parfois, dans la vie, il faut savoir mettre des titres

J’ai honte.

Hier, je vous ai jeté ce site en pâture. Et, j’avoue, devant mon écran, seul sur le sable, les yeux dans l’eau, j’ai ri. Ri à la lecture de cette liste aux noms improbables et aux pathologies déplorables. J’ai ri en pensant à la tumultueuse vie d’un alopophobe ou d’un nanopabulophobe.

J’avais même pensé à faire un genre de liste de trucs, avec des tas de noms de phobies. Ca aurait donné genre

  • phobophobie: peur des phobies
  • séiousémiphobie: peur des chansons de Lionel Ritchie
  • klonkophobie: peur de se retrouver coincé dans un ascenseur avec un danseur de ballet hongrois, un mercredi à 17h32
  • trucophobie: peur des billets interminables dont on sent déjà que la chute va être plus minable qu’inter

Mais je ne le ferai pas.

Car la période est à la joie, à la compassion et à la dinde aux marrons. Or, autant il est facile et amusant de se moquer des suisses allemands, des fans d’Indochine, de la staracademy, des myopathes et des trompettistes autant il est déplacé de se moquer, par exemple, des béleptérophobes. Mea culpa.

Mettez-vous un peu (mais pas trop, hein) dans la peau d’un béleptérophobe. Il est jeune, il est beau, il s’appelle Alphonse. Il a tout pour réussir dans la vie. Mais il a une trouille bleue des fléchettes. C’est comme ça, il ne peut se l’expliquer, certains ont peur des araignées, lui il a peur des fléchettes.

Un soir, il va au pub avec ses amis Lionel (qui est bitrochosophobe), Lambert (qui est odaculophobe) et Hamilton (qui est furfurophobe). Soudain, Hamilton se lève et lance, tout à coup, soudainement: “et si on faisait une partie de fléchettes.

Alphonse se met alors à blanchir, à trembler. Son estomac émet divers gargouillements. Son pouls s’accélère. Il se sent vaciller. Il suffoque, il gémit à présent qu’a sonné l’heure des fléchettes. Mais il a une réputation à tenir. Il est capitaine de l’équipe de hulla-hoop et sort avec Jacqueline, la ravissante blonde à la chevelure blonde que tous les hommes aimeraient à côtoyer parce qu’elle sait épeler son prénom en scandinave.

Alphonse ne peut reculer, sinon son orgueil de mâle sera bafoué. Hamilton serait trop content de lui rétorquer que si il refuse cette partie c’est parce que, comme on dit dans cette sympathique région qui a su conserver intactes les traditions d’antan, “T’as les boules, t’as les glandes, t’as les crottes de nez qui pendent”. Alphonse ne peut avouer qu’il a peur des fléchettes, franchement, c’est ridicule, est-ce que les héros américains comme Superman ou Rantanplan ont peur des fléchettes?

2 Responses to “parfois, dans la vie, il faut savoir mettre des titres”

  1. Lorenzo says:

    et bien, quel plaisir de tomber sur ce billet au hasard. C’est un de mes favoris! Très drôle!

  2. Lorenzo says:

    ah oui par contre c’est moins drôle de voir que les liens du site en question ne fonctionnent plus et donnent sur des sites commerciaux.

    Tu devrais refaire un billet qui remet en selle ce site. Enfin l’equivalent de ce site mais qui avec liens qui marchent.