A l’ombre des jeunes fruits en fleur

Hugo Lévy avait de tout temps voulu devenir écrivain, pour exacerber des sentiments trop longtemps enfouis, cracher sur le papier son incompréhension face aux dérives d’une société trop pressée et niquer des gonzesses, parce que quand tu es célèbre, tu niques plein de gonzesses.

Mais hélas Hugo avait l’imagination par trop collective. Connexion mystique ou mémoire facétieuse, il ne le savait pas, mais il avait fini par se rendre compte que toutes les histoires géniales qu’il inventait l’avaient déjà été avant. Il avait par exemple scénarisé la troublante aventure de jeunes tourtereaux dont hélas l’amour était impossible, leur famille se détestant cordialement depuis cette histoire avec la police. Mais il apprit, au détour d’une conversation anodine avec sa grand-tante Irma, qu’une histoire de ce genre avait déjà été racontée avant, sans l’anecdote de la police, mais quand même, ça ressemblait un peu.

Il froissa son brouillon, ce qui n’était pas évident vu qu’il était au format pdf, et le jeta, avant d’attaquer l’histoire d’une femme qui s’ennuie dans son mariage, rêve de grande vie et tombe malade, mais découvrit hélas que c’était le résumé exact d’un fameux épisode de la clinique de la forêt-noire. Hugo ne pouvait se résoudre à n’être qu’un vulgaire copieur, il était en effet très à cheval sur les principes, car il était issu d’une famille de cavaliers. Il était toutefois déçu car sa version comportait un passage burlesque dans lequel l’héroïne décidait de tout plaquer pour devenir lanceuse de couteaux dans un cirque.

Il venait d’abandonner ses projets de saga familiale au temps de la Préhistoire, trop proche d’un particulièrement audacieux roman-photo retrouvé par hasard dans un vieux Confidences, se disait que toutes les bonnes idées ont déjà été eues et songeait à adopter un nouveau but dans sa vie, par exemple devenir le meilleur plombier-zingueur de tout Reuchenette, quand, dans un dernier soubresaut de motivation, il décida de passer une annonce sur internet pour chercher une Muse.

Mais la seule qui lui répondit était une Muse un peu usée. Elle avait inspiré trois-cent vingt-neuf romans, dont un qui évoquait les aventures d’une langouste transsexuelle, puis les jeunes auteurs s’étaient mis à ne plus rêver que de devenir scénaristes de séries, tandis que, pour une raison qui lui échappait, les vieux auteurs qu’elle avait musés préféraient réécrire le même roman chaque année mais en changeant discrètement un détail, genre la langouste transsexuelle devenait un ramoneur bulgare.

Mais la Muse était un peu rouillée et Hugo se retrouva à ne plus même être capable de brouillonner la moindre liste de courses. Par contre, Hugo avait résolu son problème initial et se dit donc que ce n’était pas si grave, il allait faire autre chose, par exemple de la soudure artistique. Ils vécurent heureux et écrivirent ensemble un livre de blagues sur les oiseaux qui s’est écoulé à onze exemplaires.

Oops, Didi, ta gaine !

Je sais pas si tu as remarqué mais en ce moment, les vieux groupes de hard rock ressortent du placard, les légendes du solo de guitare et du slow de 8 minutes, tu sais, celui sur lequel ton pote Wilfred arrêtait pas d’emballer et sur lequel tu arrêtais pas de boire des bières, repassent leurs chemises à carreaux. Il y a eu AC/DC, Metallica, les Guns’n’Roses ont mis fin ont plus long running gag de l’histoire du comique de répétition, Megadeth et Motörhead devraient revenir, on est sans nouvelle de Bon Jovi et de Scorpions, mais je te tiens au courant.

Et Britney Spears sort un nouvel album, Circus.
dont est extrait le single Womanizer

Superstar
Where you from, how’s it going?

Superstar. D’où es-tu, ça joue ou bien ?
Britney croise une superstar et lui demande qui il est, car elle lit très peu les pages people, et on comprend qu’elle ne les porte pas dans son coeur (je pense que mon ragot préféré, c’est celui là)

I know you

Je te connais
En fait, c’était une feinte, elle lui a demandé qui il était comme ça, pour entamer la conversation, mais elle le connaît.

Gotta clue, what youre doing?

J’ai des indices, que fais-tu?
Elle utilise en fait la célèbre technique dite de l’inspecteur Columbo, faire semblant de pas savoir qui est le coupable alors qu’en fait tout le monde l’a vu au début de l’épisode.

You can play brand new to all the other chicks out here
But I know what you are, what you are, baby

Tu peux jouer les nouveaux à toutes les autres poules ici
Mais je sais ce que tu es, ce que tu es, bébé

Car Britney n’est pas une de ces jeunes filles naïves comme on en croise hélas trop dans les discothèques, enfin je suppose, je vais pas en discothèque et quand j’y vais je ne croise personne, mais sur le principe, non, elle n’est pas comme ça.

Look at you
Gettin’ more than just re-up

Regarde-toi !
Tu obtiens plus qu’une simple danse

(celle là j’ai eu de la peine à la traduire, en cas de réclamations adressez-vous au service des réclamations)
Les accusations de Britney se précisent, il semblerait qu’elle ait pris sur le fait un type qui danse avec des filles.

Baby, you
Got all the puppets with their strings up

Bébé, tu as toutes les marionnettes avec leurs ficelles
Oui alors là, y a un jeu de mots pas traduisible.

Fakin’ like a good one, but I call ’em like I see ’em
I know what you are, what you are, baby

Tu fais semblant d’être le bon type, mais je dis les choses comme je les vois,
je sais qui tu es, qui tu es, bébé

Tu remarques que contrairement à Columbo, Britney avance très peu de preuves pour étayer ses affirmations, elle fonctionne à l’instinct.

Womanizer

Femmisateur

Woman-Womanizer
You’re a womanizer

Femme-femmisateur
tu es un femmisateur

Oui, oh, je sais, il faudrait plutôt traduire par coureur de jupons, mais qui court encore les jupons en cette saison ?

Oh Womanizer
Oh You’re a Womanizer Baby

Oh femmisateur
Oh tu es un femmisateur bébé

Et puis on sait jamais, je pourrais lancer un nouveau mot, ce serait so classe.

You, You You Are
You, You You Are
Womanizer, Womanizer, Womanizer

Tu, tu tu es, Tu, tu tu es, femmisateur, femmisateur, femmisateur
Sinon ça va, vous ? Elle est pas mal, cette chanson, non ?

Boy don’t try to front I (I) know just (just) what you are (are are)
Boy don’t try to front I (I) know just (just) what you are (are are)

Garçon n’essaie pas de m’affronter je (je) sais juste (juste) ce que tu es (es es)
Garçon n’essaie pas de m’affronter je (je) sais juste (juste) ce que tu es (es es)

Ça se passe dans une discothèque où il y a beaucoup d’écho, genre une discothèque dans la montagne. Britney explique à celui qu’elle accuse, donc, d’être un tombeur que avec elle, en tout cas, il a aucune chance.

You Got Me Goin’
You’re Oh-So Charmin’
But I can’t do it
U Womanizer

Tu me fais marcher, tu es oh si charmant
Mais je ne peux le faire, toi, femmisateur

En gros, le jeune homme ne lui est pas indifférent, mais elle le prévient quand même qu’il n’a aucune chance avec elle. Probablement parce qu’elle fait tapisserie depuis deux heures pendant qu’il drague toutes ses amies, même celle avec l’appareil et le chapelet scintillant.

Boy don’t try to front I (I) know just (just) what you are (are are)
Boy don’t try to front I (I) know just (just) what you are (are are)

Garçon n’essaie pas de m’affronter je (je) sais juste (juste) ce que tu es (es es)
Garçon n’essaie pas de m’affronter je (je) sais juste (juste) ce que tu es (es es)

You Say I’m Crazy
I got Your Crazy
You’re nothing but
A Womanizer

Tu dis que je suis folle
C’est celui qui dit qui est
Tu n’es rien
qu’un femmisateur

Elle insiste bien sur ce point, quand même, pour être bien sûr qu’il ait bien compris qu’elle a vu clair dans son jeu car oui, aussi douloureux que ça paraisse à nous, les jeunes gens vifs et scintillants, il y a des séducteurs stupides.

Daddy-O
You got the swagger of champion

Pauvre vieux
tu te la joues grave

Là, du coup, ça la rend agressive, un peu.

Too bad for you
Just can’t find the right companion

Trop dommage pour toi
Tu ne peux juste pas trouver le bon compagnon

En même temps, ce n’est pas forcément ce que recherche un coureur de jupons, sinon on dirait un coureur de jupon. Ou de dot.

I guess when you have one too many, makes it hard

Je parie que quand tu as trop, ça devient difficile
Avec un bon agenda et une panoplie de déguisements imaginative, ça peut s’arranger.

It could be easy
Who you are, that’s who you are, baby

Ça pourrait être facile. Qui es-tu, c’est qui tu es, bébé
Je crois qu’elle le drague, quand même.

Lollipop

Sucette
Je n’ai pas compris ce passage. Mais le FBI est sur le coup.

Must mistake me you’re a sucker

Je dois me tromper tu es un connard
Alors que depuis le début de la chanson, elle le trouvait sympa. Elle est un peu dure à suivre.

To think that I
Would be a victim not another
Say it, play it how you wanna
But no way I’m ever gonna fall for you, never you, baby

Pour penser que j’aurais pu être une victime de plus
Dis-le, joue comme tu veux
mais y a pas moyen je ne tomberai jamais pour toi, jamais toi bébé

Là aussi, elle insiste, pour bien que le message passe. Je pense vraiment qu’au fond de son coeur, elle veut se le faire.

Womanizer
Woman-Womanizer
You’re a womanizer
Oh Womanizer
Oh You’re a Womanizer Baby
You, You You Are
You, You You Are
Womanizer, Womanizer, Womanizer

Boy don’t try to front I (I) know just (just) what you are (are are)
Boy don’t try to front I (I) know just (just) what you are (are are)

Elle est un peu longue, cette chanson, non ?

You Got Me Goin’
You’re Oh-So Charmin’
But I can’t do it
U Womanizer

Boy don’t try to front I (I) know just (just) what you are (are are)
Boy don’t try to front I (I) know just (just) what you are (are are)

You Say I’m Crazy
I got Your Crazy
You’re nothing but
A Womanizer

Et y a comme des répétitions

Maybe if we both lived in a different world
(Womanizer Womanizer Womanizer Womanizer)
It would be all good, and maybe I could be ya girl

Peut-être que si nous vivions tous les deux dans un monde différent
(femmisateur femmisateur femmisateur femmisateur)
Ce serait trop super et peut-être je serais ta meuf

Genre s’ils vivaient sur Neptune, il arrêterait un peu de draguer. Ou alors s’ils vivaient au pays des mantes religieuses, il serait bien plus fidèle.

But I can’t ’cause we don’t

Mais je ne peux pas parce que ce n’est pas le cas
Et c’est le message principal de cette chanson, nous ne vivons pas dans un autre monde. Ou alors c’est une métaphore et elle veut dire que dans son monde, les bourgeois catholique très à cheval sur les conventions, on fait peu de cas des femmisateurs.

You…


Toi…

Attention, que va-t-elle dire ?

Womanizer
Woman-Womanizer
You’re a womanizer
Oh Womanizer
Oh You’re a Womanizer Baby
You, You You Are
You, You You Are
Womanizer, Womanizer, Womanizer

Boy don’t try to front I (I) know just (just) what you are (are are)
Boy don’t try to front I (I) know just (just) what you are (are are)

You Got Me Goin’
You’re Oh-So Charmin’
But I can’t do it
U Womanizer

Boy don’t try to front I (I) know just (just) what you are (are are)
Boy don’t try to front I (I) know just (just) what you are (are are)

You Say I’m Crazy
I got Your Crazy
You’re nothing but
A Womanizer

Boy don’t try to front I (I) know just (just) what you are (are are)
Boy don’t try to front I (I) know just (just) what you are (are are)

Womanizer
Woman-Womanizer
You’re a womanizer
Oh Womanizer
Oh You’re a Womanizer Baby

ad lib
C’est une très belle chanson, porteuse d’espoir.


Les paroles viennent de là
, les trucs que je sais pas traduire viennent de là, le clip est là, les derniers potins sur Britney sont là,, mes oreilles saignent.

Encore un joli conte de Noël

Il enfonça son couvre-chef, ajusta ses lunettes de soleil, remonta un peu le col de son imper. Et sortit de chez lui, par derrière. Il avait gardé, aux poignets et au moral, les traces de sa rencontre avec les flics, quelques semaines plus tôt.

Les gens du quartier se détournaient de lui. Au café du commerce il avait été tour à tour trafiquant de drogue, assassin, faux-monnayeur, voire un peu de tout ça mélangé. La rumeur enflait tant que même ses amis, ceux qui savaient, commençaient à douter de l’évidence.

Il se retourna, une fois de plus. Il avait l’impression d’être suivi. Depuis qu’Ermelinda était partie avec les gosses, il n’y avait plus de garde-fou à sa paranoïa. Elle était si habile pour lui remettre, d’un rire, les idées en place. Mais elle avait fini par craquer. Par se barrer. Il était si nerveux, depuis quelques temps.

Si au moins il avait eu quelque chose à se reprocher. S’il était l’ennemi public numéro 1. C’est pas ce que sa mère aurait voulu pour lui, mais ça en jette, ennemi public numéro 1. On fait des films sur toi. Il n’était même pas l’ennemi public numéro 1440. Au fond de lui, il se disait que ses craintes étaient inutiles, qu’ils n’allaient pas revenir. Mais à chaque coup de sonnette…

Mais il ne pouvait pas s’empêcher de trouver tout ça exagéré. Tout ça parce que l’association mondiale des amis de Tokio Hotel (qui ne comportait aujourd’hui plus que trois membres, mais c’est un autre débat) avait porté plainte suite à un commentaire outrancier de Kevin du 25.

Jo-Wilfried Tsonga de Noël

Il était une fois un petit ours blanc qui s’appelait Jarod. Oui, oh, je sais. C’est facile de se moquer. Mais imagine-toi. La banquise. Six mois d’hiver et six mois de nuit. Le temps dure longtemps, la vie sûrement plus d’un million d’années, sauf si tu meurs du rhume avant. Quand, en plus, tu es un ours blanc, tu hibernes. L’hibernation, c’est un peu un dimanche, mais en plus long (et sans pantoufles Kermit).
Donc tu as le temps, entre deux siestes, de regarder des tas de mauvaises séries. Et quand tes petits viennent au monde, alors que tu es toujours en train d’hiberner, forcément, les idées de prénom, t’en as pas des masses.

Dans la famille, on était plutôt chasse, pêche et traditions. Mais Jarod était un jeune ours espiègle et curieux. Autant te dire que quand il affirma que son rêve le plus fou était de visiter le musée du Louvre, ses parents le prirent relativement fraîchement. « Zyva, t’es complètement ouf, sérieux ? », s’enquit sa mère, inquiète de cette curieuse marotte. Comme c’était une ourse consciencieuse et prévoyante, elle l’enferma à double tour dans son terrier pour l’hiver.

Mais Jarod était le plus malicieux des oursons. Il parvint à s’échapper et se glissa discrètement dans l’avion d’une organisation écologiste qui organisait des voyages organisés pour que les touristes puissent se rendre compte de l’état alarmant de la banquise.

Une fois arrivé à Paris, Jarod, qui avait eu tout le temps d’étudier google maps, tu penses, se dirigea tout droit vers le Louvre. Hélas, alors qu’il allait enfin réaliser son rêve, le videur lui barra la route d’un ton sec et péremptoire. « Pas d’ours ici », lui dit-il, « c’est contraire à la législation européenne en vigueur ».

« Groumpf », se dit le malheureux plantigrade, « aurais-je fait tout ça pour rien ? » Désappointé, il se dirigea vers un bar des environs et entreprit d’y écluser moult bières. Il était en larmes. Or, même à Paris, il se trouve des gens que le sort d’un ours, seul, en larmes, à la table d’un bar en plein de milieu de l’après-midi émeut, par exemple s’ils n’ont pas déménagé depuis très longtemps ou s’ils sont avec un cousin provincial: « C’est normal, l’ours, là `? » « Ahaha mais bien sûr, attends, tous les jours y a des ours, ils aiment bien ce bar, ça leur rappelle l’Afrique je crois, ou l’Asie, enfin ça leur rappelle un truc » « Oui mais là, il pleure » « Non mais c’est normal, c’est les ours, ça, ils ont l’air costauds et tout, mais ils sont sensibles » « Tu veux pas lui demander ce qu’il a ? » « Ahahaa mon pauvre, tu es si province… bon allez je vais voir mais c’est pour te faire plaisir »

Jarod raconta donc son histoire à un sémillant autochtone, Doogie. Sous ses dehors blasés, celui-ci cachait un coeur d’or, enfin c’est une métaphore, sinon il serait mort, car l’or est très mauvais conducteur, et décida de s’investir pour son nouvel ami en créant un groupe facebook.

La nouvelle de la présence d’un ours muséophile, dépressif, alcoolique et doté d’un prénom rigolo fit vite le tour de la capitale de la France et, très vite, ce qui devait arriver arriva: il fut invité chez Laurent Ruquier. Eric Zemmour, touché, expliqua que c’était de la faute à l’Europe si les ours ne pouvaient plus aller tranquille dans les musées. Puis tout s’enchaîna, Ardisson, Denisot, et même Drucker. Mais Jarod n’était pas habitué à ce déferlement médiatique et, un soir, sur le plateau de Ça se discute, alors que son interlocuteur était en train de faire je ne sais quoi avec un saumon, il lâcha un « Groumpf » décontenancé. La vidéo fut visionnée des milliards de fois sur youtube dès le lendemain, les blogueurs s’indignèrent, les journaux gratuits reprirent l’info et, très vite, de nouveaux groupes facebook se créèrent pour qu’on renvoie chez eux ces putains d’ours qui viennent dire Groumpf sur nos plateaux sans que personne ne s’en offusque, et tout ça aux frais du contribuable bien sûr.

Jarod décida alors de repartir sur sa banquise, ça vaut pas la peine de quitter ceux qu’on aime pour aller tourner des pubs pour le fromage, mais, à cause de la crise et du réchauffement climatique, sa famille vivait à 18 sur un iceberg de 50 mètres carré et avait sombré dans l’alcool et les rediffusions de Ça va se savoir.

Sémaphore filé

Il est un lieu de perdition où je ne me suis plus aventuré depuis belle lurette, belle lurette moins le quart: la blogosphère. La vraie, je veux dire. Pas celle des beatniks qui pensent qu’internet est un lieu d’échange et de créativité. Celle où l’on se mesure le classement wikio à tour de bras entre deux billets sponsorisés.

Par contre, j’ai entendu dire combien ça rapportait, un billet sponsorisé: c’est pas encore la prime de fin d’année d’un patron d’UBS à la belle époque, mais l’idée est la même, y a au moins deux zéros de trop. Leur petite entreprise ne connaît pas la crise (heureusement, seraient bien capable d’organiser des soirées à thème Le Cheap c’est so Chic, des concours de recettes de topinambours et de tester le jean élimé et le pull trop petit de chez C&A)

Comme il n’y a pas de sot métier, je me suis dit que moi aussi, j’étais bien d’accord pour gagner en 5 minutes ce que tu gagnes en 12 heures en échange de quelques lignes mal torchées et suffisantes sur la dernière crème de jour à la goyave. Alors, forcément, si tu es un célèbre annonceur, tu dois te dire ahlala non mais lui là, tout le monde sait qu’il n’est pas sérieux, il va faire des tas de jeux de mots et notre super crème de jour, on pourra plus la vendre qu’aux fidèles de l’almanach Vermot.

Penses-tu. Je sais me tenir. J’ai pas seulement été nourri, j’ai aussi été élevé. Mais là, j’aimerais bien être nourri, y a pas de raisons.

J’ai donc une idée géniale: pour prouver aux célèbres annonceurs que je suis tout à fait capable, j’ai décidé de me commander mon propre billet sponsorisé, que je vais me payer très cher.

Hop hop.

Tu me connais, au début, j’étais un peu réticent. Crise ou pas crise, j’ai bien failli me renvoyer l’article que je m’étais demandé de tester. Je suis comme ça, moi, so libre dans ma tête, un vrai petit punk. Mais je dois bien t’avouer que j’ai vite changé d’avis. So incroyable. J’en suis tout emballé. Ça va vraiment avec tout, on peut s’en servir pour toutes les occasions. Pour tout te dire, j’en ai parlé à tous mes amis et eux aussi, now, sont grave convaincus des bienfaits du fromage.

Les lacs du Connemara bientôt vont se refermer

Parfois, dans la vie, tu te retrouves dans une ville inconnue dont les subtilités de la vie nocturne t’échappent. D’autres fois, tu donnes rendez-vous à Hans et Lieselotte au bar Le Petit Lapin Joyeux, tu n’y as pas trop tes habitudes mais c’est pratique pour se garer, mais tu oublies qu’on est vendredi soir, et en plus ils arrivent très en retard, par principe. Ou alors tu as un peu la flemme et tu décides d’aller juste au bar du coin. Ou bien tu suis des amis à la fête du Pied de Veau de Vitruve-sur-Grésil. Ou, plus simplement, tu es pris d’un accès subit de sado-masochisme. Bref, parfois, dans la vie, à l’insu de ton plein gré, tu te retrouves coincé plus ou moins contre ton gré dans une soirée karaoké.

Il te reste alors des alternatives évidentes: fuir ou boire plus que de raison. Mais tu peux aussi, car tu es un esprit scientifique, en profiter pour vérifier une propriété biologique étonnante : où que tu trouves dans le monde, il y a toujours les mêmes gens. Ils peuvent varier un peu, en habillement, en accent, en moustache, mais grosso modo, il y a toujours :
un mec qui connaît par coeur tout le répertoire de Johnny, qui va passer 4 ou 5 fois dans la soirée, et qui va forcément chanter Gabrielle au moins une fois. Qui porte des santiags. Et qui chante atrocement faux.
un gens qui est sincèrement persuadé que c’est la chance de sa vie, qu’un producteur se cache, ce soir, parmi le public du bar-karaoké-discothèque-pizzeria-salle de billard-cabinet de dentiste The Funky Pony de Vesoul, et qui va te gratifier d’une prestation incroyablement vibrante de Céline Dion
un gens qui est sincèrement persuadé que c’est la chance de sa vie, qu’un producteur se cache, ce soir, parmi le public du bar-karaoké-discothèque-pizzeria-salle de billard-cabinet de dentiste The Funky Pony de Vesoul, et qui va te gratifier d’une prestation incroyablement vibrante de Céline Dion, mais avec la voix du père de Vincent Delerm
un petit couple trop mignon (lui chante atrocement faux, elle personne ne sait vraiment, sauf les gens dotés d’une ouïe particulièrement développée, mais que veux-tu que Superman vienne foutre à la discothèque La Licorne Sémillante de Roquefort-la-Bédoule un deuxième jeudi du mois, grande soirée karaoké et moules-frites ?)
un gens qui décide de chanter sa chanson préférée, sauf que finalement il ne connaît que le refrain, et encore
un mec qui passe sa soirée à regarder la liste des chansons, rêvant secrètement que ses potes décident d’aller chanter un truc et oh non vraiment moi c’est pas mon truc mais si vous y allez hein je veux bien ohlala c’est rigolo j’adore cette chanson, la B33, non non mais moi c’est pas mon truc, vous y allez pas vous ? vous devriez y aller quand même, non mais juste pour rigoler quoi, moi ? non non c’est pas mon truc…
et tout un tas de bourrés qui massacrent allègrement les Beatles et Carlos. Ou Johnny, en duo avec le mec du début qui était resté
un célèbre producteur tapi dans l’ombre qui se dit que le futur Pascal Obispo est probablement au karaoké La Mouette Baladeuse du camping de Ploutargic ce soir.

Dans le viseur

Ce truc de mode, c’est décidément très compliqué. Je comprends qu’on y consacre une chaîne de télé, alors que pas du tout à la calvitie, par exemple. Par exemple, tiens: boire du Beaujolais ou du Red Bull, faut vraiment être courageux, limite inconscient, pour faire ça (Ou alors à la limite mélangés).

Cela dit, y a pas que pour le manger, le boire, la musique, les saucisses apéritives, les habits et les cheveux que ça marche. La mode est partout, même dans le cul. Alors qu’aujourd’hui, on ne parle plus de métrosexuels (maintenant que y a un métro à Lausanne, est-ce que ça va arriver chez nous, cette mode ?(faire du sexe dans le métro, quelle idée… (c’est un truc à se faire pincer (très fort))(à la limite dans un train de banlieue, je dis pas, mais le métro ?))), ni d’übersexuels (le seul über que je connais, c’est -Félix Thiéfaine, j’adore, mais je le trouve pas si sexuel).

Bon, donc, maintenant, j’apprends (si à Paris c’est dépassé, sois gentil, fais semblant de rien) grâce à mes lectures que la nouvelle mode, c’est les rétrosexuels. (Et là, tu sens venir la parenthèse avec un mauvais jeux de mots sur rétro. Tu as tort, la suite te le prouvera)

Genre. Mode: après les übersexuels, les rétrosexuels sont désormais à la mode. Jean vit depuis 5 ans une passion torride avec Hans, un rétroviseur d’Opel Corsa. Il accepte de témoigner pour nous. « Au début, c’était une relation épisodique. Je l’appelais quand j’avais un créneau. Mais aujourd’hui, je ne peux plus me passer de lui. Ce que j’aime, c’est le reflet qu’il me renvoie de moi-même. Dans ses yeux, je me sens unique. Au début, mon entourage l’a mal pris, surtout mes parents. Mais aujourd’hui, ils l’ont accepté, il fait vraiment partie de la famille. » La cohabitation n’a pourtant pas toujours été facile. « Il est très passéiste, il a un peu tendance à toujours regarder derrière lui, alors que je suis plutôt quelqu’un qui va de l’avant. »

Faux Bond

Sinon, aujourd’hui, en Suisse romande, y avait la sortie mondiale de James Bond 007: Quantum of Solace. Si tu as pas vu le 006, je te résume, James Bond c’est un agent secret tellement fort que même Barack Obama ne peut pas l’arrêter, mais en même temps super classe, même quand il boit du martini c’est avec classe et de la vodka, les filles tombent à ses genoux alors que jamais il a pris le métro à Barbès, et en plus il a des tas de gadgets rigolos et une montre biennoise.

Quantum of Solace c’est un double hommage. Quantum c’est un hommage à la série Code Quantum, dans laquelle y avait un mec, au début de chaque épisode, il se retrouvait dans le corps de quelqu’un d’autre et hop, il devait résoudre une mission et c’est ça qui était trop fort, toi, moi, on se serait trouvé un corps sympa, genre au soleil, et on aurait tout fait pour pas résoudre la mission histoire de rester peinard, mais lui pas, presque aussi classe que James Bond. Bon ok, toi tu en aurais aussi profité pour tester l’orgasme féminin (oui oh, ou masculin, si tu veux), quelques douzaines de drogues et ce sport compliqué où on doit se jeter contre des murs, mais pas dans le même épisode, mais franchement je te trouve un brin nonchalant. Et Solace une référence à la chanson de Noir Désir les Ecorchés, qui dit puisqu’on Solace de tout pourquoi nous entrelaçons-nous, parce que James Bond, c’est trop un écorché, et en plus il change régulièrement de tête, en ce moment il est blond.

Dans le cadre d’un programme d’aide aux pays cinématographiquement défavorisés, Quantum of Solace a été réalisé par un Suisse, Marc Forster, qui vient des Grisons, comme Heidi, la viande séchée et le forum économique de Davos. L’intrigue de cet épisode est compliquée: James Bond doit arrêter des méchants, qui veulent découvrir le secret bancaire et la recette de la fondue moitié-moitié. Pour cela, il est engagé par les services secrets suisses, qui sont les meilleurs services secrets du monde et envoient par erreur un fax au magazine le Chasseur vaudois, dont le numéro est étrangement proche de celui de l’association mondiale d’échange d’agents secrets. Du coup, les méchants retrouvent la trace de James Bond. Celui-ci décide alors de se déguiser en sportif, parce qu’il aime bien les sportifs.


Pour passer inaperçu, James se déguise en champion du monde de bateaux. Force est de constater qu’il n’est pas doué


En champion du monde de moto, c’est pas terrible, non plus


En champion du monde de je te tiens par la barbichette, c’est une vraie catastrophe


En champion du monde d’acrobates, par contre, c’est pas si mal.


A noter que le cinéma suisse est très pauvre. Pour cet épisode de James Bond, on a par exemple dû utiliser un très vieux téléphone. Par contre, y a des super gadgets dedans: il fait pouet quand on appuie dessus

In Google we trust reloaded

2009: La crise des subprimes fait une victime, l’Islande, déclarée en faillite. Un groupe d’investisseurs se décide de se constituer en société anonyme, de racheter le pays pour un Króna symbolique. L’Islande devient ainsi le premier pays géré par un conseil d’administration. L’idée séduit vite quelques autres pays (dont le Nauru), car elle comporte de nombreux avantages: le président peut être limogé à la moindre bourde, plus besoin d’organiser de coûteuses élections.

2010: Le conseil d’administration détermine que le problème principal du pays, c’est sa situation géographique, qui limite fortement les possibilités de développement du tourisme. Il décide donc de le reconstruire en méditerranée. Il détermine aussi que la force économique principale est la production de chanteuses aphones et décide donc de faire couper les cordes vocales des filles dès la naissance. L’Islandais, qui comporte un peu trop d’accents et de machins, est supprimé et remplacé par le français, plus rentable.

2011: Google acquiert 51% des parts de l’Islande (comme quoi je ne m’étais pas trompé de beaucoup). Les jeunes qui réussissent leur permis de conduire reçoivent gratuitement la googlemobile, équipée du google gps.

2012: Google et Facebook lancent leur programme en commun, face-view. Il est désormais possible, d’un seul clic, de savoir en temps réel ce que font vos amis équipés du google phone. Très vite, les programmes télé sont délaissés, c’est quand même bien plus drôle de regarder des vrais gens, ou bien ?


La dernière dispute de Björn et Anjeke Gudursson avait battu tous les records d’audience sur google tv.

Cela entraîne la disparition complète des billets sponsorisés sur les blogs inutiles. Désormais, on sponsorise des gens pour entrer dans des magasins.

2014: Le conseil d’administration se dit que Face-view pourrait permettre de réduire considérablement les frais de sécurité du pays. Tous les Islandais sont équipés dès la naissance d’un google phone.


Finalement, la réunion de Bjurdur Fjördurrsson s’avérait moins ardue qu’il l’avait annoncé à son épouse.

Bush de là

J’avais commencé un post, ça disait:

Cette année, les Américains organisent une élection thématique. Jaloux de l’incroyable succès de Bienvenue chez les Ch’tis, ils ont décidé de se choisir un président dont le nom évoque le monde de la frite : Barack Obama, John McCain. Les chances de Ralph Nader sont bien plus minces : les frites Nader pas à la poêle, vu qu’on les fait plutôt à la friteuse.

Je ne savais pas trop comment le continuer, mais je ne voulais pas jeter ce début avec l’eau du bain.

Je pense donc que je vais poster une photo de chaton.

raoulette ruse