No Heidi

Le week-end prochain, le peuple suisse vote.

Pour une fois, il n’y a qu’un seul objet de vote, enfin, à part les objets communaux, cantonaux et le vote démocratique rituel de la famille Bollomey pour savoir si on regarde TF1 ou M6 ce soir : êtes-vous pour ou contre la violencefaut-il continuer d’autoriser les soldats à conserver leur fusil à la maison. Parmi les arguments avancés par les opposants à cette initiative, la “tradition”. Laisser rouiller son fusil à la cave, ou au contraire le bichonner dans son lit, tu comprends, c’est une de ces traditions sans lesquelles la Suisse s’écroulerait, un peu comme la fondue et le joddle. Car sans traditions, l’homme n’est rien de plus qu’une bête perdue dans une nature hostile.
Fort bien. Voici une liste non-exhaustive de traditions helvètes à conserver ou faire revivre, et plus fissa que ça. Les partis intéressés à développer ces idées peuvent me contacter.

    • Nos vaillants ancêtres helvètes, qui ont tenté d’aller s’installer, pas con, du côté de Toulouse avant de se faire gentiment rétamer par César, ont pris soin, avant de fiche le camp, de brûler tous leurs villages. Renouer avec cette tradition celte, tous les étés au moment d’aller tenter d’envahir l’Aquitaine, vivifierait le secteur du bâtiment ainsi que celui du sapeur-pompisme.
      Les röstis, plat national ? Je rigole. C’est – comme par hasard – les Américains qui ont inventé la pomme de terre. Foin de cette impérialiste tubercule ! De la purée, oui, mais de panais. Des gschwällti, oui, mais avec des navets ! Notre savoir-faire culinaire ancestral (aussi appelé, en pays barbare, le beurre) n’a que faire de ces importations outre-Atlantique. Enfin, sauf le cacao : faut pas déconner non plus. Et le maïs, mais juste pour les vaches.
      Tradition inventée en 1515, la défaite honorable a longtemps été la fierté du peuple suisse : on ne gagnait jamais rien, ok, mais on perdait avec panache. Heureusement, tout semble rentrer dans l’ordre aujourd’hui, sous la férule de notre chef religieux Roger Federer.
      S’il est une tradition bien de chez nous que les autres n’ont pas, c’est bien la fête fédérale. De lutte, de fanfare, de joddle, de saucisses, de gym… Mais la participation est toujours plus mince. C’est un scandale. Les fêtes fédérales de gymnastique sont l’occasion de se retrouver, tout le pays uni, autour de l’exaltation du corps et de l’esprit, comme le démontre clairement cette vidéo
      Le fédéralisme fait notre force. Chaque canton s’organise comme il veut, scolairement, culturellement, gère ses routes et c’est très bien ainsi, cela permet à chacun de garder ses spécificités. Je trouve quant à moi dommage que l’on affaiblisse ce système et que l’on ait renoncé à utiliser des systèmes monétaires et métriques différents dans chaque canton. Cela me semble dangereux pour notre identité. Moi-même, il y a des jours où je ne déteste pas les Vaudois et je me suis même surpris à parler en suisse allemand.
      Guillaume Tell n’a jamais existé. Winkelried encore moins. Le pacte signé le 1er août 1291 n’avait pas grande importance. Alors franchement, pourquoi dépenser des millions pour empêcher les gens de porter de fausses Rolex de temps en temps ?
      La Suisse, sans matières premières, a longtemps été un pays pauvre. Je ne vois pas de quel droit on a renoncé à cette tradition, privant ainsi nos aînés de tous leurs repères en les obligeant à manger à leur faim tous les jours.
      Au XIXe siècle, l’angélisme gauchiste a voué au chômage des milliers de mercenaires. Or, il faut le dire, ce n’est pas la guerre qui tue. Si elle est bien faite, elle est sans danger. Et, grâce à la formation efficace dispensée par notre armée, il n’y a aucune raison de la faire mal. De plus, il est évident qu’on est bien plus concentré sur sa guerre quand on la fait pour des raisons financières, sans se focaliser inutilement sur des considérations nationalistes qui pourraient nous déconcentrer. Certains jeunes tentent aujourd’hui, maladroitement, de faire revivre cette tradition, mais évidemment, tout le monde s’en offusque, à cause de la bien-pensance crasse.
  • 11 Responses to “No Heidi”

    1. […] This post was mentioned on Twitter by raph and funambuline, sc72_. sc72_ said: Je vais voter contre les armes à domicile, et/mais j'adore ce billet : No Heidi http://bit.ly/g57cnm @bonpourtonpoil […]

    2. funambuline says:

      Je m’étonne de la non existence de tags tels que “rösti”, “fédéralisme”, “le gruyère n’a pas de trous” et “fierté du peuple suisse”.

    3. Doc Ronron says:

      euh… m’sieur, on pourrait pas envahir les Iles Fidji plutôt?

    4. raph says:

      le tag vache résume tout ça

    5. John Néri says:

      Ouais, tu as vu l’affiche avec le criminel endurci à qui on ne va pas laisser le monopole des armes ?
      C’est elle qui m’a décidé à voter oui.

    6. raph says:

      J’avais décidé avant parce que je suis un sale gauchiste idéaliste angéliste, mais en effet, cette affiche véhicule des idées, comment dire, intéressantes.

    7. Coquillette67 says:

      Vous pourriez (Vous: Suisseurs)decider de manufacturer des fusils en chocolat de chez Rolex, qu’on brulerait avant le depart en vacances, sous la presidence de Roger Federer. Ca c’est du regroupement legitifere! (meme que je suis sure que ca existe meme pas ce mot. On peut essayer “legitifique” ou “legistatulaire” a la place. Juste soyez sympa, ne revenez PAS a Toulouse, mes parents ne vous ont rien fait!

    8. TT02 says:

      Ah oui je vois ! La suisse a un doigt en l’air. Mais est-ce le bon ?

    9. Quand j’entends Jacques Brel chanter ‘le plat pays’ …
      Quand je vois Benoit Poelvoorde jouer la comédie …
      Je suis un tout petit peu suisse moi aussi

      J’espère que votre beau pays retrouvera un gouvernement très bientôt

      Cordialement,

      Le Docteur Chocapic

    10. stephane says:

      Il paraît que les alsaciens sont des belges qui ne sont pas arrivés jusqu’en Suisse. Qu’en pensez-vous ?

    11. chou rave says:

      tubercule est masculin (comme bidule, pédoncule et brocoli)