Oops, i did it again

Cette vidéo fait le tour des blogs et est passée au petit journal.

Et c’est à la fois effrayant et drôle.

Sauf que, en fait, le monsieur en question est un contributeur régulier de youtube, il est même 30e au classement des gens qui ont le plus d’abonnés, et que sur sa page youtube y a cette inscription là: for business inquiries- contactchriscrocker@gmail.com, qui prouve qu’il est peut-être pas si cinglé que ça.

Ce qui est à la fois effrayant et décevant.

Ô temps, laisse pas traîner ton vol n’importe où, bon sang, les porte-manteaux c’est pour les poneys? Vas-y, suspends-le!

Cet été, sur la plage, tu as commencé à lire les grands classiques, Zola, Beigbeder, Houellebecq, Dan Brown et Télé 7 jeux. Tu as refait ton retard littéraire et maintenant, tu vas enfin pouvoir suivre la conversation. Sauf que tes potes ne parlent plus que rugby, ils t’ont expliqué que c’était un sport de brutes joué par des gentlemen et qu’il fallait aller de l’avant en passant en arrière. La 102e fois que tu as entendu ces deux phrases, tu t’es dit qu’en fait, c’était un peu comme la politique, le rugby, des tas de phrases que tout le monde répète à l’envi sans plus trop savoir qui c’est.

Mais dans un mois, tes amis cesseront de se passionner pour un sport de gens qui ne sont même pas capables de se faire fabriquer des ballons ronds, comme vous et moi, et recommenceront à s’enflammer pour les belles lettres comme au temps jadis, quand vous devisiez, la tête pleine de rêves et de fous espoirs, de littérature et de poisson pané jusqu’aux petites heures du matin.

Tu vas pouvoir profiter de Samoa-Japon pour dévorer l’ouvrage indispensable de la rentrée, le futur livre de référence de toute une génération. Tempus Fugit, un livre beau, un livre poignant, un livre avec plusieurs pages, composé de nouvelles belles comme le soleil qui se couche sur le sourire d’un enfant après la pluie au printemps, mais en plus on peut les lire alors que essaie un peu pour voir de lire le sourire d’un enfant, je te le demande. Pas moins de onze blogueurs triés sur le volley ont participé à cette belle aventure. Des blogueurs beaux comme des faons dans la fragile lueur de décembre, drôles comme un concert d’Oasis, sensibles comme la corde dont on fait les boyaux de chat, mais aussi fuligineux et géphyriens.

Combien de fois (à 247 près) avez-vous rêvé de lire, dans le même ouvrage, des oeuvres de chypor, agapi, nacha, sof, Daniel Rondeau, Fred Immixtion, Ataraxie, Marie, Louise Lazzy et mécolles illustrant les soyeuses photos de makuramis? Le 15 septembre, ce rêve fou, ce rêve insensé et insolent, ce rêve bleu deviendra enfin réalité.

Il suffira d’un signe, un matin, sur ce site. Et le dossier de presse complet est là, en pdf, comme quoi le monde est petit.

Et pour douze exemplaires achetés, un porte-clé qui clignote est offert.

Oui alors par contre, je tiens à préciser que mon texte est un peu plus sérieux que ce que tu as l’habitude de lire ici, y a même une métaphore.

La théorie du vilebrequin pané

Des fois, dans la vie, des gens déménagent. Des fois, c’est dieu, mais il a les moyens d’engager des pros. Des fois, c’est tes parents, et t’as beau les chambrer, tu te demandes un peu ce que tu vas garder de ta vieille chambre, les cd que t’assumes plus et les bd que tu liras plus jamais mais quand même, faut-il les garder ou les donner aux petits enfants aveugles? Et des fois, c’est des potes, trop proches pour que tu puisses dire « ouhlala j’ai justement la finale des championnats du monde de tchouckball ce jour-là » mais pas assez pour que tu dises « bon, prenez des déménageurs, c’est ma tournée ».

L’avantage, quand, pour une fois, c’est des potes qui déménagent et pas toi, c’est qu’il te reste que la partie technique. Tu peux assumer la part autiste de ta personnalité, porter des cartons, demander « je le mets où », le poser n’importe où parce qu’ils sont en train de s’engueuler pour savoir si faut directement les amener à la cave ou plutôt les mettre dans le séchoir et que mine de rien, ça pèse un âne mort et même faire la super blague « vous avez amené vos enclumes ou quoi? » cinq fois dans la journée.

Par contre, y a tous les inconvénients d’un déménagement. Y a toujours le moment où tu te rends compte que tous les gens qui avaient promis d’arriver à 9 heures 23 parlaient en fait en anciennes heures, mais c’est pas grave, viens nous aider à finir d’emballer les fourchettes précieuses en les attendant. Et le moment où tu constates amèrement que les gens qui déménagent ne vivent jamais dans des immeubles avec ascenseur. C’est une espèce de loi naturelle. Les appartements avec ascenseurs se meublent par génération spontanée. Jamais tu pourras tranquillement entasser des cartons dans la cabine et les envoyer au neuvième. Il faudra te taper les 423 marches en colimaçon avec le canapé huit places, le piano et la collection d’enclumes qu’ils pensent ne pas garder mais ils l’emmènent quand même en attendant, va donc les mettre au grenier, je te tiens l’échelle.

Y a toujours un type qui vient, mais qui doit se casser à midi, obligé. Y a aussi toujours un pote qui arrive quasi à l’heure mais qui a fait la fête jusqu’à six heures du matin, du coup il est serviable, il porte tous les cartons de moins de 500 grammes, mais bon, faut bien avouer qu’à force de s’arrêter pour vomir il ralentit un peu la manoeuvre. Mais comme il est super gentil, il comprend pas que « non mais tu devrais rentrer, on est assez », c’est un synonyme subtil de « bon, non mais là casse-toi ».

Mais ce n’est pas lui, le principal obstacle. Car il est des gens spécialement entraînés pour faire durer les déménagements. Des gens fourbes au service d’une association secrète, ou alors juste fourbes. Des gens qui connaissent la faiblesse de l’autiste moderne et qui finissent toujours par dire: « Vous voulez pas faire une pause? J’ai fait des tourtes! », ou « je vais conduire le camion, je te dis que ça passe ».

Tout ça pour te dire que ma conclusion est restée dans un carton.

Duo-pack au balcon, Noël en décembre

Le temps fuit comme le preux suricate devant un danger, mais en plus inexorable. Quand vient la fin de l’été, l’Homme pleure le temps jadis et tente de se remémorer les moments heureux du temps jadis, à jamais enfouis sous le terreau de la vie qui va (ce qui ne veut pas dire grand chose).

Ainsi, deux films à l’affiche sont consacrés à des icônes d’hier, aujourd’hui oubliées.

Tout d’abord La fille coupée en deux, tragique histoire dans laquelle Garcimore, alors qu’il s’entraînait pour le championnat du monde des magiciens, coupe malencontreusement en deux sa partenaire et se retrouve ainsi obligé de modifier un peu certains de ces tours, par exemple celui de la truite.


Et alors le vin il se change en eau, hihihi, extraordinaire


Et regardez bien le miroir, c’est Claude Chabrol qui apparaît, hihihi, extraordinaire

(Par contre, les dialogues sont un peu le point faible du film)


Par la force de la pensée, je vais deviner à qui tu téléphones, hihihi, extraordinaire


Fille coupée en deux, fille à moitié dans ton lit

Et puis, bientôt à l’affiche, le dernier volet des aventures de Jason Bourne: La musique dans la peau, tragique épopée au cours de laquelle le héros amnésique découvre qu’il a été longtemps un célèbre chanteur de zouk et que si de mystérieux ennemis ont tenté de le faire taire, ce n’est pas tellement parce qu’il cachait un terrible secret, mais surtout pour le faire taire.


Ka sa yé misyé bobo
Fo pa’w kon-prann bibi sé on kouyon… Que signifient ces paroles mystérieuses?


Toi? Un chanteur de zouk? Franchement, je pense qu’il y a maldonne!


Le moment-clé d’un film haletant: Jason Bourne rencontre un de ses admirateurs, qui entreprend de lui chanter Ba mwen en tibo tout en s’accompagnant d’une spectaculaire chorégraphie.

Les petits chatons font les grandes litières

En attendant la sortie mondiale de Tempus Fugit le 15 septembre, que vous attendez tous l’oeil trépignant et la bave aux lèvres, voici les résultats du grand concours de chatons.

Coup de coeur du jury: erofeuter
Coup de coeur intéressé du jury: declik
Coup de genou du jury: TT02
Coup de pompe du jury: Tancrède Lavomisse
Coup de coeur d’une des potes de msn du jury: deloin
Dernier coup de coeur du jury autoproclamé: Sister of Night
Catégorie littérature: Philomène
Catégorie Oh, comme vous avez de grandes oreilles: Lalune
Catégorie Quand je tiens un concept je le lâche plus jamais: You des Alpages
Catégorie aviateurs célèbres: Mademoiselle Luciole, Krazy Kitty
Catégorie flagornerie: VinSouth
Catégorie Kawaii: Melody
Catégorie héron, héron, petit, pas chaton: Tippie
Catégorie Non mais si ça se trouve c’est pas un chaton: Anita
Catégorie la bonne cuisine au chaton: Moukmouk, Aurélia
Catégorie Summer of Love: Tupeutla
Catégorie Humour.com: Flo, Gaëlle, Olapipo
Catégorie recyclage: Franck et Zub
Catégorie Sobre et de bon goût: Cystite et Biskili, doremi
Catégorie Schizophrène: Lorenzo, Lorenza et Emilie Tuanie
Catégorie Perdu dans l’internet: Kozlika Samantdi
Catégorie Camouflage: brol
Catégorie Art moderne: Olenka
Catégorie Art Post-moderne: Cassandre
Catégorie Chatons jurassiens: Athos99
Catégorie C’est KozlikaSamantdi qui les a obligées: saperli, Valérie de Haute-Savoie, Dr. Caso , meerkat, Mirza, Etolane, Titi
Catégorie je vais mettre un chaton sur le bureau, on verra moins le cheni: Domi
Catégorie chat sans poils: Wam
Catégorie C’est pas un chat, c’est un gaypard: Daniel C. Hall
Catégorie Au tapis: Still
Catégorie Bibelots de classe: Chick
Catégorie Il a pris une veste: Vésicule
Catégorie Cromignon mais ça sent pas un peu le gaz?: dragibus
Catégorie gauche croquettes: Alain Hubler
Catégorie Le chat, cet animal rusé: Zulie et Tica
Catégorie 403 Forbidden: Pythou
Catégorie Chaton dont le nom rappelle une chanson énervante: Joseph
Catégorie mal de mer: El Jj
Catégorie Emo: Jilian
Catégorie Télé-7-Jeux: Milou
Catégorie Ne demandait qu’à assumer enfin son côté cromignon: M’dame Jo
Catégorie Le petit chat est mort: Maud
Catégorie Grimpé de rideaux: Emelka MX
Catégorie Photoshop: Mimi-je-rêve
Catégorie yeux revolver: Petit scarabée
Catégorie logorrhée: M@ud
Catégorie Huh?: Spiegel sandgirl
Catégorie Au fait je vous ai parlé du 15 septembre?: Makuramis
Catégorie Ca chaton sent le fauve: Spica

Pour recevoir votre fabuleux prix, une carte postale moche de qualité, envoyez votre adresse à chaton@bonpourtonpoil.ch d’ici au 16 septembre, date du cachet postal faisant foi. Les prix ne seront ni convertis en espèce, ni mimés.
Les non-participants qui souhaitent recevoir une carte postale moche peuvent faire acte de candidature en envoyant une demande argumentée accompagnée d’un chèque mirobolant.

Légumes des jours

Il était 23 heures 52 et je commençais à me sentir faible. J’avais été très imprudent. Grisé par la douce saveur d’un steak de casoar à la moelle, je m’étais laissé piéger par le tourbillon du temps qui passe et repasse sans cesse grâce à son système révolutionnaire d’injection de vapeur et je n’avais mangé que 4 fruits et légumes ce jour là.

Fébrile, je composai le numéro de mon maraîcher. Sans succès. Je réunis mes dernières forces, dévalai les escaliers et me dirigeai vers un bar où je savais que l’on pouvait trouver des primeurs de contrebande. C’était la première fois que j’étais réduit à une telle extrémité. Mes jambes tremblaient de tous leurs membres, moitié à cause de la peur, moitié à cause de la faiblesse qui envahissait mes membres comme on envahirait le Pérou, moitié pour rajouter un peu à l’intensité dramatique. Je me traînai sur le sol. A bout de forces, je parvins à atteindre le comptoir quand deux gorilles me mirent à la porte sans ménagement. je tentai tant bien que mal de leur arracher une banane.

Je me résignai donc à rentrer, la mort dans les lames de ton parquet. Chez moi, je me mis à tourner en rond comme un furet dans sa cage. Je fouillai le frigo, tentant d’y retrouver un peu de salade, même une betterave périmée. C’est au moment où je m’effondrais sur le sol que je découvris Fedor, un petit pois qui avait roulé sous ma commode Henri XIII lors d’une soirée entre amis qui avait vite tourné à l’orgie végétarienne. Je parvins à le saisir du bout des doigts et l’accompagnai de biscottes fondantes.