spamafaute II

A vous tous qui, jour après jour, m’écrivez.

A vous qui faites que jamais, au grand jamais, je ne me sens seul dans l’effrayante immensité de ce monde virtuel, où plus que jamais nous sommes proches et pourtant parfois si isolés; à vous qui, jour après jour, faites déborder toutes mes adresses e-mails de courrier, sauf peut-être celle chez gmail parce que j’ai un peu oublié de vous la communiquer.

Aujourd’hui, c’est à vous que je m’adresse et que je dis, du fond du coeur, les yeux dans les bits: c’est gentil, mais faudrait voir pour me lâcher cinq minutes, maintenant, merci.

Nous ne nous connaissons pas vraiment, vous et moi. Sinon vous sauriez que je ne porte pas de montre et que si j’en portais une, ce serait sûrement pas tes espèces de fausses rolex en carton qui puent.
Et vous arrêteriez de me bassiner à longueur de temps, et en anglais qui plus est, pour me refourguer des milliers de médicaments, dont plein destinés à recouvrer au plus vite une vigueur que, sans vouloir offenser ceux qui trouvent qu’on parle de moins en moins de poneys qui s’ébrouent joyeusement dans les vertes prairies sur ce blog, je n’ai pas encore perdue. Enfin je veux dire, on n’a plus vingt ans, ni même vingt-et-un an, trois mois, douze jours et une semaine, mais quand même, vous allez finir par me vexer avec vos conneries. Ou par me refiler des complexes, et ensuite vous m’enverrez des mails pour me dire que vous avez trouvé un super médicament qui résoud immédiatement tous tes complexes trois minutes chrono, sauf les complexes de vacances et le complexus solaire.

De même, et un peu dans le même ordre d’idées, je sais bien que je ne suis ni Rocco Siffredi ni même Rocco Minute Soupe. Mais croyez bien que si d’aventure je tenais à m’enlarger quoi que ce soit, je ne ferais pas confiance à des gens qui passent leurs journées à envoyer des mails à des inconnus. Je ne voudrais pas courir le risque de me retrouver avec une blague en pps dans ce secteur-là.

Tout ça pour vous dire, Reginald, John et vous tous qui profitez lâchement que je n’ai pas mon antispam sous la main pour m’asséner perfidement votre prose aléatoire: Ta gueule.

Comments are closed.