Surtout les notes

Au début, y a la phase “haaan si ma mère elle me voit elle me tue”. On crapote en soirée et un peu à la récré pour avoir l’air cool comme le grand Olaf, celui qu’a déjà vu une fille toute nute et qui fait du surf et du hula-hop. Et le soir venu, on avale 45 tic-tac pour dissimuler son forfait.

Puis y a la phase “t’façons j’arrête quand j’veux”, sauf qu’on veut jamais, on continue jusqu’aux exams parce que c’est tellement le stress, pis jusqu’à la fin des vacances parce que, pis finalement y a encore un exam à la fin de l’année prochaine. On arrête de temps en temps, mais on se retrouve à faire les pauses au coin fumeur, parce que on préfère faire la pause avec Jean-Paul le rigolo qui fume à la pause qu’avec Hortensia, qui passe ses pauses à réviser les maths.

Puis on finit par arrêter d’arrêter. Chaque fois que le paquet augmente on se dit: à 3 4 5 5 francs 50, j’arrête, mais on n’y croit plus trop. On se doute bien que ça tue, que c’est pas très sain, tout ça, même si la télé et notre entourage nous le répètent inlassablement. Dans une volute, on se dit que y a plein d’autres choses qui tuent: l’armée, les rideaux (on peut s’étouffer avec), les camions, les enclumes.

Et un jour on finit par se dire que finalement, quand même. On devient insupportable, on dort plus, mais c’est pour la bonne cause. Et là, on se sent tout de suite mieux, on sent l’air pur affluer dans ses poumons, je veux une putain de clope bordel de merde, on se rappelle avec nostalgie qu’à quinze ans, qu’est-ce qu’on peut faire comme conneries.

4 Responses to “Surtout les notes”

  1. raph says:

    et un jour, ce billet a bientôt 4 ans, on n’y pense presque plus jamais et on se la raconte complètement à dire aux gens ouiii moi quand je fumais ah non j’ai arrêté d’un seul coup ah non ça me manque pas tu sais finalement c’est une question de volonté je peux respirer tes habits ?

  2. TT02 says:

    C’est tellement vrai. (Sauf que c’est 5¤50 mainnant)

  3. Fofo says:

    Bravo.

    (Non, ce n’est pas ironique, ni drôle, ni second degré, ni rien, désolée) (je voulais juste le dire)

  4. raph says:

    et un jour ce billet a bientôt 5 ans et le plus pénible quand on fait la noce c’est pas la gueule de bois mais l’odeur de vieux tabac froid sur les fringues le lendemain