Comment je me suis presque prostitué (ma vie textuelle)

Même si, certains jours, en période glaciaire, il lui arrivait de ne pas manger ses cinq légumes, l’homme préhistorique menait une vie saine et proche de la nature. Jamais il n’attrapait le cancer du natel ou autre maladie honteuse liée aux turpitudes de la vie moderne.

Mais ne va pas croire, pourtant, que son quotidien était sans dangers (ou alors si tu y vas quand même, tu pourrais me ramener des pâtes ?, parce que avec cette pluie). Chasseur de mammouth, c’est un métier avec une énorme prime de risque. Sauf que comme les primes se payaient en mammouth, c’est un peu le serpent qui se mord la queue, sauf que c’est pas un serpent. Et que jamais un mammouth, en imaginant qu’il soit assez souple, ne ferait ça. Un serpent non plus, d’ailleurs, mais je sens qu’on se perd, là.

La médecine n’existait pas encore, le chasseur blessé par un mammouth tragique le restait longtemps, sauf s’il finissait mort. Le socialisme n’existait pas encore, les chasseurs se gardaient sans remords les meilleurs morceaux et, las, l’alité se languissait, livide, léchouillant une laitue, lacérant un lapin laineux pour en laper l’os. (On appelait ça une alité-ration).

Or, il advint qu’un jour le dénommé UhGruhrrrrrrrrrrrrrrr, une feignasse qui avait à coeur le bien-être de ses pairs, lança une idée révolutionnaire: l’assurance. Toutes les semaines, les chasseurs payeraient un cuissot de mammouth. Puis, le jour où ils viendraient à subir un accident, ils auraient le droit à 4 cuissots / mois, pendant toute la durée de leur blessure.

A condition bien sûr qu’elle dure moins de trois semaines, et à l’exception des huit premiers jours. Et elle devait survenir dans l’exercice de la chasse au mammouth, mais ne devait pas être provoquée par l’animal, auquel cas c’était son assurance qui devrait couvrir les faits. Ni par un tiers. Ni par un objet de plus de 12 centimètres. Et le blessé devait pouvoir prouver qu’il avait pris toutes les précautions nécessaires avant de se blesser.
Pour un modeste supplément de deux blancs et un bout de couenne, l’assuré pouvait également se prémunir contre les invasions de termites, les chutes de stalagmites et les fins brutales de l’ère glaciaire.

Hélas, les contemporains d’UhGruhrrrrrrrrrrrrrrr étaient des êtres frustes et, pour le dire franchement, peu ouverts aux idées modernes et, peu de temps après avoir inventé le deuxième plus vieux métier du monde, assureur, le malheureux inventa, contraint et forcé, le troisième plus vieux métier du monde, dentiste animalier.

56 Responses to “Comment je me suis presque prostitué (ma vie textuelle)”

  1. ad says:

    mais je suis decue y a pas de tex la dedans.

    PS : la secu c’est l’assurance maladie francaise …

  2. TT02 says:

    Seul le malade lovait lentement son lapin laineux sous l’aisselle. La lune luisait là-haut dans la nuit. le valétudinaire maudissait l’elephantesque malchance qui le clouait au lit. Loin les autres engloutissaient en un enorme gueuleton. Dans sa cervelle naquit l’idée de mutuelle. Mais malheureusement l’aieul rendit l’âme, clamsa, périclita.

  3. MarcelD says:

    -> TT02 : Elle m’épate, elle m’épate, elle m’épate même sans son gravatar

  4. tupeutla says:

    -> TT02 : il est marrant ton zailleule non seulement il invente des trucs de oufs pour l’époque mais en plus il casse sa pipe à l’envers rien que pour gâcher le repas des autres. Bien triste faim …

  5. Une allitération, c’est pas avec les voyelles normalement? (moi je dis ça, je dis rien)

  6. borogrove says:

    Allitération : répétition d’un même son consonne : ” un os sans soucis suça UhGruhrrrrrrrrrrrrrrr” …aujourd’hui on dirait : il chavoure chon chupa chups.