Meds alors

Aujourd’hui, c’est la fête de la musique : bonne fête à toutes les musiques

Ça me fait justement penser que Placebo a sorti un nouvel album. Après avoir sorti trois fois le même. Ça s’appelle “Battle for the Sun” et Brian Molko, tu sais, le chanteur qui ressemble un peu à Soan de la Nouvelle Star, explique à qui veut l’entendre (et comme il cause français, tout le monde veut l’entendre, tu penses) que cet opus est celui de la maturité rédemption, parce qu’avant ils se droguaient, maintenant plus.

Deux questions se posent donc : Peut-on faire du rock’n’roll sans drogues, peut-on encore troller sur Placebo de nos jours ou a-ce autant d’effets que des faux médicaments, ah oui, tiens, j’avais jamais fait le rapprochement, et au fait, de quoi causent leurs nouvelles chansons, hein ? J’espère que la traduction vous conviendra, même si mon Japonais est meilleur.

I, I, I, will battle for the sun, sun, sun.

Je, je, je me battrai pour le soleil
Brian Molko reprend ici un thème très fort, celui du soleil, comme avant lui William Baldé et Jenifer. Mais il ne faut pas voir cette bataille pour le soleil au sens premier : on ne peut pas vraiment se battre pour le soleil, on risque de se brûler les doigts très fort. Non, il y a dans cette chanson un sens métaphorique.
Il s’agit en fait d’une dispute entre deux amis, l’un deux veut partir en vacances à Douarnenez, l’autre préférerait une destination plus exotique et plus chaleureuse. C’est donc une chanson engagée, mais pas trop.

And I, I, I wont stop until I’m done, done, done.

et je, je, je ne m’arrêterai pas avant d’avoir fini
Molko est bien décidé à exposer tous ses arguments.

You, you, you are getting in the way, way, way.

Tu, tu, tu es dans le chemin, min, min
Quand bien même il doit pour cela se heurter à l’opposition farouche de son interlocuteur.

And I, I, I have nothing left to say, say, say.

Et je, je, je n’ai rien d’autre à dire, dire, dire.
Bon, finalement, il en avait pas des masses, d’arguments.

I, I, I, I, I will brush off all the dirt, dirt, dirt, dirt, dirt, dirt, dirt.

Je, je, je, je, je nettoierai toute la saleté, saleté, saleté, saleté, saleté
Un argument de son ami le fâche : celui-ci affirme que dans les pays du sud, la propreté des chambres d’hôtel laisse souvent à désirer. Si tel est le cas, rétorque ce bon Brian, je m’engage à faire un brin de ménage.

And I, I, I, I, I will pretend it didn’t hurt, hurt, hurt, hurt, hurt, hurt, hurt, hurt.

Et je, je, je, je, je, prétendrai que ça ne fait pas mal, mal, mal, mal, mal, mal, mal, mal, mal, mal
Même si je n’aime vraiment pas le ménage, je le ferai avec le sourire, ajoute-t-il.

You, you, you, you, you, are a black and heavy weight, weight, weight, weight, weight, weight, weight.

Tu, tu, tu, tu, tu est un poids noir et lourd, poids, poids, poids, poids, poids, poids
La discussion s’envenime, le ton monte, les insultes fusent. La colère fait perdre tout discernement à Molko, puisque tout le monde sait que les poids ne sont pas noirs, mais rouges.

And I, I, I, I, I, will not participate, pate, pate, pate, pate, pate, pate.

Et je, je, je, je, je ne vais pas participer, per, per, per, per, per
Il prévient : si Douarnenez il y a, ce sera sans lui.

Dream brother, my killer, my lover.
Dream brother, my killer, my lover.

Rêve frère, mon tueur, mon amant
Rêve frère, mon tueur, mon amant

Les relations qui lient les deux protagonistes sont troubles.

I, I, I will battle for the sun, sun, sun, sun.

Je, je, je me battrai pour le soleil, soleil, soleil

Cause I, I, I, have stared down the barrel of a gun, gun, gun, gun, gun, gun, gun.

Parce que j’, j’, j’ai regardé à travers le canon d’un pistolet, pistolet, pistolet, pistolet, pistolet.
L’ami de Molko le menace d’une arme, ce qui est tout de même légèrement exagéré vu le sujet de la dispute.

No fun, you, you, you, you, you are a cheap and nasty fake, fake, fake, fake, fake, fake, fake.

Sans blague, tu, tu, tu, tu es un bon marché et désagréable faux, faux, faux, faux, faux, faux
Brian Molko se rend alors compte que cette amitié n’était pas d’une grande valeur. Et c’est vrai que, bien souvent, quand un ami vous brandit un barillet sous le nez, vos rapports sont ensuite à jamais faussés.

And I, I, I, I, I am the bones you couldnt break, break, break, break, break, break, break, break!

Et je, je, je, je, suis les os que tu ne pourras pas casser, casser, casser, casser, casser!
Brian Molko prévient alors son désormais ex-ami que, si d’aventure, ils devaient en venir aux mains, il ne faudrait pas se fier à son apparence de freluquet et qu’il a l’os pour le moins solide. Je ne voudrais pas émettre de jugement, mais je crois qu’il se surestime un peu.

Dream brother, my killer, my lover.
Dream brother, my killer, my lover.

[Instrumental Solo]

Dream brother, my killer, my lover.
Dream brother, my killer, my lover.

Dream brother, my killer, my lover.
Dream brother, my killer, my lover.

I, I, I will battle for the sun.

Rêve frère, etc. etc. etc. etc.
C’est une chanson très dure sur un thème très fort, mais avec tout de même quelques légères répétitions.

23 Responses to “Meds alors”

  1. Nekkonezumi says:

    Tu vas avoir un procès de l’association de protection de l’honneur des bègues … ça me chagrine!

  2. Nekkonezumi says:

    Ceci dit, je suis contente d’apprendre que tu as signé pour une traduction en japonais. J’ai hâte!

  3. chris says:

    Les poids sont parfois chats, aussi, mais ça aurait pas fait bien sérieux dans une chanson engagée de parler de chaton, je pense.

    EUH… PAR CONTRE, le coup de répéter les mots dans les paroles, histoire de faire observer au lecteur que peut-être pourquoi pas il serait possible qu’éventuellement Placebo soit en manque d’inspiration et comble avec des redondances, je trouve ça petit.
    Non, c’est vrai, demande à n’importe quel musicien, ils font tous des répétitions. D’ailleurs parfois ils répètent des mois durant.

    Enfin, Placebo, depuis qu’ils ne se droguent plus, on dirait un remix de Tokio Hotel / Kyo

  4. Nitt says:

    Moi aussi j’ai hâte pour la traduction en japonais. Et j’ignorais que Placebo faisait des chansons aussi engagées. Waw.

  5. Joker says:

    Y’a tellement de répétitions, tions, tions que t’en a oublié quelques unes dans la traduction ! Si je te dis que j’adore “For what it’s worth” du même album, je me fais jeté ou j’aurais encore le droit de venir te lire ?

  6. raph says:

    Tu te fais jeter uniquement si tu me dis “koman ose tu critiké je suis sur ke tu é mem pa capable de te makiyé oci bi1 que brian lol”

  7. raph says:

    Sinon, les deux albums de Placebo restent les meilleurs, à mon avis, mais y de bons morceaux sur celui-là

  8. Araignée says:

    Longtemps j’ai été amoureuse de Brian Molko. Maintenant, plus.

    (C’était la minute informative sur la sexualité troublée de l’Araignée)

  9. mlle-cassis says:

    Cet hommage à Verlaine – poète des clairs-obscurs – transpire l’onirisme flou et délicieusement décadent des ces nuits sans lune et sans espoir qui vous enveloppent parfois telles un linceul glacé.

  10. mlle-cassis says:

    (sinon, il reste de la bière dans le frigo, qui en veut?)

  11. hvaffanoget says:

    Brian Molko réussit l’exploit de parler français sans accent luxembourgeois, et rien que pour ça, je l’aime. Je les ai vu en concert avec une jambe dans le plâtre. Je dirai pas que ça a accéléré ma guérison, puisque ce n’est qu’un placebo, mais bon. En attendant, “stared down the barrel of a gun”, ça veut dire qu’il a fait baisser le flingue du regard (encore un qui a les yeux revolver). Ouf, on respire, non ?

  12. La Fille says:

    Merci, j’ai bien ri. Bisous.

  13. oncenfou says:

    Il fallait que je dise. J’ai une certaine tendresse pour Placebo et je ne manque jamais de jeter une oreille bienveillante sur ce qu’ils proposent. Alors quand j’ai lu “Après avoir sorti trois fois le même.” Il m’a fallu disons une bonne minute avant de reprendre la lecture de cet article…. Un fou rire d’une minute, merci, c’était jouissif.

  14. Nandou Guanaco says:

    Je ne comprends pas bien. Le texte original est plus court que la traduc. (Il est vrai qu’ un placebo ne vaut jamais l’ original)

    Je m’ esplique:
    Il y a 8 fois le mot anglais: heurt et l’ écho lui renvoie 1O fois le mot mal. A titre d’ économie d’ énergie et ce pour refroidir la planète je te suggérerai dorénavant de réactuliser la fonction traduction de ton ordi ou de lever un peu le doigt du clavier à l’ occasion.

  15. joseph says:

    placebo, le mot prend tout son sens ! c’est dans la tête de chacun que cela se passe, pas dans la platine

  16. le Concombre says:

    A mon avis, vous faites un contresens total sur la signification métaphorique de cette chanson. J’expliquerai pourquoi sur mon blog, mais pas aujourd’hui parce que j’ai piscine…

  17. raph says:

    ah tiens, j’ai pas le droit de commenter !

  18. le Concombre says:

    Oui, faut être inscrit ou alors porter des vêtements en peau de caribou. J’ai bien essayé de négocier avec le videur pour qu’il accepte les suisses et les luxembourgeois, mais il n’y a rien à faire…

  19. raph says:

    Oui oh on sait très bien comment ça finit, on s’inscrit et on se retouve contre son gré membre d’honneur de la fanfare municipale de Chatuzanges le Goubet

  20. le Concombre says:

    Evidemment, si Môssieur n’est pas capable d’assumer son statut de blogueur influent…

  21. raph says:

    c’toi Môssieur

  22. Illuv' says:

    Je t’informe (avec 8 mois de retard quand même) que je t’ai mis en lien chez PlaceboWordz et que ça c’est quand même rien chouette.
    http://traductionsetparoles.over-blog.com/article-29153238-6.html

  23. raph says:

    Ah oui j’étais tombé là-dessus et j’avais trouvé ça rien chouette