Nous sommes à la Préhistoire, un mardi. La période est encore très chasse, très cueillette. Mais un jour, UuuhGruhrrr se blesse malencontreusement dans un stupide accident de fougère. Contraint de garder la paillasse quelques jours, il décide de se rendre utile, car la procrastination n’a pas encore été inventée, en tenant la caverne propre car la poussière, elle, existe déjà depuis plusieurs belles lurettes.
Comme il n’est que moyennement valeureux, il convainc, une fois rétabli, son chef, Uuuuuuuuuuh-Grur, de lui permettre de continuer à exercer des fonctions nettoyatrices : la conciergerie est née.
A vrai dire, UuuhGruhrrr ne s’épanouit pas immédiatement dans ses nouvelles tâches anti-taches. Lorsque ses camarades de clan reviennent, le soir, contant leurs péripéties quotidiennes, il n’a pas grand chose à leur répondre : “Ohlala aujourd’hui, on s’est battus contre un mammouth d’au moins 13 mètres, et toi ?” “Ah moi j’ai fini de nettoyer le coin gauche de la caverne, je peux te dire que ça a pas été évident !”
Mais UuuhGruhrrr finit par découvrir que son balai lui confère une certaine autorité. Bien sûr, ce n’est pas aussi classe que chef ou que sorcier, c’est beaucoup plus subtil, mais il constate assez vite que les gens s’excusent trois fois quand ils passent à côté de lui, et qu’il lui suffit de grommeler un peu pour faire faire de grands détours à ses congrottiers.
Or, déjà à l’époque, l’homme aime le pouvoir, si infime soit-il. UuuhGruhrrr décide alors de devenir un concierge odieux et tyrannique, exigeant que les membres de la tribu retirent leurs bottes en peau de gnou avant de rentrer, se plaignant sans cesse que quelqu’un a encore laissé traîner ses os n’importe où et qu’on voit bien que ce n’est pas eux qui nettoient, bougonnant sans cesse au point que, bientôt, la caverne est si propre qu’il peut se permettre d’aller ramasser des glands toute la journée.
Cette amusante anecdote n’est pas seulement à l’origine de l’expression imagée “glander”, elle explique pourquoi, aujourd’hui encore, les concierges, qui se racontent cette histoire oubliée dans leurs assemblées secrètes, bougonnent et mettent en oeuvre des moyens colossaux pour retrouver la graine d’anarchiste qui a laissé son adoucissant à la buanderie.
Je note le concept de l’accident de fougère, j’aime beaucoup mais je doute d’arriver à caser ça un jour…
Le spectre de la crasse écrasé par le sceptre du balai, qui l’UuuhGruhrrr ? (oui, c’est vaseux, j’assume et nettoie en sortant)
Il fait longtemps que dans notre chez nous de la France, ce sont les digicodes qui se racontent l’histoire, receuillie auprès des dernières concierges il y a bien longtemps. Ce qui ne change rien au fait que Groumpf.
Je comprends mieux l’air revêche du gardien de la résidence, et cet amour sans fin pour son balai…
Comme ils disaient le soir du match : Ya un bon coup à jouer…
Heureusement que cet antédiluvien est de sexe masculin, sinon, vous eûtes pu être taxé de misogynie, ce qui est “awa faible” en langage adolescent néo calédonen. Zutepu, c’est pas mal aussi comme prénom.
Je savais bien que je l’avais laissé la bas cette bouteille d’adoucissant… pffff !
“congrottiers”, c’est un mot qui me plaît.
200 000 ans plus tard, les valeureux guerriers ayant passé trop de siècles à uniquement chasser le mamouth – sont bien incapables de faire deux choses à la fois…
UuuhGruhrrr ayant appris à faire le ménage, entretenir le feu ET ramasser des glands ; les concierges sont multi-tâches…
heureusement qu’il y a des gens comme toi pour rétablir la vérité sur la préhistoire…
Je la sortirai sans doute en cours celle-là…
Moi je verrai bien UuuhGruhrrr en titre d’un livre. C’est vrai il connait tout de la vie !
C’était toi, je suppose, l’anarchiste ?
Un post qui résume toute ma vie: dans quelle étagère?
Ca me rapelle, dans certains livres de Terry Pratchett, il y a un balayeur. C’est lui qui s’en sort le mieux au final, car qui penserait à se méfier d’un balayeur?
Par contre je ne sais plus s’il y avait aussi des glands