Sköl offensdrüe II, la mission

Toujours soucieux d’être à la pointe de la mode (même quand c’est avec six mois de retard (mais vu les terribles révélations que je t’ai faites dans le post précédent tu peux quand même comprendre)), je me suis égaré suis parti en mission de reconnaissance du côté des blogs trendy et fashion, où j’ai pu lire un truc du genre « tu me connais, je suis jamais la dernière pour tester une nouveauté, hihihihi, alors quand ma topine Pétronille (ton dernier post sur les bébés labradors m’a fait MOU-RIR de rire, ah mais où vas-tu chercher tout ça, je te love trop) m’a proposé de l’accompagner à la salle de sport et de me faire découvrir un moyen de brûler les graisses bien plus FUN que le polo-vélo, je me suis dit, l’homme est parti en stage de pelote basque ce week-end, je vais quand même pas m’empiffrer de NU-TE-LLA devant l’inspecteur Derrick tout le week-end », enfin dans ce genre là, bref, ça parlait, non sans une certaine euphorie, de gym suédoise.

Bon, me direz-vous, mais c’est quoi, au juste, la gym suédoise ? Est-ce que c’est mieux que la gym danoise ? Puis-je reprendre un peu de hareng ?

La gym suédoise se décompose en trois exercices principaux, tous pratiqués à 52 en rythme et avec le sourire.

– le riktas allt ljus till en början, exercice consistant à raconter ses vacances en suédois (excellent pour les mâchoires)

– le hustrumisshandlare ou armoire synchronisée: tout le monde reçoit des planches et un plan et doit réussir à monter une armoire en moins de 27 secondes, puis à y mettre tous ses livres dont l’intégrale des aventures de Nils Holgersson en 27 volumes (très bon pour les abdos)

– et enfin le Utplånade koppor ou måråthön suédois, 42 kilomètres de course avec des biscottes pour seul ravitaillement, excellent pour si on tient à se suicider sainement

A noter, si vous êtes encore hésitants, que finalement la gym italienne c’est nettement plus intéressant

Nonante (non mais c’était un titre de travail)(je l’ai laissé)

Je sais pas si tu te rends compte, mais depuis un mois, y a des gens qui deviennent majeurs alors qu’ils sont nés en 1990. 1990. Je sais pas si tu te rends compte.

Des gens, ça sentait le Teen Spirit, ils avaient un an.

Des gens, ils ont découvert l’amour sous sa forme la plus gymnastique sur des vidéos qu’ils avaient téléchargées, alors qu’ils cherchaient la saison 5 de Bernard et Bianca, mais ils ont regardé quand même. Choquant. Nous, à leur âge, on volait la vidéo du père de Serge, celle en allemand avec un héros moustachu et on la regardait chez Franck quand ses parents n’étaient pas là, on avait encore le respect de la pornographie, que diable. Et en plus, la première fois qu’on a pratiqué pour de vrai, on se posait plein de questions mais pas est-ce que mon cadrage est bon et est-ce que y a assez de lumière parce que j’ai pas le budget pour faire une deuxième prise, là, coco.

Des gens, ils ont vécu leur premier chagrin d’amour sur msn. Leur copine, Laura ou Camille, (cet article est documenté, tu crois quoi) s’est connectée à msn, elle s’appelait KMi[3m0f0r3v3r] – celib again lol, du coup il s’est dit qu’un truc se passait, elle lui a dit s’et fini. Avec des i rouges qui clignotent et sautent sur place, du plus bel effet.

Bon. Là, ils vont passer leur permis de conduire, aller voter, mais pas le 24 février parce que personne comprend trop pour quoi on vote, se rendre compte que voter ne sert à rien, on peut même pas gagner de cadeau, chercher un job, accepter après trois refus de ne pas rédiger leurs offres d’emplois en sms. Passer leur bac, poker leurs anciens profs.

Ensuite. Ensuite dans cinq ans pour les traditionnalistes, dix ans, peut-être douze, ils vont t’inviter à leur mariage.
« Kikoo, Laura et Kevin ont trop la joie d’unires leurs destinée samedi à la Fnac de Maubeuge. Forwarde ce faire-part à tous tes amis dans 5 minutes et tu aura de la chance pour ton avenire dans le futur lol bisous »

Puis ils vont faire des enfants et une carrière, devenir chefs d’entreprise, payer les heures supps en pokes sur facebook.

Certains d’entre eux feront carrière dans la politique.

Chelsea vous a envoyé un wizz
Chelsea vous a envoyé un wizz
Louis dit:
Hi lol, was attacking India
Chelsea dit:
lol
Chelsea dit:
we have to speak about this war
Chelsea dit:
it’s not very funny
Louis dit:
lol
Louis dit:
you have webcam?
Louis dit:
what do you wear?
Chelsea vous a envoyé un wizz
Chelsea vous a envoyé l’arme nucléaire
Chelsea dit:
sorry lol

Moi, je m’appelle Cantona

Aujourd’hui est un jour très important dans ma vie. Un cap dans ma vie d’homme indépendant, responsable et sérieux.

Je viens en effet, probablement grâce à l’effet légèrement euphorisant des soldes, de faire mon entrée dans le cercle très fermé de ceux qui ont un rasoir électrique. Finies pour moi les cicatrices dûes à un dérapage incontrôlé dans un virage mal négocié et la mousse à raser négligeamment oubliée dans ledit virage.

Par contre je suis pas tellement habitué. Depuis que je suis en âge de me raser, 28-30 ans, je m’étais servi de jetables ou du nouveau Bruce Wilkinson 11 lames et demi qui soulève le poil, l’emmène voir une pièce de théâtre avec Jean-Marie Bigard dans le rôle titre puis le sectionne sans délaver. Du coup, là, j’ai décidé de lire le mode d’emploi.

Fatale erreur. Déjà, ces trucs-là, en général, c’est pas très bien écrit. J’ai jamais tellement aimé Proust mais quand même, ils pourraient faire un minimum d’effort, une métaphore ou même une simple ellipse de temps en temps, c’est pas trop demander ? En plus, normalement, j’évite les modes d’emploi.

Pour les armoires Ikea j’évite parce que même sans métaphores, c’est pas compréhensible. Du coup j’y vais au feeling et c’est pas plus mal, je viens d’acheter des poissons rouges pour mettre dans mon étagère Benno.

Pour les trucs à mettre hors de portée des enfants, là, c’est différent. J’évite parce que je suis un gars un peu imaginatif. J’ouvre un flacon de destop, je commence déjà à sentir des démangeaisons bizarres là et là. Et je sais pas si t’as déjà lu un mode d’emploi de médicament, c’est flippant. Y a des contre-indications tellement effrayantes que tu te demandes si c’est vraiment fait pour soigner. Tu as un léger mal de tête, tu te prends une aspirine, tu fais la bêtise de lire la notice et tu te rends compte que tu viens d’avaler un truc qui pourrait très bien abattre tout un troupeau de buffles.

Mais l’électro-ménager, en général, ça pose pas trop de problèmes. Sauf que aujourd’hui, je sais pas, l’enthousiasme, le désoeuvrement, j’ai décidé de lire le mode d’emploi. Et en français, en plus. Depuis, je vis dans l’angoisse.

Déjà, il faut utiliser, charger et conserver l’appareil à une température comprise entre 5 et 35 degrés. Comme j’ai pas de thermomètre sur moi, à la prochaine canicule, ou si je vais en vacances dans le Doubs, je sais pas trop ce que je dois faire. C’est pas précis, leurs trucs, si jamais je me rase et qu’il fait 37 2, je risque quoi ? Une grave maladie, de me transformer en Gremlins, d’être obligé d’assister à des concerts de Demis Roussos ?

Mais c’est pas ça le plus inquiétant.

Cet appareil n’est pas destiné à être utilisé par des personnes (notamment des enfants)

Jusque là, ça va. Bon, je veux bien admettre ne pas avoir été super précoce mais je pense que les enfants ne devraient pas se raser seuls. Ou alors dans des pays où il fait plus de 35 degrés.

dont les capacités physiques, sensorielles ou intellectuelles sont réduites,

Alors par exemple, si tu te brûles la langue, tu peux plus te raser ?

ou par des personnes manquant d’expérience

C’est pour moi, ça. Je manque complètement d’expérience.

ou de connaissances

Bon des connaissances, j’en ai deux trois, je connais personnellement quelqu’un dont un des amis a travaillé dans le bureau d’un ministre qui connaît Nicolas Sarkozy et la capitale du Burkina Faso. Par contre, en rasoirs, j’y connais pas grand chose.

à moins que celles-ci ne soient sous surveillance

Je me vois mal demander à un coach en pelage ras de venir m’inspecter le matin à 6 heures alors que le ménage n’est même pas fait.

ou qu’elles aient reçu des instructions quant à l’utilisation de l’appareil

On peut prendre des cours ?? J’ai bien vérifé, la Migros donne des cours de vietnamien, de salsa, de cuisine irlandaise, d’ayurveda, mais pas de rasoir.

par une personne responsable de leur sécurité.

Une personne responsable de ma sécurité ? Le videur de la boîte où j’ai été la dernière fois que j’ai été en boîte, je suis même pas sûr que je me rasais à l’époque. Le mec qui fait passer les voitures le matin, pas question, je fais pas confiance à un type qui fait le guignol au milieu de la route habillé en orange alors qu’il est même pas huit heures du matin. Bon, du coup je demande à qui ? Maman ? Tu pourrais m’expliquer, pour le rasoir ?

Je me demande si la barbe, ça va pas revenir à la mode.

Bomboudan

Lecteuse, lecteur,
Cette année 2008 sera placée sous le signe de la rupture, notamment au niveau des ligaments externes du gnou. Ainsi, afin de relancer un peu la croissance au deuxième poteau, quelques-uns des blogueurs les plus célèbres à Melun ont décidé de faire fi des clivages (je crois qu’un clivage, c’est un genre de petit étang où on élève des fruits de mer, mais je sais pas trop, en tous cas ils ont fait fi) et d’unir leurs forces pour lutter contre la morosité ambiante.
Sous la houlette (une houlette, c’est comme une houle, mais en plus petit) de l’immense agapi, que l’on ne présente plus, j’ai donc le plaisir joyeux de t’annoncer le lancement du bien nommé blog de merde un blog qui, comme son nom l’indique, va parler des journées internationales, par exemple la journée internationale des droits du labrador mais aussi des autres.

Vive l’arrêt public, vivent les fans de Tokio Hotel, vive la soude.

Et surtout, la santé.

Guy Forget de Noël

Comme son arrière-cousin par alliance, Paco Tyson aimait la boxe. Tout petit, déjà, il essayait de partager cette passion avec ses amis, échangeant généreusement crochets et uppercuts contre un sandwich au beurre de cacahuètes. Mais ses amis, des gauchistes peu enclins à saisir la froide beauté de ce sport, ne le voyaient pas de cette oreille et, de fait, il n’en avait plus vraiment, d’amis. D’oreilles non plus, maintenant que tu m’en parles.

Le problème de Paco Tyson, c’est qu’il était à peu près aussi carré qu’une hypoténuse, plus chenu que massif, plus Obama que baraque bref c’était un gringalet, pas vraiment laid, mais gringalet. Il avait tout essayé, le sport, l’autohypnose, les méthodes du Dr Norris, il restait aussi épais qu’un coureur de 5000 mètres steeple.

Mais c’était un jeune homme courageux. Il s’obstinait, s’entraînait encore et encore. Jusqu’au jour de son premier combat professionnel, disputé en catégorie SuperWelter. Et, de fait, le jeune Welter souffrit beaucoup. Mais pas longtemps, puisque son adversaire, Julien Lepers, l’envoya au tapis après quelques secondes.

Paco ne remonta plus jamais sur un ring. Par contre, juste après son combat, dans l’ambulance, il eut une révélation. « Vous allez prendre la prochaine à gauche », dit-il au chauffeur qui, effectivement, avait prévu cette option. « Incroyable, comment avez-vous deviné? », interrogea le sémillant ambulancier, qui s’appelait Fridtjof, mais comme cela n’a aucune importance pour la suite de l’histoire, passons.
Paco pouvait désormais lire dans l’avenir des gens. Il renonça à la boxe, revendit sa corde à sauter, son trampoline et ses cassettes de Mike Brant et ouvrit un cabinet de voyance. Le bouche à oreille aidant, il devint bientôt célèbre loin à la ronde. On venait le consulter des quatre coins du comté, et même un peu du morbier.

Paco était heureux de rendre ainsi service à la communauté, surtout que ça rapportait un gros max de pépettes. Mais il se sentait seul et abandonné. Il passait ses journées à diviner, ses nuits à dormir ou à regarder les rediffusions de la roue de la fortune, mais comme il trouvait toujours les solutions avant les candidats, grâce à son don, il s’ennuyait vite, tout comme lorsqu’il regardait Derrick.

Car les visions de Paco ne le concernaient jamais. Il voyait dans l’avenir des autres, mais ne savait jamais de quoi ses lendemains seraient faits. A part qu’il s’était acheté de la saucisse à rôtir et de la purée en flocons, mais sinon non.

Jusqu’au jour où, passant par hasard devant une affiche publicitaire pour le Grand Bal des Pompiers, il eut la révélation. Cette soirée allait changer son destin. Il allait y trouver l’amour, ou la fortune, il ne savait pas au juste quoi, mais il allait y trouver un truc, il en était certain.

Il brisa le coeur de sa vieille mère Ermelinda quand il lui annonça qu’il ne pourrait fêter Noël avec elle, cette année, mais qu’elle comprendrait. La pauvre Ermelinda n’avait plus que Paco au monde, ayant perdu 8 de ses 11 enfants dans un accident de cheval, les deux autres au supermarché et son mari Hans au jeu.

Mais finalement, Ermelinda passa une soirée que l’on pourrait qualifier de pas mal, du moins selon ses critères. Elle nota que, finalement, la compagnie de Michel Drucker lui était bien plus sympathique que celle de son jeune fils, car l’animateur de France 2 était poli et ne l’interrompait pas pour crier « Je vois une grande lueur rouge dans le soir ».

Paco, lui, passa un réveillon que l’on pourrait qualifier de moyen et encore, en étant large. Peu sensible à l’ambiance gominée de la soirée spéciale année 80 avec DJ Rideau, il chercha tant et plus le signe que le destin lui tendait. Il ne trouva ni l’amour, ni la fortune, mais un immense saladier de chips, ce qui le laissa perplexe. Après 28 heures de réflexion intense, il décida de rentrer pour annoncer à sa mère qu’il arrêtait la divination pour se consacrer à sa nouvelle passion de toujours, les pommes de terre, mais Ermelinda était partie refaire sa vie en Ouzbékistan avec Fedor Dostoievski, le sosie officiel de Michel Drucker et Paco se retrouvait seul au monde avec un paquet de 65 kilos de patates.

Moralité: Noël au bal con, Paco Tyson

Carla mon coeur, ma tête est malade

Après Cécilia Sarkozy et Laurence Ferrari, Carla Bruni. Je pense qu’il fait une petite fixette, le président des français. Si j’étais paparazzi j’irais surveiller de ce pas Lorie, Cristina Reali, Isabelle Adjani, Raphaëlle Ricci, Agnès Jaoui, Jet Li, Rachida Dati, Massimo Lorenzi, Annie Cordy, Marie-Ange Nardi, LL Cool J, KaLy…

Alors à propos de Carla, fréquenter Nicolas Sarkozy après avoir révélé au monde que Raphaël a l’air d’un ange, mais c’est un diable de l’amour, je trouve ça d’un manque de goût certain. Je lui propose donc, Didier Barbelivien n’étant pas disponible pour l’instant, de réécrire immédiatement les paroles de cette chanson (même si je suis pas le premier à avoir l’idée)(oui en fait depuis que j’ai commencé ce post, tout le monde ne parle que de ça, c’est quand même beau, la presse, tout ça, mais je continue quand même hein?)(non en plus j’ai trouvé un nouveau jeu alors bon)

Quatre consonnes et trois voyelles c’est le prénom de Nicolas,
Je le murmure à mon oreille, on est très souples, nous les mann’quins
C’est le Cola qui m’ensorcelle dans le prénom de Nicolas,
Comme il se mêle à la Coca, avec Kate Moss on aime bien ça

Nicolas, a l’air sous coke, mais c’est un speedé de l’amour,
Du bout des hanches et de son regard de voleur,
Quand il se dresse, sur ses talons, mes s’condes sont blanches,
Ca dure pas lourd… Hmm

J’aime les potes dans les cocktails, tous les copains de Nicolas
Vladi le russe et Kadhafi, on parle de la démocratie
George finit le plat de bretzels, c’est l’fun les soirées de gala
Il est petit, mais on voit qu’lui, moi j’aime bien ça on m’voit aussi

Pas de JT, pas de Voici, pas de blog sans Nicolas,
Les jours sans lui on parle que d’lui, on l’filme partout même dans mon lit
Et dans trois mois, on s’jettera, mon nouveau disque sort d’ici là
Mais lui je crois, que ça l’arrange, quand c’est pour moi qu’on parle de lui

Nicolas
A l’air d’un sage, c’est Christian Clavier qui le dit,
De sa voix grave il en raconte des conneries
Mais c’est pas grave, ça m’dérange pas, j’en chante bien moi, des conneries
Nuit et jour… Hmm

Quatre consonnes et trois voyelles c’est le prénom de Nicolas,
Je l’ai piqué à Ferrari, c’est plus classe qu’la fille d’BHL

Fraises des bois et mélancolie transitoire

Tu l’auras peut-être remarqué, les nouveaux billets sur ce blog sont à peu près aussi rares que les surprises lors d’élections au Conseil fédéral. Et cela te chagrine, parce que tu pensais que madame Chompard, ta concierge, avait des chances de convaincre une majorité d’électeurs libéraux et que si les radicaux formaient une grande coalition de centre-droit avec les moustachus et les fans de polkacore, elle pouvait créer la surprise lors du deuxième tour et se qualifier pour les huitièmes de finales.

Je vais pas te le cacher plus longtemps, si je poste si peu, c’est la faute à l’héritage déplorable de mai 68, aux attentats du 11 septembre, à la politique impérialiste du Tadjikistan et au temps trop sec d’avril dernier. Alors au lieu de te laisser attendre, frémissant sous le vent mordoré de décembre, je te propose de fabriquer toi-même ton billet de bon pour ton poil en kit en assemblant délicatement les éléments suivants (voir fig. 2bis).

Le titre
Elément capital de tout bon billet de blog qui se respecte (et bon pour ton poil se respecte tous les lundis matins de 8h27 à 8h32, sauf les premiers mardis du mois des années impaires ), le titre est d’une importance capitale ou, au moins, chef-lieu. C’est la première chose que le lecteur voit. Dans certains agrégateurs, c’est même la seule chose qu’il voit. Il faut donc être putassier mystérieux et intrigant. Le titre doit dévoiler sans trop montrer. Le jeu de mot est autorisé dans le titre, contrairement à la solive en chêne.
Quelques exemples de titres mystérieux et intrigants: Pluie de décembre alanguit le chaland, Stupeur et trampolines, Trois couleurs: Bleu.

Le sujet
Tout bon billet se doit d’avoir un sujet. Clair, précis, simple. Le lecteur doit pouvoir facilement l’identifier pour pouvoir en parler, le lendemain, lors de la soirée raclette chez les Fourchaud. Si le sujet est flou, mal défini, c’est le bordel dans la tête du lecteur qui peut très vite en arriver à des comportements extrêmes comme acheter l’album « Florent Pagny fait du mal à Jacques Brel qui ne lui avait rien demandé ». Le blog permet d’aborder des sujets trop souvent ignorés par les médias traditionnels, de dénoncer des faits de société, de combattre la pensée unique et les idées reçues. Toutefois, car nous sommes ici sur un site grand public (1m83), le sujet se doit d’être fédérateur. De bons sujets sont, par exemple, Tokio Hotel, les élections de Miss France (elle est en Réunion), les chatons, mais sinon tu peux aussi dire du mal de Loïc Le Meur car tu refuses d’accepter que la France est un pays arriéré où on ne comprend même pas l’intérêt de réintroduire l’esclavage alors comment veux-tu inventer facebook dans ces conditions, d’ailleurs quand les enfants travailleront chez google dès l’âge de 5 ans leurs parents auront enfin le temps de se consacrer aux vrais problèmes comme se lancer des moutons.

Des jeux de mots
Car ici, c’est un blog drôle. Or, le jeu de mot est à l’humour ce que Cyril Lignac est à la gastronomie mondiale, d’ailleurs même Desproges en a fait plusieurs, c’est bien la preuve. Je te suggère « la tecktonik des blacks », parce que j’arrive pas trop à le caser, merci.

Des adjectifs
Parce que j’aime ça et si t’es pas content, t’as qu’à faire un post de Boulet en kit. Par exemple: mordoré, chenu, frétillant, iridescent, mafflu, superfétatoire.

Du sexe
Parce que bon, à force de pas poster, mes stats tendent à la baisse et tu sais bien que c’est le meilleur moyen de les faire remonter. Par exemple: nichons, étreinte entre en gare de Bienne, deux minutes d’arrêt, méiose.

Une chute
Parce que dans les blogs à vocation humoristique, l’important, c’est la chute, pas l’atterrisage.
Par exemple: tiens toi bien au pinceau, j’enlève l’échelle.

3 francs 50

La France est un pays de contrastes (alors que la Suisse est, des fois, un pays de cons tristes, mais c’est pas tellement la question). Un pays où on te rappelle de manger tes 5 légumes par jour tout en râlant contre les régimes spéciaux. Un pays où on se demande comment payer la retraite des vieux, mais où on insiste lourdement pour empêcher les gens de mourir en paix.

Regarde un peu les 42 minutes de coupure pub, entre Pernaut et Nikos. Même les dépliants chez ton médecin sont plus funkys.

Je croyais que l’ultralibéralisme, ça impliquait le droit du peuple à disposer de soi-même. Tu parles. La France multiplie tellement les incitations à rester en bonne santé dans ses spots que dans pas long, tomber malade y deviendra aussi has been que de ne pas avoir d’iPod. Entre un parfum (pour votre santé, évite de t’en asperger trois litres avant de prendre le métro) et Barbie trapéziste (attention, manger des jouets chinois peut provoquer des conséquences), on t’informe que la dépression, c’est pas très bon pour le moral, que la grippe c’est pas juste un gros rhume, que attention, la fumée des voitures peut provoquer des maladies graves donc que si t’as bu tu prends le bus, un automobiliste en otage, un enfant par la main ou ton mal en patience et qu’il faut arrêter de manger trop gras, trop salé, trop chaud sinon on se brûle la langue et c’est pas très cool et surtout, attention, la plupart des accidents ont lieu sur le lieu de travail, pour votre santé, ne commencez pas. Ensuite, un type vient t’expliquer comme ça qu’il est mort, ce matin, et ça, c’était pas prévu heureusement, il avait une bonne assurance maladie alors franchement, je vois pas pourquoi ses cons de mômes pleurent comme ça, franchement, quelle ingratitude!

Quand en plus tu sais que fumer tue des petis chatons, que boire provoque l’envie d’aller en boîte de nuit , et qu’être jeune entraîne l’apparition de Tokio Hotel, tu es raisonablement en droit de te demander s’il y aura de la neige à Noël.

Link5

C’est une bonne nouvelle pour tous les geeks: le prix du Goncourt hippique a été attribué à Gilles Leroy pour Alabama Song, son roman sur Zelda, fille de Gérald.

Ca m’a donné une idée, parce que après ma médaille de bronze ex-aequo en ravioles j’aimerais bien un Goncourt, aussi, y a pas de raison. Je te fais le Peach: ça racontera l’histoire de Luigi, frère de Mario.

Extrait

« C’est Mario », dit Mario. « Je n’ai pas beaucoup de temps pour te parler. » Quelle étrange sensation que de réentendre la voix de son frère, après toutes ces années. Ils avaient été très soudés, à l’époque de leurs études de plomberie. Mais Luigi en avait eu assez d’être toujours dans l’ombre de son aîné. Quand ils allaient ensemble sauver une princesse ou à une soirée tupperware, invariablement, on les nommait les Mario bros. Ainsi, lorsque Mario avait décidé de partir chercher gloire et fortune à Liège, capitale mondiale du cinéma (car, de tout temps, Mario avait été plus doué pour sauter sur la tête de hibous bizarres que pour savoir où trouver des capitales mondiales du cinéma), Luigi avait préféré se consacrer à son bachelor en tuyaux coudés. Perdu dans son passé, Luigi avait du mal à saisir de quoi lui parlait son frère. Apparemment, Mario s’était laissé enfermer dans un château, mais Luigi ne parvenait à saisir s’il avait les 35 étoiles ou pas, ni si cette Jenifer dont il semblait tant se défier était une terrible créature de l’infâme Bowser.

Par la bande

« Quand je suis arrivé en ville, je ne me suis douté de rien. Tout semblait très normal. Une petite bourgade comme il y en a tant, des pavillons, des rues tranquilles, des enfants qui jouent, des passants qui passent. Seul un bâtiment, au centre, jurait un peu: un immense bloc de béton, juché au sommet d’une colline. Le propriétaire de cette étrange bâtisse paraissait souffrir de cette schizophrénie qui ne peut affecter que les gens trop riches: il s’était fait construire un bunker ultra-sécurisé, mais ultra-voyant.

J’ai demandé à trois gosses où je pourrais casser la croûte et trouver un lit confortable dans ce patelin. Ils m’ont carrément proposé de m’héberger! « Notre oncle sera d’accord », ils ont promis. Je les ai suivis. Ils avaient quelque chose d’étrange que je n’ai pas saisi sur le moment. Ma voiture avait choisi ce bled pour me lâcher, je devais être à Milwaukee dès le lendemain pour la convention internationale des coins qui ont un nom difficile à porter et Hrünge, ma onzième épouse, venait de m’annoncer par télex qu’elle souhaitait refaire sa vie avec le jardinier alors pour tout avouer, je n’avais pas le coeur à me méfier de trois mômes.

Même s’ils étaient pour le moins étranges. Triplés, habillés pareils à l’exception de leurs casquettes: une rouge, une verte et une bleue. Ils s’appelaient Richard, Fiodor et Lou Bega. Enfin, je suppose, ils ne m’ont donné que leurs surnoms. D’ailleurs, maintenant que j’y pense, je n’ai jamais entendu personne les appeler autrement que par leur surnom. Ils avaient une manière surréaliste de se compléter, l’un commençait une phrase, l’autre la poursuivait, c’était à la fois fascinant et terriblement agaçant.

L’oncle, chez qui ils vivaient, était un type soupe au lait, mais plutôt sympa. Il était lui-même le neveu du type au bunker, un vieil avare paranoïaque obsédé par l’argent, pour qui il exerçait de temps en temps des petits boulots. C’était bizarre, quand même, cette ville où tout le monde était l’oncle de tout le monde. Pourquoi ces gens là n’avaient pas de parents? Je n’ai pas osé demander.

Mon logeur m’a un peu parlé de sa vie. Il assurait avoir vécu de nombreuses aventures incroyables auxquelles, d’ailleurs, je n’ai pas cru. Pourtant, je me suis pris d’affection pour ce type. Maladroit, malchanceux, il finissait toujours par retourner à la case chômage. Grognon, probablement mythomane, mais attachant. Détail amusant, son prénom ressemblait au nom de sa ville. Comme s’il en avait été le symbole. Tu l’imagines, ça, baptiser ta ville du nom de son pire loser ? Plutôt sympa, finalement.

Le type, je ne comprenais pas tout ce qu’il disait. Il avait une prononciation étrange, un peu comme s’il avait un bec. D’ailleurs, quand j’y repense, il avait un bec.  »

« Ah, ça, mon bon monsieur, les gens de Donaldville, ils sont bizarres. On les aime pas trop, chez nous. Bon, je peux plus rien pour votre voiture, mon bon monsieur. Il va falloir commander les pièces, vous pourrez pas repartir avant demain… Mais j’ai un ami qui pourrait vous héberger, vous n’avez rien contre les souris qui parlent? »