La Préhistoire, un mardi matin.
Le chef UhGruhr le suspicieux était bien embêté. Lui et les hommes de son clan étaient revenus de la chasse au mammouth bredouille. Ils avaient abattu en chemin un vieux cerf, un renard blessé et quelques douzaines de blaireaux, la subsistance ne viendrait pas à manquer cet hiver, mais tu sais ce que c’est, le blaireau, c’est pas aussi tendre que le mammouth et ça fait nettement moins prestigieux.
Il se confia alors à son fidèle conseiller UggrUhhr.
– Je peux pas me permettre ça en ce moment, avec le renouvellement de la chefferie qui approche, c’est mauvais pour moi. »
– L’important, ce n’est pas le message mais la manière de le communiquer », répondit alors UggrUhhr.
– Ah ben c’est vrai que nous avons joué de malchance, les éléments étaient contre nous avec l’absence de plusieurs chasseurs indiscutables actuellement blessés et un manque d’automatismes collectifs ainsi qu’un fort vent de face qui ne nous a pas aidés et je ne cherche pas des excuses, mais je dois dire que le mammouth a fait preuve d’un manque flagrant de fair-play. »
– Ah mais çe ne passera pas, il faut communiquer sur du positif, parler des réussites et non des échecs, tenter de capitaliser sur le blaireau. Je vais organiser un event. »
– Un évent ? C’est pas du tout la saison de la baleine, là… »
UggrUhhr passa outre cette dernière remarque et lança une grande campagne de communication. Il rappela que le blaireau était un produit de consommation traditionnel et que sans vouloir rien insinuer, depuis qu’on avait commencé à manger du mammouth, il faisait nettement plus froid. Il organisa un grand concours de recettes de blaireau et fit appel à un célèbre cuisinier pour donner des conseils de préparation :
– Là, on va être sur de la viande plus filandreuse, avec une pointe d’acidité en nasale et d’amertume en arrière-bouche, qui va bien se marier avec le côté plus rond de l’épine vinette. Par contre, faut laisser cuire au moins huit heures sinon c’est imbouffable, surtout que bon, la moitié du clan a perdu la moitié de sa dentition. »
Mais la cote d’UhGruhr le suspicieux ne remontaient pas, au contraire, on disait de lui : « Non mais à trois mètres, il le rate le mammouth, même ma grand-mère les yeux fermés elle l’aurait eu, comment veux-tu, il avait été superbement décalé sur le côté gauche par Uhhhhgrhr, c’est pas parmis de rater des mammouths pareils. Et en plus, moi, le blaireau, ça me colle des aigreurs d’estomac. »
Puis UhGruhr le suspicieux fut renversé par UggrUhhr, qui laissa tomber son idée de communication pour lancer le concept de pouvoir de droit divin qui, grâce à une campagne de presse savamment orchestrée et contre toute attente, prit plutôt bien.
Je pense avoir compris le but de cette histoire !
Je pense ne pas avoir compris le but de cette histoire. Mais c’est pas grave, j’aime bien apprendre comment vivaient nos ancêtres avant les Gaulois.
Une bonne idée serait de relancer la chasse aux blaireaux qui, sous des pretexes gastronomiques vaseux ne sont plus chassés et se multiplient (j’en ai même vue dans ma télé, alors c’est pas pour dire mais quand même quoi !!).
merci beaucoup pour le conte.
Je constate que du temps de la préhistoire ils visaient mieux qu’ aujourd’ hui car now il faut porter une veste orange fluo, une casquette orange fluo, des grelots aux pieds pour se faire ouïr des autres afin de sauver sa peau de tous ces prédateurs humains armés d’ armes à feu qui sont obligés de bouffer leurs congénères pour avoir pitance à se mettre sous les fausses dents en céramique.
Nan mais quand même le plus simple, c’est d’aller à la boucherie du quartier.
Y sont trop cons, ces préhistoriens.