Cette année, c’est le 20e anniversaire du meilleur album de rock’n’roll de tous les temps (si, si, j’insiste). Mais ça fait aussi 20 ans que nous autres, francophones, préférons Nirvana en yaourt et n’avons jamais vraiment cherché à comprendre de quoi ça parlait. Hélas, je me propose de rerompre le charme.
In Bloom
En fleur
Sell the kids for food
Vends les enfants pour de la nourriture
Justement, parce que j’habite près d’une école, je me posais la question : est-ce que je peux vendre ceux des autres ? Et est-ce que ce ne serait pas plus économiquement responsable de supprimer les intermédiaires et, au lieu de les vendre pour de la nourriture, de les manger directement ?
weather changes moods
La météo change les humeurs
C’est vrai.
Spring is here again
Le printemps est de retour
C’est faux. Mais c’est parfois vrai.
reproductive glands
Glandes reproductives
Bien sûr, tout ça n’a pas l’air hyper cohérent. Mais quand on y réfléchit, si : cette chanson parle d’un jeune homme qui, à cause du retour du printemps, est d’humeur badine et démonstrative. A tel point que, quand la brise revient, il se retrouve affublé de nombreux enfants et de pas un seul petit morceau de mouche ou de vermisseau pour les nourrir, alors il décide de les vendre pour se nourrir, et c’est bien légitime.
[Répétition 1] :
Hey – He’s the one
Who likes all our pretty songs
Hey c’est celui qui aime toutes nos jolies chansons
Le vendeur d’enfants est un fan de Nirvana, mais seulement des chansons jolies (genre celles qui parlent d’un enfant qui veut sa maman ou encore celles qui parlent de boire du thé, je suppose).
And he likes to sing along
Et il aime chanter tout le temps
Quelqu’un de très badin, de très joyeux, donc.
And he likes to shoot his gun
Et il aime tirer au pistolet
Et du coup, la vente de ses enfants est une très bonne chose, car ce n’est pas un loisir très familial, contrairement à la couture (par exemple).
But he knows not what it means
Don’t know what it means, when I say:
Mais il ne sait pas ce que ça veut dire, sait pas ce que ça veut dire quand je dis..
Suspense. On ne saura pas ce que le jeune homme ne sait pas. Je sais pas vous mais je suis impatient.
[Répétition 2] :
He’s the one
Who likes all our pretty songs
And he likes to sing along
And he likes to shoot his gun
But he knows not what it means
Knows not what it means when I say yeaahh …
Il est celui qui aime toutes nos jolies chansons et il aime chanter tout le temps et il aime tirer au pistolet, mais il ne sait pas ce que ça veut dire, sait pas ce que ça veut dire quand je dis ouais.
C’est souvent le problème des teasers : l’attente est meilleure que le verdict.
We can have some more – nature is a whore
Bruises on the fruit – tender age in bloom
Nous pouvons en avoir plus, la nature est une pute
Pourriture sur le fruit, âge tendre en fleurs.
Kurt Cobain, apparemment, a acheté les enfants de son fan qui voulait les vendre pour manger. Mais il constate que ces derniers souffrent d’acné juvénile et il est très énervé, et on peut le comprendre, quand on fait un achat important, on peut s’attendre à ce qu’il ne souffre pas d’acné.
C’est une très belle chanson, porteuse d’espoir et d’un message fort : quand vous achetez quelque chose à un marchand ambulant, vérifiez attentivement la marchandise, sinon vous ne pourrez pas vous plaindre ensuite.
Et histoire de réduire notre empreinte carbone, est-il possible de faire soi-même ces enfants à manger ?
J’ai cru voir passer un gros ogre :-)
Tiens, prends donc ça :
http://www.youtube.com/watch?v=VpDJgowNGM0
Je ne savais pas que mon badge “restez jeune, mangez des bébés” était un hommage à Kurt, je vais le porter avec encore plus de fierté (et toujours sans anti-ride).
Question toutefois : le côté locavore est-il approuvé par ras la fraise dans ce cas précis ?
(j’attends la réponse avec impatience vu ma récente installation face à un préau)
Tiens je reprendrais bien une madeleine de Proust…
C’est une chanson révolutionnaire, un vibrant hommage au communisme.
Le printemps d’un monde meilleur dans les pétales de fleur, un fusil à la main : on dirait une affiche maoïste des années 60.
Et en plus il est question de manger des bébés. CQFD.
(D’ailleurs j’aimerais bien qu’on m’explique comment manger un bébé proprement quand on doit se trimballer un couteau entre les dents : des années que j’essaie, ch’arrive pas, cha gliche et h’en fout ‘artout)
@ You : tu écartèles bien proprement après congélation (ça évite les tâches de sang), puis tu haches avec le couteau. Même les os, rendus cassant par la congélation, se laissent faire. Il faut un peu d’entraînement, mais après une dizaine de nouveau-nés, tu peux passer sans autres aux bébés jusqu’à un an. C’est ensuite que ça se complique.
De rien.
Pour les cuissons, c’est à ton goût, je te laisse fouiller les blogs de cuisine ou marmiton, tu devrais y trouver ton bonheur avec un peu d’imagination.
[…] Butch Walker fait partie de ces artistes plus souvent connus du grand public pour leurs travaux dans l’ombre : production (Raditude de Weezer) et composition (titres pour Fall Out Boy, Avril Lavigne…). Sa reprise de In Bloom est une contribution à la compilation hommage à l’album Nevermind publiée par le magazine SPIN. Le titre original représentait tout ce qu’était Nirvana à l’époque : mélodie intéressante (rare pour un groupe du genre), un arrangement simple, brutal et efficace, et des paroles pour le moins obscures. D’après Come As You Are de Michael Azerrad (recommandé pour tous ceux qui souhaitent connaître l’histoire du groupe de l’intérieur), le refrain parle du public alors grandissant de Nirvana qui ne faisait finalement que suivre la mode. Et pour les couplets, à chacun son interprétation (j’aime beaucoup celle-ci). […]
aujourd’hui c’est le 10e anniversaire d’un album grave bon (des visages, des figures) et on nous casse les oreilles avec deux avions qui ont fait un détour par des tours
C’est l’incendie, le grand incendie