Quand tu as une chanson qui te reste coincée très fort dans la tête, il faut la chanter très fort. J’ai appris ça dans Kaamelott, c’est dire si c’est vrai.
Mais parfois, cette chanson, c’est du C½ur de Pirate, alors tu ne peux pas la chanter très fort, sous peine que ton épouse, ton chat, tes voisins, tes collègues, la caissière de la Migros demandent le divorce. Alors tu menaces de te trépaner en attendant d’enfin pouvoir dire Adieu à cette chanson.
Et pour te venger, tu fais partager ta douleur au monde en BLOGUANT les paroles. Ce qui n’est pas une mince affaire, puisque même les fans y perdent leur lapin.
Bref :
Adieu
Hé mais adieu st’amie ! Ça joue ou bien ?
Tu ris si mal,
Ah oui, ça attaque direct, même pas un petit round d’observation. Hé, ouais, je sais, j’ai un rire qui porte, un peu. Mais bon, déjà qu’on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui, si en plus on ne peut même pas rire n’importe comment, on n’est pas sortis de l’auberge.
tu ris de vide
C’est à cause de ce que j’ai dit sur Zaz ?
Non mais faut comprendre, la législation officielle du nouvel humour stipule que pour rire d’une minorité, juifs, grosses, femmes, cyclistes, chanteuses à textes, tu dois pouvoir prouver que tu appartiens toi-même à cette minorité depuis trois générations et que tu manies l’auto-dérision avec ironie, forcément, y a un moment où tu es obligé de rire de vide, de gens qui racontent leur quotidien avec humour et décalage, et tout le monde peut s’y retrouver, c’est ça qui serait drôle, l’identification, « ohlala, là, il a ouvert une porte, et moi, tous les jours, j’ouvre des portes, génial, mais où vont-ils chercher tout ça ? »
Des taches de vin sur ta chemise
Ah oui, ça. C’est vrai que je suis assez maladroit, et que parfois je me fais des taches, et que je préfère en rire avec ironie et auto-dérision parce que si je me faisais seppuku à chaque fois, il me resterait plus des masses de chemises propres. Ou alors des noires.
Qui à deux boutons éclatait
Oh ? C’est parce que c’est une vieille chemise, mais j’y tiens, elle me porte chance, je la portais le jour où j’ai décidé de porter des chemises.
Sur ton corps qui me repoussait
Oh hé, ça va, je suis physiquement différent, mais avec un petit effort d’imagination, je suis pas si mal que ça, d’abord. Et moi, au moins, je sais prononcer les é.
Tu fais l’amour en deux poussées
Alors que, pourtant, normalement, il faut plutôt tirer.
Pardon.
Déjà, C½ur de, j’aimerais savoir comment tu es au courant de ça. Et puis ensuite, ça peut arriver (je l’ai lu sur le blog de Maïa Mazaurette).
Blâmant le manque, la tournée
La tournée ? « Oops, pardon, mais faut comprendre, c’est parce que Roger nous a remis une tournée alors… »
Ah non, pardon, tu parles de ta tournée
Et pendant que tu t’articules
Oui ben je m’articule parce qu’avec ton petit défaut de prononciation, là, je préfère préciser.
Moi je soupire et toi
J’ai quand même super peur de la rime, là.
Tu me menaces de partir
Ah non, ça va.
Parce que je hurle quand
Non, j’aurais pas dit hurler. Pour une chanteuse québécoise, je te trouve même très retenue. C’est un peu la seule qualité que je te trouve, même.
Tu chantes tes souvenirs
Eh bien, chéri,
Hé, d’où tu me parles sur ce ton ?
prends donc la porte
Ah ben merci, justement, on hésitait à en mettre une à la cuisine.
Oui, oh, je sais, plus personne ne fait cette blague depuis 1908. Mais je te rappelle que je ris de vide.
Car tu sais que plus rien ne m’importe
Je l’ignorais.
Mais dis-moi adieu demain
Aujourd’hui, c’est pas possible ?
Mais dis-moi adieu en chemin
Oui, voilà, bonne idée.
Va voir les autres, je n’en pense rien
Oui, oh ben moi j’aimerais bien, c’est ma radio qui t’a imposée.
Je t’ai aimé, mais je t’assure que c’est la fin
Je l’ignorais. Enfin, c’est mieux comme ça.
Crois-tu pouvoir enfin me dire
Que tu veux bien qu’on reste amis
Tu dis ça parce que je t’ai followée sur Twitter ?
Non, c’est gentil, ça va comme ça
Des amis j’en ai plein déjà
Oui ben moi aussi. Sur Twitter.
Je n’aurai donc plus à t’entendre
Rentrer la nuit quand j’attends l’aube
Qui arrive en poussant les heures
Ah tiens, pardon, je commence à me dire que ce n’est pas vraiment à moi qu’elle parlait. Pardon. Bon, du coup, je veux pas me mêler, mais le mec, si tu l’avais un peu moins engueulé sur sa façon de rire ou de boutonner sa chemise, il serait peut-être rentré plus tôt, aussi, non ?
Moi je me lève et toi
Comment veux-tu ton vestibule ?
C’est donc une très belle chanson, porteuse d’espoir : l’espoir que même quand on se met dans une situation périlleuse et inextricable, du genre être le chum de C½ur de Pirate, la lumière bout toujours au bout du tunnel.
Comme quoi Coeur de Navet peut inspirer de bien belles choses sans rime en ule.
Je confirme: il n’y a pas de porte à cette cuisine.
J’ai toujours été contre le téléchargement illégal, je ne comprends pas que ce groupe en face l’apologie.
mon dieu quel joli blog avec plein de vrai morceau de vacherie dedans, moi si j’etais coeur de, je passerais un coup de fils à Zaz pour monter un complot anti-helvete
J’ai les 4 notes du générique de “Castle” coincé dans la tête depuis Samedi. C’est super chiant à chanter à tue-tête.
Ouais, mais les Québécois, ils aiment jongler avec les mots et parfois, ça veut rien dire.
Ouais mais là c’est pas du jonglage, c’est plus de la clownerie.
Je ne connaissais pas du tout cette chanson. Pour mieux faire corps avec ce billet je me suis évertué à aller l’écouter. Donc là je l’ai dans la tête.
Ouais donc en fait je sais pas si j’ai bien fait de venir lire ici ce soir.
Il en faudra plus pour me faire décrocher de Garou et Rock Voisine !
Ben oui quoi, elle est à peu près aussi utile et talentueuse que France Gall à son âge… Mais si elle nous assure que c’est la fin, j’avoue que je ne dis pas non…
On s’est mis d’accord pour la couleur de peinture du nouveau vestibule ou bien ?
Imaginez que des étrangers vont peut-être apprendre le français avec cette chanson …
Bravo, je déteste coeur de pirate!!!