Docteur Tralala

Quand le docteur T. reçut ce patient, il songea d’abord à se défenestrer, puis se dit qu’il se devait de faire l’effort de le sermonner hypocritement.

T. – Bonjour, allongez-vous s’il vous plaît.

P. – (en s’étirant le plus possible) je suis assez allongé là?

T. – François Pérusse l’a déjà faite celle-là (abruti).

P. – Justement c’est bien ça le problème.

T. – Je suis tout ouïe.

P. – D’abord il faut que vous sachiez que je possède un blog depuis ces temps…

T. – Sept ans! Pas mal dis donc!

P. – Non vous ne m’avez pas laissé finir. J’allais dire depuis ces temps reculés ou l’on a inauguré le troisième tube du tunnel du Baregg sur l’autoroute A1.

T. – Donc depuis 2003.

P. – Oui.

T. – Donc depuis sept ans.

P. – Oui.

T. – (abruti) Continuez.

P. – Et tout à coup, κενό, le Dieu de la page blanche a abattu sa colère sur moi! Mon problème est que j’ai voulu dissimuler ma honte en laissant n’importe qui poster sur mon blog.

T. – Vous êtes dérangé… Je vous conseille vivement de faire le ménage dans votre vie.

P. – Mais j’ai essayé de de boire de l’eau de javel. Ça ne m’a pas réussi.

T. – (mais, abruti) Pourtant vous avez le poil sémillant.

P. – C’est bien ça le souci : je m’en contrefiche, j’aime les pingouins et tous les jeux de mots qui vont avec. Aidez-moi!

T. – Vous aider? Ah non il y a erreur. Moi je suis juste venu vous traiter trois fois d’abruti sur votre propre blog.

P. – Et vous pensez que je vais valider cette note?

T. – Si je fait une boutade à propos d’un kangourou et d’une truite?

P. – Essayez toujours…

T. – Alors cet examen ? demande papa kangourou à sa fille qui rentre de l’école. – Pas de problème, c’est dans la poche!

P. – Et la truite?

T. – Oui je sais je me suis trompé. Alors?

P. – On verra.

T. – C’est toi le porc.

Lauréat, parce que je le vaux bien.

Comme à l’accoutumée, je vérifiais compulsivement les flux RSS qui s’agrégeaient dans mon Netvibes, les billets de blogs tombant incessamment tels les myriades de gouttes de pluie de la mousson tombant sur la plaine Indo-Gangétique au petit matin.

Quand soudain, je tombai nez à flux avec un article qui allait changer ma vie et transcender les fondements immémoriaux de l’humanité. Raph refilait les clés de son bleu blog. Du simple néophyte de passage à l’adepte fanatique, tous étaient conviés à pénétrer dans le saint des saints des saints (des saints etc.) pour y laisser sa propre empreinte personnelle à soi.

Mon sang ne fit qu’un demi-tour : l’opportunité était à portée de clavier. Enfin, bientôt, je serai le maître du monde.

Il ne restait donc qu’à trouver l’idée ultime, le sujet drôle qui allait rendre la blogosphère hilare jusqu’aux confins de l’univers. Je me tournais donc vers mon troupeau de poneys conseillers en quête d’inspiration et immédiatement les inepties ineptes tombèrent telles les innombrables gouttes de pluie tombant sur ma crêperie bretonne préférée à St Kergoulen-sur-Lolec :

–         Tout simple, hennit l’un, écris l’histoire de Uuuugrrhhur à la préhistoire, un mardi…

–         Non, coupa l’autre, on devrait caser un maximum de mignons chatons et de sexe sauvage pour le référencement !

–         MER IL ET FOU ! le railla un troisième, Vo miE ri1 ékrir C + miE MDR !!!1

Après avoir dévoré sans faim environ 1532 steaks de poney, l’angoisse de la page blanche commença à regarder par le trou de la serrure, comme on dit dans les trop rares cossus boudoirs de Basse-Meuse. Les sources d’inquiétudes tombèrent dans mon esprit fiévreux tel les gouttes belliqueuses perlant sur le front du geek combattant un boss level 15 avec la même ardeur qu’au premier soir.

Sans sémillante idée lolesque, s’en serait fini de mes rêves de conquête mondiale. Voyons voir, une bonne louche de jeux de mots et une dose d’absurdité sur un thème actuel, ce devrait pourtant être jouable ! Et puis un bon titre, c’est important. Alors ? En Islande, les avions volent quand ? En Louisiane, l’homard est noir ? Piratage : l’essayer c’est l’hadopi ?

Ce n’était pas encore ça, mais patience, patience… Il restait encore quelques heures pour récidiver…

Uuuurrgghhhh 7 ans…

Ca s’est passé un mardi. Vers le soir mais un peu avant.

Jusqu’à ce jour là, j’étais un type comme les autres. Et puis il est arrivé. Il m’a dit : Je suis bon pour ton poil. Mes poils se portaient très bien, j’en avais en abondance, mêmee que des fois Uurrrrrggghhha, ma douce moitié disait que je devrai m’épiler, au moins le dessous de pieds, car quand il neige ça bouloche et c’est pas très pratique pour courir le mammouth pour le 4 heures des enfants.

Bon pour ton poil était bleu. Mais pas que. Il s’est passionné pour mon mode de vie, je lui ai raconté comment je changeais le monde avec mes inventions et je lui ai présenté toute ma famille : il y avait Uurgghhhhh, Urrrrrgh, Uuuuuurghhh, Uuurrggggh et Jean-Kevin. Il a trop kiffé sa race, il m’a parlé de poney, de 2.0, de chaton, et d’une poignée de porte, mais je sais plus trop pour quoi. Pour ouvrir je crois.

Et comme ça d’un coup d’un seul, il m’a ouvert les portes de la gloire. J’ai eu le 6ème prix au concours d’invention de la Foire à l’Epluche-légume rétro-éclairé de Valleyres-sous-Minsk et depuis je suis de toutes les soirées mondaines. Une fois je suis presque passé au Petit Journal. C’est dire.

Alors merci le type bon pour ton poil. Je pensais pas sortir un jour de ma caverne. Mais Uurrrrrggghhha fait la gueule parce qu’un jour j’ai rencontré Eve Angeli. C’est la rançon de la gloire qu’on me dit. Je sais pas…

Faut que je vous laisse, j’ai rendez-vous avec Uurrrrrggghhha chez l’avocat.

Merci BPTP

Tout n’a pas commencé comme ça!

Un jour, un mardi surement, un esprit malin et un peu coquin se prit les pieds dans une auréole qu’un dieu un peu bourré avait égaré et tomba par inadvertance dans le corps d’un homme né dans un petit pays situé à l’Est de la France que l’on appelle la Suisse. Effrayé par ce qu’il trouva à l’intérieur du corps de cet homme (restes de la tête d’un ecclésiastique que l’on avait transformé en fromage, viandes non cuites et non identifiées…), notre esprit se débattit et gigota tant qu’il pu mais se trouva malheureusement emprisonné – peut-être pour toujours- dans le corps de cet homme. Il ne réussit qu’à étirer le pauvre corps de l’humain qui alla jusqu’à mesurer 2m18, chaussettes comprises.

Inconscient de ce qui se déroulait à l’intérieur de lui, notre homme ressentit des changements et des besoins nouveaux. C’est ainsi que répondant à ces envies de journaliste frustré, il se créa un blog d’où il pouvait écrire ce qu’il ne pouvait faire ailleurs (journaliste est un métier ingrat)(et mal payé). Faisant fi des dangers qu’il pourrait encourir , il se mit donc à écrire des posts visionnaires et révolutionnaires sur des sujets sensibles tels les poneys, la dénonciation des ratons laveurs ou du groupe Indochine (oui, c’était trop un rebelle dans sa tête).

Cela durant sept ans. Sept ans mais la blogosphère eut finalement vent des activités oh combien inacceptables de notre homme. Les 6 milliards de visiteurs curieux qui venaient chaque jour jeter un coup d’oeil sur ce qui était dit, riant sous cape de voir noir sur bleu ce qu’ils pensaient mais n’osant le dire, finirent pas attirer l’attention (en plus ils laissaient des miettes de cookies partout). Ne pouvant laisser passer une telle chose, le comité de lutte contre les rebelles dans leurs têtes finit par agir et interdit toutes ventes de charcuteries et de fromageries en Suisse. Affaibli, privé de ce qui le faisait avancer, notre blogeur eut la réaction qui démontrait toute sa rebellitude : il haussa les épaules. Estimant que tout que le monde ne méritait pas qu’il se sacrifiait autant, il retourna à des activités moins dangereuses et se mit à élever des poissons rouges mais qui ne l’étaient plus trop (rouges) et à procastiner.
Mais notre esprit veille…

Des articles sur twitters

Ca ne se voit pas forcément, mais on est sur un blogue de journaliste ici. Et on est même sur un blog d’une giraffe qui twitter, ce qui est très rare, vous en conviendrez.

Et tout d’un coup, et par hasard, et trangement j’ai réalisé qu’il n’avait jamais vraiment parlé d’articles sur twitter. Ne reculant devant aucun sacr y fils (le magasin familial qui en est à la 1ère génération) je me suis donc dévoué pour vous, et je vous prouve par l’exemple qu’il est vraiment possible de faire des articles sur twitter !

Arthur Rainbow, qui pense que tant qu’à écrire chez quelqu’un, ben faut s’y faire de la pub. (En passant, Raph, merci pour ta dédicace sur les paroles de ta magnifique chanson !)

squattons problème

Cette étrange initiative de blog ouvert* est certes intéressante, mais pose de nombreuses questions à la limite de l’existentialisme.
Quand je dis « à la limite », c’est genre: « exiler », « exigu », voire « exocet » dont l’existence est en soi une question troublante.
Quand je dis « de nombreuses », c’est « deux »:
– Est-ce bien éthique de déléguer son travail quotidien** au premier internaute venu ?
– si Raph n’est pas le type qui écrit les billets de « bon pour ton poil », qui diable est-il ?

Concernant la première question, on savait déjà qu’internet était un lieu de perdition, rempli de nazis, de pédophiles, de Suisses et de types peu consciencieux qui se déchargent de leur responsabilité. On est donc que peu surpris.

Concernant la deuxième question, on constate effectivement avec inquiétude que rien ne nous prouve que, finalement, certains billets précédents étaient écrits par Raph. Certes, il s’agissait d’un habile imitateur, mais pourquoi pas ? Pire, l’imitateur aurait même pu poster des messages sous le nom de Raph depuis le début, ce qui lui aurait d’ailleurs dispensé de devoir imiter le style de Raph !

Concernant la première question, il faut dire qu’on ne s’attendait pas à ça. « Bon pour ton poil » nous paraissait si fiable et honnête. C’est notre site de confiance. Notre ami à qui on pouvait tout confier. Notre dernière planche de salut. J’étais d’ailleurs sur le point d’y laisser mon numéro de carte visa. Tant pis.

Concernant la deuxième question, on peut également prendre le problème à l’envers. Qui nous dit que ces nouveaux messages ne sont pas ceux de Raph ? Tiens, celui-ci même, d’ailleurs ? Et pourquoi pas ? Après tout, qui d’autres que Raph, propriétaire de « Bon pour ton poil » a le login et le mot de passe de ce site ? Saurais-je Raph ?

Concernant la troisième question, le monde n’était-il pas une chimère ? Les certitudes s’écroulent. Un site tantôt fiable devient ouvert aux quatre vents. Raph est-il encore Raph ? Suis-je Raph ? Est-ce que tout le monde sauf moi est Raph ? Est-ce que tout les Jean-Maurice sont Raph ? Est-ce que quelqu’un peut me dire comment je vais bien pouvoir terminer ce texte ?

*mettre ici un lien vers le billet en question, mais je sais pas comment faire. Oh, le lecteur n’a qu’à chercher. Voilà ce qui se passe lorsqu’on fait confiance à des amateurs.
**car oui, c’est un travail quotidien de poster un message toutes les semaines, je vous avais déjà dit que j’étais un amateur.

Destination : 1, Chemin des Nuages, Pôle Nord.

Cher Père Noël,
Je vous prie tout d’abord de m’excuser de vous déranger en cette période pré-estivale alors que vous êtes probablement en train de profiter de vos 11 mois de congés (à Hawai j’imagine, enfoiré). D’ailleurs, j’espère que si vous êtes absent, vous avez notifié votre renvoi de courrier, j’ai malheureusement perdu votre 06 et je n’ai plus qu’un numéro en 08 surtaxé.
Peut-être avez-vous un compte facebook ? ou Twitter ? Il serait temps de vous mettre à la page, Santa, la nouvelle mode est aux poneys. Il faudrait rétablir la vérité quant à la suprématie des rennes, que vous utilisez (d’
ailleurs je suis à la recherche de rennes supraluminiques avec option nez clignotant pour remplacer ma 306, si vous vouliez bien m’indiquer votre grossiste en réponse, je vous en serais gré).
Comment va la mère Noël ? Et le petit Noël Jr. ? Bien, bien j’espère.
Vous vous doutez bien que je ne vous contacte pas que pour des banalités d’usage.
Il est temps de se bouger le pantalon rouge mon vieux. Travailler pour Noël ça va un temps, il faut maintenant répartir votre travail. Faire des heures sup’. Travailler plus pour gagner plus ! Vous savez ce traîneau avec des jantes en pain d’épice que vous voulez ? Il va pas se payer tout seul.
Surtout si on considère déjà votre prêt sur la maison au Pôle Nord. Eh oui, ça coûte cher de faire venir des bricoleurs jusque là-bas. Surtout quand on fait des fantaisies. Ouai ouai, on sait tous pour le Jacuzzi en sucre massif avec le jet de chocolat suisse. D’ailleurs y’a la sorcière d’Hansel et Gretel qui vous fout un procès au cul pour violation de Copyright.
On passera sous silence la salle immense, le soit-disant « atelier » gigantesque ou vous parquez des lutins à tour de bras d’une manière
que certains qualifieraient d’esclavagiste. C’est pas beau tout ça. Ha et pour info, des lutins on en trouve plus tant que ça. La WWF est sur le coup faites gaffe. Prenez des chinois, c’est plus hype.
Si l’on considère en plus l’addiction de votre femme pour le sucre glace, ça donne un tableau de Noël pas franchement glamouro-folklo.
Vous l’aurez compris, il ne s’agit ni plus ni moins qu’un chantage. Alors faites moi vite parvenir un iPhone sinon je vous dénonce auprès des services de la police des moeurs. On fait des choses formidables avec Photoshop de nos jours. Et pis bon, pas la peine de vous cacher sous un masque raté, on sait bien que c’est vous Ribéry.

Entrer sans se faire frapper

Quel fou, il a laissé les clés sur la porte. Tant pis pour lui, j’entre et je fais comme chez moi.

Ne faites pas attention à moi chère madame, je ne fais que passer. Je me suis volontairement perdu. Oui, asseyez-vous, je vous en prie. Je me mets là. Le pouffe m’attire. Je ne suis pas pressé de partir. J’aime bien votre appartement, très surprenant. Ca part dans tous les sens. Imprévisible. Absurde. Drôle. Vous faites quoi dans la vie ? Interlocutrice imaginaire ? Noble et utile profession. Moi, je suis cultivateur du peut-être. Bah ça ne paie pas très bien. Faut pas tout mettre sur le dos de la crise. Vous avez vu ? A Reykjavik, ils n’ont plus l’autre clown de la restauration vite faite mal faite. Justement j’aurais tendance à dire que c’est un bienfait. Je m’égare. C’est mon deuxième métier. Je suis aussi chemineur traversier. Je prends les sentiers que les bien-chaussés n’empruntent pas car ça laisse des marques. Ca bouscule les habitudes. On y rencontre des gens qui ont planté leur tente à l’écart de la norme. Des fois, je les saisis pour les plaquer sur la pellicule. Non, ça ne fait pas mal. Je suis là, je me fais oublier et j’observe.

La cuisine est par là ? Je fais chauffer un peu d’eau, vous partagez le théière avec moi ? Ca me fait peur la cuisinière au gaz. J’ai l’impression qu’un jour je vais me réveiller en fumée ou pas du tout. Vous avez des allumettes ? Non, pas encore. Je n’ai jamais réussi à commencer. Peut-être que je m’en grillerai une avant mon exécution. Ca me dirait bien d’être condamné à mourir de rire. On me forcerait à visionner l’intégral des Monty Python jusqu’à ce que mort s’en suive. Menthe ça vous va ? Je bois du thé, comme ceux qui ont du temps. J’en ai aussi. Beaucoup trop. Je suis aussi expert en auto-sabotage. Dans mon cas, je le pratique principalement dans la recherche d’emploi, mais ça peut aussi s’appliquer à merveille dans d’autres domaines tels que les relations amoureuses ou la chasse au sanglier. Certains appelle ça un acte manqué.

Sucre ? Faudra penser à nettoyer les carreaux. On voit moins loin. Ca rétrécie la vision. L’Ecume Des Jours ? Jamais lu. Je choisis presque aléatoirement mes lectures. Des fois ce sont des romans en anglais que j’ai trouvé dans l’avion. Des récits de voyage. Le journal du weekend. C’est juste pour frimer dans le train en regard le feuillet culturel. Je bossais dans l’aviation. Erreur de casting. J’étais comme un acteur catapulté dans le mauvais film. Ce n’est pas mon rôle. Je ne fais pas ça. Tôt ou tard il faut se réveiller. Il n’est jamais trop tard, mais le tôt c’est mieux. Vous n’êtes pas très causante. Ah vous êtes à mon image ? Le contrat est le contrat. Je comprends. Contrairement aux apparences, je suis aussi du genre mutin et taiseux. Je ne comprends pas non plus tous les mots que j’emploie, mais ce sont comme de nouveaux jouets. Je ne lis pas le mode d’emploi et ça m’amuse quand même. Je suis un vrai timide et un faux modeste. Du genre à aller chercher le prix et à dire que je ne m’y attendais pas. Et je savourerais ce moment. Non pas de copine. Pas en ce moment. Je ne suis pas doué. Je crois que je n’ai jamais su m’occuper des belles plantes vertes. Je ne sais pas si je les arrose trop ou pas assez. Vous êtes mignonne aussi. Vous n’êtes pas de celles qui se laissent emballer dans le papier glacé. On va prendre l’air ? J’ai les clés, on pourra toujours revenir après si jamais.