assiduité, on apprend également qu’il a suivi les traces d’un autre dangereux fomenteur de troubles, Antoine. Il vit aujourd’hui sur une plage idyllique, porte des lunettes et chante toujours, même si dans un étrange langage. Ca se passe ici.

Les concierges traditionnels démarrent des discussions

Après Anne Imbert, Sophie Loubière

Si, à chaque fois qu’un blogueur dit une connerie, les médias traditionnels (traditionnels, ça veut pas dire qu’ils portent une robe et des sabots, ça veut dire tous les médias sauf les blogs) s’affolaient, faudrait des chaises en béton pour pouvoir y déposer son journal du matin sans qu’elles craquent.

Trombone à coulisse

A la télévision, les gens des sitcoms ne sont pas les seuls à comploter. Un autre groupe de personnages machiavéliques oeuvre pour mener à bien ses terribles desseins (cette phrase a déjà été utilisée dans de nombreuses oeuvres littéraires, notamment le Mickey Parade spécial hors-série (on y voyait Mickey découvrir que Pat Hibulaire était le coupable grâce à son immense sagacité), mais elle passait bien dans le contexte)

Si vous regardez bien la Starac, de temps à autres, vous apercevrez un prompteur. Les textes des chansons, les subtiles réparties du toujours sémillant animateur et peut-être même les réponses balbutiées des apprentis has-been y défilent insouciantes. Sans que personne ne s’en offusque. Et pourtant, il y a une troisaine d’années, le prompteur était un de ces trucs honteux, dont tout le monde connaît l’existence mais dont personne n’a jamais fait l’expérience soi-même, un peu comme le Bois de Boulogne et les spaghettis surgelés.

Aujourd’hui, on les affiche sereinement à la Starac. Demain, les caméramen complices du Plan les laisseront subrepticement apparaître dans toutes les émissions, du TJ aux émissions religieuses en passant par les matches de foot.

Le prompteur deviendra fashion, tout le monde voudra le sien. C’est alors qu’Ils lanceront la deuxième étape de leur Plan: on trouvera dans le commerce des prompteurs portatifs. Ils réagiront aux phrases que vous entendrez et vous n’aurez plus qu’à lire la réponse.

En quelques mois, tout le monde aura son Prompteur portable. Tout l’éventail des relations humaines pourra se résumer en 32 phrases enregistrées (dont Tiens, on dirait que vous êtes une fourchette aujourd’hui, insérée par un programmateur dépressif). Mais pour personnaliser un peu, on pourra acheter des smileys.

C’est alors que le Plan sera réalisé:

Ils avaient échoué lors des débuts d’internet, mais ils reviennent, plus déterminés que jamais.
Un jour, les gifs animés domineront le monde.

(Regarde les fourbir leurs armes ici, c’est effrayant)