ta-ta-ta ti-ta-ta-tan

Normalement, l’actualité, entre les fêtes, c’est bêtisier, rétrospectives et horoscope. De temps en temps, les gens en ont marre et organisent une diversion. Lothar en 99 ça avait bien marché. Du coup, y a deux ans, ils ont organisé un tsunami dans des pays vachement loin, mais avec assez de touristes dedans pour que ça fasse oublier un peu la dinde.
Cette année, rien. Heureusement, un dictateur et quelques stars ont décidé de trépasser. A tel point que dieu, débordé sur l’aile gauche, a plus le temps de poster. Alors je sais ce que vous allez dire, mais trois types qui cassent leurs pipes en quatre jours, faudrait demander l’avis d’une historienne de la pipe, mais il me semble que c’est trop pour être une coïncidence. (Vous alliez dire, fais gaffe, derrière toi, un wapiti géant)(Non? Au temps pour moi)

Je vais pas te parler de James Brown, ça me rappelle trop de mauvais souvenirs. Je vais pas te parler de Gerald Ford, l’inventeur de la voiture, non plus.

Par contre, j’aimerais rendre hommage à Pierre Delanoë. On le sait peu, mais avant de succéder à Frank Tibéry à la mairie de Paris, Pierre Delanoë a été un grand parolier. Tellement qu’on a tous appris une de ses chansons à l’école, tu sais, quand les voix de basse se mettaient derrière à gauche et les contraltos devant au milieu, et que y avait Maurice et Adhémar qui faisaient exprès de tout déformer les paroles, c’étaient trop des déconneurs, et que toi ça t’embêtait un peu d’être le seul mec à pas être derrière, parce que ça allait finir par se voir que tu chantais faux.

On doit par exemple à Pierre Delanoë Stewball, trésor d’humour noir, dans lequel Hugues Aufray pleure le décès de son petit cheval blanc qui a fini en ragoût. On lui doit aussi La ballade des gens heureux, terreur des rédchef du monde entier, dans lequel le sémillant Gérard Lenorman affirme sans rougir Journaliste pour ta première page Tu peux écrire tout ce que tu veux Je t’offre un titre formidable La ballade des gens heureux. Non parce que tu t’imagines, un peu, la séance de rédaction? “Bon alors les gars, en une, on met quoi? Les déclarations de Sarko à propos du genou gauche de Ségo, le bêtisier de l’année, les culottes de Britney Spears, ou alors sinon y a eu 23 200 morts dans un accident de tabouret, mais c’est au Tadjikistan, je sais même pas si ça existe, comme pays, en plus, y a Gérard Lenorman, il a dit qu’on devait mettre la ballade des gens heureux comme titre, alors bon, même si c’étaient tous des pauvres, ça va le faire moyen, les gens vont se demander si c’est balade ou ballade qui prend deux l”.

Mais Delanoë a aussi écrit pour un grand de la chanson française, Michel Sardou. Celui là même qui après une longue carrière a eu un sursaut de lucidité et chante aujourd’hui “Le monde est sourd”. On doit à la complicité de ces deux hommes “Le France“, où Sardou demande qu’on ne l’appelle plus jamais France, suite à un quiproquo amusant: un soir qu’il était bourré, Michel Berger l’avait confondu avec France Gall (la chanteuse, pas le match du rugby) et avait essayé de lui jouer du piano debout.

Et comme cette note fait déjà douze pieds de long, je te parlerai demain de cette chanson sans laquelle les mecs bourrés au fond du bar à quatre heures du matin se sentiraient nus comme un joueur de tuba sans agrafes à leur slip, Les lacs du Connemara, dans laquelle (comment je maîtrise le supense) nous découvrirons comment Maureen a plongé Nue dans un lac Du Connemara.

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