Si j’existe, c’est d’être fan

Un genre littéraire nouveau a récemment défrayé la chronique : la fan-fic. Il s’agit d’imaginer des aventures dont les protagonistes principaux sont des personnages de séries, de films, voire de la vie réelle.
La fan-fic la plus connue est ainsi une trilogie dans laquelle Peter Jackson fait vivre mille folles aventures aux personnages du Seigneur des anneaux, une oeuvre assez mal reçue par les fans qui ont bêtement cru qu’il s’agissait d’une adaptation. L’autre oeuvre la plus connue est ce récit vibrant des amours contrariées d’une adolescente et de son demi-frère Justin Bieber, sorte de Roméo et Juliette moderne, en plus cru et, pour qui n’a pas l’habitude des circonvolutions modernes du français sms, en parfois plus confus. Un genre auquel je m’étais d’ailleurs essayé ici même, sauf que je ne savais pas que ça s’appelait comme ça, car j’étais jeune et naïf.

Peut-être as-tu toi aussi envie de te lancer dans la fan-fic.
Il te faut pour cela: un personnage. Justin Bieber, les personnages de Twilight, ça a déjà été beaucoup fait, essaie autre chose.
« Le téléphone sonnait. Cinq sonneries, dix. D’un pas lent, Stephan se dirigea vers le combiné, qu’il décrocha d’un geste nonchalant. Toutes ses pensées étaient tournées vers Harry, son fidèle acolyte. Le trouble en lui grandissait, et il avait bien du mal à se concentrer sur son enquête, pourtant palpitante, le meurtre sauvage d’une octogénaire sourde dans sa maison de retraite de la Karl-Sturzenbergerstrasse. Comment n’avait-il jamais remarqué le toupet ravageur de son adjoint ? »
Bien entendu, cet exemple n’est pas optimal si tu vises un public jeune, tant ses protagonistes principaux n’exercent plus aujourd’hui la même fascination qu’autrefois. Un personnage principal par trop méconnu du public risque de décontenancer un peu les habitués de ce style bien particulier :

« Jean-Edern Chostackovsky, mon voisin du deuxième, revenait de sa leçon de piano. Soudain, il se rendit compte qu’il avait oublié d’éteindre le gaz en partant. »

Opter pour des héros dont on connaît mal la psychologie te permettra de prendre plus de libertés avec leur psychologie et, ainsi, d’offrir à tes lecteurs plus qu’une simple resucée de l’oeuvre originale, comme dans ce dialogue que, sans vouloir me vanter, je trouve particulièrement émouvant :
« – Pika, pika !
– Bulbi, bulbi, bulbi.
– Pika pika pikaaaaa
– Bulbizarre !
– Pikaaaachu. »

Ensuite, il te faut une intrigue qui puisse tenir en haleine ton lectorat.
Par exemple :
« Un brouillard opaque baignait les rues de Los Angeles. Selena Gomez entra dans la boulangerie et s’exclama : Bonjour, je voudrais une baguette et deux bagels, s’il vous plaît. Elle tendit un billet de 50 dollars. “Vous n’auriez pas plus petit ? Je n’ai plus beaucoup de monnaie”, demanda alors la boulangère. 135 comms et je raconte la suite.»

Quant au style, c’est un plus, mais enfin, on est sur internet, quoi. Une ou deux comparaisons, des mots que tu ne comprends pas et tu trouveras bien un lecteur pour trouver que tu es le nouvel Arthur Rambo.
« Hosni Moubarak déambulait, hagard comme un solipsisme au petit matin, errait comme un caracal après les vendanges. Il avait égaré sa verve faconde dans sa bagarre avec René la taupe et Hans, mon concierge. Soudain, sa mère l’appela pour le souper. »

8 Responses to “Si j’existe, c’est d’être fan”

  1. loser says:

    George Lucas a réinventé le genre de la fan-fic, en en rédigeant autour de ses propres oeuvres. Une sorte d’auto-fan-fic… Toi qui connaît bien le parler de l’internet, ça se dit “auto-fan-fic” ?

  2. mlle-cassis says:

    Oh wééééé3 comme tu maîtrisa trop le passé 7simple! Tr8 tr8 fort xD

    La 5uite dans 12 coms ci ta aimer (il faut mettre des chiffres si j’ai bien compris)

  3. On parle de moi ?

    Ah non, je confond, un preque homonyme… dommage

    Arthur

  4. Aurélia says:

    Non mais moi des Selena Gomez j’en ai toute la journée. ça ne me fait pas rire du tout.

  5. Fennec says:

    Il paraît qu’il réalise aussi l’adaptation de Bilbo. Vivement que ça ne sorte pas !