Grimm de sang, part II

Le type qui se baladait avec une corbeille de chatons sur la tête Il était une fois un mec outré par le sort réservé aux chatons par la follasse du conte de hier. Il décida donc d’adopter tous ceux qu’il croisait pour les protéger de leur funeste destin. Rapidement encombré, il acheta un superbe panier en rotin à Fayl-Billot, se le posa sur la tête et y plaça les chatons.
Un jour qu’il se reposait à l’ombre d’un sycomore, il constata que la populace aimait à s’arrêter pour se rire des incessants jeux des félins. Dès lors, il interrompit son activité professionnelle, courtier en assurances, de toutes façons fortement compromise par la présence d’une petite centaine de matous sur son crâne, et passa de ville en ville pour montrer ses chatons à tout le monde.
– Oh, regarde, celui-là, il joue avec une pelote, c’est trop mignon et oh, là, deux qui se battent, trop chou et un autre qui fait pipi, trop kawai », s’exclamaient en choeur les spectateurs de ce spectacle au succès jamais démenti, que l’heureux inventeur avait baptisé du nom de sa huitième épouse, Hioutubbe.

Le mec qui se baladait avec une corbeille de bébés moches furieux sur la tête
Il était une fois un homme fort jaloux du succès du Hioutubbe. Il se dit « si ça marche avec des chatons, ça va marcher avec des bébés » et se mit à parcourir les routes du royaume à la recherche de nourrissons à placer dans son joli panier.
Hélas, en cette époque reculée et barbare, il était plus facile d’émouvoir les foules à l’aide de petits animaux mignons qu’à l’aide d’enfants incapables de courir après une pelote ou de faire de petits bonds maladroits. Affamé, l’homme fut contraint de dévorer les bébés. Il constata qu’ils étaient ma foi fort goûteux et ouvrit au restaurant, « A l’ogre joyeux », dont le succès ne se fit pas attendre.

Blanche-NeigeIl était une fois une jeune fille bonne comme la plus bonne de tes copines. Cela agaçait particulièrement sa belle-mère, pas mal non plus mais juste un peu moins. Jalouse, elle ourdit un plan machiavélique : donner des tas de pommes à sa bru. « Bru, deux pommes ? », demandait-elle. « Soif de mordre », répondait l’ingénue, pas toujours hyper claire dans ses raisonnements.
Or, comme chacun le sait, manger des pommes donne un bon teint et des joues rouges peu compatibles avec la blancheur post-gothique de celle que l’on surnommait fort à propos Blanche-Neige. En plus, c’est plein de pectines (Plus tard, la marâtre affirmera à la presse avoir donné des pommes parce que c’est très sain, un argument un peu léger).
Outrée par ce comportement délétère, Blanche-Neige s’en fut dans la forêt en criant que « personne ne m’aime et de toutes façons vous n’êtes pas mes vrais parents », ce en quoi sa belle-mère ne pouvait pas lui donner complètement tort.
Mais, comble de l’ironie, alors qu’elle fuyait pour se sortir de la pomme, elle y retomba. Des nains qui passaient par là en revenant d’une mine où ils travaillaient (on n’engageait plus que des nains dans les mines, suite à un récent drame chilien)(33 mineurs s’étaient mis en tête de faire une tournée dans tout le pays en chantant “au nord c’était les corons” accompagnés par l’ex-présidente Michelle Bachelet, une catastrophe)(heureusement, la configuration géographique du Chili empêche les tournées, puisque ce pays ne permet d’aller que dans un sens) la trouvèrent et décidèrent de la ramener chez eux pour en faire leur esclave sexuelle mais, comme ils s’y prenaient relativement mal, rapidement, ce furent eux qui se retrouvèrent à faire le ménage et la bouffe pendant que B-N surfait sur adopteunprincecharmant.com.
Le jour où un bellâtre se ramena et lui dit « Kikoo, jsui tro love de toi lol, on va fer un tour dant la foré », elle s’en fut sur son grand cheval blanc et les nains se dirent qu’ils avaient super mal géré.

Le mec qui avait raté sa carrièreIl était une fois un nain qui, suite à une déconvenue amoureuse, ne croyait plus en rien. Il décida alors de s’engager dans une carrière cinématographique. « Bonjour, c’est ici le bureau de placement pour acteurs pornos », demanda-t-il au guichet de Pôpôle emploi. « Ouais, lui répondit la responsable, mais ça va pas le faire, mec, t’as pas le physique qu’il faut pour ça. » (En effet, en cliquant sur la photo ci-contre pour l’agrandir, vous pourrez constater que le nain ne portait pas de barbe, pourtant très demandée dans les films érotiques cette année là) Meurtri et contrit, il se tourna alors vers le cinéma d’auteur et décrocha un rôle dans « L’Histoire sans fin : 30 ans après. »

Inutile de vous préciser que tous les protagonistes de ces belles histoires vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants.

11 Responses to “Grimm de sang, part II”

  1. Beaucoup d’enfant, ensemble ? ou avec des personnes hors de ces statues ?(je ne sais pas quel réponse me surprendrait le plus)

  2. Anceps says:

    C’est pas possible, tu te dopes.

  3. Raph says:

    Je devrais peut-être :-p

  4. Nekkonezumi says:

    C’est complètement délétère, je ratifie. Même si je n’aime ni les histoires de nains (chez nous on en a plein les journaux) ni les bébés Hiouttube.

  5. hurluberlulu says:

    J’imagine pas que tu puisses encore être sain d’esprit près “Bru de pommes” !

    Pratique pour se gratter dans le dos la camisole, non ?

    PS : bravo

  6. Jean Meyran says:

    A ben mince, où sont passés les nichons sur ce billet ?

  7. raph says:

    dans ton cul

  8. AppAS says:

    Ce dyptique est en tous points remarquable.L’histoire de l’art statuaire vous devra beaucoup. Merci raph.

  9. Papillote says:

    bru de pomme, les corons, Bachelet, le pays qui empêchent les tournées… bravo, t’as fait fort !
    pi c’est vrai, les chatons sur you tube c’est quand même beaucoup mieux que les bébés. Ils ont des poils, eux.

  10. Isabelle says:

    Wow.
    Je viens de lire tous les contes d’un coup, et je me dis que c’est ballot que Bruno Bettelheim soit mort, j’aurais bien aimé lire son interprétation de ces contes (où l’on ne rencontre pas tellement de fées, d’ailleurs).

  11. Algayani says:

    Faaaaaaaaaaaalcooooor!!…

    Sinon, je peux me retirer gentiment dans mon monastère bhoutanais, maintenant que j’ai lu Raph citer Kool Shen, ce monde ne me réserve plus aucune surprise.