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Il faut que je vous parle un peu de la Suisse.

Ce pays a une particularité quasi unique au monde : c’est un pays démocratique.

C’est un concept un peu difficile à expliquer, mais je vais essayer. Dans la plupart des autres pays, le chef fait les lois. Souvent, c’est le peuple qui choisit son chef, parfois c’est lui qui décide tout seul de l’être. Enfin quand on dit peuple, ça veut dire la moitié plus un des gens qui ont le droit d’aller voter et qui daignent se servir de ce droit. Si chaque peronne pouvait choisir son propre chef, ça foutrait le bordel, un peu.

Ils votent, un type est élu et ensuite ce type, pendant le temps qu’il est chef, fait des lois dans le but de rester chef aux prochaines élections.

En Suisse, c’est complètement différent. Plusieurs fois par année, on demande à la population d’aller donner son avis sur plein de sujets. Dès que 50% + 1 des gens qui n’avaient rien d’autre à faire ce dimanche-là sont du même avis, ils ont raison. En général, ils votent non.

L’idée de base est d’ailleurs assez rigolote : si une majorité de gens sont d’accord sur un truc, ils ont raison. Donc, au Moyen Âge, la terre était plate.

Dans la minorité de gens qui exercent leur droit à espérer faire partie de la majorité, on trouve des gens qui n’ont pas lu le matériel de vote, des gens qui l’ont lu mais ne l’ont pas compris, des gens qui croient l’avoir compris mais ne l’ont pas compris, des gens qui ont demandé à leur papa, leur épouse, leur concierge ou a la voisine du dessous qui a des yeux bleus magnifiques et une poitrine avantageuse ce qu’il fallait voter. On trouve aussi des gens qui demandent à leur beau-frère ce qu’il vote et qui se disent: “il va dire oui, ce con ? Ok, moi je vais voter non”.

Et on trouve aussi beaucoup de gens pas du tout concernés. Par exemple, ce week-end, on a refusé l’initiative en faveur des handicapés. Je suis sûr que parmi les gens qui ont trouvé que ça coûtait trop cher (l’argument le plus souvent utilisé pour voter non, sauf quand il s’agit d’acheter des avions qui serviraient à faire la guerre si par hasard le Lieschtenstein voulait nous envahir), il y avait plein de gens très valides.

En Suisse, dire qu’on ne va pas voter est un aveu terrible à faire, un peu comme dire qu’on a acheté le cd de Nolwenn. Et que vous répondent les gens à qui vous avez le courage de faire cet aveu ? “Ah oui ? tu me le graveras ?”

Ah non pardon, on reprend… En Suisse, dire qu’on ne va pas voter est un aveu terrible à faire, un peu comme dire qu’on a acheté le cd de Nolwenn. Et que vous répondent les gens à qui vous avez le courage de faire cet aveu ? “Oui mais tu pourras pas râler après”

Le Suisse trait sa vache, vit paisiblement, et va voter pour pouvoir râler. Comme je n’ai pas voté ce week-end (j’essaie d’arrêter en ce moment), je vais prendre un exemple pour lequel on m’a pas demandé mon avis. Un objet cantonal dans un canton ou je vis pas. Comme ça, je peux râler. Malin hein ?

Or donc, on a demandé au bon peuple fribourgeois si il voulait bien que les stations-services vendent des pizzas le dimanche. Peut-être pas tout à fait en ces termes-là, mais l’idée y est. Et le bon peuple fribourgeois a dit que non, il voulait pas. Même un type qui achète ses pizzas le dimanche dans les stations-services (il est passé ce matin à la radio, c’est pour ça que je sais). Pour pas embêter les vendeuses. Seulement voilà, apparemment les vendeuses, ça les embête pas plus que ça de bosser le dimanche. Mais bon, elles ont pas pu donner leur avis, elles travaillaient.

(Ma conclusion tient pas debout, elles avaient qu’à voter par correspondance)

P.S. C’est juste un texte comme ça, ironique, exagératoire et bourré de mauvaise foi, pour rire, pas un plaidoyer pour instaurer une monarchie absolue en Suisse. L’avantage de notre système, c’est que si on met un malade mental au gouvernement, le temps qu’il puisse attaquer l’Irak ou voler le scooter des jeunes qui fument de la drogue, il est déjà mort deux ou trois fois.

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