Les fabuleuses aventures du Suisse sémillant qui ne devint pas tellement milliardaire

Pour renflouer un peu mes finances avant que George Clooney ne rachète les droits de mon billet sur les poneys, j’avais ourdi un plan pour le moins machiavélique: m’inscrire à Tout le monde veut prendre sa place, ravir le trône du malheureux et implorant champion et aligner 432 victoires.

Las, après le casting (oui, ma bonne dame, de nos jours, pour aller jouer dans la télé, on ne passe plus des sélections mais des castings), on ne m’a jamais rappelé. Probablement pour des raisons politiques: à l’heure où France 2 devient la Chaîne Officielle de la République Libre et Sarkozyste de France, ça ferait mauvais genre, un Suisse indétrônable dans un jeu de culture générale.

Adieu donc, gloire, richesse et boîtes de jeux. Toutefois, je peux te faire profiter de mon expérience en t’expliquant un peu comment ça se passe, un casting: d’abord, on t’envoie dans un endroit terriblement difficile à trouver, pour éliminer quelques candidats. Puis on t’enferme 4 heures dans une salle surchauffée, ce qui explique pourquoi TLMVPSP (comme on dit entre initiés) est le seul jeu de culture générale dont les grands gagnants ne sont pas des vieux. En résumé succinct: On te fait répondre à quelques questions de culture générale comme « à quand remonte votre dernier fou rire ? » et « racontez-nous une anecdote rigolote lol », puis on te dit « bon rentrez chez vous, on vous rappellera ». Puis, à mesure que les jours passent, tu finis par te dire que jamais ils ne te téléphoneront et noyer ton chagrin dans le jus de betteraves. Mais avant toutes ces terribles épreuves, on te fait remplir une liste d’anecdotes, tout en précisant que si par malheur tu laisses une case vide, il arrivera de terribles malheurs, Diego G., de Mulhouse, n’a pas répondu à la question 5, le lendemain, il apprenait que son kangourou était décédé. Jean-Palfrenier C., de Perpignan, a répondu à tout et a gagné plusieurs euros au loto.

Pourquoi je te raconte tout ça ? Parce que, statistiquement, il y a forcément parmi toi des gens à qui il n’arrive jamais rien. Ce n’est pas normal que ces gens n’aient pas le droit d’aller écouter les blagues de Nagui. Donc je te propose une liste d’anecdotes imaginaires, pour booster un petit peu tes chances au cas où tu t’inscrirais au casting, et parce que ça me fait un sujet.

On a tous notre quart d’heure de gloire, quel a été le vôtre ?

L’hiver dernier, je rentrais chez moi, dans la banlieue nord de Melun, quand j’ai aperçu un homme qui se noyait dans la rivière. « Le pauvre, il doit avoir froid », me dis-je. Par solidarité, je décidai d’aller boire un chocolat chaud au café « Melun dans l’autre » tout proche, où se déroulaient les championnats régionaux de karaoké. J’ai terminé à une superbe vingt-huitième place avec « Prendre un enfant par la main ».

La plus belle action de votre vie ?

Au temps de ma prime jeunesse, j’ai évolué comme avant-centre du club de fléchettes de Pontarlier. Ma plus belle action reste une double triangulation avec centre en revers et coup du berger.

Le plus beau souvenir enfant ou ado ?

Je me souviens du premier bonbon que m’a offert mon pauvre grand-père. Je lui ai dit que je n’avais pas le droit d’accepter des bonbons d’inconnus, pour faire une blague. C’était très émouvant.

Quelle est votre plus grosse fierté ? (Hormis les enfants et vie de couple).

Oh ça tombe bien parce que mes enfants sont des feignants et que si ma femme apprend que je la considère comme ma plus grosse fierté, elle va encore me cogner. Disons ma collection d’enclumes d’art.

Quel rêve ou projet avez-vous réalisé ?

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant d’une quiche aux poireaux et à la vanille. J’en ai mangé hier. C’est pas terrible.

Dans quel domaine excellez-vous ?

La pyrogravure sur bois.

La honte de votre vie

Je ne participe à ce casting ni pour la joie de la compétition, ni pour le bonheur de l’argent, mais pour serrer la main à Nagui et pouvoir dire coucou à ma maman dans la télévision.

Bêtises que vous avez faites (enfance, adolescence ou plus récemment)

J’ai tenté de battre le record du monde de traversée du lac de Joux à la nage et ce n’est qu’à mi-parcours que j’ai constaté l’oubli de ma bouée Donald.

Anecdote professionnelle

Oh vous savez, le quotidien d’un taxidermiste spécialisé dans les caniches est banal à pleurer, mais y a quand même ce jour où je me suis trompé et où j’ai essayé d’empailler Hans, le caniche de ma voisine, il m’a mordu jusqu’au sang, quand je le recroise, on en rit aujourd’hui.

Anecdote de couple

Ah y a cette fois, avec ma onzième épouse, Guntje, où on était chez les Müller et où on a dit, la lumière dans le jardin a l’air si lumineuse, on la voit sûrement mieux sous le cyprès, on revient dans cinq-vingt minutes (j’étais jeune à l’époque)…
Ah c’est filmé ?
Hum.
Oui.
Y a cette fois, avec ma huitième épouse, Petrska, on a enregistré tous les « Des chiffres et des lettres » de la semaine, le samedi, on s’est fait un marathon, c’était terrible.

Tics ou manies

C’est plus fort que moi, je ne peux pas m’empêcher de faire quatre fois le tour de ma voiture avant d’y monter. C’est devenu très embêtant depuis que je prends le train.

Activités pratiquées régulièrement (sport, loisirs créatifs, associatif…)

Je danse le mia.

Lavé avec Mylène

Mylène Farmer est une chanteuse mystérieuse, évanescente et rousse dont vous avez probablement entendu le dernier single, appelle mon numéro. Peut-être vous dites vous ahaha mais elle est nulle, on dit appelle-moi, pas appelle mon numéro ! En fait, cette chanson, audacieuse et subtile, ne parle pas de téléphone, mais évoque le tragique et cruel destin de quelqu’un qui attend à la Poste. Et qui a pris un ticket. (le clip ici)

Qui entre dans l’histoire

C’est donc pas entrer dans l’Histoire au sens Obamien du terme, c’est entrer dans l’histoire, parce que à certaines heures, aller à la Poste, c’est toute une histoire tellement y a plusieurs gens.

Entre dans le noir

En plus c’est mal éclairé.

Histoire d’y voir
Mon plus beau geste

On le sait trop peu, mais Mylène Farmer a des origines sudistes. Quand elle dit qu’aller à la Poste est son plus beau geste, c’est bien sûr une légère exagération.

J’ai un pillow du soir

Dans un souci remarquable, bien que peut-être maladroit, de s’adresser à la jeune génération, Mylène décide d’user de l’anglais. Un pillow du soir, c’est donc un oreiller.

Un pillow de star

Mais pas n’importe quel oreiller de pouf, non, bien, un oreiller classe. Ok, te dis-tu, mais pourquoi elle nous cause de ça ? Et bien parce que quand elle va à la Poste, elle prend son oreiller avec. Au cas où ça dure.

Sans pillow je n’ai
Plus l’envie d’être

De nouveau cette très légère tendance à l’exagération.

Qui entre dans l’histoire
Cache derrière un fard, noir
La peur des regards
Qui glissent et blessent

Ça se passe dans une petite ville, je sais pas si vous connaissez l’ambiance mais y a pas mal de ragots qui circulent, surtout quand on est une rousse mystérieuse et qu’on chante des chansons à moitié à poil sur TF1 et la Poste reste un lieu de rencontre et d’échange, donc forcément, quand on va à la Poste et qu’on est la mystérieuse susmentionnée, on a un peu peur des regards.

J’ai un pillow en plumes

Mais quand on se balade avec son oreiller, forcément, faut pas s’étonner non plus

En forme de lune
En forme de dune

Hop, tu le tournes comme ça, on dirait un peu une lune, enfin un croissant de lune et
Hop, tu le tournes comme ça, on dirait une dune.
C’est magique.

Refais le geste

Hop, hop, magique.

Qui entre dans l’histoire
Entre dans le noir

Ils ont toujours pas remis l’électricité.

Velours d’un boudoir

Alors oui avec un peu d’imagination, cette ambiance tamisée et légèrement veloutée, ça peut ressembler à un boudoir. Pas l’endroit où on boude parce que les gens disent du mal, hein, non, l’endroit où on fait de la philosophie et tout.

Et pour le reste…

J’ai un pillow duvet

Un truc qui fait oreiller et duvet à la fois. C’est un concept génial, ça vient d’Asie, je crois, c’est très moderne. Et pratique s’il fait froid à la Poste.

Sans pilosité

Non mais c’est utile de le préciser parce que y a un modèle, le pillow-duvet angora, certains aiment bien, mais faut supporter les longs poils, c’est une question de goût.

Sans pillow je n’ai
Plus rien à mettre

Ça fait duvet, oreiller et pyjama. Non là vous voyez pas bien l’idée mais ça va faire fureur dans pas longtemps.

Allégorie, viens là

Alors si elle parle tellement de cet oreiller, c’est parce que c’est un peu une image allégorique pour le confort, le bien-être, alors elle se dit, allégorie, viens là.

Délit de l’émoi

Parce que là, elle est un peu énervée, mais elle se sent coupable.

Mon au-delà, c’est l’i…

…vresse du geste

Ils viennent d’appeler le 43, elle avance d’une place dans la file, un geste qui l’entraîne vers l’au-delà, ça la rend trop folle de joie.

À la folie j’ai « l’a…llo »
Qui me dit : au lit, là !

Soudain, son mari, Frances Farmer, lui téléphone et lui dit « Non mais ça fait six heures que tu es à la Poste, viens plutôt te coucher ». Ça la rend folle de rage, il se rend pas compte toutes les dures épreuves qu’elle et son oreiller ont dû traverser.

L’embellie c’est l’o…
Reiller, de rêve

Heureusement, elle a son super oreiller, ça met du baume sur son malheur.

Appelle mon numéro
J’humeur à zéro

Mais vraiment, elle aimerait bien que le guichetier appelle le 642, elle devient un peu dépitée.

Appelle mon numéro
J’ai le sang si chaud

Elle commence à avoir l’impression d’être malade en plus.

Appelle mon numéro
Viens dans mon sillage

Ça c’est une erreur classique quand on n’a pas trop l’habitude de la Poste, elle croit que c’est le guichetier qui va se déplacer vers elle pour venir chercher sa lettre, qui n’est…

Ni trop sage
Ni collage
Juste ce qu’il me faut

pas une lettre très sage, elle dit plusieurs gros mots, mais pas un collage non plus.

Appelle mon numéro
Compose ma vie

Toujours ce petit problème d’exagération.

Appelle mon numéro
Fais-moi l’hallali

Parce que si elle est appelée, elle va pouvoir crier victoire (c’est un joli prénom).

Appelle mon numéro
Donne-moi le « la »
Lalalala
Lalalala
Appelle-moi

Sauf si elle pète définitivement les plombs.

En résumé, on peut dire que c’est une chanson engagée, qui dénonce le trop-plein des offices de Poste, mais une chanson d’espoir, parce que dans la vie, on a toujours le choix de se battre et d’amener son oreiller.

(et un groupe facebook de soutien à Mylène (et qui m’a un peu inspiré l’idée de ce post) ici)

asv

De tout temps, l’Homme a vu dans internet un merveilleux outil de savoir, d’échange, une nouvelle façon d’exprimer sa créativité, mais, surtout, un terrain inédit pour pécho.

Que les sites soient conçus pour ça ou non, il y a toujours un moment où l’alchimie des corps est plus forte que la froide technologie et où un journaliste en mal d’actualité brûlante (Paris Hilton a la grippe) titre « Ils se sont connus grâce à Passion Caniche ».

Par exemple tenez:
Irc
<Jennifer> Salu savas
<JeanRaoul> lol
<Jennifer> lol
<JeanRaoul> tu sais j’aimerais tellement qu’on se rencontre
<Jennifer> tu pe venir se wikend lol
<JeanRaoul> mais non je ne peux pas tu sais bien
<Jennifer> c sa tu va revoire ton ex lol
<JeanRaoul> mais non voyons elle habite à Montréal… non c’est juste que pour ce week-end, Nouméa ça va faire loin
<Jennifer> lol

Caramail
JeanRaoul>Salu savas tu éok pour un plant cho se soir lol
vous avez été ignoré(e) par Jennifer

meetic
Nouveau message de Jennifer8432371
Salut désoler mais dans ton profil c’est écrits que tu fait 1m87 je cherche un mec entre 1m73 et 1m85 je penses pas que sa marcheras entre nous et jai pas de tant a perdre mon abonnement est echus dans 2 jours et je veut trop trop trouver le prins charmand dici la bonne chance lol bye a+

flickr
JeanRaoul says
Jolie photo ça dévoile ton énorme talent artistique, tu voudrais pas venir dans mon studio je te montrerais mon appareil. Nikon.
Jennifer says
Merci :) c’est la première fois que je fais du nu. Tu as aimé mes photos de paysage aussi ?
JeanRaoul says
Quelles photos de paysages ?
Jennifer says
lol. Et tu fais de la photo depuis longtemps ?
JeanRaoul says
de la photo ? ah non je ne fais pas de photo, je me contente de mater regarder celles des autres

Marmiton
Jennifer : 5/5
(avis du 22/01/2009 sur la recette Pâtes au fromage)
Idée recette originale et facile à réaliser ! J’ai mis de la sauce bolognaise à la place du fromage ! Mes amis se sont régalés !!! Tu veux pas m’inviter à manger un de ces soirs ? Hihihihi

MSN
Merci KaLy !

La réunion de blogueurs
Acte I, au restaurant Le Joyeux Lapin
– Salut… c’est sympa à MissTrululu d’avoir organisé cette soirée, non ?
– Qui est MissTrululu ?
– L’organisatrice de la soirée…
– Ah je connais pas, c’est ma copine Fouj’ qui m’a dit de venir.
– Fouj?
– Fougères et Délires… tu connais forcément ! Et toi, c’est quoi, ton blog ?
– Comme Dans Du Beurre
– Ah…

Acte II, trois semaines plus tard, à la soirée Blog et saucisses
– Oh dis-donc, excuse-moi, l’autre soir, j’ai mal compris le nom de ton blog, c’est pour ça que je t’ai pas parlé de la soirée hihihihihi excuse-moi, j’avais compris Comme des empereurs ! J’adore ce que tu fais !
– Aha…
– Désolée encore de t’avoir tourné le dos. Et de ne pas t’avoir tenu la porte en partant… Ça va mieux, ton nez ?
– Oui oui…
– J’adore ton blog, tu as un si gros pagerank ! Tu fais combien de visites par mois ? Tu veux pas venir chez moi regarder mes stats ?

Acte III, le lendemain, au café L’Alpaga Rieur
– Alors l’autre jour, Daniel m’a dit…
– Daniel ?
– Ben mon colloc gay, tu ne lis pas mon blog ?
– Mais si, tous les jours, depuis que j’ai vu ta photo en maillot de bain, mais j’avais oublié son nom, c’est tout.
– Non, je peux pas m’investir avec quelqu’un qui ne lit pas mon blog, merde, si ça se trouve tu ne me linkes que pour baiser, je le savais ! Je m’en vais ! Attends, je prends juste une photo de toi, pour mon post où j’explique à quel point je suis malheureuse depuis notre rupture.

Facebook
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Jean-Raoul Berluchon – poke back|remove

La réunion de twitters
– Salut, je suis heureux de te rencontrer, je voulais te dire que j’adore ton twitt, ta façon de linker tous les articles de Rue89 est si sensuelle, et puis ton retwitt de @Rinaldo, l’autre jour, j’ai adoré… Depuis que je te followe, pas un jour ne se passe sans que j’imagine ce moment. Tu es si belle, encore plus que je ne l’imaginais d’après ton avatar, tes yeux sont comme de l’or et tes cheveux sont si souples, si soyeux, ta peau a la douceur d’un faon, ta voix est chaude et envoûtante comme des marrons et ton iPhone brille à nul autre pareil,…
– Excuse-moi tu disais ? J’ai arrêté d’écouter après 140 caractères.

Les hommes sont poisson, les femmes aiment le tennis

Puisque tu aimes bien quand je te raconte ma vie (si, si, tu aimes bien, essaie pas de nier), je dois t’avouer un truc qui ne se voit pas tellement: je passe un peu trop de temps sur internet.
Et quand tu passes un peu trop de temps sur internet, si tu ne passes pas ce temps à actualiser perdu.com, tu finis par connaître des tas d’inconnus. Des gens de IRC qui se connectent encore parfois sur ICQ, des gens de Caramail, des gens qui lisent ton blog, des gens qui t’ont ajouté sur facebook tu sais plus pourquoi, et même une personne de meetic quand tu avais essayé pour un copain mais avec qui tu n’as jamais eu de relations charnelles, c’est bien la peine de payer un abonnement mensuel à pas mal de francs.
Et, parfois, ces gens, feignant d’ignorer les 18 heures que tu passes connecté par jour, imaginent en toi une sorte d’expert des choses de la vie, tant il est vrai qu’il est parfois plus facile de discuter de certaines choses avec de parfaits inconnus, d’ailleurs j’ai une histoire d’envies de meurtre au tournevis à confier, quelqu’un pourrait-il m’ajouter à ses amis dans le msn ?.

Et, parfois, des femmes de sexe féminin viennent un peu trop te confier leurs problèmes de couple. Alors pour tous les hommes qui pourraient se retrouver dans cette situation périlleuse, voici quelques aides à la traduction.

Phase 1:
Elle a craqué pour Hojt, qui travaille au département Viandes de son entreprise. Elle croit se douter d’une certaine réciprocité, mais sans certitudes aucune. Cette phase est assurément la plus troublante: elle va te poser nombre de questions totalement incompréhensibles pour un cerveau masculin. Par exemple, si elle te dit « Non mais laisse tomber, je veux pas t’embêter avec ça », rien ne sert de répondre « super » ou « ok, merci ». C’est un code pour dire « je vais de toutes façons te raconter, mais faudrait que ce soit toi qui demande ». Jusque là, ça va. Après, ça se complique. Et sache qu’il ne faut jamais, jamais répondre, « non mais t’inquiète, j’ai vu ta photo sur facebook, gaulée comme tu es, bien sûr qu’il va rappeler ». Elle va te demander des choses du genre « alors hier, il était avec ses copains au bar et il m’a proposé de venir boire un verre avec eux, tu crois que ça veut dire quoi ? » voire pire « à un moment, on parlait de papier peint et il a dit que quand il était petit, il avait un papier peint avec des ours, hihihi c’est chou, tu crois qu’il a voulu me dire quelque chose par là ? » (à ce moment là, non seulement tu ne sais plus quoi répondre et tu finis par lâcher « je vais me coucher… oui je sais il est 16 heures mais vraiment je suis épuisé… oui oui je suis au bureau mais on a un concept de management très moderne tu sais », mais en plus, tu penses avec horreur à toutes les amies de toutes les filles que tu as aimées avant, qui sont devenues femmes maintenant, et aux choses qu’elles savent probablement sur toi)

Phase 2:
Hojt et elle ont été au cinéma, ils se sont embrassés, c’est tout. Il ne l’a pas encore rappelée (en même temps, c’était y a 18 minutes). Elle est un peu nerveuse. « Non mais en partant, il m’a dit ciao, à bientôt, tu crois qu’il entendait quoi par là ? Et pourquoi il m’a pas demandé s’il pouvait rester ? Non, j’aurais dit non, pour qui il m’aurait prise si j’avais dit oui ? en plus j’étais pas épilée, mais pourquoi il a pas demandé ? C’est mauvais signe, tu crois ? Peut-être qu’il pensait que j’allais dire oui et qu’il ne voulait pas demander de peur de penser du mal de moi, tu crois que c’est possible ? » L’avantage, pour toi, de la phase 2, c’est que tu peux te contenter de répondre « ouhla oui » toutes les 5 lignes, elle devrait ne se rendre compte de rien. Au fil des jours, elle se demandera quand même pourquoi il n’a pas rappelé ? est-ce que je devrais rappeler tu crois ? mais pour qui je vais passer ? ah tu crois ? non mais c’est à lui de me rappeler ! ok je l’appelle, mais j’attends encore un jour, sinon il va croire que je m’accroche ! oui ben oui je m’accroche il est si adorable hihihihihihi mais il faut pas qu’il le sache tu comprends ? comment ça non ? bien sûr que tu comprends

Phase 3:
Ils se sont revus. Tu lui rappelles que tu lui avais dit. Tu te dis que c’est le moment ou jamais de lui demander des conseils, tu voudrais acheter un nouveau tournevis mais tu hésites sur le coloris. Mais avant, tu as le droit aux détails de la soirée et force est de constater que le jeune homme est en bonne santé et non dépourvu d’imagination. Elle est un peu inquiète pour toi, 8 heures 12 du matin, c’est quand même tôt pour aller se coucher, mais tout à son bonheur, elle décide de te raconter la suite par mail.

Phase 4:
Là, il y a deux choix possibles. Soit elle disparaît des écrans contrôle pendant six mois, voire à jamais. Tu es content pour elle. Et un peu soulagé, tout de même. Soit elle finit par réapparaître. Et alors là, pour une raison étrange, elle ne te dit plus « il est merveilleux et si adorable hihihihi » mais « vous êtes tous des salauds ». Alors que pourtant, tu es quelqu’un d’irréprochable, sauf des fois. Puis, avant même que tu ne fomentes le plan machiavélique de la consoler, rapport à la photo facebook, elle ajoute « les hommes me dégoûtent ». Puis, trois jours plus tard, « au fait, y a un nouveau au département Lampions, il est craquant, hihihihihhi ». Rouge, le tournevis.

No more fighting

– Bonjour, Raymond Choufflot, je vous appelle concernant cette histoire de classement des préférés des français, là…
– Oui ?
– Vous pourriez me dire ma position ?
– Ah non désolé monsieur !
– Et ça se prétend journaliste…
– Je ne me prétends pas journaliste, monsieur, je suis secrétaire dans une entreprise de médias, de béton, de téléphones, de nourriture pour chats et de kimonos monsieur.
– Ah, pardon… mais pour le classement ? Parce que j’aimerais savoir si je suis devant André Clenchin. C’est mon voisin. Je l’aime pas.
– Ecoutez, vous devriez plutôt vous adresser à l’institut de sondage…
– Ah bonne idée. Justement, ils m’ont appelé l’autre jour pour me demander si le fromage me rendait heureux et j’aimerais changer d’avis…
– Au revoir monsieur.

***

– Oui, bonjour, c’est vous qui faites le classement des français préférés, là ?
– Euuuh…oui, c’est Yannick Noah qui arrive en tête cette année…
– Vous pourriez me dire combien je suis ?
– Mais… ça ne marche pas comme ça, monsieur.
– Ah, je comprends, vous voudriez un petit cadeau pour vous aider à parler, c’est ça ? Tous les mêmes, à la télé !
– Non mais c’est pas ça, mais on ne classe que 50 personnes.
– Comprenez, André Clenchin, c’est mon voisin, il est toujours là à se la raconter, et que j’ai fait ci, et que j’ai été là, il m’énerve, si j’étais devant lui, ça lui en boucherait un coin.
– Non mais je vous dis que…
– Bon je sais pas comment vous le faites, votre truc, Dany Boon deuxième c’est bizarre.
– Alors dans une série de 57 noms, les interviewés ont eu à choisir parmi ceux qu’ils connaissent, les 10 personnalités qui comptent le plus pour eux ou qu’ils aiment le mieux.
– Hein, biloute ? Non vraiment je peux pas le saquer, lui…
– J’ai du travail, biloute.
– Non mais je suis pas le seul au village à le trouver bizarre, le Clenchin, demandez, vous verrez.
– Raccrochez ou j’appelle la police.
– Si c’est que ça je peux très bien vous chanter Saga Africa, hein ! Attention les secousses.
– Bon, attendez un instant, je vais me renseigner.
– Gooooal goooooal de Roger Millaaaa
– Non, ben on me dit qu’on ne peut vraiment rien dire au-delà de la 50e place.
– Vous essayez de protéger le gouvernement, c’est ça ? Parce que je suis devant Brice Hortefeux ? Tous les mêmes, les journalistes.
– Bon, vous venez de perdre trois rangs, là…

Cramine dada

Tu l’as remarqué, le sujet d’actualité le plus actuel (ou, comme disent les blogueurs, le gros buzz du moment), c’est le froid et la neige. Parler météo, c’est so hype. Même les journaux les plus sérieux en parlent, mais apparemment, le froid leur fait un peu perdre les pédales.

Mais en Suisse, ça n’a pas tout à fait la même saveur. Ok, il a neigé, ok, il fait froid. On va pas non plus en faire un fromage (ou alors un petit, genre un mini-babybel). Ailleurs, les autoroutes sont fermées, les gens ne vont pas travailler, les gens font des batailles de boules de neige dans la rue, improvisent des pistes de ski n’importe où. Ici, les trains sont même pas foutus d’arriver un peu en retard alors que sans vouloir me vanter, je croule pas non plus sous le boulot aujourd’hui. Cette inégalité météorologique est une injustice flagrante, qu’il faut dénoncer.

Cela dit, heureusement, il y a d’autres régions où la météo suscite des réactions pittoresques. Prenons la Broye, par exemple. La riante Broye, où l’on sait s’amuser, où les occasions de se divertir joyeusement ne manquent pas. La Broye et ses onze mois de brouillard par année. Et bien, dans l’indifférence générale des caméras, la Broye a connu une journée de soleil pas plus tard que l’an dernier. Bien sûr, la première réaction a été la peur. Des gens croyaient que le ciel prenait feu. Il y a eu une vague de suicides sans précédent. Mais très vite, les aînés, qui avaient vécu une telle expérience en août 1932, ont pu les rassurer. Par contre, les écoles sont restées fermées. (La deuxième réaction a été de râler contre le gouvernement qui ne faisait rien)

De même, bien des Bretons refusent d’aller travailler quand il ne pleut pas. Trop dangereux. Bien sûr, on ne peut pas leur demander d’avoir un équipement adapté à des routes sèches pour à peine quelques jours par année. Et en Franche-Comté, quand l’alerte canicule est déclenchée, on cache les vieux dans la neige.

Des nouilles, encore

Tu me connais, je suis pour l’égalité des sexes. Je trouve donc inacceptable qu’il y ait des blogs de filles et pas de blogs de garçons. Donc.

Pâtes au Gruyère
pour 1 personne
des pâtes
du gruyère râpé (ils en vendent du déjà râpé, c’est plus simple)

Mettre de l’eau à cuire dans une casserole de contenance plus ou moins moyenne. Constater qu’il n’y a plus de sel, aller crier famine chez la voisine, de préférence la jolie du deuxième, sauf qu’elle n’est pas là, elle a dû partir de toute urgence en Indonésie repeindre des plafonds. Sonner alors au troisième, chez le voisin sympa (celui du palier de gauche). Accepter une bière, mais vite. Remonter, sauf si on habite au premier, constater qu’il n’y a plus d’eau dans la casserole, constater qu’on a réussi à brûler de l’eau, se rappeler de le noter quelque part, ça fera toujours une anecdote à raconter au cas où Nagui finirait quand même par nous rappeler, il avait dit qu’il le ferait, salaud, tous les mêmes. Aller emprunter une casserole à la voisine. La remplir d’eau. Faire bouillir. Constater qu’on a oublié le sel, se rappeler que de toutes façons on n’aime pas trop ça, trop salé. Quand des bulles agitent l’eau, admirer un moment cet émouvant spectacle puis insérer délicatement deux poignées et une demi-picholette de pâtes dans l’eau, ça marche avec des farfalle, des linguine, des penne, mais aussi avec des cornettes si vous êtes traditionnaliste. Observer le temps de cuisson sur le paquet et en déduire, grâce à une habile manipulation arithmétique ou à un minuteur si vraiment tu es équipé hi-tech, quand c’est cuit. ne pas oublier d’égoutter, sinon c’est moins bon. Ajouter un demi-sachet de Gruyère râpé, sauf si c’était le sachet familial, mélanger soigneusement. Manger devant la télé en coinçant l’assiette entre les genoux. Attention, c’est une technique un peu difficile à maîtriser au début. En cas de spasme incontrôlé de la jambe gauche, recommencer tout à zéro et noter de ne pas nourrir le chat demain matin.

Astuces:
En cas d’absence de pâtes, remplacer par du riz, de la polenta ou une boîte de thon. En cas d’absence de riz, de polenta ou de thon, manger le Gruyère à même le sachet, ou remplacer le Gruyère par du beurre. Par contre, on ne peut pas remplacer le Gruyère par de l’Emmenthal, ou, s’il n’y en a plus, on peut très bien ne pas remplacer le Gruyère par du mastic.

Accompagner d’une bière fraîche. Vous aurez ainsi mangé 4 de vos fruits et légumes quotidiens: le malt, qui est le fruit du malteesers, le houblon, les céréales et l’herbe fraîche dont les vaches se servent pour fabriquer le fromage dans leurs laboratoires secrets.

Accompagnée d’une salade, cette recette peut aussi servir à emballer sa voisine: ne dit-on pas « épater une fille » ?

Rot de tripes

Tu me connais, à chaque fois que je prends la route, ou environ presque, il faut que je t’en fasse un post. C’est parce qu’il y a quelque chose de très inspirant dans la conduite, tu es seul au volant, un peu comme dans un road trip, du coup l’imagination s’envole vers des contrées lointaines.

Sauf que bon: tout ce que tu as réussi à capter, c’est Nostalgie et un road trip sur du Mike Brant, ça le fait pas. En plus, il fait un peu gris, il fait même un peu dimanche et, en fait de paysages bucoliques, tu passes devant des hôtels désaffectés depuis 121 ans. Du coup, tout ce que ça t’inspire c’est des histoires de chatons neurasthéniques et de poneys retrouvés pendus à un licol, surtout qu’en plus la dernière fois que tu avais pris cette route c’était avec Gudrun, vous étiez jeunes, beaux et innocents, depuis, elle est partie refaire sa vie, aux dernières nouvelles, même pas avec un maître-nageur suédois, qu’est-ce que cette absence de maître-nageur sudéois a de plus que toi, bordel ? vous vous étiez arrêté dans cette auberge si pittoresque où ils servaient des plats typiques (de la pizza quatre fromages, dont du cheddar auvergnat). Bon de toutes façons, aujourd’hui, elle est fermée. L’auberge, pas Gudrun, mais on avait dit qu’on arrêtait avec ça.

123 kilomètres plus loin, tu n’as toujours pas trouvé de bar ouvert, le dimanche à Fayl-Billot, ce n’est pas jour de noce, et c’est ce n’est plus du tout pour boire un café que tu as envie de t’arrêter. Comme il fait à peu de choses près -60 tu ne peux pas profiter du premier arbre venu, je ne sais pas trop trop quelle est la température de gelage de ce genre de problème là, mais c’est un coup à ne pas risquer, même pour la science. Tu repars, sur le bord de la route y a un panneau « les plus beaux détours de France » mais tu commences un peu à t’en foutre, tu as appris qu’on pouvait mourir de trop se retenir et tu commences à te sentir décéder un peu. Quand enfin tu trouves ton bonheur y a un panneau « les wc les plus miteux de France », et c’est là que tu te dis que la route ne t’a vraiment pas inspiré d’idées chamarrées aujourd’hui.

2009, année des trucs à l’oeuf

L’homme des cavernes n’avait pas encore tellement inventé le décompte du temps. Il divisait l’année en deux périodes: la période de la chasse, où il valait mieux ne pas être un mammouth si tu voulais couler des jours heureux, et la période de pas la chasse, où l’homme des cavernes restait dans sa caverne, regardait tomber la neige et peignait des conneries sur les murs.

C’était une période difficile. Imagine un peu te retrouver coincé 24 heures sur 24 avec tous tes collègues de boulot, Estelle, Pascal, Roger, celui qui fait des blagues, Hoyt, celui qui ne les comprend jamais, alors que dehors, la neige n’en finit pas de poudroyer et que ni la télé ni le Scrabble n’ont été inventés. Et que la météo non plus, tu ne sais donc absolument pas combien de temps tout ça va durer, mais la dernière fois ça avait été un peu long, quand UuuhGruhr avait voulu rerereraconter la blague des pies, ça avait failli mal tourner, sacré UuuhGruhr, lui qui avait toujours fermement milité contre le cannibalisme, qui aurait dit qu’il serait aussi pénible en ragoût ?

Le chef Uuuuuuuuuh Grhur le Rubicond eut, un jour, une idée géniale pour lutter contre le stress hivernal: organiser des fêtes. Lors de la première, toute la caverne se réunissait pour manger plein de trucs gras, puis tout le monde s’échangeait des cadeaux, afin d’entretenir l’amitié et la convivialité. C’était du moins l’idée de base, mais ça ne prit pas très bien, vu que tout le monde mangeait déjà ensemble toute l’année et que le choix en cadeaux était bien plus limité que de nos jours, ce qui donnait naissance à des situations du genre : « Oooh du mammouth séché, merci uUuHggggruhr, fallait pas, on avait dit seulement les enfants cette année… Bon ouvre le tien, maintenant… Voilà, c’est du mammouth séché, je me suis dit, ça fait toujours plaisir », voire « alors t’as été gâté, cette année ? Moi j’ai reçu du mammouth séché, du mammouth séché, un os, de ma belle-mère, un os de ma belle-mère, du mammouth séché et du mammouth séché. »

La deuxième, une semaine plus tard, le temps de digérer, était plus complexe et les archéologues se demandent encore où Uuuuuuuuuh Grhur le Rubicond voulait en venir. Il fallait d’abord boire beaucoup d’alcool, qui avait été inventé voici quelques saisons . Puis, à un moment, pendant la nuit, tout le monde faisait un décompte, plusieurs, plusieurs, plusieurs, un, et sur le coup de aucun, tout le monde s’embrassait puis recommençait à boire. A cette occasion, il fallait aussi prendre des résolutions, genre « j’arrêterai de recouvrir les murs de la caverne de petits dessins qui ne veulent rien dire, que va-t-on penser de nous si un jour on les découvre ? », « j’éviterai d’inventer la musique tant que je chanterai aussi faux » ou « j’arrêterai de ronger entre les repas ». Résolutions qui, selon l’état actuel des recherches, étaient avant tout destinées à ne pas être tenues. Pourtant, la tradition est restée, par exemple moi, en 2009, j’essaie d’être un peu ordonné, des fois, d’écrire un peu plus ici et d’écrire un peu ailleurs, de déménager, d’occuper mon 20% à 120% (tu as pas besoin de quelqu’un pour une rubrique super drôle dans ton bimensuel sur le mastic à l’ancienne ou rubrique super chiante dans ton trimestriel sur les faisans ? sinon ajoute « envoyer des CV » à mes résolutions, merci), d’adopter un panda et d’être pour la paix dans le monde.

Et bon 2009 à toi, lectrice, lecteur, pluie de chatons sur toi et la bise à ta cousine germaine.

Thierry Tulasne de Noël

Steven était un jeune homme sans soucis (enfin pratiquement sans soucis, mais c’est un joli conte pour illuminer la nuit de Noël, on va pas commencer à parler de trucs scabreux comme sa passion pour les Pokémon et son abonnement à Fripon Magazine). Jusqu’au jour où, alors qu’il visitait le Nocturama de Kerzers, il se fit mordre par un aï particulièrement malicieux.

Steven ne le savait pas, car il ne lisait pas la presse, mais l’animal avait été soumis à des radiations (nul n’ignore que Kerzers se trouve bien proche de Mühleberg). L’insouciant jeune homme constata, au fil des jours, qu’il développait d’étranges facultés paranormales.

Il était désormais capable de remettre n’importe quel travail au surlendemain avant de le boucler en quinze minutes, seize minutes avant l’échéance. Et, surtout, de passer des journées entières à ne rien faire. Il pouvait très bien survivre à une journée de dur labeur constituée uniquement de parties de solitaire. Voire même de démineur. Il était aussi capable de survivre dans un milieu hostile, où la vaisselle à faire remplissait une demi-douzaine de lavabos, où les factures à payer se seraient amoncelées en un tas d’une hauteur qui aurait donné des vertiges à Edmund Hillary si d’aventure Steven en avait fait un tas (de ses factures, il n’aurait eu aucune raison de faire un tas d’Edmund Hillary)(est-ce que ce ressort comique fait encore rire quelqu’un en 2009 ?)(moi j’aime bien)(mais je me renseigne). Il était, imperceptiblement, devenu Procrastinator, le super-héros préféré des flemmasses de tout poil. Procrastinator pouvait, de son rayon de la mort, télécharger n’importe quelle série en quelques secondes. Ses super-pouvoirs lui permettaient de ne jamais battre le record du moindre jeu en flash – et donc d’être obligé d’y rejouer.

Par contre, comme super-héros sauveur de l’humanité, il était moyen. Ce qui ne le gênait pas outre mesure, notez. Déjà, il n’avait pas de joli collant moulant pour qu’on ne le reconnaisse pas quand il était en mission secrète, vu qu’il n’avait jamais fini de le tricoter. Et puis chaque fois que l’alarme secrète de la CMMAA (Confrérie mondiale des mecs qui se sont fait mordre par un animal atomique) retentissait, il se disait que Spiderman, Batman, Yorkshireman ou un autre allait bien y aller, ils étaient plus près, plus expérimentés. C’est d’ailleurs pour ces raisons qu’aucun film ne retrace ses passionnantes aventures, à part une trop méconnue oeuvre suédoise en noir et blanc qui dure 9 heures 30 et relate, en temps réel, les interrogations d’un homme qui hésite entre aller chercher du pain et zapper sur les 940 chaînes du câble, ça se termine sur un plan merveilleux où il regarde une telenovela béninoise mal doublée en russe.

Jusqu’au jour où un dictateur retors décida d’enfermer tous les super-héros à Guantanamo. Car Procrastinator était le seul homme vivant capable d’affronter les terribles tortures infligées là-bas, depuis le jour où, 72 heures de suite, il s’était dit « Bon dans 5 minutes je vais éteindre la radio, ou au moins zapper, Options Musique en parasité c’est pas possible… Tiens, c’est Dave ou Bryan Adams, ça ? »

Il sauva donc le monde. Mais plutôt dans une heure, quoi.

Bien sûr que c’est un conte de Noël. Après tout, le père Noël n’est-il pas le grand-père de Superman ?