Mais dis-moi que deviennent les saucisses de Vienne ? (J’avais la flemme de chercher un titre alors j’ai mis celui-ci)

C’est décidé ! A force d’en entendre parler, en 2013, tu te mets enfin à la procrastination, comme tout le monde ! Mais voilà, tu ne sais pas comment t’y prendre. Les vieilles habitudes ont pris le dessus : janvier n’est même pas terminé que déjà, tu te remets à travailler efficacement, tu as même de l’avance sur ton planning.
Ne panique pas, je peux t’aider ! Je ne dis pas ça pour me vanter, mais je suis un expert reconnu dans ce domaine. D’ailleurs, j’ai commencé ce post il y a trois jours. Enfin, il y a trois jours, quand j’ai écrit cette phrase. C’était il y a huit jours.

Pour bien procrastiner, la première chose à faire, c’est de faire des listes ! Tous les matins, au lieu, comme d’habitude, de vaquer à tes occupations matinales, liste-les. Ca te fera perdre quelques précieuses minutes de travail. N’oublie pas de noter chaque détail ! Plus la liste est longue, plus tu seras découragé par l’ampleur de la tâche. Très vite, tu auras envie d’aller te refaire un petit café plutôt que de passer au point suivant. Par exemple, plutôt que “classer dossier”, on préférera ouvrir tiroir, chercher l’emplacement exact dans l’ordre alphabétique, réfléchir quelques instants à un système autre que l’ordre alphabétique, ne plus y penser, classer dossier, fermer tiroir, réfléchir quelques instants au mot “tiroir”.

Il est très important d’avoir une petite routine quotidienne : consulter ses mails, répondre aux courriers non professionnels, se faire un petit café, veiller à l’entretien d’une bonne ambiance de travail grâce aux conversations autour de la machine à café, se ronger les ongles, réfléchir quelques instants au sens de la vie… toutes ces choses qui créent une ambiance propice à la créativité et te permettent de ne jamais commencer le travail moins de trois heures après le début du travail.

Il est beaucoup plus facile de procrastiner lorsqu’on travaille à la maison. Non seulement, les distractions y sont plus nombreuses, mais l’univers se chargera de t’aider dans ta noble tâche en te demandant d’aller faire quelques courses puisque tu es à la maison ou encore en te demandant d’aller chercher tes colis à la Poste (car le facteur, redoutable spécialiste du noble art procrastination, a trouvé un peu fatigant d’appuyer sur ta sonnette, il y en a quand même huit dans l’immeuble c’est compliqué de chercher, et a donc préféré t’informer que tu étais absent au moment de son passage, après tout, si tu avait été là, tu lui aurais probablement envoyé un message télépathique). Mais les vrais experts sont capable de procrastiner au bureau, et même en open space.

Le procrastinateur amateur connaît bien les blogs, Facebook, Twitter. Plus averti, il préfèrera se tourner vers des sites a priori moins faits exprès pour son art. Une simple recherche sur Wikipedia peut permettre de passer plusieurs heures à ne pas bosser. Les forums sont également une ressource infinie. Tiens, par exemple, tu t’es déjà demandé qui étaient ces gens qui répondaient dans les cinq minutes sur des forums de traduction alors que tu avais posé une question sur le chantournage en islandais ? Bientôt, tu t’entendras dire “le dossier Berthier ? Je m’y mets dans dix minutes, mais d’abord, il y a quelqu’un qui a une question sur Internet !” Un peu de pratique, et tu réussiras même à perdre plusieurs heures sur des sites de jardinage, de nouvelles régionales sarthoises, d’apiculture. Certains sont tellement doués qu’ils arrivent à lire le blog d’mry plutôt que de travailler (mais attention, ne t’y lance pas sans quelques années d’entraînement, une rechute est trop vite arrivée) !

Petite astuce, si tu préfères remettre ton blog à jour plutôt que d’écrire ce fameux article sur les vis à turbinage manuel ! La liste de trucs, si prisée des spécialistes, a l’immense avantage de n’être jamais vraiment terminée !

13 Responses to “Mais dis-moi que deviennent les saucisses de Vienne ? (J’avais la flemme de chercher un titre alors j’ai mis celui-ci)”

  1. Benrouf says:

    Je laisserai un commentaire demain.

  2. Guillaum says:

    Merci pour les conseils! Je vais noter quelque part que je dois faire une liste et me retenir d’essayer de le faire le plus longtemps possible.

  3. Titbelsoeur says:

    mais… mais… ya pas de saucisses à Vienne !
    enfin je crois… bon, je vais vérifier… wikipédia tu dis ?

  4. fredoche says:

    là où tu te fais piéger, c’est quand ton MÉTIER c’est de répondre aux gens qui posent des questions sur les internets mondiaux, de regarder ce que font les blogounateurs et de suivre des comptes twitter et des pages FB. A ce niveau de l’Art de la procrastination, certains prétendent que tu ne fais que bosser, alors qu’ils ont faim (mais c’est parce qu’ils n’aiment pas le gratin de chou fleur à la moutarde ancienne.).

  5. artypop says:

    Je découvre ton blog, j’adore ! Je vais le lire toute la journée plutôt que d’écrire cet article sur la limande d’Asie.

  6. lôtre says:

    J’ai mis “Si, à la procrastination!” dans la case “cet espace ne sert à rien” et il m’a mis une page d’erreur, C’EST UN SCANDALE ! qu’on m’amène le tenancier de ce blog, chancre de la procrastination incontrôlée.

  7. borogrove says:

    Mon dernier post ici (à propos de tokyo truc hilton),
    prouve s’il le fallait, que Raph sait entretenir la flamme de la chose procastinienne (ouf!) avec ressauts et sursauts divers, car je l’ai chronométré (à reculons cela va sans dire) depuis demain la veille.
    Ainsi les petits chatons, la licorne rose ou ceci
    (c’est sans risque autre que naturel): http://www.museum.hokudai.ac.jp/Emmamushi/References/Gomy2009d.pdf.
    Perso, j’adore la forme de bulldozer de la petite chose là, c’est mignon comme tout. Et pour procrastiner relax, bien que ceci soit dans le genre enfoui (c’est dans ledit texte) un empoussiéré expert, j’ai également le nexialisme mou, c’est d’une autre décennie…
    Borogrove

  8. M.Shadok says:

    Méthode certifiée M.Shadok :

    1) Le matin : Internet sous toutes ses formes (mails, forum, blogs, etc.). Cocher quelques « fait » au hasard et ne pas hésiter à allonger la matinée (manger vers 13H30).
    2) L’après midi : préparer la liste du « à faire » de demain (sur le PC) et discuter à la cafet’, LE « lieu sociétal où l’on brasse les idées » (défendre le concept) et en repartir en courant sous prétexte que tu n’as pas le temps de rester plus longtemps : trop de choses à faire.
    3) Le lendemain, retour au n°1

    Si on te demande ce que tu fais, voire pire, de faire quelque chose, répondre qu’avec tout ce que tu as à faire, tu ne peut simplement pas t’en occuper tout de suite (preuve : la liste), et l’ajouter à la liste.

    Deux avantage à cette technique : tout le monde est persuadé que tu travaille comme un diable et en plus la satisfaction de pourvoir mesurer ta procrastination, à la longueur de la liste.

    Pour les blogs, faire des commentaires très longs, de préférence…

  9. M.Shadok says:

    avantageS
    tu travailleS

    (corriger les fautes d’orthographe est un plus pour la méthode : ça prouve ton sérieux)

  10. M.Shadok says:

    … et ça fait des commentaires en plus sur les blogs.

  11. M.Shadok says:

    J’oubliais : DÉLÉGER au maximum, histoire que quelques choses soient réalisées quand même…

  12. Monsieur Prudhomme says:

    1) réfléchir à la notion de bouton qui ne sert à rien
    2) dessiner un wapiti
    3) caresser un chaton (peut-être plusieurs)
    4) poster un commentaire
    5) bisous

  13. mry says:

    Du temps, nous manquons. Le web nous donne l’occasion d’errer. Profitons !