des cadences, des mesures et des ratiseurs

Il est des minorités opprimées dont on parle trop peu:

les collectionneurs de plaques d’égouts en tissu, les joueurs de hornuss, les présidents de la république (c’est vrai, quoi, après tout, c’est une minorité les présidents), les gens qui n’ont pas de cousins, par exemple.

Mais il y a une minorité opprimée dont on ne reconnaît pas souvent le statut de minorité:

les grands.

Ahlala, me direz-vous, les grands ils ont overtrop de la chance, ils peuvent plus facilement faire du trampoline car leur centre de gravité est plus haut.

Certes.

Et au cinéma, me direz-vous, ils ont moins de chances de se retrouver derrière un grand à cause de qui ils ne voient pas les sous-titres alors que c’est un film tchèque avec des passages en swahili.

Certes.

Mais la granditude a ses inconvénients. Le grand a ainsi toujours les pieds qui dépassent de la couette, si ce n’est pas du lit. Ce qui peut s’avérer super dangereux, en cas de froidure hivernale ou de moustiques estivaux.

Le grand souffre aussi dans le TGV, les avions et les voitures décapotables, tous conçus par des nains de moins d’1m80 qui voulaient se venger après s’être malencontreusement assis derrière un grand au cinéma.

Et surtout, jamais un petit n’entendra cette phrase, tant redoutée par les grands du monde entier: “dites, vous qui êtes grand, vous ne voudriez pas m’aider à récupérer ma valise qui pèse 191 kilos avant d’aller revisser une ampoule à 16 mètres de haut en montant sur un escabeau en bois vermoulu?”

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