j’ai mangé des chipolatas avec de la salade, ça va pas du tout ensemble*

A la Préhistoire, la terre était encore peu peuplée, ce qui n’avait que peu d’influence sur le métro aux heures de pointes. Cela avait en revanche une influence directe sur les relations entre les peuples puisqu’il est beaucoup plus facile de ne pas détester ses voisins quand on ignore totalement leur existence.

Mais, parfois, il arrivait que deux tribus convoitent le même mammouth. Comme l’Homme, bien qu’encore peu civilisé, présentait déjà certaines amusantes caractéristiques qu’il a su conserver jusqu’à aujourd’hui, ça finissait parfois en méchoui mais bien généralement en baston. Puis on jetait la moitié du mammouth, parce que c’est quand même gros et moins bon réchauffé.

Le grand chef UhHgRuhr, sage ou parano, c’est selon, aimait à être informé des agissements des autres cavernes: ont-ils découvert le feu, où en sont-ils politiquement et, surtout, les rumeurs selon lesquelles UhGruuuuuuuuuuuuuhr et Ughraha auraient une aventure sont-elles fondées ? Il décida donc d’affecter quelques jeunes gens à son service d’information. Ils suivaient une école où ils apprenaient les ficelles du métier genre peut-on mener une interview à coups de massue, entraînaient leur mémoire parce que c’est pas évident de te rappeler de tous les détails quand, sur le chemin du retour, tu es tracé par un tigre à dents de sabres ou un panda laineux et, si il restait encore un peu de temps, intégraient quelques notions de déontologie.

La nouvelle profession était très convoitée. Nombre de jeunes gens rêvaient de la pratiquer. Pourtant, plus les années passaient, plus les vieux gens qui la pratiquaient trouvaient que, vraiment, c’était plus comme avant. Ils ne recommençaient à trouver noble leur profession qu’au moment où quelqu’un prétendait que “non mais n’importe qui peut le faire, suffit juste de courir vite”.

Il faut dire qu’en cette période d’inculture, on avait tendance à confondre messager et message. Et que, quand les nouvelles étaient mauvaises, le chef UhHgRuhr devenait de mauvaise humeur donc, pour éviter, on s’arrangeait pour les arranger. Il faut dire aussi que les envoyés spéciaux avaient tendance à revenir le plus vite possible. Premièrement parce que l’information n’attend pas, deuxièmement parce que plus les années passaient, plus la perspective d’une bonne tranche de mammouth ravigote à leur retour au bercail leur semblait plus importante que celle de servir l’information. Du coup, ils s’arrangeaient pour rentrer avant les concurrents, pour avoir les meilleurs morceaux, je sais pas si t’as déjà goûté la rate de mammouth mais c’est moyen. Et que finalement, si ils donnaient une information fausse, genre UhhGRrRugr de la tribu troisième caverne à gauche et après c’est tout droit est décédé hier des suites d’une courte maladie rigolote, le temps qu’ils rentrent, statistiquement, ça pouvait très bien être devenu vrai. Et finalement, parce que leur métier n’était pas toujours reconnu à sa juste valeur à l’étranger et qu’on a beau dire, entre servir l’information et servir de cible à des fous furieux armés de javelot, détaler est souvent le choix le plus sage. L’enquête de fond était donc souvent délaissée au profit de la course de fond.

Puis l’on inventa, tour à tour mais pas coup sur coup, l’écriture, l’apéritif, l’imprimerie, l’attachée de presse et, aujourd’hui, cette noble profession a bien changé.

*oui va falloir que j’arrête de demander des titres aux gens de msn

17 Responses to “j’ai mangé des chipolatas avec de la salade, ça va pas du tout ensemble*”

  1. filou_66 says:

    oui, parce que la chipolata de mamouth, c’est quequ’chose…

  2. filou_66 says:

    est ce que le ch’ti biloute prehistorique etait aussi avenant que maintenant?

  3. Aurélia says:

    Zut, j’ai lu tout le poste en pensant que tu parlais de la police.

    Je vais sûrement aller le relire maintenant que j’ai compris que ça parle des électriciens.

  4. Nitt says:

    Mais nooon, c’est la CIA!

    Et il faut voir le moment où Pierre invente le “crime”.
    Mais si, c’est le même film!

  5. raph says:

    ahah je l’ai pas vu le film
    et je ugruhrais déjà avant

  6. Noumy says:

    Toi qui sembles si bien connaître cette époque … le président de la tribu, lui aussi se tapait les jeunes minettes pour avoir la côte ? Et … les femmes allaient parler de tout ça à la boulangerie, aussi ?

  7. Aude says:

    Les hommes préhistoriques riches, ils dédaignaient le mammouth. Ils préféraient l’éléphant. C’était plus fin et plus raffiné. Du coup les messagers ils allaient dans les pays chaudes en manger et on ne les revoyait jamais.

  8. Sia says:

    Une auto-critique d’autrui ?

  9. Radha says:

    pourquoi ça irait pas ensemble les chipolatas et la salade?

  10. Fincasor says:

    Parce que ça pousse pas sur les mêmes arbres, évidemment !

  11. Dommage qu’il ne soit pas fait mention des MAM ou thons de panurges, race de ministre de l’intérieur de l’époque. Il est vrai que ces bêtes ne se nourrissaient pas de chipolatas mais de saucisses françaises dont il reste encore aujourd’hui un stock d’environ 64 millions de pièces. Comment ? Mes cachets ? Oui, oui, je les ai pris.

  12. misssfw says:

    Ah mais non, mais pas du tout. La foi reste intacte, toujours. Plus qu’un métier, c’est un sacerdoce. On voit bien que tu ne connais pas la presse française (que le monde nous envie. Mais pas Le Monde, bizarrement).

  13. djib says:

    Garde tes gens msn. Ils sont fabuleux.

  14. Jilian says:

    (convoitassent*)

  15. Fincasor says:

    @jilian : (convoitasse*) toi-même, eh oh !!!
    Grossier personnage va !

  16. Gerhardt says:

    Aux heures de pointes ?

    des clous !!

  17. Jilian says:

    Grossier mais précis.