Vuvuzela*

«Quand il y a des sujets qui se posent, qui intéressent les gens, qui intéressent les Français, il est normal qu’on prenne des positions.» (Frédéric Lefebvre)

Enfin, nos amis français osent s’intéresser aux vrais problèmes qui intéressent les gens, et je ne serais pas étonné qu’ils convoquent prochainement des Etats généraux de Koh Lanta, tant il est vrai que la première saison était nettement mieux. Moi-même féru de politique, j’ai décidé d’importer chez nous ces bonnes idées. Je cherche des volontaires pour récolter des signatures en vue de lancer les initiatives fédérales suivantes, toutes conçues pour résoudre efficacement des problèmes qui intéressent les gens :

– Pour une naturalisation facilitée de Lionel Messi et de Arjen Robben
parce que y en a marre que ce soient toujours les mêmes qui marquent des buts.

– Pour l’interdiction immédiate du lundi matin
qui nuit terriblement à la productivité

– Pour qu’il y ait de nouveau des saisons, ma bonne dame
(je sais ce que vous allez me dire, avec cette formulation un peu floue, le risque que le parlement propose un contre-projet est grand)

– Pour que Brad Pitt et Angelina Jolie restent ensemble, mais pas trop

– Pour que les bonus de fin d’année ne soient plus donnés aux patrons d’entreprise qui gagnent déjà mon salaire annuel par mois, mais distribués au hasard
parce que le loto, ça, c’est un sujet qui intéresse les gens

– Pour l’interdiction de la migraine
parce que le sexe, ça, c’est un sujet qui intéresse les gens,

et, enfin,

– Pour que les courriers administratifs soient accompagnés de photos de chatons

*je ne savais pas quoi mettre comme titre, mais je suis sûr que celui-ci intéresse les gens

Hors-jeu

« Va t’échauffer, tu entres dans cinq minutes. »

Il avait attendu ces mots longtemps. Faire une entrée fracassante, marquer le but décisif, devenir le héros du club, celui que les gamins dans les préaux rêvent d’imiter… ou, au moins, retrouver un peu de plaisir. A force d’user les bancs, à force de gamberger, à force de s’entraîner pour rien, il avait complètement oublié qu’un jour, il avait été comme ces gamins, le football avait été un jeu.
Bien sûr, il ne pouvait pas se plaindre. Il était payé, et bien payé, pour quelques minutes de jeu par année. La saison précédente, il avait été chômeur quelques mois. Il avait dû, comme les autres, s’inscrire, pointer, suivre les formations et les entretiens avec son conseiller, fournir des preuves de recherche d’emploi. Il avait eu un peu honte de s’asseoir là, au fond de la salle, au milieu de ces gens licenciés d’un travail bien plus pénible.

Il y avait encore, chez ses parents, des articles punaisés aux murs. Le papier commençait déjà à jaunir. Ils parlaient du petit prodige, du grand espoir, du nouveau Machin et du futur Truc – pour une raison connue d’eux seuls, les journalistes sportifs adorent coller des successions improbables aux jeunes joueurs. Puis il était parti. 17 ans à peine, premier contrat à l’étranger, en Espagne. Lui qui deux ans auparavant était encore la vedette du club de son village, marquait trois buts par match à des gardiens bien plus grands et plus âgés que lui, découvrait la concurrence féroce, les entraînements qui ressemblait plus à des guérillas. Tous ces jeunes étaient des futurs Machin dans leur patelin, et tous rêvaient de la même carrière. Il s’était blessé deux mois après son retentissant transfert. Immobilisé par un plâtre, dans un coin de pays dont il n’arrivait pas à assimiler la langue, différente de celle qu’il avait apprise en accéléré dès les premiers contacts avec son nouveau club, loin de sa famille, de ses amis, il avait commencé à trouver sa vie moins rose.
Et il ne s’était jamais fait de place au soleil. Quelques apparitions en équipe réserve, un prêt dans un club qui se battait contre la relégation – il avait assisté du banc au but qui avait définitivement fait couler sa formation provisoire, puis un autre deux divisions plus bas, où il avait fait quelques apparitions avant de se reblesser, bêtement. D’hôpitaux en banc de touche, il avait plus ou moins décidé de tout arrêter, de reprendre des études, de trouver un « vrai » métier, quand son agent l’appela. Retour au pays. Il avait refusé plusieurs fois cette éventualité mais tant pis. Il n’était pas rentré en héros, à part dans sa famille. Le transfert, dans un petit club de milieu de classement de deuxième division, n’avait pas occupé plus d’une ligne dans les journaux, même régionaux. Et il avait repris sa place sur le banc, au milieu de joueurs bien plus jeunes que lui. Alors maintenant qu’il avait sa chance, il allait la saisir. A pleines mains.

***

– Oh, ton équipe vient de prendre un but, là ?
– Mmpf
– Et c’est le joueur que tu viens de faire entrer qui vient de se faire expulser ?
– Mmpf
– Du coup, c’est pas très bien coaché…
– Oui, bon, je sais, mais il me faisait de la peine.
– De la peine ?
– Ben oui, il joue jamais, il déprime, il a le droit à sa chance, quoi.
– Huhu. Tu parles aux joueurs de tes jeux vidéos ? Tu leur inventes aussi des vies et tout ?
– Oui bon ça va. C’est pas ma faute si j’ai de l’imagination…
– C’est pas de l’imagination, là, c’est plus psychiatrique… Tu fais pareil quand tu joues à Civilization ? « Excusez-moi, les copains, mais je vais raser votre ville »
– Ben…
– Huhuhu. C’est mignon. Ou effrayant, je sais pas.
– Oh ça va, tu joues bien aux Sims, toi.
– Oui, bon, allez, perdu pour perdu, éteins, on va profiter du soleil un peu.
– Bon… ok… mais promets-moi de ne jamais me poser de questions quand je joue à Pokémon.

flougloublouglou

C’était par un de ces soirs oisifs où la nuit poudroie insolemment. Pernambucca, pour tromper son ennui, avait décidé d’ouvrir un blog.

Les jours passaient, pas les visiteurs. Pourtant, elle faisait tout bien comme il faut. Elle avait lu 103 articles intitulés « 10 conseils pour faire du bon blogging » et appliquait à la lettre les recommandations. Elle publiait régulièrement, répondait à tous les commentaires (trois en sept mois), commentait à outrance les blogs voisins, organisait des concours (qu’elle gagnait invariablement), se brossait les dents tous les soirs et dessinait des arbres (elle avait peut-être un peu trop varié ses sources, elle s’en rendait à présent compte).

Puis, soudain, sans explication, le nombre de visites se dressa fièrement vers les cieux azuréens. Puis retomba flasquement. Pernambucca ne comprenait pas ce qui s’était passé. Puis elle observa un deuxième soubresaut. Les courbes de son module de statistique s’arrondirent soudain, pour retrouver dès le lendemain leur platitude exacerbée.

Quand soudain, elle comprit ce qui s’était passé. Elle avait, sur un outil de socialisation que nous nommerons Twitter, vaguement évoqué vaguement son goût pour les choses de la chair. Oh, à peine du bout des doigts, sans y toucher. Alors, pour voir, elle commença de multiplier les allusions. Elle disait sans jamais rien dire, évoquait amantes et amants sans jamais les nommer ainsi, laissait imaginer des pratiques quasi orgiaques qu’elles n’aurait jamais osé imaginer. Et les visiteurs affluaient. Tant est si bien que Pernambucca, en un tournemain, rejoint le cercle des blogueurs qui comptent et fut même invitée à tester une nouvelle pâte à tartiner et un tout nouveau modèle de parapluie ignifuge. Et on lui proposa même le job de ses rêves. Enfin, presque. Elle qui s’était toujours rêvée en grande reporter internationale se retrouvait à signer des articles moulés à la louche dans un magazine féminin, mais elle se disait que c’était un premier pas.

Et pourtant, sa vie était nettement moins débridée que ce qu’elle laissait entendre. Car, comme on dit souvent dans le métier qu’elle apprenait désormais, « c’est une nympho à prendre au conditionnel ».

C’est pas le pied

A cause d’une actualité internationale par trop misanthropogène, le post d’aujourd’hui sera exceptionnellement remplacé par un poème sur les chatons. Merci de votre compréhension.

Les chatons

Ô chaton au regard si soyeux,
Tu es vraiment le plus camaïeu,
Tu es plus sympa que les moutons,
Reprends donc un peu de saucisson.

Ô chaton au regard plus soyeux,
Qu’une tapisserie de Bayeux,
Mais sans chevaux dessus (ça fait con)…
Tu as encore pissé, file sur le balcon !

Excuse ce langage si peu châtié,
Mais que n’ai-je songé à te faire châtrer.
Mais où donc céans te caches-tu ?
Petit polisson, du balcon tu as chu !

2 be 3

(vu dans le Journal du Jura)

Madame, Monsieur,

La liberté, qu’est-ce ? Un oiseau qui lance ses trilles au soleil du printemps, les rires des enfants qui courent dans un champ, la joie sur le visage des amoureux qui croquent à pleines dents les roses de la vie, Paul Eluard qui écrit ton nom partout. La liberté, ça fait des taches partout. Et qui c’est qui nettoie ? C’est le concierge, évidemment ! Mais la liberté, c’est aussi la démocratie. Et la démocratie, c’est râler. J’en veux pour preuve cette phrase mille fois serinée « Je vote, parce que sinon je pourrai pas râler après ». Et qui c’est qui râle ? C’est le concierge, évidemment.
Qu’on ne s’y méprenne pas, le concierge détient un pouvoir considérable, pouvoir que lui confère son balai. Qu’il soit puissant ou misérable, tout homme pris en flagrant délit de marcher sur un sol fraîchement balayé sera pareillement voué au juste courroux du concierge et, grâce à l’ancestrale passion de notre vaillant peuple helvète pour la poutze, n’osera ciller.

Or, râler, c’est un truc que je sais faire. Balayer moins, mais je veux bien apprendre. Toutefois, je ne puis répondre positivement à votre offre d’emploi. Parce que 41 heures de liberté par semaine, comme ça, d’un seul coup, j’ai peur que ça fasse trop.

Je vous remercie de l’attention portée à ma non-candidature et vous adresse, Madame, Monsieur, l’expression de mes poutou-poutous les plus sincères.

Pepsi et deux glaçons sans faux col

Vous le savez, facebook est un réseau social qui vend votre vie privée au plus offrant, organise des apéros géants sous vos fenêtres et mange des bébés pandas. Mais c’est aussi un gigantesque réseau social qui vous offre sur un plateau des heures et des heures de procrastination heureuse.

Or, il en va des réseaux sociaux comme des combats pokémon : pour réussir, l’essentiel est de savoir bien s’entourer.

Quels sont les amis indispensables à une procrastination réussie ?

Le joueur
Il répond dans les trois secondes à chacun de tes coups au Lexulous. Il fertilise tes champs avec le sourire dans Mafia Wars et t’aide à venir à bout de l’affreux mouton à antennes violettes dans FarmVille, tout en inversant le sens de ton fluctoire dans PenguinsAcademy. Et, surtout, il découvre sans cesse de nouveaux jeux, tellement que tu le soupçonne de bosser en secret pour les concepteurs (et d’être de ce fait un traître à la cause procrastinatrice). Mais attention, le choix de l’ami joueur est compliqué : il doit être un peu plus fort que toi, mais pas trop. S’il gagne chaque partie de scrabble de 8400 points et a fait plus de 2 mètres au dernier jeu de kek, tu vas vite renoncer à le battre, te décourager et te remettre au dossier Alexander Pokrischkine.

L’exhibitionniste
Nouveau copain de ta copine Pernilla, il la couvre de mots doux et d’allusions aussi discrètes qu’un éléphant dans un magasin de chatons et aussi fines que de la pâte à pancake. Pour le moment, il est un peu contre-productif : tant de graveleuse guimauve te donne envie de quitter facebook et d’enterrer ton ordinateur sous un socle de 42 mètres de béton. Mais c’est un investissement pour l’avenir : si leur rupture est à la hauteur de leur amour, les vols d’assiettes risquent d’être spectaculaires.

Le jeune
Si décrié, le langage sms est un laboratoire en constante évolution, témoin de la richesse d’une angue qui ne cesse de se réinventer au fur et à mesure que l’écrit devient support de l’instantané. Se familiariser avec les étonnantes mutations de cette nouvelle langue est un fascinant défi. Et, surtout, le moindre de ses statuts t’occupera pendant un bon quart d’heure. Comme en plus il a 683 amis, toute publication, de « oojoorduuyy aa laa kaanhteen céé poouulaayy » à « Fulbert a fait le test Kelle janre de kich aitte-vou et voudrait que vous le fassiez aussi » donnera lieu à d’intenses débats. Des heures de déchiffrage en perspective ! Attention toutefois, il existe bien des jeunes qui s’expriment dans un français tout à fait correct. Certains sont même capables de faire plusieurs phrases de suite sans ♥. A éviter.

Le fan
Il aime 25 nouvelles pages par jour et défend des causes aussi juste que « Les filles avec deux c dans leur prénom font une excellente tarte aux pommes », « Deviens fan pour connaître cette blague qui n’était déjà pas drôle la première fois qu’elle a fait le tour d’internet en 1983 », « Je peux pas aller à la piscine, j’ai prêté les clefs de mon poney à un roux », « Si toi aussi tu aimes ce qui est bien » ou « Justin Bieber ». Chacune de ces nouvelles découvertes pourra t’apporter plusieurs heures de ravissement (ainsi que treize nouveaux liens vers ce site qui te permet de gagner des milliards depuis chez toi, ce qui n’est jamais négligeable en fin de mois)

Le parano
Grâce à lui, tu passeras plusieurs heures par jour à éditer tes options de confidentialité pour éviter que quelqu’un n’apprenne par inadvertance que tu aimes « Tout ceux qui jouent de l’harmonica et ont peur des chevreuils »

Le syndicaliste
Grâce à lui, tu verras passer 32 causes de juste indignation quotidienne : la disparition du thon rouge, une douzaine de guerres et un scandale politique effroyable dans un village français dont tu n’avais jamais entendu parler, mettant en cause des politiciens dont tu n’avais jamais entendu parler. Si vraiment tout cela ne suffit pas à détourner ton attention de cette fichue page 17 que tu dois rendre pour avant-hier, contredis-le sur un point : ses réponses, ainsi que celles de ses amis, devraient t’occuper pendant des heures.

Le photographe
Quand tu perds ton temps en te perdant dans facebook, il y a forcément un moment où tu vas te retrouver à contempler des photos de soirées où tu n’étais pas, où l’on voit clairement des inconnus parler à d’autres inconnus, des photos de fêtes de familles qui ne sont pas la tienne, et des photos de chats. Essaie donc de dégotter un ami artiste ou une amie qui aime les bikinis : les commentaires n’en seront que plus nombreux.

Le cryptique
Ses statuts sont autant d’énigmes, propices à faire travailler ton imagination. Attention, reste curieux et ne lis pas les commentaires. Bien souvent, quand tu auras compris que « Jean-Raoul hésite », suivi de « Jean-Raoul, a fait son choix » (3 people like this), « Jean-Raoul ne sait pas s’il a fait le bon choix » faisaient en fait référence à un parfum de glace, hier il a pris rhubarbe et c’était bon, mais il aimerait changer, tu seras déçu.

La fille
Comme pour le jeune, il ne faut pas suivre n’importe quelle fille sur facebook (dans la rue non plus, mais c’est un autre débat). Mais certaines d’entre elles contribuent activement au programme secret d’amélioration de l’internet, en ne manquant pas de participer à toutes ces fabuleuses chaînes où il faut mettre en statut la couleur de son soutien-gorge, le poids de son âne, la valeur marchande de son cendrier en rotin, le tout sans le dire aux garçons sinon le monde explose. Perds des heures à te perdre en d’incessantes conjectures : tu feras au moins une heureuse. Là aussi, en général, ce que tu auras imaginé sera nettement plus intéressant que la vraie réponse, évite donc de faire des recherches, même si cela te ferait perdre 43 secondes supplémentaires de précieux travail.

Le blogueur populaire
Idéal pour les longues soirées d’hiver, surtout depuis que le nouveau système de notification évite de te prévenir toutes les 5 minutes que quelqu’un a répondu à une question sur toi ou mangé un kebab en ton honneur et que ça fait longtemps que tu n’as plus dépoussiéré ton yucca. Chacun de ses nouveaux statuts suscitera pléthore de commentaires dithyrambiques. Un simple « like » te permettra donc de voir les nouvelles notifications se multiplier comme des amibes au soleil de janvier.

Le parent
Si, si. Souviens-toi du premier ordinateur de tes parents : il était resté huit ans éteint dans le salon, recouvert par un napperon et plusieurs plantes vertes. Puis un jour, tu as réveillé la bête. Tu leur as naïvement cuisiné une recette marmiton. Trois jours plus tard, tu recevais un e-mail vide. Une semaine plus tard, une blague en pps. Un mois plus tard, tu formatais leur disque dur et leur installais dix-huit antivirus et leur certifiais au passage que non, cette petite fille n’a pas besoin que vous envoyiez ce mail à tous vos amis, elle a probablement 32 ans à l’heure qu’il est. Aujourd’hui, tu reçois tous les deux jours un courriel avec force smileys clignotants, et un coup de téléphone inquiet si tu n’y réponds pas dans l’heure.
Sur facebook, tu as attendu trois semaines avant d’accepter leur demande d’amitié, le temps d’effacer toutes les photos de la soirée chez Fulrad-Kévin. Puis comme tu ne les y voyais jamais, tu as oublié leur présence, jusqu’à ce fameux dimanche où, entre la poire et le fromage, ils t’ont demandé si ça allait mieux. Tu as répondu que non mais ça va, c’est juste cette idée bizarre de faire des poires pour le dessert et de les servir avant le fromage, ça me rend chafouin, avant de réaliser qu’ils parlaient de ton statut d’il y a trois semaines (« Jean-Raoul ne sait pas s’il a fait le bon choix », ils ont cru que tu avais repris le macramé, ils se sont inquiétés). Du coup, tu as passé des jours à trifouiller dans les options de confidentialité : beaucoup de temps consacré à ne pas travailler. Et bientôt, tu verras ces gens qui t’avaient appris à ne pas mettre les doigts dans la prise mon petit lapin cliquer partout comme des forcenés, t’envoyer des bisous, des dauphins, des points cool.

Et si avec tout ça tu trouves encore le temps de bosser, je sais pas, lâche tes comms, lol.

Chevreuils

J’avais préparé une grande fête avec des ballons et des clowns mais Jean-Pierre, le poney magique, les a tous mangés. Du coup, le numéro de jonglage qu’il avait préparé tombe aussi à l’eau, vu qu’il a l’estomac fragile.

Et là, tout ce qui me reste, c’est un bouton qui ne sert à rien.

Mais bon, dans la fête, l’important, c’est surtout la fête. Parce que ça fait sept ans que ce blog existe. Autant que le second septennat de François Mitterrand, mais sans Edith Cresson. Alors puisqu’on parle de cresson, je vous laisse les clés de ce blog pendant, disons, une semaine :

Pour se loginer, ça se passe ,

le nom d’utilisateur c’est gueststar,

le mot de passe c’est (évidemment) poney,

je dois valider les billets avant publication pour éviter que vous ne fassiez trop de blagues sur les pingouins, qui sont des gens sensibles, et surtout parce que je sais pas trop paramétrer les options, alors n’oubliez pas de cliquer sur submit pour submitter,

normalement, vous ne devriez rien pouvoir casser mais quand même, évitez de laisser des miettes partout,

alors allez-y, lâchez-vous, postez ici, anonymement ou non, tout ce que vous n’avez jamais osé dire sur le vôtre, que ça reste dans le ton habituel (mode, couture, petits animaux exotiques, nouvelles techniques de karaté, concours de nichons) ou non (shampooing, petits animaux traditionnels, gazon, paléontologie, etc.)

Si vraiment vous tenez à vous exprimer mais que vraiment wordpress c’est trop compliqué, ahlala, ma bonne dame, ils savent plus quoi inventer de nos jours, envoyez-moi un mail et on s’arrangera.

Voilà.

Je vous attends en piaffant un peu d’impatience, ah non, pardon, c’est Jean-Pierre, il est con ce Jean-Pierre.

Justin qui ?

Le nouveau chanteur qui rend les jeunes filles enthousiastes voire hystériques s’appelle Justin Bieber, (de l’américain Justin et de l’allemand Biber, castor)(il ne faut pas confondre avec Justin Timberlake, qui ne veut pas dire castor mais attention, je vais abattre cet arbre, là, sur le rivage, pour m’en faire un barrage)(mais qui tweete aussi)
Mais qui est donc ce jeune canadien qui est dans les « trending topics » de twitter non stop depuis des mois et alimente sans cesse foule de discussions aussi passionnantes que « If you think Justin Bieber likes trampolines, please RT » ?

Afin de mieux faire connaissance avec ce juvénile blondinet, penchons-nous sur les paroles de son premier tube, One Time, hymne à l’amour selon la source de toute connaissance wikipedia.

One Time

Me plus you (I’ma tell you one time) [x3]

Moi plus toi (je vais te le dire une fois)(trois fois)
Oui, bon, c’est facile de critiquer, mais tout le monde n’a pas la chance de savoir compter jusqu’à un.

When I met you girl my heart went knock knock

Quand je t’ai rencontrée, fille, mon coeur a fait toc toc
C’est vrai que, sans parler d’hymne à l’amour, c’est un assez beau compliment. Je vous conseille d’essayer, chez vous.

Now them butterflies in my stomach wont stop stop

Maintenant, ces papillons dans mon estomac ne vont pas s’arrêter s’arrêter
Pour les plus jeunes d’entre vous, avoir des papillons dans le ventre signifie qu’on a rencontré une personne qui fait faire toc toc à notre coeur, mais il n’est pas nécessaire pour cela de manger des chenilles.

And even though its a struggle love is all we got

Et même si c’est une lutte, l’amour est tout ce que nous avons
Comme le dirait le regretté Philippe Bouvard, l’amour est une dure lutte.

So we gon’ keep keep climbin’ till the mountain top

Alors nous allons continuer continuer à grimper jusqu’en haut de la montagne
Ils se sont rencontrés sur un forum d’alpinisme.

Your world is my world
And my fight is your fight
My breath is your breath
And your heart (and now I’ve got my)

Ton monde est mon monde, et mon combat est ton combat, ma respiration est ta respiration et ton coeur (et maintenant j’ai mon)
Ils partagent tout, sauf le coeur parce qu’on peut mourir, je te ferais dire.

Chorus:

One love

Un amour

My one heart
My one life for sure
Lemme tell you one time
(girl I love, girl I love you)
I’ma tell you one time
(girl I love, girl I love you)

Mon seul coeur, ma seule vie pour sûr, laisse-moi te le dire une fois (fille j’aime, fille je t’aime), je vais te le dire une fois (fille j’aime, fille je t’aime)
Toujours ces problèmes de mathématiques…

And I’ma be your one guy
You’ll be my number one girl

Je serai ton seul gars, tu seras ma fille numéro un
On note la subtile différence : cette chanson fait l’apologie de la polygamie et Justin Bieber devrait prochainement être déchu de sa nationalité française.

Always makin time for you

J’aurai toujours du temps pour toi
C’est l’avantage d’être la numéro un du harem, on est mieux considérée – même dans le cas d’un jeune et impétueux chanteur, qui a beaucoup de succès auprès de la gent féminine juvénile du monde entier (un harem globe-trotter, donc)

I’ma tell you one time
(girl I love, girl I love you)
I’ma tell you one time
(girl I love, girl I love you)

Je vais te le dire une fois, etc
Il aura toujours du temps, donc, mais s’il te dit j’arrive dans une minute, méfie-toi.

You look so deep
You know that it humbles me,
Your by my side and troubles them don’t trouble me
Many have called but the chosen Is you

Tu as l’air si profonde, tu sais que ça me rend humble, Tu es à mes côtés et tu les troubles, ce qui ne me trouble pas, Beaucoup ont appelé, mais tu es l’élue
Elle le rend humble, mais pas trop, ça va.

Whatever you want shawty I’ll give it to you

Tout ce que tu veux, je te le donnerai
Dans sa chanson Baby, Justin Bieber dit (ben oui, tu crois quoi, je me documente quand je blogue, c’est du travail sérieux) ne dit-il pas « I’ll buy you anything, I’ll buy you any ring » ? Si ça se trouve, toutes ces filles qui hurlent hystériquement « Justin il est trop beaaaau please RT », au fond, elles veulent peut-être juste une nouvelle Playstation. (The one

Refrain

Shawty right there

Bombasse, juste ici
C’est une bonne traduction, ça, bombasse ? Bref.

She’s got everything I need
and I’m gon’ tell her one time (one time)

Elle a tout ce dont j’ai besoin, et je vais le lui dire une fois (une fois)
Vous noterez le subtil changement de pronom : Justin Bieber s’est lassé de la demoiselle du premier couplet et tente le coup avec l’appel suivant. Les jeunes sont cruels.

Give you everything you need
Down to my last dime

Je te donnerai tout ce dont tu as besoin, jusqu’à mon dernier centime
En même temps, il a de la marge, je pense.

She makes me happy
I know where I’ll be
Right by your side cause
She is the one

Elle me rend heureux, je sais où je serai, juste à côté de toi parce qu’elle est l’unique
C’est sans doute la bonne vieille technique de drague qui consiste à rendre jalouse the one, et qui est diablement efficace si l’on vit dans une série américaine. Ou alors c’est juste un problème de pronoms. Justin Bieber souffre déjà de carences mathématiques et géographiques, il peut très bien en avoir aussi des grammaticales. D’ailleurs, il devrait pas être à l’école, à cette heure-ci ?

Refrain

Me plus you (I’ma tell you one time) [x3]

C’est une belle chanson, porteuse d’espoir: l’espoir que d’ici six mois, le jeune homme finisse aussi oublié que ses prédécesseurs. Tokio qui ?

Reste poly

Bloguer implique aussi un effort citoyen. Aujourd’hui, afin de mieux connaître la criminalité car l’ignorance est la voie qui mène au manque de connaissance, nous allons nous intéresser à ce crime odieux qui fait trembler sur ses bases tous les fondements de notre glorieuse voisine, la République Française : la polygamie.

Polygamie vient du suffixe poly-, plusieurs, que l’on retrouve dans polynôme (qui possède plusieurs nômes), poly-pocket (qui est doté d’une multitude de poches), polytique (qui souffre de nombreux tocs), polyne à la plage (qui va souvent à la plage), polytechnique (qui pratique plusieurs techniques. exemple : les ninjas) ou Podalydès, un acteur français; et de -game, que l’on retrouve dans monogame et dans hardcore gamer. Un polygame est quelqu’un qui joue sur plusieurs tableaux. Il ne faut pas le confondre avec le polygamme : le polygame n’est pas un poly-son.

Il existe diverses sortes de polygamie : Premièrement, celle qui consiste à contracter plusieurs mariages, illégale et terriblement dangereuse. En France, elle devrait bientôt être punie de retrait de nationalité, ce qui est une peine plutôt sévère, même en cette période pré-coupe du monde de football. Deuxièmement, celle qui consiste à concéder qu’on est monogamé ailleurs, tout en faisant croire qu’on va bientôt changer de statut. Cette situation est légale et parfaitement encouragée, puisque le jour où plus personne ne la pratiquera, 97% du répertoire comique français sera suranné. Puis le cas plus scabreux de ces gens qui s’adonnent au devoir conjugal avec deux épouses, l’une par passion et l’autre par profession, qui ne peut être punie de retrait de nationalité et c’est bien malheureux en cette personne pré-coupe du monde de football, je pense qu’il se serait trouvé des volontaires pour récupérer Ribéry.

iBride

Ça y est, tu as cédé à la nouvelle folie, tu as acquis un iPad. Oui mais voilà, que faire avec cet étrange objet qui ne rentrera dans ta poche que si tu mesures 6m32, qui ne fait pas téléphone, qui pèse un iGuane mort et qui ne prépare même pas le café ?

Suggestions.

Un presse-livres, peut-être un peu cher, mais tellement plus classe que l’éléphant en bois ramené du marché au puces. Mais attention, quand tous les livres auront disparu, dans deux ou 452 ans, ce sera moins utile.

Une raquette à neige du plus bel effet. L’avantage d’un écran tactile sur des raquettes à neige, c’est de pouvoir te repérer grâce au GPS si tu es perdu (à condition de te perdre dans une région couverte par le réseau wifi, mais c’est une question d’organisation).

Sa platitude en fait l’objet idéal pour tenter de battre le record du monde de ricochets

Un outil à vérifier que les doigts des gens sont propres, toujours utile avant de les laisser poser leurs pattes sur ta collection de bandes dessinées précieuses en papier véritable.

Un appareil de musculation, tant il est vrai que l’engin pèse son poids et qu’après des années de vie de nerd, un peu d’exercice physique ne te ferait pas de tort.

Un boomerang(le blog décline toute responsabilité en cas d’échec)

Un jouet pour chat du plus bel effet

Une table de salon très moderne

Si tu en possèdes une cinquante-deuxaine, tu peux peindre sur le boîtier de chacun une carte à jouer différente et jouer à la batailleavec des amis.

Et sinon, tu peux toujours l’exhiber en soirée et faire l’admiration de tes amis geek pendant des heures.