– Bon, vous commencez lundi. »
– Ah mais parce que je vous ai pas encore parlé de mon expérience, j’ai été trieur de cornichons et… »
– C’est bon, je vous dis. »
– Bon ben super. Mais ça consiste en quoi, le job ? J’ai pas super bien compris… »
– Résoudre la crise de la dette. »
– Ah oui, quand même. Vous êtes bien sûr que j’ai les capacités ? »
– Bon. Imaginez par exemple que les collectivités publiques soient toutes endettées. Que les banques soient au bord de la faillite. Que les grandes entreprises soient obligées de licencier. Que toi-même, tu aies une demi-trentaine de crédits. »
– Oui, je dois pouvoir imaginer ça. »
– A un moment donné, si tout le monde doit du fric à tout le monde, il doit bien y avoir un type à qui on doit du fric, sinon c’est l’anarchie. »
– Ce sont les patrons et les banques qui nous spolient… »
– Et merde, j’ai jamais pu encadrer les communistes. »
– Alors il est où ? Et surtout, je viens foutre quoi là dedans ? »
– C’est Smoaghl, un dragon. »
– Ah tiens. »
– Oui. »
– Ça alors. »
– En effet. »
– Un dragon ? »
– Vous savez comment ils sont, ils adorent l’or et tout. Ils se couchent dessus, ça les détend, c’est traditionnel chez eux. Bon, là, il est surtout couché sur un énorme trésor de reconnaissances de dettes et de transactions banquières, c’est moins confortable, du coup ça le rend un peu grognon, mais l’intention y est. »
– Mais que fait le gouvernement ? »
– Justement, c’est là que vous intervenez ! On monte une petite équipe d’aventuriers pour aller le trucider, et en échange vous pouvez garder la peau pour en faire des sacs à main et des bottines. »
– Ah oui… mais il va y avoir des elfes et des nains et tout ? parce que moi, bon, niveau expérience, j’ai gardé des vaches une année à l’alpage mais le dragon j’ai jamais fait. »
– Non, pas d’elfes, pas de nains, juste une douzaine de titulaires de l’aide sociale dans le cadre d’un programme novateur de réinsertion mais n’ayez crainte, vous serez encadrés par deux assistants sociaux de niveau 12. »
– Ça a l’air moins facile que la fois où on avait nettoyé les rives du Rhône avec une brosse à dents, quand même. »
– Non mais le topo est simple, vous partez, il vous arrive en route deux trois aventures secondaires, ça fait un peu peur mais vous vous en sortez quand même, après, quelques péripéties, peut-être même un petit intermède romantique pour capter le public romantique, puis arrivée dans l’antre du dragon, là, deux ou trois personnages secondaires vaguement attachants mais pas trop quand même finissent comme la saucisse que on avait bien dit qu’il fallait pas en rajouter sur le gril on a eu bien assez avec les chips mais tu veux jamais m’écouter du barbecue de l’été dernier, puis confrontation. Là, escalade, la situation devient franchement périlleuse, à deux pages de la fin, on se dit que c’est foutu mais soudain, découverte du point faible du dragon, le faire-valoir rigolo mais un peu inutile du héros, et je pense que ce serait totalement un job pour vous, sans vouloir vous influencer, se sacrifie, tout le monde pleure un peu mais bon, et ensuite tout le monde danse la ronde de l’amitié et le tour est joué. »
– Ah ouais, ok. »
Et hop!
Ah c’est comme cela que l’on recrute le faire-valoir rigolo mais un peu inutile du héros. C’est marrant le cinéma comme industrie.
Et les nichons sont cachés dans le corps… joli :-)
y’en un tag “nichons” sur le post, là!? Ils sont où les nichons? Je suis venu pour rien?
C’est comme ça qu’ils ont choisi les ministres en France, non ?
(Et t’aurais dû participer à l’écriture du scénario de Bilbo, moi j’dis.)
Je suis venu uniquement pour les nichons ! Je repars bredouille et en colère !
On ne parle pas assez de moi dans cette histoire !
Archimage, vous ne seriez pas en fait le hyp pervers, vous avez le même avatar
C’est vrai, c’est très louche tout ça…
Comment osez-vous dire de pareilles inepties insipides, Navet ! Je ne vous salue pas !
J’ai peur dans la nuit, maintenant, à cause du dragon…
Je me demande ce qu’il y a après les wapitis…
Waaaa ! Pitié qu’on ne le saura pas aujourd’hui !
ÇA FAIT UN PEU PEUR
<3