de toutes façons, je préfère le Ragusa

Chaque année, sauf les années impaires, les Jeux Olympiques suscitent de nombreuses vocations. Des gens qui, confortablement installés devant leur écran, se disent “un jour, moi aussi je participerai à la finale du tournoi olympique de curling”. Des gens qui rêvent de briller en skeleton, en boardercross et même en biathlon. Des gens qui gardent un secret espoir de participer aux Jeux de Paris en 201224, mais aussi à ceux de Vancouver, de Pékin, de Vladivostok et de Morges.

C’est à ces gens qu’est destinée la Nelson Academy.

Pour la modique somme de 43270 $ norvégiens, vous y apprendrez tous les rudiments du métier de commentateur sportif olympique. Voici un petit aperçu des cours proposés par la Nelson Academy:

Cours de diction
Donnés par de célèbres dictologues, ces cours vous permettront d’affronter sans soucis nimporte quel Kazakhstan-Biélorussie de hockey sur glace. Indispensable pour les jeux olympiques d’hiver, qui sont pleins de russes et de lettons.

Cours de poncifs
Vous apprendrez à utiliser de nombreuses phrases telles que “il faut prendre les matches les uns après les autres”, “on n’a pas grand chose à se mettre sous la pupille” et “une compétition n’est jamais terminée avant la fin”. Vous apprendrez aussi à alourdir inutilement vos constructions de phrases et à employer des tas de formules toutes faites avec un mauvais escient.

Cours d’improvisation
Vous apprendrez quoi répondre quand le consultant dont on vous aura affublé se mettra à affirmer, sans rire, que “grâce au backgrab de son slide, il va pouvoir faire un backdraft sur le powerplay du glawaz à sens giratoire inversé” ou que grâce à la magnifique pierre à trois quarts cachées, la skip adverse va devoir donner de la longueur dans sa maison.

(Malheureusement, les cours de comprenage des règles des sports commentés ont du être supprimés, mais c’est pas grave, les spectateurs n’y verront que du feu, sauf en hockey sur glace où c’est dangereux de voir du feu, rapport à la glace)

Cours d’enthousiasme juvénile
Il est parfois difficile d’hurler de joie pendant toute la prestation du candidat de le pays que vous vous devez par contrat de soutenir, quelles que soit les circonstances: essayez un peu de hurler “C’est merveilleux, Roger, ahlalala, quelle performance extraordinaire, c’est incroyable, il mériterait de monter sur le podium aujourd’hui, magnifique, on n’a jamais vu ça, en même temps c’est la première fois qu’on assiste à une compétition de tir à l’arc, et c’est vrai que c’est chiant, mais tout de même, c’est incroyable, quelle performance majestueuse”, pour voir. De même, il est souvent difficile de se réjouir de la victoire de son protégé si, au hasard, une concurrente est en train de sortir de la piste sur une civière ou si deux-trois gamins qui n’avaient pas demandé grand chose se sont fait écraser pendant l’épreuve. Grâce à la Nelson Academy, vous saurez enfin distinguer l’important (la glorieuse incertitude du sport, surtout quand c’est nous qu’on a gagné) du futile.

Cours de langues
Malheureusement indispensables pour les futurs commentateurs suisses, les médaillés helvètes ayant la sale manie d’être oberlandais.

Cours de généalogie
Vous devez commenter une épreuve où les gens de le pays que vous vous devez par contrat de soutenir sont mauvais? Pas de problèmes, nos professeurs de généalogie vous apprendront d’habiles subterfuges, tels que “Shi-Yung Kee qui est d’ailleurs un petit peu français, puisque sa grand-mère avait passé les vacances de Noël à Megève en 1913”

Cours de mauvaise foi
Vous apprendrez à justifier n’importe quel revers du candidat de le pays que vous vous devez par contrat de soutenir, quelles que soient les circonstances. Des météorologues viendront vous expliquer comment le vent peut déstabiliser le candidat français, mais pas le norvégien. Des théoriciens du complot américain vous apprendront pourquoi le juge moldave tient absolument à ce que Brian finisse douzième, ceci à cause de la situation politique actuelle. Vous apprendrez à affirmer des opinions aussi tranchées que “bon, on ne veut pas accuser ou quoi, mais quand même, quand on voit les performances de l’américain, sans rien vouloir insinuer, tout de même, on est en droit de se poser quelques questions.”
Des professeurs d’histoire du sport vous aideront également à affirmer que “si on avait utilisé les règles de 1912, Maurice n’aurait jamais été disqualifié”.

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11 Responses to “de toutes façons, je préfère le Ragusa”

  1. Jilian says:

    Haha!
    Quand le chat suisse n’est pas là, on peut enfin voir les spams valser \o/

  2. Jilian says:

    Bonjour moi c’est buy-viagra-and-drugs

  3. tupeutla says:

    C’est de la daube ce site y a rien pour transformer mes abdos kro en tablette de chocolat en 24H et sans effort!!

  4. tupeutla says:

    Tiens encore un! A mon avis c’est le mot ragusa (qui signifie en Bernois mettre ses noisettes dans le chocolat en période de disette)qui attire les spams porno.Il y a là un truc occulte qui m’échappe complètement.Sinon le post sur Nelson c’est mon fort!

  5. Raph says:

    ouais je sais pas, c’est peut-être aussi à cause de Vladivostok

  6. tupeutla says:

    Super promo : vla 10% sur vos stock.

  7. tica says:

    hu hu hu.

  8. TT02 says:

    Tu dis ça mais ton mec à toi y regarde pas le tennis (alors que t’en fous)
    pi après c’est le foot (alors que t’en fous). On enchaine par la F1 (alors que t’en fous). Et mainnant le rugby (alors que t’en fous). Ton mec à toi y te saoule avec les émissions déjantées AB moteurs, hein ! (alors que t’en fous). Le six minutes, c’est cinq de trop (alors que t’en fous).
    Alors pendant le match de ce soir je reste seule sur ton blog, alors arrete de parler de sport, s’il te plait.

  9. tupeutla says:

    A part sexy et con j’ai rien capté!

  10. Nekkonezumi says:

    Je continue à fantasmer sur l’hypnose par le curling. Surtout depuis que Nelson Monfort s’est mis à commenter la musique classique … oye…

  11. OSS117 says:

    De temps en temps, c’est bon de relire ses classiques, je trouve.