Tout le monde s’attache, on trace la route

« je comprends pas j’veux dire LE SENS des paroles de la chanson ‘Belle demoiselle’ de Christophe Maé » clamait récemment sur Facebook une amie de Facebook. Toujours serviable avec ceux qui connaissent personnellement Maïtena Biraben, je décidai d’empoigner le taureau par les cornes et le Maé par les cordes.

Christophe Maé – Belle demoiselle

Du fond de ma rue une silhouette comme un bruit aigu

Une silhouette comme un bruit aigu, de prime abord, on ne comprend pas, il faut connaître un peu le monde de la poésie pour pouvoir analyser ça correctement. Et celui de la bande dessinée franco-belge. Un bruit aigu, tous les lecteurs de Tintin vous le diront, ça peut casser du verre. Cette silhouette est en train de casser du verre.

Se rapproche à hauteur de mes yeux nus

Même celui des lunettes de Christophe Maé, dis donc ! Ou alors il les a simplement oubliées à la maison. Ou alors il n’en porte pas, mais il avait besoin d’une rime en u (il y avait aussi tordu et seppuku, mais on y aurait perdu en intensité poétique).

La silhouette c’est une fille jour de fête nationale

Ça explique bien des choses. Déjà, la raison d’être de la chanson. Depuis que j’ai inauguré cette rubrique, je me suis penché sur les textes d’environ plusieurs chansons et j’ai remarqué une chose : personne n’écrit jamais de ballade déchirante quand il aperçoit, au loin, la silhouette d’un dugong ou des éboueurs municipaux. A la limite, un mec qui croise des loups ou Marine Le Pen dans Paris, il peut essayer d’en faire quelque chose mais la plupart du temps, les silhouettes, c’est des filles. Comme dans cette magnifique histoire, souviens-toi.
Et le fait que ça se passe un 14 juillet explique pourquoi elle est en train de péter des bouteilles, c’est probablement une jeune issue des quartiers qui exprime sa colère et son désarroi face à une société dont elle s’estime exclue. Ou alors elle est juste bourrée.

Ronflante comme une escadrille qui domine mon moral

Christophe Maé déteste le défilé, ce qui explique qu’il ne soit pas là pour le voir mais se trouve dans une ruelle à mater des silhouettes, surtout les parades aériennes, trop bruyantes. Bien que sémillante et accorte, la jeune fille est également très bruyante, on peut imaginer qu’elle chante des chansons paillardes, ce qui tend à accréditer la thèse de l’alcool.

Je la regarde
me sourire
Je baisse la garde

J’aime pas critiquer, vraiment, mais jusque là, je la trouvais déjà pas très très haute, ta garde. Je veux dire, t’as commencé à t’affoler, on savait même pas encore si c’était une ivrogne ou l’ombre de ton chien qui allait débarquer.

et les yeux pour me dire…

Les amateurs de zeugma sauront apprécier.

[Refrain] :
Belle demoiselle,
qui se presse dans l’allée
sa démarche lui donne des ailes
mais j’ose pas m’emballer, yeahéhé
Si jamais je m’approche d’elle
Aucun doute elle s’envole comme une hirondelle

Alors que la jeune fille a une démarche bien altière malgré son état d’ébriété, Christophe Maé fait son timide.

Du milieu de ma rue la silhouette comme un nuage
S’éloigne sans un bruit alors c’est grave

Terrible retournement de situation : jusque là, on pensait que Christophe Maé et la silhouette étaient chacun à un bout différent de la même rue, celle du chanteur (celle où il habite, (un village, dans le Sud de la France, d’après ce site spécialisé) je suppose, il n’y a probablement nulle part de rue Christophe Maé). Là, on apprend que quand elle atteint le milieu, elle s’éloigne. Donc qu’ils étaient les deux au fond de la rue. Quelqu’un a une plage pour que je dessine un schéma sur le sable ?

Ça s’bouscule dans ma tête
Dopé à l’effet de plaire

Les amateurs de jeux de mots apprécieront. Je pense qu’il essaie de dire que plus elle est loin, moins le bruit est aigu, mais je suis nul en physique.

C’est pas vraiment la fête
Pourtant j’ai l’air de lui plaire

Elle te sourit mais quand même, elle file à l’autre bout de la rue : J’aime pas trop casser les illusions des amoureux transis, mais où tu vois que tu lui plais ?

Qu’ai-je fait
au bon dieu
pour être fidèle
à cet aveu

Christophe Maé est en fait prêtre. Il a fait aveu de chasteté. D’où, probablement, sa timidité.

[Refrain]
La belle demoiselle qui se presse dans l’allée
Sa démarche lui donne des ailes
mais j’ose pas m’emballer, yeahéhé
Si jamais je m’approche d’elle
Aucun doute elle s’envole comme une hirondelle

Qui s’envole à tire d’aile et c’est très bien, avec ses coquilles de noix et tout, mais on y reviendra un autre jour.

inaccessible comme une hirondelle

Inaccessible comme une hirondelle, c’est une expression peu courante. Je connaissais désuet comme un buffle et intransigeant comme une crevette, mais pas inaccessible comme une hirondelle.

Je calcule dans ma tête

L’air de rien, Christophe Maé glisse qu’il est fort en calcul mental, on sait jamais, y a des filles que ça impressionne.

dopé à l’effet de plaire

Il relance discrètement le jeu de mots histoire d’être sûr que tout le monde l’a bien compris.

C’est quand même la fête
Le fantasme qui peut distraire
Je n’suis pas parfait (je n’suis pas parfait)
Merci mon dieu
Mais je tire un trait
Sur cet aveu

Là, Christophe Maé se dit « oh et puis allez, qu’à cela ne tienne, c’est la fête » et tombe la soutane.

[Refrain]
La belle demoiselle disparaît dans l’allée
Sa démarche lui donne des ailes
mais j’ose pas m’emballer, yeahé
Si jamais je m’approche d’elle
Aucun doute elle s’envole (elle s’envole !!!)

Mais trop tard, la meuf s’est cassée. Toi aussi, si tu croises une bombasse dans la rue, au lieu de passer une petite annonce dans « Transports amoureux », écris une chanson, tes chances de la toucher sont plus grandes. Inutile, donc, de préciser que c’est une très belle chanson porteuse d’espoir.

A l’arrière de Berlin

Charmante bourgade de 3,5 millions et quelques sangliers sise au confluent de la Spree et de la Havel, Berlin est également la capitale du Land de Berlin.

Origines

En 1191, un mardi, le duc de Zähringen fonde une nouvelle ville, à laquelle il donne le nom du premier animal abattu dans la forêt du coin : Berne, de Bär, l’ours, future capitale suisse. Jaloux, les Allemands décident de eux aussi buter un animal et donner son nom à une ville qui deviendra leur future capitale. Cependant, ils ne tueront qu’un ourson mignon, en allemand ancien « Lug da, ds Bärli, so süss ! », qui deviendra Berlin.

Histoire
Comme il est interdit, sur Internet, d’utiliser les mots « nazis », « communistes » et « Hohenzollern », le chapitre Histoire sera exceptionnellement remplacé par une photo de poney prise à la Hauptbahnhof

Climat
Voir gastronomie.

Gastronomie

Berlin n’est pas seulement la ville des boules de Berlin, hommages permanents au cholestérol, boules de pâte farcies de confiture et délicatement recouvertes d’une petite soixantaine de kilos de sucre. Non. Berlin la multiculturelle est également la ville d’origine d’un plat emblématique de la fusion food, cette cuisine qui marie savamment les traditions culinaires de différentes provenances pour se les réapproprier. Ainsi, le savoir-faire charcutier germanique, les audaces culinaires outre-atlantiques et les saveurs épicées orientales ont donné naissance à ce plat si unique, la Currywurst. Accompagné évidemment de pommes frites, ce plat savoureux couvre à lui seul les besoins annuels en gras d’un ménage moyen.
Le dimanche, à Berlin, c’est le jour de l’empiffrage. Lors de vos brunches, plutôt que d’aller vous resservir toutes les 5 minutes, remplissez vos assiettes sur une douzaine de couches. Non seulement vous éviterez de perdre quelques unes des précieuses calories emmagasinées, mais, grâce aux glissements, vous pourrez donner naissance à de nouveaux mélanges de saveurs originaux, ainsi de ce mélange oeuf – confiture de cerises qui a eu son heure de gloire à la fin des années 90 : le Spiegelei Cherry.

Tourisme
Longtemps, on a visité Berlin pour son célèbre mur. Jaloux que les maçons soient toujours au centre de l’attention, d’autres corps de métier ont vivement réagi et Berlin est aujourd’hui une capitale de l’electro.

De nombreux parcs immenses sont situés en plein coeur de Berlin. Mais que les amateurs d’urbanisme sombre et humide ne renoncent pas pour autant au déplacement : ils pourront en effet rencontrer de véritables punks dans leur milieu naturel, de splendides squats où de magnifiques objets d’art anticonsumériste traditionnel, à faire pâlir de jalousie tous vos amis, sont en vente.

Quelques Berlinois célèbres
John Fitzgerald Kennedy
Knut
le Spandau Ballet
Le FC Hertha Berlin, seul club de football au monde dont les joueurs sont des jambons.

Culture
Il paraît qu’il y a pas mal de musées et de monuments à Berlin, mais bon, pourquoi visiter des musées et des monuments quand on est dans une ville où le demi-litre de bière coûte le prix d’un demi-centilitre d’eau à Paris et d’une photo de chope en Suisse ?

Comme un oiseau sur le fil du rasoir

– Alors, il paraît que tu as un blog ? »
– C’est vrai, il est bleu. »
– Et ça parle de quoi ? »

Cette question me fit blêmir comme la rosée du matin.

– Euh, bah… des fois, y a des blagues sur les poneys et puis sinon… il est bleu. »
Gunda, ma community manager imaginaire, me convoqua immédiatement dans son bureau, une pièce exiguë et sombre décorée avec goût et des objets en inox.

– Putain, merde », me dit-elle dans son français des quartiers (car elle était originaire de la Vignettaz, qui est un quartier), « il faut que tu trouves un fil rouge à ton blog sinon, on court tout droit à la débandade. »

Je tentai vaguement de glisser une blague sur le fait que c’était en avril qu’il fallait découvrir son fil rouge, et puis que je préférais quand même le bleu, mais seule une pointe de consternation vint faire soubresauter l’impassibilité scandinave de son visage elliptique.

– Tu as déjà pensé au sexe ? »
– Ecoute, Gunda, tu es imaginaire, je préfère qu’on reste amis. »
– Tu as déjà pensé au sexe ? », derechefa-t-elle.
– Ben… j’ai été nerd dans les années 90 alors… »
– Non mais sur ton blog ! »
– Non mais arrête de dire n’importe quoi, Gunda. Je veux dire, ok, c’est un sujet intéressant, mais de là à en parler sur un blog ? Pour y dire quoi ? Premier billet :  » le sexe, c’est super. Et vous ?  » Deuxième billet :  » Si je me mets comme ça (voir figure b) et que je mets mon doigt là et mon pied là, ça reste super. Et vous ? « . Non, à mon avis, un blog qui ne parle que de sexe, ça ne se fera jamais ! »

Je vis une veine tressauter dans son visage lusophone.
– Bon alors un sujet pas super à faire mais dont on peut parler pendant des heures… l’équipe suisse de foot, la politique ? »
– Mouais… »
– T’es chiant, un peu. Les tutos maquillage, ça plaît toujours mais je sais pas pourquoi, je te vois pas bien là dedans… »
– Hmpf !»
– C’est pas une raison. Bon, la cuisine, tu aimes la cuisine ? »
– J’adore. Tu reprendras un peu de pâtes au Gruyère ? »
– Bon en même temps, le marché est un peu saturé. Tu aimes les bébés animaux ? »
– J’adore, mais l’humour de leurs amis est un peu trop glacé et sophistiqué pour que je m’y risque… »
– Et tu as déjà pensé à raconter ta vie sur un ton décalé et désabusé ? Ça marche bien, ça ! »
– Ouais, j’y ai pensé. »
– Et alors ? »
– Bah vendredi dernier, j’ai été à la poste. Et ce matin, j’ai acheté du pain. »
– Ouais, ok, je vois. Trouvons autre chose. ».
– Non mais attends, on peut essayer », insisté-je. « Tu me connais, j’adore le pain. Alors ce matin, j’étais à la boulangerie et j’ai dit, bonjour, donnez-moi une belle baguette… »
– Et un blog sur les chaussures à velcro, tu y as pensé ? »

La discussion se poursuivit pendant de longues heures, au cours desquelles nous évoquâmes moult sujets porteurs, le macramé, l’herpétologie, l’influence de la politique sur la cuisine, les tutos couture, les dindons, les tests comparatifs d’enclumes, les endives, Nicola Sirkis, l’histoire suisse, le pâté, les nouvelles technologies, les anciennes technologies, la danse, la météo, l’astrologie, les mots croisés…

– Bon, y en a marre », souffla l’impétueuse Gunda, « je démissionne. »
– Attends, et si le fil rouge c’était : les billets sans chute ? »
– Ah, oui, ça c’est pas mal ! »
– Hé, au fait, tu as remarqué qu’on était le 11/10 et qu’il était 14 heures 12 ? »
– C’est fou ! Le monde est petit ! »

Thumbs Up

Il y a des inventions qui ont durablement marqué leur époque et changé le cours de l’Histoire : le feu, l’agriculture, l’imprimerie, la télévision, la politique, les filets de maquereau surgelés et le like sur facebook.

D’un seul clic, on pouvait désormais dire « Je suis bien d’accord avec toi », « Quel comique tu fais », « J’aime tout ce que tu dis mais c’est juste parce que j’aimerais coucher avec toi » ou encore « Il se passe quoi si j’appuie-là ? » Vos amis pouvaient enfin claironner leur passion pour des centaines de trucs dont « les chatons », « avoir des relations sexuelles avec une personne majeure et consentante » et « Incroyable, il mange un kougloff en faisant du monocycle, vous n’allez pas en croire vos yeux (vidéo qui spamme ton mur en te faisant des bisous, clique, vite) ».

Sur plein de sites sans rapport avec facebook, l’homo internetis pouvait désormais liker comme un fou et s’unir avec le monde entier dans une grande ronde virtuelle d’amour, ce qui aurait dû attirer son attention sur la volonté de Mark Zuckerberg (en français: Marc Montagne de sucre) de faire du monde une dictature bisounours. Sur le forum des amis de la charcuterie, plus besoin de dire « ahlala ce Paulo du 59 nous aura encore tant fait rire avec ses traits d’esprits ! ». Un like, et tout facebook était au courant. Pareil sur tuning-passion, un simple clic permettait d’afficher son amour pour la VW Polo modifiée de Plectrude du 59. Ou encore sur Banque Départementale du 59 online, où l’on pouvait, toujours le pouce lever, clamer haut sa joie d’être enfin dans les chiffres noirs (cette utilisation a toutefois assez vite été retirée du marché).

Ainsi, quand le facebook phone apparut sur le marché, l’engouement fut immédiat. La fonction like était enfin utilisable dans tous les domaines de la vie. Plus d’achat de céréales ou de croquettes pour chat sans vérifier que 42 friends and 173 917 people like this.
Plus d’erreur de jugement possible: quand vous vous demandiez « c’est moi, ou il est nul ce film ? », vous pouviez instantanément réaliser que 93% de la salle l’aimait, qu’il devait donc être super et qu’en ne partageant pas cet avis, vous prouviez être un dangereux ennemi de la démocratie. Pareil pour les concerts, les jeux vidéos, les puzzles 500 pièces, pour tout. Seules quelques applications ne rencontrèrent pas le succès escompté (« 92 personnes, dont 23 amis, ont aimé Kimberley Dévanthéry. J’aime / Je n’aime plus / Je m’en fous »)

Puis Google installa la fonction « J’aime, mais je préférerais quand même une saucisse de veau » sur son Google phone, et c’en fut fini du like.

Mylène, Colin

EDIT : Comme le disait souvent Lao-Tseu à Confucius, le problème, avec les paroles sur internet, c’est que c’est pas toujours super juste. Petite correction de post, donc, avec des paroles un peu moins fausses j’espère.

Se doutait-il, le pétulant Guyzmo, qu’en postant ce commentaire il allait occuper une bonne partie de mon après-midi ?
Il est vrai qu’à la première lecture, je n’ai rien compris. A la 22e, non plus, mais j’avais envie de faire du mal à des bébés animaux. A la 57e, j’ai décidé d’aller voir sur un site de fans s’ils en savaient plus : FAIL, comme on dit dans les milieux autorisés. Quand soudain, l’illumination.

Oui, mais non

Paroles: Mylène Farmer, musique: le mec qui a commis lady Gaga

Tout pas tout dit le monde entier dépend de nous

Cette chanson évoque le destin cruel et fragile de super-héros qui doivent à tout bout de champ sauver le monde alors qu’ils préféreraient prendre un peu de bon temps de temps à autres, que diable.

Destin fragile et monde hostile on devient fou

C’est un métier très difficile.

Tout pas tout dit

dont ils n’ont pas le droit de parler en dehors du bureau.

mais la vie m’effraie elle a bon dos

C’est bien vrai, ça.

De voir que toi rien qu’une fois rend tout plus beau

Heureusement, la jeune super-héroïne magistralement campée par Mylène Farmer trouve un peu de réconfort dans l’amour de Colin, un jeune loup-garou. (Rien ne précise expressément qu’il s’appelle Colin mais ça me fait plaisir)

Regarde-moi, être au pas c’est n’être pas

Mylène déteste les militaires. Elle a bien raison.

C’est peut-être chic de faire du toc
Tac au tac c’est l’ère du toc
C’est non, ah han

Le métier de super-héros paie très peu. Surtout les loups-garous, qui ne peuvent travailler que quelques jours par mois (de la même manière que l’épouse de l’Homme Invisible, Nana Invisible, mais il n’est pas question d’elle dans cette chanson et je ne voudrais pas vous embrouiller.
Pour arrondir ses fins de mois, Colin aimerait fabriquer des fausses Rolex mais Mylène trouve que ça ferait vulgaire.

Bon
C’est peut-être chic, c’est l’ère du toc
Pour l’authentique on traque du stock
Du tac au tac changeons d’époque
Oh oui, dis-moi

Elle préfère user de ses super-pouvoirs et remonter dans le temps pour aller acheter des pièces authentiques pas cher, parce qu’elle aime quand c’est sans contrefaçons.

Dis-moi oui mais non
Ne dis plus jamais non
L’amour, le loup est risque

Là elle fait du chantage affectif : être amoureuse d’un loup-garou, c’est assez dangereux, un moment de distraction un soir de pleine lune et tu te retrouves un bras en moins, alors tu pourrais être d’accord avec moi, quoi.

Dis moi Oui mais Non
Ne dis plus jamais non
Et plus mon coeur sous X

Y a deux choses qu’elle déteste, Mylène, c’est quand on lui dit « non », ou « mon coeur sous X » (c’est plus rare).

Dis-moi oui mais non
Ne dis plus jamais non
L’amour, mon loup se risque

Jonathan et Jennifer

Dis-moi oui mais non
Dieu mon Dieu que c’est long
Sans toi mon corps sous X

Quand elle fait des trucs qu’on voit dans les films X (réparer des photocopieuses, livrer des pizzas) sans Colin le loup, ça dure nettement plus que 15 secondes, elle a pas l’habitude, elle s’ennuie un peu.

Quand nuit meurt, allongé sur le dos
L’amour rend tout plus beau, oh oh oh oh oh

Oui ben on voit bien que t’as pas besoin de te lever le matin pour aller bosser avec des collègues revêches alors que l’amour reste encore 5 minutes au lit, mais je m’égare.

Dis-moi oui mais non
Ne dis plus jamais non
Amour, le loup c’est ton nom

Oui, j’avais un peu spoilé ce passage, pardon.

Tout pas tout dit, ode à la vie, la mort compose
La nuit se couche les yeux rougis l’aube est morose

Super-héros, c’est un métier risqué et fatigant, le monde ça se sauve surtout de nuit.

Tout pas tout dit, si la vie est gaie tout va à l’eau, oh oh
Oh bateau ivre et joie de vivre me fait défaut

Jamais le temps pour lire un peu de poésie ou rigoler avec les copains.

Au refrain

C’est une très belle chanson, porteuse d’espoir et d’une cape rigolote.

Hue ! Au frais !

Tu crois vraiment que je vais laisser artypop et Fille me piquer mes requêtes google ? Ah non !

Poème pour son poney qui est méchant

Il s’appelait Boule de ragoût
C’était un poney roux
Je l’aurais préféré mauve
Mais c’était un vrai fauve

Quand je le montais à cru,
Il me faisait tomber dru,
Quand je lui mettais sa selle,
Il me traitait de pucelle,

Car ce poney parlait,
Toujours il grommelait,
Il pensait qu’à bouffer
Et à se recoiffer

Je lui ai dit : Poney !
Joue pas les gros bonnets,
Ou j’t’envoie chez l’boucher
De toi il fera qu’une bouchée

Pas du tout abattu,
Ce qu’il m’a répondu,
C’est qu’une rime pareille,
Lui faisait saigner les oreilles

Méchant Boule de ragoût
Plus con qu’une plaque d’égout !
Tu as fini au Knie,
Et tu es bien puni.

Des sales mioches sur le dos,
Qui te font pas d’cadeau,
Si t’étais plus lucide
T’aurais pas fait ton caïd.

EDIT : Mademoiselle Cassis, M’dame Jo, Nekkonezumi ou encore le célèbre entraîneur de football Henry Michel ont également participé à cette aventure tellement incroyable qu’elle a même son propre hashtag.

Quatre consonnes

Raphaël sort un nouvel album. Le chanteur, pas la tortue ninja. Le chanteur à qui l’on doit trois chansons sur le nouvel album de Zaz, la chanteuse, pas la pizza. Et à qui on doit aussi des phrases telles que « Allez viens je suis né dans cette caravane » (ce qui est mal vu en ce moment) voire « J’aimerais être un oiseau pour pouvoir cracher de plus haut » (ce qui est mal vu en tout temps).

Sur cet album, une chanson, « Bar de l’hôtel », qui a été interdite de diffusion sur M6 la journée, non pas pour des raisons de sensibilité auditive, mais parce que le clip est trop violent. Plus violent, donc, qu’un programme de M6, genre une rediffusion de l’amour est dans le pré. Ça fiche la trouille.


Raphael – Bar De L'hôtel
envoyé par raphaelofficiel. – Regardez d'autres vidéos de musique.
Attention, ne clique pas avant que le jour soit couché sinon ça fait peur

Dans les paroles de cette chanson, Raphaël pose un certain nombre de questions. Or ça tombe bien: parmi mes passions il y a les paroles de chansons et répondre à des questions (ainsi que l’élevage des Pokémon, la politique et la nudité féminine, mais cela n’a aucun rapport avec le présent post)

Bar de l’hôtel

C’est donc une chanson qui parle d’un voyageur, qui se retrouve dans un hôtel, mais un hôtel un peu classe, avec un bar, pas le Formule 1 du coin.

D’où vient, d’où vient le vent du matin
Que le jour, que le jour chasse en chemin?

Ça, bon, quand on part en voyage, connaître les provenances exactes des vents, c’est surtout utile quand on est marin, sinon ça a pas grand intérêt, mais c’est bien d’être curieux.

Où s’en vont, où s’en vont les poussières qui brûlent nos yeux
Nous troublent la vue et nous rendent amoureux?

Donc s’il y a poussières, c’est probablement du Sirocco. C’est un vent de Sud-Est. Mais il ne faut pas en tomber amoureux, c’est une combine à se prendre un vent. Même s’il est vrai que certaines personnes trouvent, parfois, leur amant sirocco.

Des plumes dans les cheveux et rien dans les mains

Les Indiens ! (mais pourquoi on parle de ça, déjà ?)

Se coudre les paupières pour ne plus voir rien

C’est un peu couillon, on vend de très bons masques de sommeil pour pas cher.

C’est dans ma nature et c’est dans mon sang

Ah. Oui bon alors si c’est un genre de coutume locale, couds donc, comme disent nos amis québécois.

Un poison violent mélange de mes parents

Toujours de la faute des parents, hein ? Quand on se coud l’oeil, on assume.

Refrain

Est ce mon squelette au bar de l’hôtel?

Probablement pas, en général, c’est un truc qu’on garde le plus possible sur soi.

Est-ce ma toilette faite au scalpel?

A l’aéroport, tu as échangé ta valise avec un chirurgien, ça arrive. Tu as mal dormi à cause du vent, tu es un peu distrait, ça arrive. Profites-en pour te découdre un peu les yeux.

Est-ce que ce sont mes effets aux enchères?

Le chirurgien, lui, a déjà tout balancé sur e-bay. Ils en manquent pas une, ceux-là !

Et cette détresse que je paye bien cher

Non mais n’enchéris pas, voyons, appelle la police !

Pour combien tu m’aimes,

Ça ne se monnaie pas, en plus tu as déjà une histoire avec le sirocco, mais enfin contre un gros chèque je veux bien acheter un de tes disques

pour combien tu me quittes?

Là, par contre, je peux faire un effort et faire ça gratuitement.

Tu me tiens en laisse, tu me laisses quitte

Oui ben c’est comme ça, les chanteurs français doivent être tenus en laisse à l’intérieur de l’établissement, j’y peux rien.

D’où vient, d’où vient que je t’aimais avant?

Ecoute, j’en sais rien, je trouve ça bizarre, en plus on n’a jamais été présentés, tu es sûr que tu confonds pas ? Ou alors c’est par narcissisme, à cause de cette histoire de prénom partagé, mais bon, ça va te faire beaucoup de monde à aimer.

D’où vient le hoquet?

Tu es au bar de l’hôtel depuis des plombes à déblatérer des âneries: à mon avis, le hoquet, c’est l’alcool.

Comment tombe la pluie?

dru

Combien coûte, combien coûte le bonheur d’une seule nuit?

100 balles

Et comment sommes-nous arrivés ici?

Moi j’écoutais une chanson, toi je sais pas, je dirais en taxi depuis l’aéroport.

Qui a fait les océans

Dieu. Ou la licorne rose invisible.

et les c½ur brûlés

Jean Sagols

La colonne et le coup ne cessent de marcher

Euh, je vais pas te contrarier, il paraît que tu peux devenir tellement violent que même M6 te censure, mais je pense que ça ne veut rien dire, ça.

Est-ce que tout peut pourrir même ce qu’il ya de plus doux?

Le savon pour la laine, les bébés animaux, le cidre doux, effectivement, c’est putrescible.

On nous jette des fleurs ou bien des cailloux.

Si tu continues à faire peur à tous les clients du bar de l’hôtel, je ne te cache pas que le patron va plutôt opter pour les cailloux. Qui, soit dit en passant, sont assez rarement doux, toutes les victimes de lapidation te le confirmeront, mais totalement imputrescibles.

Refrain
Est ce mon squelette au bar de l’hôtel?
Est-ce ma toilette faite au scalpel?
Est-ce mon souvenir aux enchères ?
Et cette détresse que je paye si cher
Pour combien tu m’aimes, pour combien tu me laisses?
Tu me tiens en laisse.
Tu me laisses quitte

Ce n’est que moi, ce n’est que moi

Oui oui, on avait reconnu, ça va.

Une espèce disparue, une espèce menacée

Disparue ou menacée, il faut choisir, mais il est sûr qu’à se coudre les yeux, se raser au scalpel et se mettre des mines tout seul à l’hôtel, on vit pas bien vieux.

Ce n’est que moi, ce n’est que moi x2

Cette belle chanson, bien que totalement inintelligible est porteuse d’espoir, l’espoir que les radios aussi la jugent trop violente pour la diffuser de jour.

Don’t tell me there is a twist

Il y a, en littérature, des petites astuces qui sont interdites tant elles ont été usées par le passé.

Parmi celles-ci, le coup du « fais gaffe derrière-toi » que connaissent bien les amis de la bande dessinée franco-belge, des séries américaines, mais aussi des romans de gare :

« L’émotion étreignait le visage poulpin de Jean-Sven. Combien de fois avait-il rêvé à des retrouvailles enfiévrées avec Esperanza, son amour de jeunesse ? Quand il l’avait croisée au rayon charcuterie de l’épicerie du village, il en avait à peine cru ses yeux.
– Esperanza, est-ce bien toi ?
– Fais gaffe, derrière toi, y a l’épicier qui essaie de t’attaquer avec une mortadelle géante !
Le temps que Jean-Sven réalise qu’il était tombé dans un piège grossier, les cruels aléas de la vie l’avaient à nouveau éloigné de la belle Esperanza, disparue comme neige au soleil. »

A noter que le coup du double fais gaffe derrière toi est également totalement proscrit :

« – Cette histoire de mortadelle ne tient pas la route, Jean-Sven ! Dis-moi ce qui s’est réellement passé !, s’exclama l’inspecteur Håffnardøttir dans un rictus sardonique.
– Très bien, je vais tout avouer… Oh, fais gaffe, derrière toi ! Un troupeau de wapitis !
– Ah, tu crois me piéger avec cette vieille ruse ? Malheureusement pour toi, hier soir, alors que je souffrais d’insomnies, tant j’ai du mal à retrouver le sommeil depuis que Gulbrandsson, ma ravissante épouse, s’en est allée refaire sa vivre avec Esperanza, j’ai relu un vieux Mickey Parade qui traînait, je connais très bien ce truc…
Quand soudain, le bus 17 des transports publics morgiens, qui venait justement d’être détourné par un wapiti cocaïnomane, le faucha de plein fouet. »

Le coup du triple fais gaffe derrière toi avec inversion simultanée, bien que plus rare, est toutefois fortement déconseillé :

 » – Fais gaffe, derrière toi, les choeurs de l’armée rouge !
– Attends. C’est une ruse. Tu essaies de me faire croire qu’ils ne sont pas derrière moi parce qu’en fait ils le sont vraiment, donc… non, attends, c’est le bordel, ils sont là, ou pas ?
– Je ne sais pas, je ne sais plus, ne pourrions-nous refaire notre vie comme avant, nous commanderions des pizzas toi, la télé et moi ?
– Mais il est trop tard, trop tard, si je ne t’arrête pas, adieu mon passage à « les 100 plus grands détectives moustachus », ma pauvre mère qui est mourante ne me le pardonnerait jamais.
– Oh fais gaffe, derrière toi, Julien Lepers !
– Non mais arrête avec ça, bordel, ça devient lourd.
Quand soudain, ils se firent encercler par une horde de scénaristes hollywoodiens qui revendiquaient de meilleures conditions de travail. »

A noter que ces interdictions ne s’appliquent pas au domaine de la politique, où le coup du fais gaffe derrière toi est encore parfois usité dans des situations urgentes :

« Le désarroi se lisait sur le visage de Nicolas. Il ne comprenait pas pourquoi ses amis européens s’emportaient pour quelques renvois de Roms : après tout, eux aussi savaient bien ce que c’était d’avoir une réélection à préparer, non ? Et même si la base de son électorat était toute prête à croire que la plupart de ses soucis quotidiens étaient de la faute non plus des 35 heures mais des Gipsy Kings et de Thomas Dutronc, il sentait bien qu’il fallait détourner un peu l’attention. Mais comment faire ?
– Fais gaffe, derrière toi, demanda-t-il à ses ministres de s’exclamer, une menace terroriste ! »

Le contre-asocial

JJ Rousseau est né le 28 juin 1712 à Genève, et décédé le 2 juillet 1778 à Hémaisnonville, ou quelque chose comme ça. Malgré cette curieuse idée de quitter la ville la plus classe du monde pour aller dans un bled qu’on sait même pas où c’est, on peut dire de Jean-Jacques, philosophe, écrivain, musicien et grand amateur de badminton qu’il changeait la vie.

Dans la famille Rousseau, on est traditionnellement douaniers de père en fils. Pour échapper à ce cruel destin, Jean-Jacques fuit, très jeune, avec son amour du lycée, Carole, et part se planquer sur l’île Saint-Pierre qui, amusante anecdote, était à l’époque une île. Pour subvenir à leurs besoins, Carole, chanteuse émérite, se produit dans des estaminets louches des rives embourbées du Seeland sous le pseudonyme de LaRousseau. Pour ne plus l’entendre vocaliser, Rousseau a coutume de prendre des maîtresses sur l’autre rive. C’est à cette époque qu’il publie son célèbre roman « Comment elle s’appelle, déjà, la nouvelle ? Ah oui, Héloïse ! », dont son éditeur décidera de raccourcir un peu le titre.
Carole sera obligée d’interrompre sa carrière dans le show-business pour s’occuper d’Emile, leur premier enfant, ainsi nommé en hommage au célèbre footballeur Gianfranco Zola. Jean-Jacques n’a pas le temps de prêter main forte à sa sémillante compagne, tout occupé qu’il est à écrire son ouvrage sur l’éducation « Emile ou l’éducation », car il a entre-temps appris à raccourcir ses titres. C’est à cette époque également qu’il publiera son best-seller « Candide de Voltaire », un roman sentimental.

Alors que Carole lui reproche d’être toujours plus souvent absent du domicile conjugal, JJ lui répond « Non mais laisse, c’est pour le boulot, je dois aller perdre mon regard dans l’infini, c’est un truc d’écrivains, tu peux pas comprendre ». Pour lui prouver que si, c’est un truc d’écrivain, il rédigera les « Rêveries d’un promeneur solitaire », ouvrage bien connu de tous les amateurs de randonnée tant il décrit à merveille l’art d’avoir le regard perdu dans l’infini.

Puis ils se disent que c’est bien peu funky de vivre sur une île et partent ailleurs. Puis Rousseau explique à son épouse que « Non mais t’as vu, quoi, la femme et l’homme sont faits l’un pour l’autre, mais leur mutuelle dépendance n’est pas égale : les hommes dépendent des femmes par leurs désirs; les femmes dépendent des hommes et par leurs désirs et par leurs besoins ; nous subsisterions plutôt sans elles qu’elles sans nous, donc bon, je me casse, ciao, la bise aux gosses ! »

Ne vous faites pas de Biel

Bon. Pour une fois que la presse internationale parle de Bienne, capitale mondiale auto-proclamée de plein de choses dont on ne cause jamais, je suis bien obligé d’en faire un post, ou bien ?

Si tu ne vois pas du tout de quoi je parle, je te laisse avec ce résumé de 20minutes.fr et sa conclusion magique. Si tu sais de quoi je parle, peut-être n’as-tu pas suivi le dernier épisode de cette bien rocambolesque affaire. La police, donc, a eu une idée géniale : balancer des tracts par avion, en espérant que Le Forcené tombe dessus (enfin, techniquement, c’est le contraire, mais ne chipote pas), contenant cette lettre écrite par un de ses proches.

Je trouve ça chou. Probablement inutile, mais chou. Mais tant qu’à balancer du papier, on aurait pu étudier plus avant le contenu du tract. Par exemple, tenez :

– « Kikoo Peter ! Ici c’est la police ! Ecoute on a bien rigolé, sauf quand tu as tiré sur un de nos copains, ça c’était pas bien, mais maintenant on en a un peu assez, tout le monde se moque de nous, tu pourrais te rendre ? Merci ! Ta police qui t’aime. Bisous. »

– « Cher Peter, si tu es dans la forêt, pourrais-tu nous ramener quelques champignons ? Nous avons alerté Olivia Ruiz, elle est d’accord pour te faire des crêpes si tu reviens à la maison. Ta police qui t’aime. Bisous. »

– « Le professeur Karamba résout tout. Désenvoûtement, sentiment de persécution, retour de l’être aimé, traques policières, vente aux enchères, chance au jeu, mauvais sort, examens, permis de conduire, monnaie pour la lessive. Contacter la police cantonale qui transmettra. »

– « Hello Peter, on voudrait racheter les droits de ta fuite pour en faire un film, mais comme ce sera un film suisse, est-ce que tu pourrais fuir de manière plus immobile, une sorte de fuite intérieure ? et on voulait confier un rôle à Jessica Biel, est-ce que tu pourrais t’arranger pour prendre une otage qui tomberait secrètement amoureuse de toi ? Merci, Steven. Non pas Steven Spielberg, Steven Chompard, je suis en deuxième année à l’ECAL, lol, bisous. »

– « Penser à ramener du pain. »

– « Salut Peter ! Tu pourrais m’expliquer comment tu as fait pour disparaître au milieu de cent policiers ? C’est pour relancer ma carrière. Merci, bisous. Sylvain Mirouf »