Il était une fois une fillette vêtue de rouge, bottes rouges, jupette rouge, cheveux rouges, poster du che dans sa chambre. On l’appelait le petit chaperon rouge parce qu’elle était petite pour sa taille et que on lui demandait de chaperonner ses amies qui ne pensaient qu’à la bagatelle. Le petit chaperon rouge, elle, pensait à la ReVoLuCiOn et elle faisait fuir les messieurs qui tournaient autour d’elle et de ses amies et qui auraient préféré parler du dernier cd de Lorie plutôt que de la lutte des classes.
Un jour, sa mère lui dit: Hep, toi, là, tu veux pas aller porter ce panier avec une galette et un petit pot de beurre à ta pauvre mère-grand qui peut même plus aller chez Carrefour? Vas-y à pieds, ça nous fera de l’air pendant une heure…
Le petit chaperon rouge, je crois qu’il va falloir que je lui trouve un petit nom pour la suite de l’histoire parce que c’est un peu chiant à taper quand même, se mit donc en route, contente de baguenauder à travers la forêt et de humer l’air pur et vivifiant.
Tout à coup, là, comme ça, elle tomba nez à nez avec un loup qui lui dit: “T’as pas un franc ou deux pour m’acheter des cigarettes?” La pauvre enfant innocente n’écouta que son bon coeur et fouilla dans son porte-monnaie pour y trouver quelques piécettes. Méfiante, elle demanda quand même: “depuis quand que les loups ils causent?” “non, mais je suis pas un vrai loup, je suis un intermitent du spectacle, mais ma maquilleuse est en grève, je sais pas comment enlever ce costume tout seul. Et toi, kestufous la, comme ça, au milieu de cette forêt?”
Le chaperon rouge, qui n’avait pas lu que Marx mais aussi Bettelheim, demanda quand même à tout hasard: “J’ai pas un franc, mais si tu veux je peux te filer une clope, c’est des Parisienne Mild, ça te va?” Le loup lui répondit que oui ok mais la faudrait avancer dans l’histoire si tu veux tirer la bobinette et après je bouffe la grand-mère et tout et tout.
Le chaperon rouge rétorqua que franchement, la grand-mère avait plus tout à fait aussi bon goût, qu’elle ne voulait pas que cette charmante histoire dégénère au moment du “oh grand mère comme tu as de grands bras” et que de toutes façons elle voulait pas être sauvée par un bûcheron.
Elle offrit donc la galette et le pot de beurre au loup qui accompagna le tout d’un gigot d’agneau qui se désaltérait le long d’une onde pure, ils partirent ensemble refaire leur vie dans le Larzac, vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. Voilà.
P.S.: si vous aimez les chats et les blogueurs allez voir chez Barzi
Et je vous rappelle aussi qu’il faut aller là. Et plus vite que ça.