Posts Tagged ‘madame Chompard’

Actualité du ping-pong

Thursday, January 19th, 2006

Selon mon machin à statistiques, 98,3% des gens qui viennent ici ne sont pas américains. On va donc partir du principe suivant, sans choquer trop de monde: l’homme descend du train à 7h52, mais surtout du singe.

Aujourd’hui, quand, confortablement installé dans son canapé, une petite bière à la main, l’homme moderne regarde distraitement Dider Barbelivien dresser un portrait élogieux de Nicolas Sarkozy sous l’oeil énamouré de Michel Drucker, tout en pensant qu’il doit encore remplir sa déclaration d’impôts et passer au garage, il lui est difficile de se sentir proche de son ancêtre cavernicole, un morceau de bison à la main, confortablement assis sur un rocher, regardait Uuh-Gruut dresser un portrait élogieux de Uuh-Gruuhuut, un jeune chasseur désireux de devenir chef du village, sous l’oeil énamouré de Uu-Gruuhuuht, le sorcier, tout en pensant qu’il lui restait un bison à dépecer et un autre bison à dépecer aussi (les distractions étaient rares à l’époque, Zinedine Zidane n’ayant pas encore inventé le football).
Il faut dire à sa décharge qu’à l’époque non seulement il n’y avait pas de décharge mais que le jeune Uuh-Gruuhuut n’était pas obligé d’attendre les prochaines élections et de faire un tas de meetings, d’apparitions télévisées et de podcasts. Il s’approchait du chef du village, lui donnait un bon coup de tibia de bison sur la tête et le tour était joué. Mais là n’est pas le débat.

Depuis, l’humanité a évolué (évolué de ex et velus: ça veut dire qu’elle a moins de poil qu’avant, pas forcément qu’elle est plus maline qu’avant). Elle a inventé le feu, l’outil, le travail, les tripes à la mode de Caen, la ville de Caen, la religion, le sudoku, Michel Drucker, le tank, les impôts, le chewing gum, les sitcoms, les chihuahuas. Mais, tapis au fond de nous comme un tamanoir guettant sa proie, l’instinct ancestral ne demande qu’à ressurgir.

C’est pour assouvir cet instinct que l’humain a créé les soldes.
Observez attentivement une foule qui apprend que merveilleux, il y a encore 50% de rabais sur les articles déjà marqués d’un point rouge.
Regardez madame Chompard se jeter sur une paire de mocassins en simili-panda que jamais elle ne mettra, en plus c’est du 51 et son mari était cul-de-jatte avant de décéder irrémédiablement d’un accident de banjo, mais quand même ça peut toujours servir et à ce prix là, c’est pas cher. Ne retrouve-t-on pas en elle quelque chose du jeune Uu-Grhuhut qui se jetait désespérément sur un bison avant que les hyènes et son pote Uuh-Grut, plus costaud, ne viennent bouffer leur part?

Ou pas.

ça, c’est fait

Thursday, December 29th, 2005

Nous sommes au Moyen-Âge, un mardi, vers le soir mais pas très.

Ladislas Lambert-Morituri est un riche marchand qui pourrait être sympa sans son entêtante propension à vouloir que partout dans la rue, on parle de lui. Cependant, en cette période reculée où les blogs n’ont pas été inventés, s’autoproclamer célèbre n’est pas chose aisée.

Ladislas n’en a cure, il assiste à des réceptions de l’ambassadeur, organise des bals masqués, ohé, ohé, invente le fer à défriser les moutons polaires. Il se fait une petite notoriété dans le cercle très fermé des éleveurs de moutons polaires de Maubeuge-Sud, mais cela ne lui suffit pas, il veut devenir immortel, entrer au Panthéon. Son rêve le plus cher, c’est que dans des siècles de ça, un animateur présentant une vague ressemblance avec Batman pose, des trémolos dans la voix et une fiche jaune à la main, une question qui va peut-être permettre à madame Chompard de remporter la cagnotte, 12000 euros ce soir la pression est énorme, mais tout d’abord, chez vous cet indice, dont il serait la réponse.

Pour passer à la poste et ritter (un verbe du Moyen-Âge qui veut dire prendre son courrier et tirer un peu la gueule parce que y a que des factures, une pub pour un magasin de porcelaines et un catalogue de chausses) avant de devenir célèbre, Ladislas est prêt à tous les compromis.

Il décide un jour de s’entretenir avec l’éminence grise du roi, un type petit et un peu gris, mais très éminent quand même, qu’on accuse de tirer les ficelles en coulisses, ce qui est idiot puisqu’il n’est pas marionettiste, mais éminence grise. Il souffre de la même maladie: il est prêt à tout pour qu’on cause de lui, même à se produire en concert avec 500 choristes s’il le faut. Mais là, tout ce qu’il a à faire, c’est d’accepter l’entretien, ça fera bien pour son image, c’est son conseiller en image qui lui a dit.

Les médias n’existant pas encore vraiment, Ladislas décide de médiumtiser l’événement: il demande à un célèbre médium du coin de lui donner des bonnes idées de questions auxquelles l’éminence grise sera bien embêtée pour répondre. Le médium lui dit que Le lyon ieune le vieux surmontera, En champ bellique par singulier duelle, Dans cage d’or les yeux lui crevera, Deux classes une puis mourir mort cruelle, ça fera 200 balles, merci.

Ladislas envoie également des invitations des nobles des quatre coins du pays, qui n’en possédait pas encore six en cette époque reculée. Son cousin Henry se charge de crier sur tous les toits, ce qui est très périlleux en cette époque où l’art de la tuilerie est encore balbutiant, la nouvelle du débat public même si, s’empresse-t-il d’ajouter, je ne suis pas un héraut.

Mais le grand débat tourne hélas à la débâcle: Ladislas se rend compte en effet qu’un malfrat a profité de la cohue pour lui subtiliser un magnifique set de table en soie véritable ramené de Constantinople.

Les soupçons se portent alors sur l’éminence grise: selon certaines sources, il aurait été destitué récemment par le roy qui en avait marre qu’on ne parle que de son conseiller alors que bon, faire la une, c’est un job de monarque.

Un jour de janvier, la bourse dans laquelle Ladislas mettait sa monnaie a craqué. Il n’a ainsi pas été en mesure de payer sa chambre d’hôtel et est mort de froid. Quant au roi, il a fini au bistrot avec ses collègues de boulot.

Cette amusante anecdote est à l’origine de l’expression “Tirer le couvert turc en soie”, devenue depuis “tirer la couverture à soi”.

Beau temps à la Saint Médard

Sunday, November 20th, 2005

Des fois, dans la vie, on dit des trucs.

Prenons un exemple:
Madame Chompard discute avec sa voisine, madame Gremuche. Elles parlent de tout, de rien et de la famille. Madame Gremuche avoue que son petit dernier, qu’elle avait pourtant élevé de son mieux, un garçon poli et propre sur lui, a très mal tourné puisqu’il entreprend des études de droit. Et là, madame Chompard répond: “Il faut de tout pour faire un monde”.

Alors je veux bien, dans l’urgence de la situation, tu veux dire un truc sympa, tu lis le désarroi sur le visage de ton interlocuteur, tu agis vite, tu ne pèses pas le poids de ton mots (en action cette semaine, 50 francs le kilo). Mais quand même… “Il faut de tout pour faire un monde.”

Qu’est-ce qu’elle en sait, madame Chompard, hein? Combien elle en a fait, des mondes. A la limite, une fois, à Civilization, elle a joué avec les Aztèques et un moment, les Mongols l’ont attaquée en traitre. Bon. Mais elle a jamais vraiment fait de monde elle même. Alors qu’est-ce qu’elle en sait, si il faut vraiment de tout?

Est-ce que quelqu’un peut me prouver que, par exemple, si y a plus de griottes au sirop M-Budget à la Migros, c’est impossible de faire un monde?

Non parce que le mien, je vais le prendre sans anchois, merci.

en même temps, c’est la rentrée

Monday, August 29th, 2005

Il paraît que le nouveau jeu à la mode, c’est le sudoku, ce divertissement absolument pas japonais dont le nom veut dire “qui transpire un peu de ses fesses” en japonais et qui est à la mode. Le but du jeu est de mettre des chiffres dans des cases (et pour faire un tabac avec un concept pareil, faut avoir un service matketing au moins plus doué que Paris 2012 (que celui qui n’a jamais zappé pendant que madame Chompard de Vierzon expliquait comment trouver le bon compte en multipliant 47 par 23 me jette la première grille)).

J’ai appris que c’était à la mode dans un célèbre quotidien suisse dont je tairai le nom. Qui vend lui-même une brochure sudoku, mais c’est probablement une amusante coïncidence.

Bref. Là, je me dis que il y a forcément des joueurs de sudoku parmi vous, sauf si le Matin ment, mais je ne peux me résoudre à y croire, ou si vous êtes tous des gens bien, mais je ne peux me résoudre à y croire. Et bien, chers sudokustes, rappelez-vous que tous les trucs à la mode, four micro-onde, téléphone portable, Zinedine Zidane, ordinateurs, ont fini par donner des graves maladies. Dans un an ou deux, on apprendra que en fait, le sudoku donne le cancer des dents et qu’on a retrouvé une bande d’accros à ce jeu échoués sur une île déserte, en train de répéter inlassablement 4, 8, 15, 16, 23, 42.

Heureusement, il y a une solution. Des scientifiques moldo-scandinaves ont élaboré une nouvelle version du sudoku, garantie 100% sans effets secondaires.

En voici une grille, la numéro 142 (et je vous rappelle que vous pouvez vous procurer la nouvelle brochure dans toutes les bonnes poissoneries)
Remettez ces chiffres dans l’ordre décroissant, sans laisser de miette
Attention, vous n’avez le droit d’utiliser qu’une fois chaque lettre.

7 2 3 1 60 4 8 9 5