Petit préambule: Cette note est peut-être un peu différente de ce que je fais d’habitude. C’est une nouvelle qui me traînait dans un coin de la tête et que je n’avais pas envie de laisser prendre la poussière toute seule dans un Moleskine.
Elle monta les escaliers bien plus lentement que d’habitude, en fouillant son sac. Elle ne retrouvait pas ses clés. Elle aurait aimé que quelqu’un se foute d’elle. C’est la dixième fois que tu les perds cette semaine, record battu. Elle aurait peut-être même aimé une réaction courroucée. Bien sûr qu’elles sont là, tes clés, tu les perds tous les jours et, au final, elles sont toujours dans ton sac.
Cela faisait longtemps que cela ne lui avait pas fait aussi mal. Entrer, trouver la lumière éteinte, adresser quelques mots au chat, manger devant la télé. En remettant la main sur son trousseau de clés, elle décida qu’elle appellerait une copine, histoire de se faire un cinéma ou une bonne vieille soirée à dire du mal autour d’une bière.
C’était peut-être l’approche de ses trente ans. On a beau se dire qu’on s’en fout, il y a toujours un moment où on se laisse rattraper par les “une belle jeune fille comme vous, célibataire ?” qui se font plus compatissants et moins rieurs, les “vous savez, l’horloge biologique…”, les “mais tu leur fais quoi pour pas réussir à en garder un ?”, souvent assortis de bons conseils, tous les articles de magazine féminins qui expliquent comment être heureuse quand même quand on est célibataire.
C’était peut-être la conversation du week-end dernier, les retrouvailles avec quelques amies du lycée. Pas parce qu’elles étaient quasi toutes mariées jusqu’aux yeux, pas parce qu’elles insistaient lourdement sur sa chance d’être libre, mais à cause de cette remarque, l’air pourtant banale, lâchée par sa vieille copine Maria : “T’as quand même vraiment pas de chance avec les mecs”.
Ça l’avait plombée. Parce que mine de rien, elle avait fini par se convaincre qu’elle était seule par choix, qu’elle aimait ça, et n’avait même jamais songé à se plaindre de cette série de coups du destin qui faisait que cet été, elle partirait trois semaines en trakking plutôt que “quelques jours au camping parce que tu comprends, avec les gosses…”
Mais pourtant, en y réfléchissant bien… Il y avait eu cet artiste dépressif il y a quoi ? sept ans ? Là, ok, elle était partie, même si ça avait été un déchirement. Juste avant de devenir folle.
Puis celui qui avait décroché une bourse, de façon totalement inespérée, et avait pu partir étudier à New York. Leur relation épistolaire avait duré au moins un mois. Il n’était jamais revenu et elle repoussait chaque été d’une année l’idée de lui rendre visite.
Celui qui avait eu une révélation mystique. Elle aurait préféré qu’il la quitte pour une fille plus jolie qu’elle plutôt que pour un grand gourou. Il lui répondait qu’il n’y avait pas de filles plus jolies qu’elle, et qu’il ne fallait pas appeler Wikram gourou, qu’il était à la fois bien plus et bien moins que ça, mais qu’elle ne pouvait pas comprendre. Aux dernières nouvelles, son ex s’appelait désormais Oiseau de Lumière, était plus heureux qu’il ne l’avait jamais été et vivait en un lieu qu’il ne pouvait révéler.
Celui qui avait recroisé, complètement par hasard, une ex qui vivait pourtant à plus de sept mille kilomètres. Il avait fait des aller-retour émotionnels pendant quelques mois avant de se faire jeter, quasi simultanément, par les deux.
Et puis le dernier en date. Adrien. Ni sa carrière, ni sa foi, ni sa bite ne semblaient vouloir les séparer. Ils as’étaient plus ou moins mis d’accord sur des prénoms et avaient décidé d’où ils se marieraient s’ils se mariaient. Quand il avait eu ce terrible accident de ski. Elle aurait préféré qu’il la quitte pour une fille plus jolie que pour cette salope de faucheuse.
Elle était de ces gens à qui on dit “je sais pas comment tu fais, à ta place je serais au quatrième dessous”. Elle ne pleurait qu’en cachette. Elle avait même rencontré quelques mecs, mais ne les laissait jamais entrer dans sa vie.
Mais là, ce soir, elle se sentait vraiment seule. Au point de délirer, ou alors il y avait quelqu’un assis juste devant son appartement ?
***
– Tu fais quoi ici ?
– Je viens pour ton anniversaire.
– C’est dans un mois.
– Je sais.
– Je ne comprends pas, là.
– Si à trente ans, tu n’es pas mariée, alors tu m’épouses. Tu me l’avais promis. Il n’y a que ton nom sur la sonnette, j’ai vérifié.
– Mon dieu, tu te souviens de ça ? C’est fou comme le romantisme peut avoir l’air effrayant, par moments.
– Tout est prêt. L’église, les faire-parts, le repas, la musique. Tout est prêt.
– Je… Enfin c’est un peu étrange, là, on ne s’est pas vu depuis, quoi, sept ans ?
– Cinq ans et demi. La soirée chez Michaël. Je t’avais ramenée.
– Ah oui, j’avais oublié. Enfin, tu veux entrer, boire un café ? Tout est prêt, tu dis ?
– Tout. J’ai eu du temps, en cinq ans et demi…
– Tu comprends, j’ai pas eu d’histoire sérieuse depuis deux ans et là.
– Une année et demi, en fait.
– Je… Oui, c’est juste, une année et demi.
– L’accident de ski.
i love it!!! ;-)
c’est léger mais vachement profond en fait, j’aime vraiment beaucoup ton style ;-)
Raph’ come back!!!! ^^
J’interviens rarement (en général, un fou rire me l’interdit)
Là, je dis glaçant, émouvant ; en bref, chapeau bas
Bonjour chez vous
Doux et fort à la fois !
Woh pinaise t’as bien fait de ne pas la laisser prendre la poussière !
Classe; comme a écrit fonji : ta bienfait de nous la balancer celle là.
Tu nous aurais privé, ça valait le coup de la rendre publique.
Vraiment. Mes hommages (les vrais)
Sacré chute… ça faisait “Essaye moi” jusqu’à la dernière phrase ^^
Où s’arrête le romantique, où commence le psychopathe ?
joli, j’ai bien aimé
(à part deux formulations, histoire de faire mon chieur:
“heureuse quand même quand on est célibataire”
et
“avaient décidé d’où ils se marieraient s’ils se mariaient”)
sinon, je me demande si t’as pas hésité entre “grand gourou” et “kangourou”… un p’tit peu?
Elle me fait l’effet, cette nouvelle, de n’être pas tout à fait aboutie. Mais en l’état, vraiment, c’est déjà bel et beau.
Le plaisir cette fois était différent, mais comme toujours, je me suis régalé. Merci.
Joliiii!! Y’a une suite??
Je confirme, c’est différent.
Moins drole.
Et vive les cébitalaires, c’est plus drole de gouter à tout un tas de truc!
Ça me fait penser un peu à tempus fugit. J’aime bien (là mon vote fait clapclapclap, pas mouahahaha)
ha ouais ça fait flipper. Surtout quand on vient de larguer une trentenaire :(
Clair que ça change de d’habitude, mais c’est pas la première nouvelle qu’on voit passer, et j’aime ça (rhaaa… le “j’aime ça” est venu naturellement ! Facebook sort de ce corps !)
La grande classe, et puis j’adore ces fins plus ou moins ambigües suivant ce que veut comprendre le lecteur. Non pas de suite, ça gacherait, mais une autre je veux bien. t’as bien vérifié sous le canapé s’il n’y en a pas une qui traine ?
Bon merci à tous pour tous les commentaires. Ça faisait longtemps que je n’avais pas attendu / appréhendé autant vos réactions, je dois dire.
Non il n’y a pas de suite. Des autres nouvelles de prévues, oui, sans doute peut-être : j’en ai imaginé deux la dernière fois que j’ai fait un long trajet en voiture, je les ai perdues en route.
gabian tu as raison, ce n’est pas abouti, ça demanderait encore du travail – j’ai du mal à associer écriture et travail, c’est ça le problème
girasol au passage merci d’avoir acheté Tempus Fugit ;) L’idée, à terme, c’est d’arriver à faire quelque chose entre ce genre de textes très noirs et les kikoololeries habituelles, quelque chose qui te fasse marrer avant de te prendre aux tripes. Mais sans faire du Jaenada. Y a encore du boulot…
Non je déconne, l’écriture c’est un jeu, un jeu ne peut pas devenir du boulot. T’imagines, quelqu’un être payé pour faire du foot ou du tennis ?
j’aime bien !
bon, c’est sûr que c’est pas parfait, quelques petites maladresses peut-être. Mais c’est ni trop prise de tête, ni trop léger ! et puis la fin m’a vraiment surprise.
Bonne continuation
Il est coquinou ce Raph, il nous teste. Vi mon coeur, t’ écris super romantique tout pareil que du Verlaine.
Tous ces tourments existentiels tempétueux pour en finir avec un accident de ski. Je me dis que si la vie vaut d’ être vécue, par contre il faudrait court-circuiter la case 30 ans et passer direct de la 20 à 40. Quel gâchis la décade du trentenaire!
C’ est autobiographique Raph? Je veux dire, t’ as pensé à ta soeur en écrivant cela? A ta mère? A la voisine? A ta petite amie qui vient de te larguer comme une vieille chaussette? Hi hi hi!!!
autobiographique ?
ben oui, toutes mes soeurs ont affaire à des psychopathes, c’est clair
magnifique! quelques larmes en plus, un soupçon, un doigt d’alcool ! comme tu as bien fait de ne pas laisser dormir ce petit joyau, ne jamais oublier qu’un Stradivarius s’il n’est pas joué n’est qu’un bel objet et encore!
J’aime beaucoup beaucoup le style, sauf peut-être la dernière phrase, je trouve la chute un peu abrupte!
mais bravoo
(J’aurais vachement aimé des commentaires des gens qui n’ont pas aimé, mais bon, je sais que les blogs c’est pas vraiment fait pour la critique constructive)
Pouah!
Qu’est-ce que c’était… bien! (surpraïse)
Perdon.
(Mais c’est trop bon)
Si ça peut aider de formuler quelques critiques, alors je peux essayer et dire qu’au niveau du style, j’ai apprécié, mais j’ai parfois eu des sensations de déjà vu, déjà fait… Peut-être un peu plus d’audace dans la narration, un texte encore plus personnalisé (au raph pur jus version nouvelle courte)…? Mais apparemment, si je m’en réfère au but que tu dis t’être fixé, c’est un peu ce vers quoi tu te diriges.
En même temps, il faut aussi faire attention à ne pas aller trop loin dans la personnalisation, et ne pas être trop présent dans le texte, j’imagine bien.
La forme du texte, elle, est originale sans problème, et l’histoire est évidemment tournée de manière intéressante. Avec le malaise de la fin: un genre de simili-happy-end sortie de derrière les fagots et qui se termine elle-même en queue-de-poisson.
Tout cela est en tout les cas fort bien maîtrisé, pour l’impression tout à fait perso que j’en ai eu. Je dis quatre bleus, Camelia Jordana’s style. (Ou alors 3 et un rouge pour la forme, histoire de pas être trop fous non plus)
Oui alors y a un souci : ce n’est pas du tout un happy end
Oui je m’étais rendue compte, mais ça donne un peu l’impression au début, et on réalise au fur à mesure (assez vite) que pas tellement trop…
Non mais j’ai un problème d’ellipses ; j’essaie de laisser comprendre des trucs au lecteur mais je lui donne pas assez d’éléments
Merci…
Même si un moleskine poussièreux, je trouve ça splendide, cela aurait été dommage de ne pas nous la faire partager…
Décidément dans tous tes styles, tu me bluffes…
Bravo et merci encore.
Continue… tout…
je n’ai pas compris la chute(les iroquois sont limités ou alors c’est juste moi peut-être)
mais j’ai adoré ta nouvelle, c’est différent mais très bien écrit comme toujours
en fait, on peut même se demander si ce n’est pas écrit par une fille
dis moi, aurais-tu une nègre?
ou alors la marque des grands écrivains, savoir s’identifier au narrateur aussi éloigné soit-il de l’auteur qui l’a inventé
mon dieu ça y est j’ai compris
le test du psychopathe revu et corrigé par raph
pas mal !
Très bonne nouvelle, efficace ! Je saurais pas dire précisément tout ce que j’aime dans la nouvelle et ma critique est donc moyennement constructive, mais c’était juste pour le plaisir de le dire.
mmm y a peu d’autobiographie là dedans … le coup de celui qui part étudier au loin … ou de celle ?
Le canapé, le chat …
hein ?
C’est marrant, dès qu’un texte qui se veut littéraire paraît sur un blog, les gens se mettent forcément à rechercher les éléments biographiques. Ce blog ne parle pas de ma vie, surtout pas cette petite nouvelle. OK, les personnages de mes histoires ont souvent des chats, j’en ai un aussi.
(Non c’est important de signaler que c’est pas autobiographique, je pense, avant que les flics ne viennent sonner à ma porte)
Bon, je voulais faire un com’ constructif, mais c’est moins facile que de faire des jeux de mots débiles. Surtout quand on est pas critique littéraire (mais alors pas du tout).
J’aime bien le fait de rentrer dans la tête de la nana, puisque ça permet d’adopter un langage parlé, plus familier donc plus proche du lecteur.
Quant à la chute, j’ai dû relire à nouveau la nouvelle après avoir lu les commentaires pour tout comprendre (et apparemment je ne suis pas le seul). En fait le mec aurait pu être au courant de l’accident de ski sans l’avoir provoqué lui-même (c’est ce que j’ai pensé à la première lecture, en me disant que le mec était un peu dingue – mais on dit bien “fou amoureux” – sans pour autant être un tueur). Et si… ce mec avait aussi détourné les autres maris potentiels (vers la secte, vers des opportunités aux US, etc.) ? Genre en faisant comprendre ça en 2 lignes de dialogue, un peu comme s’il checkait une liste.
Enfin j’en sais rien, mais rendre la fin plus évidente (pourtant en relisant, ça devient clair, je suis peut-être lent d’esprit).
Sinon tu l’as dit toi-même, ce n’est pas abouti totalement, et effectivement, ça demanderait encore un peu de travail (bon, ok, de “jouer à retravailler” alors :)) sur des trucs tout bêtes : quelques formulations, un zeste d’orthographe, et une mise en forme un peu plus paragraphée.
Ces remarques n’engagent que moi, bien sûr.
Ah oui, dernière chose : il y a des billets que je relis avec plaisir, ce n’est pas vraiment le cas de cette nouvelle (même si j’ai dévoré la première fois), probablement tout simplement parce qu’elle est triste/dérangeante, alors que je suis plutôt en attente de mouahahahalolmdr. Ça fait très superficiel de dire ça, mais je pense que bcp de gens SONT superficiels, ou en tout cas lisent soit pour s’informer, soit pour se divertir. Oh puis je commence à dire de la merde plus du tout constructive (d’ailleurs l’ai-je été ?) donc je stoppe ici ma diarrhée verbale.
Hiiiiiii, c’est super et très effrayant à la foi, cette histoire, bravo!
Oui tu as raison. D’ailleurs, je préfère faire rire les gens que les mettre mal à l’aise, j’avais juste envie d’aller dans une autre direction et de vous faire lire autre chose.
et la chute, en effet, est ratée : dans ma première version, elle était nettement plus évidente, trop, et j’ai trop corrigé.
(oui, on est supposé se poser cette question là : Et si… ce mec avait aussi détourné les autres maris potentiels (vers la secte, vers des opportunités aux US, etc.) ? )
Bon, allez, j’y vais de ma critique (ça me servira de mise en bouche pour les trois fiches de lecture que j’ai à faire aujourd’hui) : comme beaucoup de gens, je dirais que le début est très bien, le dialogue moins (passer de la narration pure au dialogue sans incise, ça peut faire une rupture de ton intéressante, mais ça peut aussi donner une impression de trop-rapide, de baclé) (et puis je n’aime pas les dialogues où il faut lire six ou sept répliques avant de comprendre qui parle), et que la chute est effectivement à revoir – je ne l’avais même pas comprise avant de lire les commentaires.
Bon, et à part ça, tu n’avais pas un livre sur le feu, si je puis dire ? ;-)
nope
En fait Raph si on te pose obstinément la question de la provenance autobiotruc ou pas du texte c’ est pasqu’ il est tourmenté, le texte, hein. Très tourmenté. Du coup, on se dit que peut-être son auteur aussi… Alors on s’ inquiète pour ta santé mentale. Tu m’ as l’ air sain, l’ air suisse est sûrement sain (essaie de le dire vite plusieurs fois). Du coup nous voilà rassurés.
Puisque tu veux une critique négative: elle s’ impose d’ elle même. La moitié de tes lecteurs n’ a pas compris la fin. A mon humble avis, t’ aurais dû commencer par la fin et finir par le début.
Tu vas sans doute pas aimer ce commentaire super en retard, mais j’ai regardé Essaye-moi y a pas long, et ça fait un peu penser à ça.
En plus saisissant, en moins gamin (même si je raffole du film) donc plus mûr…
Encore !
Ah bah voila, on dévore pis après faut qu’on critique pfff…
Cela dit, et comme ça je rejoindrais mes prédécesseurs, la fin me laisse sur ma faim… (le changement de style – rédigé/dialogue et les sous-entendus que je n’ai pas vu je le reconnais bien volontiers).
En revanche, quelle capacité à nous faire entrer dans la tête de cette trentenaire célibataire… chapeau bas !!!
moi je trouve que écrire sur des Moleskines c est se la péter. apres, pas sure que ce soit tres constructif comme critique littéraire…
de toutes façons les idées géniales viennent toujours quand t’as rien sous la main pour les noter
Bon alors, voilà, je viens de lire ta nouvelle -oui j’ai un temps de retard- et je l’ai trouvée super.
J’suis sure qu’il y a une fille quelque-part au fond de toi pour écrire ça ;).
Après, j’ai aussi lu les commentaires, et c’est vrai que la première critique que l’on a envie d’émettre, c’est que la fin n’est pas évidente du tout à comprendre. Mais en même temps, je trouve ça plutôt bien. Une fin trop claire, c’est assez décevant, un peu frustrant même, surtout quand elle est aussi dérangeante. Donc l’évoquer de cette façon, je trouve que c’est bien pensé. Après, certes, on (en tout moi) ne comprend pas du premier coup, mais la nouvelle est courte. On cherche à comprendre qui se trouve dans le salon, et on relit. Et là, hop, le déclic. D’autant que l’on a tous les indices pour…
Du coup, vu que j’ai quelques billets de retard, je ne fais que répéter ce qui a déjà été dit dans les commentaires, m’enfin… j’avais envie de le dire quand même. :)
bon j’ai super plein de retard de lecture de blog, désolée d’avance si ça te gave de lire encore un commentaire si longtemps après.
mon humble avis est que les parties qui montrent un peu de faiblesse sont très clairement identifiées: ce sont les deux transitions.
d’abord la phrase d’introduction du dialogue, je trouve l’idée de transition très bien: “(je me sens tellement seule que je prends mes désirs pour la réalité et) je délire ou ya vraiment qq1?” reste juste à la tourner de manière à ce que le dialogue soit vraiment évident derrière. comme ya déjà le contraste du style (j’adore) faut éviter d’avoir à trop chercher pour comprendre qui est qui sinon tu perds des gens (cf un des commentaires précédent) Peut être couper en deux phrases, je sais pas. ou alors passer par la première personne (JE délire ou… ) ça ferait une transition de style aussi et puis ça rajouterait la possibilité que la suite soit que du délire enfin ça je suis pas sure que ça soit top. chai pas, stoi l’écrivailleur spa moi.
Ensuite la transition vers la chute. Là, le télescopage des deux monologues est pas assez assumé je dirais. Tel que je le vois, il suivent chacun leur fil, elle dans ses pensées de trentenaire et lui dans son plan machiavélique jusqu’à la chute où ça se rejoint (re-j’adore).
Mais si tu veux qu’on comprenne (tous) la chute faut que le type apparaisse (insidieusement) plus rapidement manipulateur (ses pensée à elle tu nous les raconte avant dc ça va mais lui il n’a que le dialogue pour exister). Par exemple la place du “[..]j’ai eu du temps [..]” un truc qui montre déjà qu’il a suivi sa vie amoureuse (en laissant l’ambigüité sur la question qu’on pourra se poser a posteriori est-ce-qu’il a juste suivi ou déjà agit)
Et pour sa part à elle, je trouve le “tu comprends […]” un peu trop parachuté, avant je verrais bien une phrase où elle se donne des excuses pour se défaire de sa promesse du genre “ah ouais mais là ça compte pas vraiment, j’aurais du être mariée là”
et j’aurais envie de qqch comme des points de suspension à la fin du “[..] et là” car il la coupe n’est-ce-pas?
et enfin pour la dernière phrase, je la comprends comme si il reprenait là où l’avait coupé donc j’aurais bien vu une reprise du “et là” -> “Et là, l’accident de ski.”
voilà, en fait avec ce commentaire j’espère surtout re-attirer ton attention sur cette note car j’espère vraiment que tu trouveras un jour le temps et le courage de la remanier cette nouvelle car je la trouve vraiment pas loin d’être vraiment top. juste un chouia à modifier.
(bon si tu l’as déjà reprise ds les milles notes que j’ai en retard, je suis triplement désolée de t’avoir importuné)