Archive for February, 2009

Le quiz du dimanche soir

Wednesday, February 25th, 2009

(sources: le forum de hardware.fr et imdb)

A la demande d’une certaine catégorie du lectorat, ce post ne parle pas de Kevin_du_25

Sunday, February 22nd, 2009

Les médias traditionnels accordent toujours plus de place aux réactions des internautes. Ça prouve qu’ils sont proches de leurs lecteurs, qu’ils ont compris la révolution internet et puis, surtout, ça remplit du papier pas cher.

Mais chaque médaille à son revers.

Au début, les porteurs de pseudos chattaient et c’est à peu près tout. “Ohlala, hier soir j’ai rencontré Mathieu, enfin, JoliPoulet61, il est pas du tout comme j’imaginais”.

Avec les blogs, certains pseudos sont devenus célèbres, donnant lieu aux premières conversation étranges pour l’oreille non avertie: “Ohlala t’as vu Maître Emilzolas, il a écrit une lettre ouverte contre les gens qui sont méchants, j’ai adoré, enfin j’ai pas tout lu, c’était un peu long, mais le début c’était bien, j’étais trop d’accord avec lui !”

Aujourd’hui, Bogoss_du_52 intervient dans le Gratin pour dire “Moi je trouve que tous ces chiens méchants qui créent de l’insécurité, c’est de la faute du laxisme socialiste”. Comme ça plaît, les journaux exploitent la carte à fond. Ils reprennent ces interventions pour exploiter leurs articles: “Cet hiver aura été le plus froid depuis plusieurs siècles. C’est ce qu’affirme, sur notre site internet, Poutrelle_du_12, allant jusqu’à ajouter “Putain on se les gèle lol”.”

Et demain, peut-être, un politicien interviendra: “Comme le déclare Kikibelle du Poitou sur son blog, pour 4 personnes prendre 300 grammes de farine, oops pardon, trompé de fenêtre, VDM, ^^, je disais, comme le déclare Kikibelle du Poitou, la vie est devenue tellement chère que je ne sais plus comment faire manger des légumes aux enfants, l’Homme en est tout ébourriffé.”
Et, peut-être, va savoir, un jour, une loi contre l’injustice s’appellera la “loi Kouicouic le fou”.

(je tiens d’ailleurs à adresser une pensée émue à Caramail, décédé des suites d’une très longue maladie et où on pouvait avoir plein de pseudos sur le même compte dont un pour le dimanche)

Slumpony Millionaire

Thursday, February 19th, 2009

(si ce petit jeu vous amuse, la semaine prochaine, un quiz sur les couguars, les agoutis ou les rhododendrons)

C’est Sempach tu verras (reloaded)

Wednesday, February 18th, 2009

Chaque peuple a ses figures légendaires, plus ou moins réelles: Jeanne d’Arc pour les Français, je ne sais pas qui pour les Fidjiens, Zorba pour les Grecs, Gary Lineker pour les Anglais,…

En Suisse, nous avons Guillaume Tell, qui n’aimait pas trop qu’on mette des pommes sur la tête de son fils. Il a fait la carrière internationale que l’on sait, grâce à un opéra de Rossini (c’est toujours les Italiens qui font le sale boulot). Et nous avons Winkelried, qui est un peu comme un film suisse: il a beau être très connu chez nous, personne n’en a jamais entendu parler au-dehors.

Alors, pour toi, étranger qui aimerait te cultiver entre deux vols de pain: au Moyen-Âge, l’Autriche et la Suisse se battaient, les uns préférant les pommes en strudel et les autres en brochette. Depuis, les relations entre les deux pays se sont nettement améliorées, malgré quelques rechutes bien irritantes.
En 1386, Leopold III de Habsbourg décide de mettre la pâtée aux Confédérés, mais ça ne marche pas très bien. Les guerres, à l’époque, c’était pas aussi bien foutu que maintenant, on n’avait pas toutes ces bombes qui tuent plein de civils collatéraux, ça se faisait à la pique et à la hachette, un peu comme pour un barbecue mais sans les chips. Winkelried aurait, dit la légende, pris une pleine brassée de piques ennemies dans ses grands bras pour ouvrir une brèche dans les rangs ennemis (et, accessoirement, dans son sternum) et aurait eu cette phrase devenue aussi culte qu’une tirade d’Edouard Baer: “Prenez soin de ma femme et de mes enfants”, se sacrifiant ainsi pour sa patrie et permettant aux Confédérés de tataner sévère les Autrichiens pourtant supérieurs en nombre, en équipement, en entraînement et en ski. Un geste héroïque (ou couillon, c’est selon).


On constate sur ce document que les Suisses allemands portaient déjà des chaussettes dans leurs sandales à l’époque

Les historiens se sont interrogés sur la véracité de cette histoire, et sur l’existence dudit Arnold. En exclusivité mondiale de l’univers, je suis aujourd’hui en mesure de vous révéler quelques extraits de son journal intime.

12 janvier 1356:
Aujourd’hui, madame Stauffenacher, la maîtresse, m’a dit que je n’arriverai à rien dans la vie si je ne travaillais pas. Quand je serai grand, je serai célèbre et elle s’en voudra bien de m’avoir dit ça. VDM*.

* Les historiens sont encore très partagés quant au sens de cette signature.

3 août 1362:
Aujourd’hui, j’ai rencontré une très jolie jeune fille avant-hier lors du brunch du 1er août. J’aimerais bien me marier avec elle, mais je ne peux pas car mon papa dit que les Zougois sont de sales étrangers du dehors qui font rien qu’à manger notre pain. VDM.

4 juillet 1364:
Aujourd’hui, je me suis marié avec Hulge von Graffenried, mon papa a dit que ce serait un très bon mariage parce que ses parents ont des terres très propices à la betterave. VDM.

17 novembre 1364:
Aujourd’hui, mon épouse vient d’accoucher de notre fille, Silke. J’espère que maintenant, elle acceptera enfin qu’on consomme notre mariage. VDM

17 janvier 1366:
Aujourd’hui, ma fille aînée a dit son premier mot, papa. Je n’étais pas là. VDM.

11 juin 1367:
Aujourd’hui, j’ai réussi mon test d’entrée dans l’armée. VDM.

8 juillet 1368:
Aujourd’hui, mon épouse est enceinte de notre cinquième enfant. VDM.

9 juillet 1386:
Aujourd’hui, on va se battre contre les Autrichiens. Je suis excité comme un foufou. VDM.

C’est Sempach tu verras

Tuesday, February 17th, 2009

La version originale de ce post étant manifestement totalement incompréhensible, je vous prie d’agréer, mesdames, messieurs, cette photo de chaton

Brouillon

Friday, February 13th, 2009

Lectrice, lecteur, public chéri mon amour,

Un mois et quelques après ce post, je te sens complètement languissant, limite frémissant. Bon, je t’explique, en gros: je suis actuellement en train de mettre le point final au chapitre trois d’une saga familiale épique dans les steppes normandes, qui raconte l’histoire terrible et désabusée d’un riche producteur de pommes qui aime en secret une Golden Delicious, de plancher avec un pétulant camarade de jeu sur le scénario d’une saga radiophonique sur l’univers des truites, de forcer une malheureuse dessinatrice à réaliser 420 planches par jour pour un futur projet de blog bd sur l’Histoire de la poterie, d’avancer à pas de cnidaire dans la planification d’un très célèbre projet secret, de songer avec une amie à une incroyable série télé qui aurait pour héros un jongleur bègue, de supplier tous les magazines de Suisse et de Navarro de me laisser rédiger une chronique bi-quotidienne sur les filtres de machine à laver et d’avancer sur le projet d’adaptation de Bon Pour Ton Poil en pâte à modeler.
Et, accessoirement, comme Raoul exige désormais que je lui paie des cours de macramé, d’écrire des piges pour le magazine des horticulteurs vaudois, de songer sérieusement à en proposer d’autres à Passion Bichon et de me brouiller sérieusement avec tous mes amis journalistes à qui j’écris 91 mails par jour pour les supplier de me confier la météo ou l’horoscope, je sais pas, même le sudoku, ou les vitres ? Sans oublier, bien sûr, ma participation à un blog de voyages pour lequel je suis prêt à accepter n’importe quelle invitation à passer six mois dans les mers du Sud, car je suis un rédacteur consciencieux.

Comme j’ai toujours été un gars organisé, dans ma tête, c’est un peu le périph un jour de neige, mais sans Smart, quand même, faut pas déconner. J’ai donc décidé de remettre à plus tard les activités annexes non-urgentes telles que l’achat d’un agenda.

Avec tout ça, quand sonne l’heure de bloguer, mes pensées sont aussi claires qu’un discours présidentiel français, sauf que ce n’est pas la faute des Tchèques. C’est pour ça que pour la 932e fois sur ce blog, je vais te faire le coup du post super long pour dire qu’en fait je ne vais pas poster. Pourrais-tu faire semblant d’être surpris ?

Avec trois décis, vous nous remettrez une bouteille

Wednesday, February 11th, 2009

Bon. Prenons un exemple. Au hasard. Fortuit. Un jeune homme, soyeux et scintillant, oublie bêtement son porte-monnaie à la maison. L’angoisse l’étreint: si on le lui avait volé ? Après tout, maintenant, on a des hordes de Roumains et de Bulgares qui mugissent dans nos campagnes, donc on sait jamais. Mais en fait, non, il l’avait vraiment oublié.
Il raconte cette piquante anecdote à des connaissances et là, au lieu d’imaginer toutes les terribles épreuves par lesquelles il a dû passer, quelqu’un lui dit: “Tu pourrais faire un peu attention. Un beau jour, tu oublieras ta tête.”

J’ai toujours cherché à comprendre les gens qui disent ça. A la limite, le jour où on maîtrisera le voyage dans le temps… “Tu aurais quand même pu faire attention… Bon si tu retournes à 7 heures moins le quart le chercher, tu me prends mes clés en passant ?” Mais sinon, j’ai du mal à comprendre. En plus, oublier sa tête, c’est pas possible. Ses jambes, à la limite, mais sa tête, ça se voit tout de suite. Et les deux en même temps c’est pas possible, le gars du paragraphe d’avant te l’a d’ailleurs rappelé: “Quand on n’a pas de tête, on a des jambes.”

Ou alors, un plantureux jeune homme, pas forcément le même, est en train d’éplucher des pommes de terre, il se coupe malencontreusement une jambe ou la tête avec une scie à métaux et là, quelqu’un, pas forcément le même, vient lui dire “Tu aurais quand même pu faire attention.” C’est pourtant pas forcément une information de première nécessité. Mais tout de même. Vous remarquerez, chaque fois que vous êtes distrait, maladroit, malchanceux, y a un mec qui débarque pour venir dire que vous auriez pu faire autrement. Je n’ai rien contre le conditionnel imparfait, au contraire, je le trouve vachement plus classe que le futur antérieur, mais force est de constater que ce genre d’avis, “Si tu avais tondu le gazon le 8 juillet 1971, on n’en serait pas là”, n’est que très rarement pratique au quotidien contrairement, par exemple, au tournevis ou au tupperware.

Et pourtant, il y a toujours des gens qui le disent. Et on les laisse agir, impunément. Et bien, s’ils pensaient à ne pas se trouver à proximité d’une clé à molette quand ils viennent avec leurs bons conseils rétroactifs, on serait tous tranquillement à la maison en train de boire un bon thé glacé, monsieur le Juge.

Darwin the yes

Monday, February 9th, 2009

Jeudi, c’est le 200e anniversaire de Charles Darwin. Qui n’est plus tellement en état de souffler les bougies, mais tout de même. Il y aura des ballons, des clowns et des tortues-luth géantes.

Avant Darwin, c’était simple. Dieu avait créé les animaux un vendredi, l’homme un samedi avant de partir faire les courses, et si tu osais te demander “Pourquoi le dindon ?”, tu brûlais en enfer. Puis Darwin est parti se promener aux Galapagos. Il n’y a pas trouvé sa belle*, mais des tortues. S’il avait essayé de les cuisiner, il ne serait pas entré dans l’Histoire, comme quoi, il suffit parfois de peu de choses. Darwin, en voyant les tortues, il s’est dit : “tiens, je crois que l’homme descend du singe”. Et, surtout, il a réussi à le dire sans se faire brûler vif, ce qui, à l’époque, était un exploit. (Alors que personne ne s’est jamais fait brûler vif pour une recette de soupe, mais je m’égare).

Aujourd’hui, la théorie de l’évolution est assez communément admise. Mais y a quand même des contours qui restent un peu flous. Par exemple, un jour, y a eu un premier homme. Ses parents c’étaient des singes et lui un homme. Alors quand on me parle de fossé intergénérationel, je pouffe. Imagine un peu:

– Papa,maman, je ne veux pas cueillir des bananes et m’épouiller comme vous, je veux suivre mon destin.
– Iiik Iiik Iiiiik
– Pas la peine de vous énerver, ma décision est prise.
– Iiiiik Iiiiik Iiiik
– Je ne sais pas encore, peut-être chasseur, ou inventeur…
– Iiik Iiiik Iiiiik
– Quoi ? Mais je n’ai pas de chambre, on dort dans des arbres ! Et puis d’abord c’est injuste, UuuHGruhr il a eu le droit, lui.

C’est pareil pour les autres animaux : un jour, un couple d’archeopteryx a vu un de ses oeufs éclore, un mignon petit poussin en sortir. Comme ils étaient vieux, sentaient que c’était leur dernière chance d’avoir un enfant, ils ont décidé de le garder et de l’appeler Poule, parce qu’elle était venue après l’oeuf.

Darwin a donc découvert les principes de l’évolution et de la sélection sexuelle: si, l’autre jour, tu es rentré de discothèque avec cette fille aux charmes aléatoires, ce n’est pas à cause du whisky, mais des phéromones. Par contre je sais pas bien comment tu as fait pour les reconnaître sous onze tonnes et demi de parfum.

Le darwinisme permet d’observer de nombreux comportements sous un jour nouveau. Bon, par exemple, si Dieu avait créé le chaton ex nihilo, pourquoi il l’aurait doté de la fonction “pisse partout” ? C’est pas franchement indispensable. Les voies du Seigneur son impénétrables, ok, mais mon canapé en soie pas du tout. Alors que quand tu sais que le truc qui passe le trois quart de ses journées en boule sous ton radiateur et le reste à te demander à manger avec un petit miou qui ne ferait même pas peur à une fillette paranoïaque est en fait le descendant direct du terrible tigre à dents de sabre, tu comprends pourquoi, de temps en temps, il se croit obligé de marquer son territoire. Ça lui rappelle son grand-père.

De même, prend l’homme. Imagine nos lointains ancêtres, valeureux, qui se sont battus pour l’honneur de leur patrie, se sont couverts de gloire en mourant au combat.

Ok, et maintenant imagine ceux qui ont préféré rester à l’arrière au cas où et ont gentiment proposé de consoler les veuves.

Et essaie de te demander lesquels ont le plus laissé de traces dans ton patrimoine génétique.

Maintenant, tu comprends pourquoi y a plus de sites de fesses que de sites sur les épées, sur internet ?

* Quelque part, j’espère que personne ne comprendra la référence. Parfois, je me dis que les profs de musique essayaient en fait de nous dégoûter à jamais.

Sport-addict sporadique

Saturday, February 7th, 2009

Parfois, dans la vie, tu fais un métier où tu passes quand même pas mal d’heures devant un ordinateur. Et un hobby principal qui consista à passer pas mal d’heures devant un ordinateur. Un jour, tu entends ton corps te dire “dis, je voudrais pas te commander ou quoi mais si tu me refile pas un peu de muscle, tu vois cette articulation, là ? si je lui fais ça, ça fait quoi ?”

Parfois, dans la vie, tu te dis “tiens, si je me remettais à faire un peu la cuisine ?” et je dis pas ça pour recevoir des demandes en mariage ou quoi, mais tu es quand même pas trop mauvais. Sauf que tu as été élevé selon des critères religieux très stricts: la bonne cuisine comporte forcément du vin blanc, du lardon et plusieurs tonnes de crème. Et même si tu es toujours ce garçon un peu fou au charme fuligineux, force est de constater que le délicat arrondi que ton ventre semble désireux de prendre n’est pas de ceux qui annoncent un heureux événement.

Bref, en un mot comme en 437, tu te dis qu’il faudrait te mettre au sport. Jusque là, c’est pas trop dur. C’est comme se dire qu’on va arrêter le cenovis ou apprendre à jouer du banjo: le problème, c’est pas tellement de se le dire. Le problème, c’est de choisir ta discipline avec ruse, afin que ta belle histoire d’amour avec le dépassement de soi, la performance et la sueur soit un peu plus qu’une aventure d’un soir.

Oublie les sports d’équipe. Déjà à 17 ans on te lançait des cailloux parce que ton centre au deuxième poteau avait atterri, suite à un malheureux concours de circonstances, non pas au deuxième poteau mais en Abyssinie orientale, alors imagine le résultat maintenant que tu n’as même plus l’occasion de t’entraîner sur Pro Evo Soccer. Si c’est pour rester assis 90 minutes et regarder des mecs courir, autant un canapé et Chelsea – Barcelone qu’un banc en plein vent et Villars-Tiercelin – Bavois.

Les sports individuels, donc. Oublie tout de suite la course à pieds, la randonnée, le cyclisme et le golf. Le golf parce que c’est pas vraiment un sport. Et les autres, parce que les gars de la météo sont pas super collaboratifs. Pile le jour où tu avais décidé de franchir trois cols avant le dîner, ils te balancent tellement de neige que tu te souviens que tu avais promis à ton voisin de l’aider à regarder son plafond. L’idéal, donc, pour t’obliger moralement à pratiquer une activité physique régulière, c’est de payer un abonnement annuel tellement cher qu’on pourrait quasi s’en servir pour renflouer une demi-douzaine de banques.

Donc, le fitness. J’ai testé pour toi. Je suis entré dans une salle. Y a un mec de 2 mètres sur 2 qui m’a demandé s’il pouvait m’aider, j’ai répondu non, j’aime mieux pas, ça va. Derrière lui, y avait une photo, je me suis dit que c’était pour faire peur aux enfants, “si tu manges tes épinards, tu vas finir comme le monsieur”, je comprends pas trop l’éducation moderne, mais non, non, c’était pour montrer comment on pouvait devenir. Le monsieur, sur la photo, si tu veux, il avait des tas de muscles partout, même à des endroits où ça sert pas à grand chose, si tu veux mon avis. Le type de l’accueil, qui était sympa malgré sa ressemblance avec une armoire normande, m’a expliqué que le mieux, c’était de prendre l’abonnement six mois, comme ça je pouvais venir 4 fois par semaine, ou 12, si je voulais. Dans la salle, y avait plein d’engins bizarres partout. Je me suis barré en courant et, depuis, je milite pour que la première mesure du prochain président de la Suisse soit de fermer cet endroit.

Et du coup, il ne reste plus que la piscine. Aux heures où il n’y a personne, le mardi entre 8 heures 24 et 8 heures 27, sinon tu ne fais pas de la natation mais du slalom géant. Un slalom géant avec des très très vieux piquets, en plus.

Du coup, toi je sais pas, mais moi, je pense que je vais m’acheter une wii.

Du flan

Thursday, February 5th, 2009

Nous sommes au Moyen-Âge, un mardi. Esculape de Malakoff est un jeune cuisinier incroyablement paresseux. Il a développé une batterie de stratégies pour que les autres cuisiniers vaquent pendant qu’il se tourne les pouces. Il se tourne tellement les pouces qu’on pourrait facilement y installer une petite centrale éolienne. Quand on lui demande de préparer les sauces, il rétorque que le poil qu’il a dans la main pourrait y tomber et ça ferait pas sérieux, que diable.

Ses collègues, forcément, ça les gonfle un peu. Esculape, par la malpeste, lui disent-ils, car l’exaspération leur fait perdre les nerfs, ne reste donc point ainsi les bras ballants, aide-nous donc à faire les desserts. Mais il leur répond que oui mais là c’est pas possible, tu comprends, je suis allergique aux poires, j’ai une banane dans l’oeil, enfin, toutes les excuses sont bonnes pour n’en point foutre une rame.

Sauf quand il y a des flans au menu. Là, le jeune marmiton bat, fouette, monte en neige, caramélise tant et plus qu’à chaque fois, il y en a deux fois trop. Ce jeune homme, se disent ses collègues, s’intéresse enfin à quelque chose, ne le réprimons pas. Le soir, Esculape emporte dans son tupperware en métal chromé tous les flans restants. Intrigué, un de ses collègues apprenti-queux, Ranulphe de Cergy, le suit nuitamment. Peut-être, se dit-il, Esculape nourrit-il en secret de sombres desseins et une famille de réfugiés valaches ?
Mais le spectacle auquel il assiste le laisse pantois. Esculape de Malakoff aligne les flans sur un muret et, un à un, les vise avec son arbalète. Et force est de constater qu’il est plutôt talentueux. Mon dieu, pense le témoin de cette ô combien rocambolesque scène, quel tir aux flans ! Je suis estomaqué. Mais ne voulant pas laisser l’autre se rendre compte de sa stupéfaction, Ranulphe se ressaisit et tient à peu près ce langage : “Zyva, t’es trop un bouffon, tu les a même pas tous quéni, il reste comme deux ronds de flan.”

C’est de cette croustillante anecdote qu’est née l’expression “C’est en flânant qu’on devient flâneron”, hélas tombée en désuétude moins de deux semaines plus tard.