Il ne savait pas en ouvrant la porte qu’il allait découvrir le secret du bonheur. La huitième va vous étonner !

– Bonjour, vous vous souvenez de ce que je vous avais dit, l’an dernier à pareille époque ?
– Pas très bien, je dois dire…
– Bonne année. Je vous avais dit bonne année. Et je vous avais souhaité joie, amour et bonheur.
– Ah, oui, ça me revient. Vous aviez ajouté “Et la santé ! Parce que c’est important, la santé !”
– Oui. C’est important. Et vous, qu’avez-vous fait ?
– Ben…
– Vous êtes tombé gravement malade !
– C’est vrai, oui, mais les docteurs disent que je vivrai !
– Oui, oh, les docteurs, ils disent ça comme ils diraient autre chose, vous savez.
– C’est vrai qu’ils disaient la même chose à ma femme…
– Vous voyez ! Très bel enterrement, d’ailleurs.
– Vous n’y étiez pas.
– Non, non, avec le yacht à essayer, vous savez ce que c’est…
– Non.
– Mais je suis sûr que c’était un très bel enterrement. Vous connaissant. Vous êtes doué, pour ces choses là.
– Oh, oui, au bout du septième en un an, forcément.
– Oui. Quelle chance d’avoir une si grande famille, tout de même ! Mais vous parvenez quand même à vous plaindre.
– Ben là, il ne me reste plus grand monde.
– Oui, surtout que vos enfants refusent désormais de vous parler !
– Ils ne refusent pas, ils sont tombés en catatonie.
– Ah, oui, la Catatonie, très belle région, j’y suis allé avec ma maîtresse et mon épouse l’été dernier.
– La Cappadoce. Je sais. C’est là qu’elle a attrapé cette maladie.
– Ma femme ? Mais non. Elle va bien.
– Votre maîtresse. Mon épouse. Ma veuve.
– On ne dit pas ma veuve, ce n’est pas vous qui êtes mort. Soyez précis, que diable.
– Bon, bon. Et quel bon vent vous amène ?
– Bien je vous l’ai dit. L’an dernier, je vous avais souhaité santé, bonheur et réussite… Vous voilà veuf, malade et chômeur. Parce que vous vous êtes fait virer de votre travail.
– Non. Ma boîte a fait faillite. Suite aux problèmes de santé de mon épouse.
– Bon, bon, ne jouez pas sur les mots. C’est pareil.
– Techniquement, non. Je n’ai pas droit au chômage, du coup. Mais je fais contre mauvaise fortune bon coeur ! J’ai appris à cuisiner la terre. C’est pour ça que je suis tombé malade, d’ailleurs.
– Bon, bon, épargnez-moi ces détails malsains. Je suis venu vous annoncer que je vous assignais en justice.
– Pardon ?
– Mauvais usage de voeux.
– Ca n’existe pas.
– Si, la loi est passée l’été dernier.
– Je l’ignorais.
– Vous pourriez faire un effort. D’ailleurs, je vais vous dire. Le bonheur est en chacun de nous, mais pour l’avoir, il faut le vouloir.
– Paulo Coelho ? C’est vous ? Puis-je avoir un autographe ?
– Non.
– Bon. Tant pis. Bonne année !
– Et surtout, la santé.

4 Responses to “Il ne savait pas en ouvrant la porte qu’il allait découvrir le secret du bonheur. La huitième va vous étonner !”

  1. nanakilouche says:

    Ah, je vois que toi aussi tu as lu le dernier Coelho chiant.

  2. raph says:

    Meme pas. Je n’ai rien lu de lui depuis le Petit Prince.

  3. shalf says:

    La 8e cérémonie. Avec Morgan Freeman.

  4. Monsieur Prudhomme says:

    La huitième porte de Pierre Bottero ?