“Ouf, tout cela n’était qu’un rêve !”, se dit, encore en sueur, John-Mike, alors que les brumes nocturnes s’estompaient doucement et que son cerveau parvenait tant bien que mal à discerner le gris-pâle du monde réel de la chatoyance bigarrée de ses errances solitaires.
“Ben merde”, se dit John-Mike, qui n’était pas du matin. Lui qui ne se souvenait quasi jamais de ses rêves se demandait s’il était aussi génial toutes les nuits. Lui qui avait si peu d’imagination que même James Cameron aurait pu passer pour un génial visionnaire à ses côtés, lui qui était aussi plat qu’une batterie d’iPhone après cinq minutes d’utilisation intensive, avait tissé en songe les contours, il en était sûr, du roman le plus imaginatif depuis le truc avec le hérisson. Il se voyait déjà en haut de l’affiche, scénariste au moins pour Luc Besson.
Fébrile, il se mit à retranscrire sur un carnet ce dont il se souvenait, avant que son rêve ne s’en aille à jamais. Quand sa callipyge épouse Pélagie s’étonna de le trouver là, en caleçon fleuri, ni rasé ni petit-déjeuné, en train de griffonner rageusement alors qu’il ne s’était plus servi d’un stylo depuis l’époque où le sudoku était à la mode, il lui raconta.
– C’est, narra-t-il, l’histoire d’un mec qui a une tache de naissance et une tâche à accomplir. Comme il est plutôt genre cool, il décide d’accepter de sauver le monde, comme le lui demande un vieux magicien que tout le monde croit fou mais en fait non. En chemin il rencontre Zbrodja, son amour d’adolescence, qu’il avait cru morte enlevée par la mafia norvégienne. Leurs sentiments sauront-ils renaître comme jadis, ou seront-ils à jamais effacés par la patine du temps ?, d’autant plus qu’il doit tuer le père de cette dernière à cause d’une sombre histoire de rivalité villageoise ancestrale.
– Ca me rappelle quelque chose, un peu, lui répondit sa pétulante épouse Pélagie, qui avait des lettres. Tu es sûr de pas avoir déjà lu ça quelque part ?
– Ah je pense bien, rétorqua John-Mike tout en nourrissant Flanagan, leur hamster domestique, de l’autre main, puisque de toutes façons, tout a déjà été écrit. Mais c’est là qu’intervient la chute, géniale et surprenante.
– Je suis tout ouïe, s’enquit Pélagie, qui aimait les surprises et les Fiat Panda.
– Alors à la fin, en fait, et ça tu vas pas me dire que tu l’as déjà lu quelque part, le héros se réveille et s’exclame “Ouf, tout cela n’était qu’un rêve !”
Wow… quel billet ! 5* !
J’ai l’impression que tu aimes bien la structure type blablabla//dialogue :)
Quant au héros de l’histoire, je crains que son griffonnage ne soit qu’un écrit vain…
les anatidés ne sont plus ce qu’ils étaient, moi je dis.
Bel exercice de style.
C’est plutôt brillant, c’est tonique et ça tourne en rond en faisant exprès: c’est beau comme un hamster à paillettes!
Celui qui arrivera un jour à tremper un Fuligule morillon dans son café gagne toute mon admiration…
Est-ce que les rêves sont coupés lorsque l’on passe dans un tunnel ?
Faudrait voir à pas prendre les enfants du bondieu pour des canards sauvages…
J’aime beaucoup !
(Et des bisous à Flanagan).
John-Mike, c’est pas lui qui avait écrit le scénario de “Reviens pas trop tard tu es si beau sous la pluie pour faire l’amour à des pinceaux”…?
J’aurais rêvé rêver de ton texte (avant que tu l’écrives, sauf que moi, j’aurais dit ce qu’il mange, Flanagan, parce que ça peut aider des gens.)
Hélas.
En grand sportif, j’ai déjà fait une pélagie. Ça pique.
Hé hé… L’histoire d’une tache de naissance, en fait.
J’ai rêvé que je lisais un post “Fuligule morillon” sur fond bleu…
Je sais pas pourquoi j’ai du mal avec ce texte. Un abus de mot de trois syllabes qui crame mon cerveau de blonde?
En fait il me fait penser au billet “comment transformer un texte de 3 lignes en mémoire de maitrise”, mais version pratique.
Je dois être de mauvais poil.
Fuliculi, fuliculi, fuliculi, fulicalaaaaa
(c’est la musique durêve ?)
Flibule la bulle tombat comme une mouche et fit splash en lisant une posesie talentueuse. Jean-Jacques était un type difficile à convaincre qui fut subjugué tout autant (lui fit boom!)