Bon pour ton poil

Avoir un blog, ça induit de terribles sacrifices.

Bon, je te sens perplexe, mettons-nous en situation. Tu es au volant de ta voiture, il fait beau, le vent s’engouffre dans tes cheveux, tu te sens jeune, tu te sens fou, tu as envie de soulever le monde, les oiseaux chantent, les aubépines sont en fleurs, il pleut sur le lac Majeur mais tu t’en fous, vu que t’es pas dans le coin. Tu allumes la radio. Tu tombes sur la Première, Mehmet Gültas est en train d’animer avec la verve qui le caractérise un passionnant débat entre un type qui est contre l’interdiction des trapèzes en biologie moléculaire et un type qui s’en fout, mais qui fait semblant d’être pour histoire qu’on l’entende à la radio, y a élection municipale dans six mois, faudrait pas perdre de terrain.
Au bout d’une douzaine de secondes, tu commences à vaguement envisager une dépression, alors tu zappes. Sur Couleur3, y a un type qui cause. A son ton, tu comprends que ce qu’il dit doit être très drôle. Au lieu de rire, tu te souviens avec nostalgie de l’époque où Couleur3 passait de la musique et, comme le désespoir commence à te gagner complétement, tu passes sur la radio régionale de la région.

Quand les premières notes d’un improbable tube s’élèvent dans les cieux azuréens, au lieu de balancer ton autoradio au fond d’un puits, tu écoutes et tu commences à te dire que c’est blogable, je pourrais faire un genre de rubrique où je me moquerais des paroles des chansons, ce serait follement gai, en plus y a de la matière.

Bref.

Ma révolution – Jenifer

{Refrain:}
Ma révolution porte ton nom

Bon. Déjà, l’air de rien, Jenifer nous balance comme ça qu’elle est en train de faire une révolution. On n’en sait pas plus. Est-ce qu’elle veut renverser le président de la commission d’immeuble, le délégué de classe, est-ce qu’elle veut être la candidate officielle de la gauche en 2007, veut-elle devenir roi du monde? Suspense. Pour le moment, on sait juste qu’elle fait une révolution et qu’elle a décidé de l’appeler “révolution Maxim”.
Parce que c’est important de trouver un nom à sa révolution. En 1789, les français ont fait simple mais efficace: révolution française. Les Portugais ont appelé la leur révolution des oeillets, parce qu’ils trouvaient ça joli. Les Ukrainiens ont innové, ils ont été les premiers à vendre le nom de leur révolution à un sponsor. Jenifer, elle, préfère donner le nom de son mec à sa révolution, c’est plutôt mignon.

Ma révolution n’a qu’une seule façon
De tourner le monde
De le changer

Oh ben fais pas ta modeste, c’est déjà un beau résultat. Les autres révolutions, elles n’avaient aucun moyen de changer le monde, alors elles ont fait semblant. Par contre, si tu pouvais arrêter de tourner le monde, merci, ça fout le bordel dans les saisons, après on croit que c’est la faute au réchauffement climatique alors que non, c’est juste la révolution de Jenifer.

Pour toi je ne cesserai jamais de marcher

Ca, c’est plutôt étrange, comme compliment. Surtout que je pense qu’il aimerait bien que, de temps en temps, tu cesses de marcher et que tu t’allonges cinq minutes.

Ma révolution porte ton nom

Voilà

J’étais à peu près
Je suis exactement
La femme que j’espérais

Du coup, elle s’est dit, maintenant que j’ai réussi à devenir la femme que j’espérais, hop, une petite révolution, ça va me passer le temps.

Le coeur enfin vivant

Faut dire que quand ils se sont rencontrés, Maxim et Jenifer, comme il était un peu timide, pour engager la conversation, il lui a fait un pontage coronarien.

Pour toi j’ai soulevé
Un amour de géant

Ca, ça veut juste dire qu’elle l’aime vachement.

J’ai fait ma guerre

Quand on a sa propre révolution, forcément, on a sa propre guerre. Et un monument aux morts dans sa salle de bains.

Marqué la terre

Pour gagner un peu de nerf de la guerre, quand elle était pas encore staracienne, elle bossait comme peintureuse de lignes blanches sur le stade de foot local.

Je me suis battue

Forcément, quand on fait des guerres, même à petite échelle, on se bat.

En ton nom j’ai crié
Sur les toits ma venue
Ma raison d’exister

Donc après avoir fait sa guerre, elle est montée sur des tas de toits et elle a gueulé “je viens”. Puis, quand les gens excédés lui ont balancé des seaux d’eau à la gueule, elle a dit que “non mais c’est pas ma faute c’est Maxim qui m’a demandé”.

Je t’aurais voulu
Depuis tellement d’années
Que le temps vienne
Je serais tienne

En fait, sa révolution, c’est la révolution de la grammaire.

{Au Refrain}

La nuit mon amour
Je te rêve à côté
A côté de moi
Pour au moins l’éternité

Elle rêve qu’il est mort, donc.

Que ta vie me parcourt

Qu’il est mort, mais que sa vie la parcourt, quand même.

Mais je rêve éveillée
Je suis aux anges
A toi mon ange

On notera au passage le jeu de mots.

{Au Refrain}

Avec toi
Ma vie rêvée
Toi pour m’accompagner
J’ai tout changé

Tout, le papier peint, le canapé du salon, les couches du petit, d’avis comme de chemise. C’est beau.

Tout renversé

Mais elle a un peu fait la gueule quand elle a renversé son verre de gin-rami sur le nouveau canapé, quand même.

Et me fait tout un monde
Que j’imagine parfait

Comme Ilona.

T’es ma révolution

{Au Refrain, x2}

Bon, alors, au temps pour moi, je crois que dans cette chanson, fallait pas prendre le mot révolution au sens ah ça ira ça ira ça ira du terme, mais plutôt au sens tour complet autour d’un axe. Mais je recommence pas au début, t’as déjà décroché depuis un moment, je résume: Elle essayait juste de dire “je t’ai tourné autour pendant longtemps, maintenant j’ai un peu envie de vomir”.

Tags: en chanson, Jenifer, révolution

This entry was posted on Sunday, September 10th, 2006 at 15:44 and is filed under juke-box. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. Both comments and pings are currently closed.